Chapitre 10 : l'esprit frappeur

Une semaine plus tard, mes cauchemars deviennent de plus en plus violents. Je ne cesse de me réveiller en pleine nuit sans parvenir à me rendormir après. Je descends donc tout le temps dans  la salle commune, je réfléchis et  je travaille. J'ai tellement travaillé ces derniers temps que j'ai presque réussi à rattraper le niveau des élèves de cinquième année en potions, en sortilèges et je ne me débrouille pas trop mal en métamorphoses, en botaniques, en soins aux créatures magiques et en balai, si bien que je pourrais, d'après le professeur Flitwick, bientôt suivre à temps complet l'emploi du temps des cinquièmes années si je continue de travailler comme ça d'ici deux ou trois semaines. Les seules matières qui me posent problème sont l'histoire de la magie, la défense contre les forces du mal et la divination. Je n'ai eu qu'un cours d'astronomie pour le moment, je ne sais donc pas encore si je m'en sors bien ou pas, mais au vu du premier cours, la matière à l'air très intéressante.

Cependant, la journée, la fatigue m'envahit et même si j'arrive à faire les exercices demandés par les professeurs, j'ai parfois du mal à suivre ce qu'ils disent en cours. De plus, mes parents n'ont toujours pas répondu à ma lettre et ça me stresse beaucoup car je n'arrête pas de me dire  que je n'aurais jamais dû leur en parler, peut-être était-ce encore trop tôt pour eux ? Mais j'ai besoin de savoir, et peut-être qu'ils pourront répondre à mes...

-Miss Colls ! s'écrit le professeur Rogue. Pouvez-vous répéter ce que je viens de dire ?

Je sors de mes pensées. Malefoy et ses amis de Serpentard se marrent en voyant ma mine déconfite.

-Euh... Je..., bredouillais-je.

-Non ? reprit de plus belle le professeur. Je vous conseille d'écouter mes cours si vous ne voulez pas faire perdre des points à votre maison.

J'acquiesce, ne voulant pas perdre quoi que ce soit.

-Bien, continua l'homme, comme je le disais avant l'interruption de Colls, je vous rendrai vos devoirs sur la pierre de lune à la fin du cours. Aujourd'hui, vous allez préparer un philtre revigorant. Les instructions sont au tableau, vous avez le cours entier le préparer.

Il me regarde et ajoute :

-Soyez concentrés.

Je dispose les ingrédients nécessaires devant moi et, lorsque je finis enfin de tout mettre en place, Harry, qui est devant moi, se retourne et dit :

-Tu as eu de la chance. D'habitude, Rogue...

-Potter ! s'écrit alors ce dernier. Bavarder ne va pas faire avancer votre potion et au vu de vos résultats précédents, je vous conseille fortement de vous concentrer si vous ne voulez pas rater votre année. J'enlève cinq points à Gryffondor.

Harry se retourne l'air énervé, très énervé en fait.

Le philtre à préparer est plutôt facile pour moi comme je l'ai déjà étudié lorsque j'étais à la bibliothèque. Peu avant la fin du cours, le professeur nous demande de ranger le matériel, et nous dit de déposer un échantillon de notre potion sur son bureau, je suis d'ailleurs plutôt satisfaite de mon travail, le philtre que j'ai préparé et de la bonne couleur et parait plutôt réussi. Une fois que tous les élèves ont fini de ranger, il nous rend nos devoirs sur la pierre de lune. Un O. J'ai eu un O ! O pour Optimal ! Oh mon Dieu !  

Harry, lui, a la mine toute déconfite. Lorsqu'il se dirige vers la sortie, je rattrape Ron, avec qui j'ai souvent discuté depuis notre dernier échange et qui n'est, finalement, pas si méchant, et je lui demande pourquoi Harry fait cette tête.

-Il a eu un D à son devoir, répond Ron.

-Oh, eh bien je pourrai peut-être l'aider s'il a besoin ?

Ron affiche un immense sourire sur son visage avant de répondre :

-Ooh ne t'inquiète pas, on a Hermione pour ça.

Nous nous séparons et je décide de vagabonder dans les couloirs de Poudlard afin de mieux me repérer. Certes, les cours n'ont bientôt plus de secrets pour moi, j'arrive assez facilement à tout apprendre et je travaille énormément pour essayer d'avoir le même niveau que mes camarades de classe, mais pour le château, c'est une autre histoire. Je passe le plus clair de mon temps à travailler à la bibliothèque ou dans la salle commune de Serdaigle, deux endroits que je connais comme ma poche désormais, mais je vais rarement voir les autres endroits du château.  Pas plus tard qu'hier, j'ai entendu dire qu'il y avait une "salle des trophées", et je crois que j'aimerais vraiment y jeter un petit coup d'œil histoire d'en savoir un peu plus sur ce qui s'est passé ici dernièrement. Si je ne me trompe pas, il y a surtout des trophées de Quidditch, de Bavboules, qui en gros ressemble à un jeu de billes moldu, comme disent les sorciers, et des coupes des quatre maisons. Après avoir monté un nombre incalculable de marches, et je peux vous dire qu'il y a tellement de marches dans cette école que ce n'est pas peu dire, et après avoir longé une galerie d'armures toutes plus incroyables les unes que les autres, j'arrive enfin à ce qui ressemble à la salle des trophées. La pièce est remplie d'immenses vitrines en cristal contenant toutes sortes de récompenses, en bien plus grand nombre que je ne le pensais : coupes, écus, plateaux, statuettes... Et encore d'autre sorte de récompenses en tous genres. La pièce est un peu sombre à certains endroits mais cela ne m'empêche pas de voir qu'au fond de la salle, une silhouette se démarque près d'une des étagères. Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit que la silhouette avance vers moi et me jette un vase à la figure que je peine à esquiver. 

-EEHH ! je crie en reconnaissant l'esprit frappeur qui avait déjà fait des ravages la semaine passée. C'est toi Peeves hein ?

-Blah blah blah trop de papotage, pas assez de ravage ! s'écrit ce dernier en lançant ce qui ressemble à une pâte verte gluante.

Je l'esquive de justesse à nouveau, si bien qu'un peu de pâte se retrouve collé sur mon épaule, et je prends mes jambes à mon cou vers la galerie d'armures. Arrivée vers la fin de la galerie, mon pied glisse sur le sol et je tombe de tout mon long contre le carrelage. Dans la salle des trophées, j'entends Peeves se rapprocher de moi en chantonnant une chanson dont je ne perçois pas totalement le sens mais, selon ce que je comprends, ça n'augure rien de bon pour moi. À peine relevée, quelqu'un m'agrippe le bras et s'empresse de me cacher derrière une des armures. Je n'ai pas le temps de voir qui s'est que le fantôme passe en vitesse devant nous sans nous voir et continue son chemin vers les autres couloirs. Après quelques minutes d'attente, au cas où Peeves déciderait de revenir sur ses pas, Je me tourne vers la personne qui m'a aidée et nous explosons de rire. C'est une jeune fille à peine plus petite que moi, ses cheveux sont presque aussi roux que les miens, sa peau, bien que pâle, est légèrement plus bronzée que la mienne et ses yeux marron s'illuminent tandis que nous rigolons. 

-Je m'appelle Ginny, déclare-t-elle en reprenant sa respiration. Ginny Weasley.

Elle me tend sa main, recouverte elle aussi de pâte gluante, que je sers sans vraiment y faire attention.

-Lyson Colls, enchantée.

Elle se dirige vers la sortie et regarde si les alentours sont libres avant de me faire un signe de tête pour que je puisse sortir à mon tour. On se dirige vers la gauche, direction opposée à celle de Peeves.

-Quand tu es arrivée, ajoute-t-elle tandis que nous descendons dans les escaliers, j'avais réussi à me cacher de Peeves pendant cinq minutes, ce qui est un record je t'assure ! Quand il t'a entendu arriver il s'est vite caché pour te choisir comme prochaine cible, tu m'as sauvée la vie.

-Je crois plutôt t'avoir sacrifié ma vie, dis-je en lui montrant la pâte sur mes épaules. J'ai été touché !

Je fais de grands gestes et feins d'être blessée, ce qui l'a fait rire à nouveau.

-Et j'apprécie ton sacrifice, sache-le !

Nous parcourons quelques mètres en silence où elle ne cesse de me jeter des coups d'œil avant de reprendre la parole :

-C'est toi celle en retard que le ministère n'a pas su voir avant?

-C'est bien moi, soupirais-je. Je ne suis connu que sous ce nom ? "Celle en retard", ça sonne bien, je pense pouvoir y prendre goût.

Elle sourit.

-Il y a eu pire, assure-t-elle. Tu as aussi eu le droit à la "maboul" par rapport à ce qui s'est passé dans ton cours de divination, c'est le même surnom qu'ils donnent parfois à Harry. Mais je pense qu'ils préféraient le destiner à lui car ils ont vite tout oublié.

-C'est rassurant, merci pour ces chaleureuses paroles ! dis-je théâtralement. 

Elle rigole à nouveau et nous continuons notre marche jusqu'au bas des escaliers. Elle commence à se diriger vers la droite mais voit que je ne la suis pas. Je l'informe que je veux passer à la volière pour voir Astrée, elle acquiesce et ajoute :

-Tu es amie avec mon frère je crois, on se croisera donc sûrement. 

-Ton frère ?

-Ronald, ou Ron comme tu préfères.

Je la regarde attentivement et vois maintenant la ressemblance entre elle et son frère. En plus d'avoir les mêmes cheveux roux, les mêmes yeux marron et le même teint légèrement pâle, ils ont tous deux la même forme de nez rond.

-Alors à bientôt, dis-je en commençant à reculer. C'est un plaisir de t'avoir aidé à te libérer du méchant Peeves malgré les risques et périls !

-C'était très courageux de ta part "Celle en retard", ajoute-t-elle.

On rigole une nouvelle fois avant de partir dans des directions opposées. Je prends le même chemin qu'à mon habitude pour aller voir Astrée, longeant les mêmes couloirs et priant pour que Peeves ne soit pas descendu dans les parages. Une fois à la volière, je ne trouve Astrée nulle part jusqu'à ce que je la voie arrivée de l'extérieur, une lettre pendant à sa pâte. Elle se pose tranquillement sur mon bras et je lui caresse doucement le haut de sa petite tête avant de récupérer la lettre. Ma respiration se coupe lorsque je lis le nom de l'expéditeur : ça y est, mes parents mon enfin répondu.



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