Chapitre 14 : A.D
-Bien, à vos baguettes ! S'exclame le professeur Flitwick.
Sander se tourne vers moi, tout sourire.
-Je vais montrer à cette grenouille de quoi je suis capable ! Silencio !
La grenouille, qui se trouve sur son bureau, se met alors à croasser bruyamment, regardant Sander avec un air offusquée.
-Raté, dis-je en pointant à mon tour mon cobaye. Laisses faire les pro, Silencio !
Ma grenouille se tourne vers moi et se met à croasser sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche. Sander me regarde bouche-bée avant de se reprendre :
-Mouais, j'ai vu plus impressionnant.
-C'est vrai que ton sortilège de mutisme était parfait, dis-je ironiquement en haussant les sourcils. Pardonne moi ma stupidité.
-Je ne t'en veux pas, on a pas tous la chance d'être né intelligent.
Il feigne un bâillement lorsque le professeur Flitwick reprend d'une petite voix aiguë :
-N'oubliez pas, vous devez être confiant de ce que vous faites. Il ne sert à rien de lancer un sort sans la moindre conviction qu'il va fonctionner.
-Plus de conviction San' ! Plus de conviction ! je murmure à l'oreille de Sander.
- Plus de conviction Parvati ! répète en écho Flitwick, nous arrachant ainsi un sourire.
À la sortie du cour, Cho vient nous rejoindre et nous murmure :
-La première réunion est ce soir, sept heure, au septième étage en face de la tapisserie de Barnabas le Follet battu par les trolls.
-En face d'une tapisserie ? je chuchote à mon tour. Ce n'est pas franchement un endroit caché pour une réunion illégale.
Elle hausse les épaules.
-J'ai pas vraiment compris non plus, on verra bien.
Et elle s'en va en direction de ses autres amis.
-Quelle réunion ? demande Sander un instant plus tard.
-Celle dont on a parlé l'autre jour, je répond en lui faisant de gros yeux.
Il fronce les sourcils et me regarde, interrogatif. Je pousse un soupir d'exaspération.
-Ooh... La Tête de Sanglier, tout ça ? Ça te revient ?
-Oooh oui ! dit-il précipitamment. Je le savais, c'était pour voir si tu suivais.
-L'une des qualités de Serpentard ne serait pas la ruse par hasard ? Parce que t'es pas très futé.
Il prend le cahier de cours qu'il tient entre ses mains et tape l'arrière de ma tête avec.
-Aïe !
-Assez futé pour faire ça, dit-il fièrement.
Je rétorque en le frappant à mon tour sur l'épaule. Il riposte à nouveau avec un croche-pied, et je m'étale de tout mon long au sol. Il explose de rire tandis que je me relève péniblement. À la vue de mon regard noir, ses rires redoublent, m'énervant au plus au point.
-Silencio ! je m'exclame en le pointant avec ma baguette.
Lorsque ses rires s'arrêtent net, il me regarde avec de gros yeux ronds. Comme je ne fais rien, il se met à faire de grands gestes avec ses mains.
-Désolé, je ne parle pas le langage des signes, j'ajoute avec un faux air compatissant.
Puis, je tourne les talons et continue mon chemin avec un sourire satisfait au lèvre, Sander me suivant dans un silence désespéré.
-Nous devrions y aller, non ? je demande à Sander pendant le dîner tandis que je vois Ginny, Neville, Lavande, Parvati et Dean sortir un à un de la Grande salle.
Sander me regarde sans dire un mot.
-Oh voyons ! Tu vas pas bouder toute la soirée !
Il hausse les épaules.
-C'était de bonne guerre, j'ajoute.
-C'était humiliant ! finit-il enfin par avouer.
-C'était drôle, je rétorque.
Il me lance un regard noir et bois rageusement son jus de citrouille.
-Bien, capitulais-je, je suis désolée, ça te va ? Je ne recommencerai plus.
Il sourit légèrement et dit :
-C'est un début.
Je roule des yeux et me lève.
-Allons-y.
Il me suit et nous sortons de la Grande salle. Nous grimpons les marches jusqu'au septième étage puis, afin de ne pas soulever de soupçons si l'ont croise quelqu'un, nous marchons d'un pas nonchalant.
-Par ici, dit Sander en pointant un long couloir à sa gauche d'un signe de tête.
Nous arrivons alors près d'une tapisserie, représentant probablement Barnabas le Follet, à laquelle fait face une assez grande porte de bois verni. J'entre dans la pièce, suivit de près par Sander, et y découvre un immense espace illuminé par des torches semblables à celle illuminant les cachots. Plusieurs bibliothèques s'alignent le long des murs et de grands coussins en soie servent de siège à ceux déjà présent, dont le petit groupe de Ginny. Au fond de la pièce, il y a des étagères chargées de diverse objet assez spéciaux. Harry me fait un petit signe de la main auquel je répond et nous nous asseyons avec eux.
-Un Serpentard ? me murmure ce dernier dans l'oreille.
-Oh oui, dis-je sans prendre en compte le sous-entendu d'Harry. Harry voici Sander, Sander Harry.
-Je le connais déjà, répond Sander sans aucune animosité dans sa voix, mais enchanté...
Et il lui tend la main. Harry a un instant d'hésitation avant de serrer la main de Sander et de lui sourire en retour. Alors que les conversations reprennent de bon train et que d'autres élèves arrivent, je me penche à l'oreille de Sander et lui murmure :
-Tu vois, tu vas vite t'intégrer.
-Je n'en serai pas si sûr à ta place, dit-il en désignant Zacharias Smith qui le fusille du regard.
Je balaye sa remarque d'un geste de la main.
-Il regarde tout le monde comme ça, pas que toi.
-Bien, dit Harry une heure plus tard. Voici donc l'endroit que nous avons trouvé pour nos séances d'entraînement et heu... apparemment, il vous convient.
-C'est fantastique ! dit Cho, littéralement suspendue aux moindres paroles d'Harry.
-Qu'est-ce que c'est que ça ? je demande en pointant les étagères au fond de la salle.
-Des détecteurs de magie noire, répond Harry en se faufilant parmi les coussins pour s'approcher des étagères. Leur fonction de base, c'est de montrer la présence d'ennemis ou de Mages noirs qui se trouveraient à proximité, mais il ne faut pas trop s'y fier, on peut parfois déjouer leur vigilance... J'ai réflechi à ce qu'on devrait faire au début et... heu... Qu'est-ce qu'il y a, Hermione ?
-Je pense qu'il faudrait commencer par élire un chef, dit-elle.
Sans grande réflexion, Harry est désigné chef.
-Je pense que nous devrions aussi nous donner un nom, ajoute Hermione. Ce serait une façon de créer une unité et un esprit d'équipe, vous ne croyez pas ?
Après une un peu plus longue réflexion que précédemment, nous optons pour A.D soit "Armée de Dumbledore".
-Ça en jette, commente discrètement Sander.
-Sauf si ça tombe entre de mauvaises mains, dis-je en désignant le parchemin qu'Hermione vient d'accrocher, comportant nos noms ainsi que "ARMÉE DE DUMBLEDORE" .
-Bien, s'exclame Harry. On passe à la pratique, maintenant ? Je pense que la première chose que nous devrions faire, c'est Expelliarmus, vous savez, le sortilège de Désarmement. Je sais que c'est assez élémentaire mais je me suis rendu compte qu'il était très utile...
-Oh non, s'il te plait, dit Zacharias Smith en levant les yeux au plafond, les bras croisés. Je ne crois pas qu'Expelliarmus puisse vraiment nous aider contre Tu-Sais-Qui.
-Moi, je m'en suis servi contre lui, dit Harry d'une voix posée. Ç a m'a sauvé la vie en juin. Mais si tu penses que ce n'est pas digne de toi, tu peux t'en aller.
Comme Zacharias ne bouge pas, Harry reprend :
-Ok. Nous allons former des équipes de deux et nous mettre au travail.
Tout le monde se réparti par deux dans la pièce. Je fais un signe à Sander qui me suit vers le fond de la pièce. Nous nous mettons face à face et attendons les instructions.
-Je commence, dit-il d'une voix assurée. Cette fois, c'est moi qui vais te mettre une raclée.
-Encore vexé de mon sortilège de Mutisme ? Il t'en faut peu, je réplique hargneusement.
-Un... commence Harry.
-Oh tu ne diras pas la même chose quand tu te sera pris mon sort en pleine face.
-Deux...
-Il faut déjà que tu arrives à me viser, je rétorque une nouvelle fois.
-Trois !
-Expelliarmus ! s'écrit Sander.
Ma baguette m'échappe des mains et voltige jusqu'à l'autre bout de la pièce. Sander souffle sur sa baguette et fait mine de la ranger.
-Ah ah, et voilà comment on jette un sort miss Colls ! se vante Sander avec une voix suave.
Il s'approche de moi, faussement menaçant lorsqu'un sortilège mal lancé frappe une étagère à côté de nous et envois valdinguer les livres posés dessus. Sander tombe alors à la renverse tandis que j'explose de rire.
-C'est ça de jouer les malins, dis-je en partant chercher ma baguette.
Lorsque je reviens vers lui, Sander et à nouveau debout et se prépare pour esquiver mon sort de Désarmement.
-Non non, je lui dis en pointant mon doigt vers lui, tu n'es pas censé bouger.
Il acquiesce avec un rictus.
-Expelliarmus !
Sander ne prend pas compte de ma remarque et esquive le sortilège en se moquant de moi.
-Expelliarmus ! je crie à nouveau.
Il esquive de justesse le sort avant de s'exclamer :
-Je suis intouchable !
-C'est ce qu'on va voir, dis-je en me préparant à une nouvelle attaque.
Avant que je ne puisse lancer quoi que ce soit, Sander se met à partir de l'autre côté de la salle. Je le poursuis en lançant plusieurs fois le sortilège en faisant attention de ne pas heurter les autres, mais certains de mes sorts touchent les étagères, envoyant valser encore plus de livres.
-Regardez, c'est Lyson contre Sander, s'exclame Luna d'une vois légère en nous pointant du doigt.
Je tourne légèrement la tête et j'aperçois que presque toutes les personnes présentes ce sont arrêtées de s'entrainer pour nous regarder nous affronter.
-Allez Lyson ! S'exclame une vois que j'identifie comme étant celle de Ginny.
-Tu rigoles ou quoi ? S'exclame une autre voix que je ne reconnais pas. C'est Sander qui va gagner.
Sander, gagner ? Tu peux toujours courir ! Je me concentre à nouveau sur Sander et essaie de le viser tant bien que mal. Lorsque l'un de mes sortilèges le frôle de très près, les autres élèves s'exclament avec des "OOOH" et des "HHAAA". C'est alors que Ginny intervient en bloquant le passage à Sander qui, déconcerté, s'arrête net pour ne pas lui foncer dedans. Lorsque mon sort de Désarmement le touche de plein fouet, sa baguette s'envole et file droit dans ma main. Ginny et moi explosons de rire sous le regard incrédule de Sander, très vite suivi par les autres élèves.
-Bien, reprenons où nous en étions, finis par dire Harry lorsque les rires se calment.
-Il est plutôt sympa Sander, finalement, me chuchote Ginny avec un sourire en coin avant de s'éloigner vers son partenaire.
-C'était de la triche, je ne t'estime pas gagnante, dit Sander en me rejoignant à notre place initiale.
-Tout n'est que subjectivité !
Il lève les yeux au plafond et me sourit, puis nous reprenons tranquillement notre entrainement, comme si rien ne s'était passé. Harry passe plusieurs fois pour voir comment nous nous débrouillons puis, après un certains temps, il donne un coup de sifflet.
-C'était très bien, annonce-t-il, mais nous avons un peu dépassé l'horaire et il vaudrait mieux s'arrêter maintenant. Même heure, même endroit la semaine prochaine, d'accord ?
-Plus tôt que ça ! lance Dean Thomas avec enthousiasme.
-La saison de Quidditch est sur le point de commencer, il faut aussi penser à nous entraîner ! s'exclame une jeune fille avec de longue tresse.
-Alors, disons mercredi prochain, propose Harry. Nous pourrons décider à ce moment-là d'organiser des réunions supplémentaires. Venez, on ferait bien d'y aller.
Tandis qu'Harry nous sépare en différent groupe pour rejoindre nos dortoirs, je m'approche de Ginny et tapote son épaule.
-Les matchs de Quidditch ne sont pas annulés finalement ? je lui demande.
-Non, ils auront bien lieu, tout est ok.
Quelques jours plus tard, alors que Sander et moi nous dirigeons vers le terrain de Quidditch pour voir le match, Hermione nous fait un geste discret de la main. Nous nous approchons d'elle, puis nous nous mettons à l'écart de la foule des élèves, eux aussi venus pour voir le premier match de la saison.
-Tenez, dit-elle en nous glissant un Gallion chacun dans nos mains, c'est pour l'A.D.
Sander observe attentivement le Gallion avant d'hausser un sourcil.
-Pour l'A.D ? demande-t-il. Comment ça ?
-Vous voyez le numéro de série juste ici ? répond Hermione en indiquant un chiffre sur la bordure de la pièce. Il vous indiquera la date et l'heure des prochaines réunions, comme ça on ne sera plus forcés de communiquer entre nous dans les couloirs, c'est moins risqué.
-C'est du génie ! je m'exclame. C'est toi qui a eu l'idée ?
Elle acquiesce en souriant.
-Bravo, c'est super intelligent.
-Merci ! Bon j'y vais pour ne pas attirer plus de soupçons, on ne sait jamais, dit-elle en désignant un groupe d'élèves, majoritairement des Serpentard, qui nous regarde.
Elle part en direction du terrain et se faufile parmi la foule d'élèves.
-Faut faire attention de pas la confondre avec une vrai pièce, dit Sander en rangeant son Gallion dans sa poche.
-Je suis presque sûr que le vendeur ne se rendrait compte de rien, je répond en rangeant mon Gallion à mon tour.
-Je n'en doute pas, mais on ne pourrait plus aller aux réunions.
-C'est une éventualité possible, dis-je en haussant les épaules. Allez viens, je veux voir ce match !
-Insupportable... Murmure-t-il tout bas.
Je fais mine de ne rien entendre et me dirige jusqu'aux gradins les plus proches. Lorsque Sander s'installe à côté de moi, les joueurs sortent tout juste des vestiaires., les Gryffondors arborant leur couleur rouge et or contre vert et argent pour les Serpentard. Les joueurs se mettent en place, et lorsqu'un coup de sifflet retentit, quatre balles sont lâchées d'un seul coup. Le match commence alors avec une grande combativité de la part de chacun des joueurs. C'est alors que la majorité des Serpentard se mettent à chanter en cœur :
"Weasley est un grand maladroit
Il rate son coup à chaque fois
Voilà pourquoi
Les Serpentard chantent avec joie
Weasley est notre roi"
-Ce n'est pas très encourageant, dis-je en pointant d'un signe de tête Ron, tout blême sur son balais.
-Le but n'est pas d'encouragé l'autre équipe en même temps, répond Sander. Même les Poufsouffle ne feraient pas ça.
Je regarde Sander, les yeux écarquillés.
-Qu'est-ce que c'est censé dire ? Les Poufsouffle seraient trop gentils pour toi?
-C'est pas ça mais...disons que leur truc de gentillesse, d'amour et tout ça c'est pas mon truc, répond Sander en haussant les épaules.
-N'importe quoi, je m'exclame. Ce sont de très bonnes valeurs quand on y pense.
-Je ne dis pas le contraire, rétorque Sander.
Il se penche vers moi et continue tout bas :
-Mais ce n'est pas le plus important. L'amour et la gentillesse c'est bidon par rapport à ce qui se passe actuellement. Si Tu-Sais-Qui est de retour et que le ministère ne veut rien faire, ce n'est pas l'amour qui nous sauvera.
-Peut-être que si, dis-je. Si Tu-Sais-Qui emprisonne une personne, et que cette personne compte beaucoup pour quelqu'un, ce quelqu'un pourrait être prêt à faire n'importe quoi pour la sauver, même peut-être tué Voldemort lui-même.
-Tu-Sais-Qui n'emprisonne pas, il tue. Et puis c'est franchement pas réaliste ton histoire.
-On ne sait jamais, laisse moi rêver, je murmure. Il y a peut-être des preux chevaliers pas si loin d'ici qui vaincront Tu-Sais-Qui pour sauver une demoiselle en détresse.
-Vas-y, Ron ! hurle alors le commentateur du match.
Nous levons alors tous deux la tête pour apercevoir le Souafle passer entre l'anneau central. Je me lève alors avec tous les supporters de Serpentard pour acclamer le but. Lorsque Sander se mets à crier aussi, nous levons nos poings assemblés en signe de victoire.
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