Ennora

Le ciel était constellé d'étoiles et la lune projetait une lumière douce sur les bois. Je me levai gentiment et regardai autour de moi. Les braises du feu émettaient une lueur rougeoyantes et les arbres ondulaient doucement sous le vent. J'avisai la forme couchée près de moi, l'oreiller et la couverture dans laquelle j'étais enroulée et soupirai. Maintenant que mes idées étaient plus claires et que ma tête avait arrêté de bourdonner j'avais cruellement besoin de réfléchir. Il fallait que je mette quelques choses au clair, comme ce que j'allais faire maintenant et comment j'allais m'y prendre. De plus j'étouffais. La seule option qui me vint à l'esprit fut de faire ce que j'avais toujours fait de mieux.

Danser.

Je me débarrassai de ma couverture et, me levant le plus silencieusement possible j'entrepris de trouver un endroit plus tranquille, mais me ravisai. Mon iPod. J'était quasiment certaine de m'être endormie avec hier... enfin avant que toute cette histoire de dingue m'arrive. Et si mes vêtements avaient suivi le mouvement alors je pouvais espérer que...

J'entrepris de fouiller dans les affaires du jeune homme et cru défaillir de joie quand je mis la main sur l'objet des tous mes désirs.

Au moment où je m'apprêtais à partir, du mouvement au coin de mon oeil me fit m'arrêter net. Un soupir de soulagement m'échappa lorsqu'Issam se remit à ronfler doucement. Je me levai et parti sans me retourner dans la direction qui me paraissait la moins hostile.

Je poussai une exclamation de joie lorsque je tombai sur une petite clairière au bout de quelques minutes de marche. Elle n'était pas plus grande que mon salon et l'herbe qui la tapissait m'arrivait au niveau des genoux mais ça ferai amplement l'affaire. Je mis mes écouteurs et lorsque j'appuyai sur le bouton, le violon de Lyndsey Stirling emplit mes oreilles et Halleluhja masqua le son des arbres que le vent agitait et le murmure de la rivière non loin de là. Mes pieds se murent deux mêmes, comme munis d'une volonté propre. Au fur et à mesure que je virevoltais mes muscles se délièrent et mon corps courbaturé se détendit.

C'était si bon de se sentir enfin vivante, libre après ces nuits à même le sol et de sentir la crispation de ces dernières heures me quitter peu à peu ! Je ne vit pas le soleil se lever et oubliai complètement que je m'étais promis de rentrer avant qu'Issam ne se réveille. J'oubliai que je venais de passer les jours les plus éprouvants de ma vie. J'oubliai mon père et la peine que ma disparition devait lui causer. J'oubliai tout, il n'y avait plus que moi, les pas de danse et la musique qui résonnait à mes oreilles. C'était la plus belle sensation au monde. J'aurai pu danser des heures encore. Mais même si je le voulais de toutes mes forces, je ne pouvais malheureusement pas oublier les événements récents. Ne serait-ce qu'à cause de l'herbe qui chatouillait la plante de mes pieds. Je décidai qu'à la fin de la chanson je retournerai vers Issam. Et en espérant qu'il ne s'était pas déjà lancé à ma recherche, je fermai les yeux et laissai mes pieds me porter, m'envolai, laissant mon esprit vaguer aussi loin que possible.

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Un chapitre un peu plus court, mais la suite devrait arriver bientôt!

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