Chapitre 5 : Fin et commencement

Un choc me secoue. Il ne vient pas de devant moi pourtant, le sol ne m'a pourtant pas encore touché et c'est dans le dos que j'ai mal...

–Tu es malade ! Qu'est-ce qui t'a pris de sauter comme ça ? Tu souhaites mourir ou quoi ?
Me demande une voix familière...

–Oui. Le traître, exactement... J'allais peut-être mourir, mais je n'avais absolument pas besoin de ton aide...

Car oui, c'est bien cet imbécile ailé qui m'a "sauvé"...

–Ah oui ? Et à quel moment tu pensais ouvrir tes ailes petit imbécile ? Tu étais au ras du sol...

Il continue à nous élever de plus en plus haut, semblant ne pas remarquer les dizaines de policiers le braquant de leurs armes en lui criant de me descendre pour qu'ils m'arrêtent. De toute façon, ils n'oseront jamais tirer sur un céleste, encore moins un séraphin...

–Je viens de te le dire... Je comptais mourir... mon aile droite est fichue et si ces enfoirés d'humains m'amènent, je vais être amené dans un endroit des milliers fois pires que la Mort... donc, lâche-moi maintenant... laisse-moi tomber, laisse-moi en finir...

Il me retourne dans ses bras, me passant d'une position digne d'un sac de patate à celle dite du "portée de la princesse". Ses yeux fixent les miens sans que je puisse détourner le regard, il me tient bien trop fortement pour cela...

–Non ! Absolument jamais ! Je préfère mille fois m'arracher mes ailes plumes par plumes et me les manger plutôt que de te laisser mourir !
Me répond-il d'une voix forte portant un peu de colère en son sein.

Euh... dois-je rappeler que nos ailes sont, littéralement, l'une des choses les plus sensibles, intimes et précieuses ? Et pourtant, il a l'air extrêmement sincère...
Non non non, je ne vais pas me faire avoir une seconde fois...
...
Je vais juste me servir de lui pour aller à la "ville de la paix", si elle existe bien et que ce n'est pas un piège... Si c'est un piège, je me tuerai avant d'être capturé. Si ça ne l'est pas, il y aura, peut-être, quelqu'un pour me guérir ? Après tout, si les démons ne peuvent être soignés par la magie des célestes, ils peuvent l'être par d'autres démons, ou par certaines races utilisant la magie ou les arts démoniaques... Et même si ce n'est pas le cas, j'aurais trouvé une ville tranquille où je pourrais, peut-être, vivre même sans ailes... Qui sait ?

–Je te hais toujours autant de m'avoir trahi...

–Je ne t'ai pa...
Tente-t-il de s'expliquer, j'imagine...

–Juste tais-toi et laisse-moi finir !
Je le coupe en lui lançant un regard noir. Je ne compte absolument pas me refaire amadouer par ce type...

–Je disais, si tu veux un tant soit peu essayer de te faire pardonner, amène-moi à ▓▓▓▓, la soi-disant ville de la paix.

Un sourire naît sur son visage alors qu'une lumière semble éclairer ses yeux tandis qu'il accélère encore plus.

–D'accord ! Je t'y amène de ce pas ! Je serais tes ailes et tes jambes durant ce voyage !

–soupire Tu ne connais pas le chemin, pas vrai ? Je dis ça parce que tu pars dans le mauvais sens...

Il s'arrête net, me regarde avec un air gêné assez pathétique avant de me répondre d'une voix assez faible :
–Hummm... non... je ne connais pas le chemin, j'ai déjà entendu le nom de cette ville, mais c'est tout...

Il est quand même plutôt mignon quand il est comme ça...

–Je vais donc devoir te guider, super...
Je soupire bruyamment.

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On a à peine avancé d'une dizaine de kilomètres, environ... d'accord, on est parti plutôt tard. D'accord, le seul plan qu'on "a" est dans ma mémoire vu qu'on a jeté nos téléphones il y a un moment, moi quand je me suis enfui de chez moi et lui peut après m'avoir "secouru". D'accord, on a dû s'arrêter à la nuit tombée, car il ne semble pas pouvoir voir sans aucune lumière et qu'on essaye d'éviter les grosses villes. Mais, quand même, 10 kilomètres seulement ? En volant ?
...
...
...
Enfin bref, on est actuellement hébergés par des lambdas qui ont bien voulu de nous, nous fournissant gratuitement le gîte et le couvert en plus de nous prêter un téléphone pour s'assurer que je ne me trompe pas de route. Et le pire, ou le mieux ? c'est que ce vieux couple n'émet ni luxure, ni colère, ni quoi que ce soit de négatif envers nous... S'il n'y avait que le céleste ou que je pouvais cacher mes parties démones, ça paraîtrait logique, mais, comme ce n'est pas le cas...
C'est peut-être "juste" grâce à l'excuse du séraphin ? Pour expliquer nos présences et surtout le fait qu'un démon soit en liberté... il leur a dit que nous étions un couple aimant ce qui n'est plus le cas et ne le sera plus jamais, surtout que c'était à sens unique apparemment... Et que nous nous dirigions vers une ville censée accepter n'importe quelle race enfin que l'on puisse tranquillement "vivre ensemble et plus"... Tout ça, toujours en me tenant et en me faisant des œillades absolument pas discrètes... Au moins, ça a l'air d'avoir marché vu les regards qu'ils nous ont faits et se sont faits et le fait qu'ils nous hébergent, dans une seule et même chambre contenant un seul lit bien sûr... et ils nous ont aussi demandés de ne "pas trop être bruyants cette nuit" en nous faisant des clins d'œil...
J'ai eu envie de leur crier que nous n'allions pas faire de bruit, car nous n'allions absolument rien faire, mon visage sûrement écarlate, mais je me suis abstenu. Je ne voulais pas qu'ils se doutent de quoi que ce soit, au cas où...

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27 juillet 2222

Après une bonne nuit de sommeil et seulement de sommeil et un petit-déjeuner préparé par nos hôtes qui se sont quand même étonné "subtilement" que nous n'avons fait aucun bruit, nous repartons, prêt à engloutir les nombreux kilomètres restants en volant. Même si je ne fais qu'être porté par Yahoel... La façon dont il me porte a d'ailleurs fait s'exclamer le couple, s'extasiant du fait que "nous formons un siiiii joli couple bien assorti" et que nous sommes "bien trop mignon tous les deux comme ça"... J'imagine qu'il faut le prendre comme un compliment...j'imagine...

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Le voyage est assez calme ce jour-ci. Les seules choses qui troublent le silence, c'est le bruit de ses six ailes battant quasiment à l'unisson, et de temps en temps, le chant des oiseaux qui s'envolent à notre approche, ainsi que les cris de joie et/ou de surprise des humains qui nous voient.
En effet, nous n'avons pas réellement besoin de parler, comme j'ai fait exprès de montrer la carte à Yahoel hier soir, qui semble avoir une aussi bonne mémoire que moi. Évidemment, il se trompe de chemin certaines fois même si je pense que c'est plus pour entendre ma voix que parce qu'il a vraiment oublié le chemin... Au début, il a essayé de communiquer, mais il s'est vite rendu compte que ça ne servait à rien... que je ne comptais pas lui répondre...

D'ailleurs, ce n'était absolument pas sa vitesse maximale hier, il a énormément accéléré aujourd'hui. Au moins deux ou trois fois plus vite en fait... Et, à priori, c'est parce que la blessure de mon aile s'est aggravée et qu'il veut donc qu'on me soigne le plus vite possible... Le fait que je lui dise que ça n'avait pas l'air d'être si grave que ça vu que je ne sens plus la douleur, même quand il touche le trou dans mon aile, a semblé encore plus l'inquiéter, s'il s'inquiète bien pour moi et ne fais pas juste semblant bien sûr...

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On est enfin arrivé devant la ville, plus exactement, à portée de vue de la ville, elle est entourée par ce qui semble être un champ de force ou une barrière magique. J'ai l'impression qu'elle est plus là dans le but de servir de frontière visible et de protection que de vraie barrière... Ou plus exactement, j'ai l'impression qu'elle va facilement nous laisser passer, qu'elle sait qui on est et pourquoi on est venu ici et qu'elle l'accepte pleinement... c'est une sensation très étrange, je dois l'avouer...

Arrivés à une dizaine de mètres de la barrière, Yahoel nous ramène sur la terre ferme, ça ne m'étonne pas, j'aurais fait précisément la même chose si je le pouvais, un peu comme si c'est obligatoire pour pouvoir y entrer... Et c'est avec joie que nous y obéissions...

Notre joie fut néanmoins de courte durée, devant la barrière, devant notre seul refuge possible, se trouvent des **** d'humains et armées jusqu'aux dents en plus de cela...
Il semble qu'ils nous attendaient, leurs fusils sont maintenant braqués sur nous.

–Séraphin
Dit le soldat le plus devant, sûrement le chef, en s'inclinant presque
–Vous devez nous remettre votre... proie. Nous devons le ramener chez lui, avec sa vraie famille, nous ne pouvons donc pas vous laisser passer avec lui, j'en suis sincèrement désolé.

–Je ne peux pas vous le laisser, il est à moi, je le garde donc... maintenant, poussez-vous de là, je passe...

Il continue à avancer d'un pas assuré, comme un roi ou un empereur ou, plus simplement, un céleste. Il ne les regarde pas, semble se moquer de leurs armes, ne même pas calculer leur existence, comme si cet escadron armé n'existe pas, ou n'est qu'un simple insecte qu'il peut écraser sous sa botte... et toujours en me portant comme une princesse évidemment...

On passe devant eux sans qu'ils ne bougent d'un pouce. Ils nous regardent, hébétés, le regarde surtout. Ils doivent certainement se demander, pourquoi un céleste, pire, un séraphin, est en train d'aider un simple démon, pire, le revendique alors que nos deux races sont censées être ennemis...
Et puis, ils ont trouvé une solution plausible, en réalité bien plus plausible que ce qui se passe vraiment...

–Le céleste a été charmé ! C'est la seule solution !

Ces quelques mots fusèrent, semblant traverser la piètre intelligence de ces humains, prenant le poids d'une évidence à l'intérieur de celles-ci...
Des trois humains s'élèvent une intense colère, bien moins puissante que celle émise par mon porteur, il y a maintenant une éternité de cela, mais très puissante néanmoins. Je sens ma tête tourner et ma respiration s'accélérer...

–Cours !
Je chuchote à l'ange, le souffle court et la voix faible.

Il ne demande même pas pourquoi, il n'en a pas le temps... Les balles fussent en tous sens tandis que Yahoel s'envole, essayant d'avancer plus vite, beaucoup plus vite.
Heureusement, les soldats ne semblent pas savoir correctement viser, ou alors ils font exprès de ne pas blesser le séraphin, au choix... je pense que c'est un mélange des deux d'ailleurs...

Yahoel fait une étrange tête, une affreuse grimace de douleur ?, quelques larmes coulant le long de ses joues, qui semblent être devenues encore plus blanches...

–Désolé mon amour.
Me dit-il, extrêmement tristement.

–Désolé ? Po... Ahhhhh !
Je commence à lui demander, ma question se termine dans un cri alors que nous commençons tous deux à tomber.

Il me serre encore plus, de toutes ses forces me semble-t-il. Ses ailes m'entourent tel un cocon de plume d'un blanc étincelant.
La chute, qui n'a duré qu'un instant et pourtant une éternité à la fois, reste néanmoins extrêmement douloureuse. Je ne sens plus mes jambes ni mes bras, je n'arrive plus du tout à bouger n'importe quel membre autre que la tête en fait... et encore...
Mon protecteur, car il mérite ce surnom je pense, semble être dans un état encore pire. Son visage est blafard, son corps, normalement immaculé, est couvert de taches rouges, de sang ! Le sol lui-même en est couvert aussi en une petite flaque de sang qui ne semble cesser de s'élargir juste en dessous de lui...

–Yahoel ? Tu es vivant ?
Je demande sincèrement inquiet.

Un sourd grognement et un léger mouvement me font comprendre qu'il vit, peut-être pas pour très longtemps, mais il est vivant.
La dernière chose que je vis avant de sombrer dans le néant est la barrière. Barrière qui se trouve entre nous et nos poursuivants, ce qui m'arrache un douloureux sourire.

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J'ouvre les yeux petit à petit. Il fait assez sombre et je ne peux pas bouger, mais, j'arrive à voir que je me trouve dans une grande pièce blanche, dans un lit. Je vois, dans ma vision périphérique, une petite lumière verte briller.
Tous les membres de mon corps semblent attacher au lit, je ne sais pas comment, sûrement des bandages fins et résistants vu que je ne sens rien, mais que je ne peux pas bouger... ou alors, c'est de la magie ?

–Donc, c'est toi qui viens de te réveiller. Bien dormi ? As-tu encore mal quelque part ?
Me demande une voix masculine venant de ma droite.
–Qui êtes-vous ? Où suis-je ? Qu'est-ce que vous m'avez fait ? Qu'est-ce que vous voulez de moi ?
Je demande, criant presque, légèrement hystérique. Je ne pose pas de question sur Yahoel, peut-être n'a-t-il pas été trouvé et qu'il... qu'il n'est pas mort...

–C'est vrai que je ne suis pas présenté, j'avais oublié que c'est le roi qui vous a amené ici...

Je le vois se décaler vers la gauche pour se mettre devant moi. Il ressemble vraiment à un humain normal, environ 1 mètre 80, des cheveux noirs et des yeux bleu clair. Il porte une espèce de manteau blanc à bandes bleu qui couvre tout le haut de son corps et une partie du bas, de ce que je vois en tout cas...

–Je suis le directeur de cet endroit. On m'appelle "le premier surhomme", c'est ce que j'ai qui se rapproche le plus d'un nom après tout... Mais, tu peux m'appeler plus ou moins comme tu veux.

Il veut me faire croire que c'est son nom ? C'est tout au plus un titre, et encore...

–Tu te trouves dans une infirmerie. Plus précisément, celle de l'orphelinat de la ville de la paix. Orphelinat qui autrefois s'appelait l'orphelinat des oubliés d'ailleurs...

Cet ancien nom semble lui rappeler de bons et de très mauvais souvenirs, au vu de la légère joie et de la colère qui émane de lui en ce moment...

–Enfin bref, c'est de l'histoire ancienne ça... À toi de me répondre. Comment t'appelles-tu ? Est-ce que tu as encore mal quelque part ? Ah ! Et comment se nomme le séraphin qui est arrivé avec toi ?

–Il va bien ?
Je crie presque instantanément en essayant, instinctivement, de bondir en avant. S'ils l'ont trouvé, pas besoin de faire semblant de ne pas s'inquiéter de son sort.

–Réponds-moi d'abord... sinon, je sens que tu ne vas jamais me répondre...
Soupire-t-il, un sourire qui semble amusé décorant ses lèvres.

–Je me nomme Dæmon, l'imbécile ailé Yahoel et non, je n'ai plus mal.
Je lui réponds à toute vitesse sans plus réfléchir.
–C'est étrange d'ailleurs, vu que j'ai, au moins, une aile trouée...
Je rajoute dans un souffle.

–Tant mieux alors, c'est que la guérison est belle et bien finie. Je vais donc te retirer tes attaches.

Je le perds à nouveau du regard quand il part vers ma gauche, passant, à priori, derrière moi et mon lit. Je sens que mes jambes, mes bras, ma tête, puis mes ailes, sont, un à un, libérés.

Je me lève d'un coup puis retombe à genoux en suivant, mes jambes m'aillant lâchées...
–Ne te lève pas trop brusquement, ça fait plusieurs jours que... soupire trop tard à ce que je vois...

–C'est pas grave ! Plus important, où est Yahoel ? Est-ce qu'il est en... est-ce qu'il va bien ?
Je demande frénétiquement.

–Il est en moins bon état que toi, c'est certain.

Mon inquiétude grandit en entendant ces quelques mots prononcés d'une voix totalement neutre...

–Euh... vu la tête que tu fais, je n'aurais peut-être pas dû commencer ma phrase comme ça...

Sans blague...

–Il est en vie. Sa vie n'est plus en danger et il y a plusieurs personnes qui sont en train de s'occuper de le soigner, mais, il est quand même en moins état que toi qui est, physiquement parlant, complètement remis.

Je soupire de soulagement à ces mots. Au moins, il est en vie, c'est déjà une bonne chose. Je détesterais le fait qu'il soit mort pour me protéger...

–D'ailleurs, de ce que je vois, vous faites un joli couple vous deux.
Sourit-il.

–On n'est pas en couple !
Je lui crie en réponse.
–On ne l'est plus en tout cas... si on l'a bien déjà été...

–Pourtant, au vu de ton inquiétude pour lui. Des nombreuses blessures qu'il a eues en te protégeant et le fait qu'un séraphin accepte de rejoindre un endroit comme celui-ci de son plein gré, c'est qu'il doit vraiment avoir le béguin pour toi et toi pour lui...

–Je ne suis pas inquiet et encore moins amoureux de lui... C'est juste que ça m'embêterait s'il meurt en me protégeant sans que je puisse payer ma dette auprès de lui, c'est tout...
Je nie totalement.
–En plus, ce type est un traître...
–Ça, c'est certain, c'est un traître.
–Ah, tu vois ? J'ai–
–Un traître a sa propre race et à son Dieu.
–De quoi ?
–Un céleste qui est sorti de la vision de son Dieu par amour pour toi. Un brûleur qui est entré dans une terre sacralisée par les Hommes et pour les Hommes, pour être avec toi. Un être qui aurait perdu sa vie, ses ailes et son âme si, son pur amour envers toi ne l'avait pas excusé, sauvé...

De quoi il parle ? C'est juste une terre normale, non ? Il me l'aurait dit si ça pouvait le tuer, n'est-ce pas ?

–Si tu l'aimes et que tu ne crois pas en lui, ce qui est vraiment stupide, tu n'as qu'à demander au roi de vous fiancer. Il offre des bagues du lien éternel comme cadeau de fiançailles, la bague disparaît si le porteur de l'anneau n'est pas amoureux de l'autre...

Ce n'est pas une mauvaise idée, si ? Comme ça, je suis certain de ce que je ressens et de ce qu'il ressent vraiment...

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J'ai passé quasiment tous les jours suivants entre le chevet de Yahoel, la découverte de la ville et mon propre rétablissement...
Mon ange semble aller de mieux en mieux d'ailleurs. Au début, il était couvert de blessures qui paraissaient vraiment très graves, mais, depuis hier, il paraît "juste" endormi, ce qui est vraiment mignon, je dois l'avouer...

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Une main caresse doucement ma tête.

–Tu m'as manqué bel être. En espérant que ça ne soit pas qu'un rêve, encore...
Me dit une voix, sa voix, tout en m'enlaçant tendrement.

Mon premier réflexe est de me blottir contre lui, comme autrefois, avant de me dégager un peu vivement.

–Ce n'est pas un rêve...
Je lui réponds en roulant des yeux.

–Par contre... j'aimerais... hummm... qu'on... qu'on se... qu'on se fiance.
Je demande un peu gêné.
–Ça serait devant le roi et...
Je commence à continuer, trop rapidement pour être audible par quiconque.

–Ça serait avec une extrême joie mon amour.
Une voix mélodieuse et un sourire charmeur m'interrompent ainsi...

–Tu ne sais même pas...
–Je n'ai pas besoin de savoir. Même si tu me disais que tu veux te fiancer à l'intérieur d'un volcan en éruption, par un être qui va tenter de dévorer mon âme, j'accepterais avec plaisir. Tant que je suis avec toi, tout me va.

Je prends un air, que je pense, charmeur avant de lui répondre, m'approchant doucement de lui.

–Tu es bien trop bon pour moi mon céleste, bien plus que je ne le mérite... ce sera la dernière épreuve que je puisse te demander. Si l'on réussit tous les deux, n'espère même pas pouvoir m'échapper durant le reste de nos vies...

De nouveau, il m'enlace et je me laisse faire.

–C'est toi qui essaies de me fuir, je te rappelle, je ne l'ai jamais fait et ne le ferais jamais mon cœur.
Me jure-t-il, droit dans les yeux, avant de tendrement m'embrasser.

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Résumé des fiançailles ? C'était très sobre et le roi est vraiment terrifiant... Ce n'est pas qu'il semble méchant, bien au contraire, il semble doux et aimable. Mais, il a une de ces auras qui nous fait dire "Si les divinités existent, ce type en est un, de sûr..."
À part ça, la cérémonie c'est bien passée, ma bague est restée, donc, je suis bien obligé de reconnaître que c'est vraiment de l'amour que je ressens pour lui... et la sienne... ce n'est pas qu'elle est partie, qu'elle s'est brisée ou autre, au contraire... Sa bague et lui-même se sont mis à briller de mille feux, éclairant les alentours.
D'après le roi, cela n'arrive que très très rarement, une ou deux fois toutes les quelques centaines de millions d'années environ... et que c'est le signe d'un amour pur, puissant, inarrêtable, sans limites, etc... oui, je suis, à priori, un imbécile vraiment extrêmement chanceux...

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Un dernier mot pour ceux qui nous écoutent ? Même si... ?
D'accord, d'accord...

Alors, un dernier mot... la seule chose que je peux vraiment vous dire, c'est que j'espère que vous ne vivrez pas les mêmes malheurs que moi. Et si c'est le cas, cherchez la "ville de la paix", elle est toujours là, quelque que soit le temps et les mondes et elle accueille toujours à bras ouvert ceux qui veulent vivre en harmonie avec tous les autres...

Fin ?

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