Chapitre 3 : Un doux avenir ?

24 juin 2222

Ce premier jour fut assez........ éprouvant... Je suis nouveau dans une classe où il ne reste que peu de jours avant la fin des cours. Je suis le "protégé" d'un séraphin, parce que j'ai attiré son attention. Ce qu'il n'a pas manqué de faire savoir au reste de la classe en restant bien derrière moi pendant que je me présentais, son aile droite formant comme une espèce de bouclier autour de moi... ce qui a rendu, littéralement, tout le monde, hargneux... Oh, pour rajouter une couche, je suis juuuuusteeee à côté de lui à touuuus les cours... à priori, depuis le début de l'année, il n'a laissé personne se mettre à côté de lui. Mais, il m'a "demandé" de venir à côté de lui... à voix haute... devant absolument toute la classe...
Que j'acceptais ou pas, tout le monde me haïrait encore plus, mais refuser aurait encore plus attiser la haine... donc, j'ai accepté...

Mais, comme tout le monde veut "être avec lui", d'une façon ou d'une autre, personne ne devrait trop m'embêter, tant qu'il est à côté de moi au moins... je hais déjà cette scolarité...

Comme je le pensa... savais, personne n'a essayé quoi que ce soit tant que j'étais dans le champ de vision de Yahoel. Mais, dès qu'il "disparaît", ne serait-ce que légèrement, dans l'immense foule qui le suit sans cesse, je me prends des coups, plus ou moins léger, des croches-pattes et autres blessures dans le genre... évidemment, mon "protecteur" ne semble pas le remarquer... ou, quand il arrive à voir quelque chose, dis qu'ils "n'ont sans doute pas fait exprès"... avec un ton et un sourire "rassurants" ainsi qu'une voix enjôleuse... Je ne sais même s'il est totalement stupide ou s'il se moque de moi... en fait, je pense que ce sont les deux à la fois, mais, surtout la seconde option...

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1 juillet 2222

Il me semble que j'arrive à m'adapter. J'ai une espèce de "groupe d'amis", même si je sais que c'est surtout parce que je suis toujours, ou presque, avec Yahoel et que j'ai l'air "d'un enfant humain mignon". Ce dernier point est confirmé par le "désir" que je sens émaner d'eux, même si c'est au niveau d'une personne voyant un adorable chaton et voulant le caresser, ou quelque chose dans le genre. Ce n'est pas si désagréable à cette intensité d'ailleurs, c'est même plutôt agréable. Surtout parce que ce n'est pas un "désir perverti", mais juste un "désir", c'est une sensation bien moins sombre et bien moins pesante...
Le séraphin semble aussi faire bien plus attention à ce qui m'approche, ne laissant en fait que mon "groupe d'amis". C'est gentil, j'imagine, au moins, il n'y a plus personne qui me tape ou autre quand je suis proche de lui, mais, la colère et la haine à mon égard, qui se dégage de quasiment tout le monde, est vraiment oppressante... je dois donc rester avec lui, encore plus qu'avant...

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15 juillet 2222

Je me suis trop éloigné... Plus exactement, je suis arrivé trop tôt... J'étais, pour une fois, en avance, non pas que je le voulais, juste que mes "parents" commençaient plus tôt aujourd'hui... Donc, je suis arrivé bien avant lui et on m'a vu arriver... ils me sont tombés dessus alors que je n'étais qu'à quelques mètres de l'école.

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Je le savais... je n'aurais pas dû arriver si tôt, il n'est pas là, ils ne sont pas là, mais, tous les autres le sont...
L'école est à seulement cent ou deux cents mètres mais, ils sont déjà autour de moi... Le seul moyen de s'échapper serait le vol, mais, c'est impossible... Même arriver à l'école ne me servirait à rien, vu que Yahoel n'est pas là.

Une nouvelle fois, j'abandonne... de toute façon, je ne sens que de la colère et de la haine venant d'eux et les blessures qu'ils me feront seront vite guéris, ça ne sert donc à rien de lutter...

Le cercle d'humains se resserre autour de moi, ils semblent être une bonne vingtaine, tous tenant dans leurs mains des trucs en métal qu'ils semblent avoir ramassé dans les ordures aux alentours... Ils portent aussi des masques, enfin, des capuchons avec des petits trous pour les yeux quoi... Sûrement pour que je ne dise pas à l'autre ailé leurs noms, ce qui est stupide en fait... Chaque émotion à une odeur spéciale, chaque être vivant à son propre mélange d'émotion avec des intensités plus ou moins grandes, donc, chaque être vivant à son odeur unique me permettant de les distinguer... sauf les connards célestes en fait, ils n'ont pas d'émotions eux, pas d'émotions odorables en tout cas... en fait, il pourrait être sur un toit en train de me regarder pour attendre de me sauver "de manière héroïque" pour me "conquérir", que ça ne m'étonnerait pas et que je ne le sentirais pas...

–Tu vas voir ce que tu vas voir espèce de morveux mignon.
Crie un des abrutis m'entourant en levant sa... batte de baseball ?

Ou du moins, c'est censé en être une, j'imagine, mais, elle a des espèces de pics plantés dessus... Ça a l'air de faire vraiment mal ça... On va voir très vite si c'est bel et bien le cas.....

–Du coup ? Vous allez me tabasser ici, ou ailleurs ?
Je dis d'une voix extrêmement calme... un calme qui m'étonne moi-même en fait...

Ils se regardent pendant un instant, sûrement bien plus surpris que moi par mon calme, avant de resserrer le cercle au maximum. Deux d'entre eux m'attrapent par les épaules, un me tenant l'épaule gauche et l'autre la droite. Heureusement, ils n'ont pas l'air de sentir mes ailes qui se tortillent pour esquiver leurs mains puantes. Étant vraiment léger, ils me soulèvent vraiment facilement et m'emportent vers une espèce de petite ruelle obscure totalement clichée.

Et évidemment, c'est une impasse... et, ils bloquent la seule et unique voie...
Les deux qui me tenaient me jette au sol. Une symphonie discordante commence alors. Elle est rythmée par des coups, des grognements animal venant de leurs bouches et des gémissements de douleurs venant de la mienne les accompagnent.
En fait, ça fait bien moins mal que les balles. Par contre, ils sont bien plus nombreux, ils semblent taper chaque centimètre de mon corps. En fait, ce n'est pas qu'une impression, je sens mon corps s'aplatir de plus en plus sur le sol alors que mon esprit sombre peu à peu...

–Ce n'est pas un peu trop ?
Est la dernière chose que j'entends avant que ma vision se couvre d'un voile sombre.

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Au final, plus de peur que de mal. Enfin, non, j'ai eu bien plus mal que peur... Mais, ça va, je m'en suis sorti en un seul morceau, plus ou moins intact... Mais, ce n'est pas ça le pire bien sûr...
Quand je me suis réveillé dans cette ruelle, je n'étais pas seul. Ce n'étaient pas ces humains qui étaient là, non, c'était lui... Il avait l'air vraiment paniqué quand il m'a vu dans cet état, alors que mes plus grosses blessures avaient déjà été plus ou moins régénérées... Ses yeux brillaient de je ne sais quoi. Compassion ? Pitié ? Tendresse ? Autre sentiment feint ? Pas sûr... en tout cas, ses yeux brillaient de ça. Une deuxième chose s'est mis à briller d'ailleurs, ses mains. À priori, il venait d'arriver au moment où je me suis réveillé et il comptait me soigner avec sa magie, les célestes sont vraiment très bon en soin, sauf sur les démons...

–Ne fait pas ça !
Ai-je voulu le prévenir.

Mais, avant que je ne puisse prononcer un mot, sa magie se déversa en moi. Et la douleur me fit crier encore plus fort qu'avant...
Il sembla vite comprendre que quelque chose clochait, car il arrêta très rapidement sa magie. De sa main droite, il releva légèrement l'arrière de ma veste et de mon t-shirt. Mes ailes, amochées, dévastées, mais heureusement pas trouées, sortirent immédiatement.

Il marqua un long temps d'arrêt en les voyant. Il les tenait dans ses mains. Ils pouvaient les briser s'il le voulait. Les éparpiller en plusieurs milliers de morceaux comme si de rien n'était... Mais, il ne l'a pas fait... À la place, il m'a pris dans ses bras, comme un chevalier prend une princesse, en faisant extrêmement attention à ne pas toucher mes ailes et ma queue. Ses quatre ailes d'un blanc étincelant sortirent de son dos.

–Je vais t'amener dans un endroit sûr où tu pourras te reposer Dæmon.
Mon nom prononcé comme si c'était celui d'un met délicieux...

–Et où est-ce que tu m'amènes ?
Je lui grogne en réponse.

Son visage se rapproche du mien, amenant nos bouches à seulement quelques centimètres. La sienne s'ouvre lentement et prononce ces quelques mots d'une voix douce et nonchalante :
–Chez moi bien sûr.
–Chez toi ? Non non non non ! Je ne veux pas aller chez toi !

Allez chez un être dont je ne peux pas sentir les émotions et qui me veut ? C'est totalement mort !

–Pourquoi t'inquiètes-tu ?
Il semble vraiment étonné de ma réponse.

–Ah ! Je sais ! C'est parce que tu as peur que mes parents essayent de te tuer en voyant que tu es un démon, c'est ça ?
C'est vrai que c'est aussi possible... et merde... Je n'ai pas eu besoin de répondre, mon air effrayé le fit pour moi...
–Ne t'inquiète pas, je vis tout seul depuis longtemps... il n'y aura que nous deux...
Me murmure-t-il d'une voix sensuelle à l'oreille... Je le haïs au plus haut point...
–Et c'est censé me rassurer ? Ça ne marche absolument pas !

Son bras gauche se resserre un peu autour de ma taille, me rapprochant de son torse tandis que le droit s'approche doucement de ma tête. J'essaye de bouger pour l'esquiver, mais, il me serre trop fort pour que je ne puisse faire quoi que ce soit. Il me caresse la tête, touchant délicatement, du bout de ses doigts fins, mes petites cornes en même temps que mes cheveux...
Une étrange chaleur et un sentiment de bonheur emplit mon corps à mesure qu'il les frotte... mon souffle devenant légèrement erratique, je ferme ma bouche en me mordant les lèvres pour ne pas émettre un gémissement.

–Lâche ça tout de suite !
Je lui crie dessus. Et malgré mes efforts pour le cacher, un léger gémissement s'entend quand même...
–D'accord d'accord, pas de problèmes Dæmon, si c'est ce que tu veux...
Lâche-t-il dans un faible soupir en écartant sa main de mes cornes pour la poser sur la base de mon cou.

C'est... déjà... mieux... je crois... Ses mains sont vraiment vraiment douces d'ailleurs...
Je me demande si...

–On est arrivé. Voici ma modeste demeure.

Il se pose devant une maison pouvant accueillir une dizaine de personnes sans problème... on disait donc modeste... Elle est au moins deux fois plus grande que celle de mes faux parents... bon, c'est vrai qu'elle ne vaut pas le palais des brumes... de... ma... famille........
...
......

–Ça va Dæmon ?
La voix de l'autre ailé semble vraiment inquiète.

–Je vais bien, tout va bien. Sauf ta compagnie et mes blessures en fait, donc, lâche-moi et laisse-moi tranquille !
À chaque mot prononcé, le ton de ma voix augmente légèrement, voix qui part bien trop dans l'aiguë à mon goût.

–D'accord d'accord, ne t'inquiète pas, je vais te déposer dans quelques secondes.

Ses ailes repliées dans son dos, il ouvre la porte avec une clé cachée dans sa manche droite... Il monte rapidement à l'étage, ouvre une porte et me pose délicatement dans un lit défait avant de me mettre une couverture dessus et de sortir de la pièce...

–Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle mon nom et je viendrai.
Dit-il en fermant presque complètement la porte, ne la laissant que légèrement entrouverte.

Il ne va rien essayer alors que je suis seul, sans défense et déjà dans un lit ? Alors qu'il me veut ?
...
Je sais qu'il veut jouer au gentil, mais je pensais qu'il ne le ferait que quand on est avec d'autres personnes, pas quand on n'est que nous...
...
Ou alors, il est juste vraiment comme ça ?
...
Non, c'est totalement impossible... c'est un céleste, il ne peut pas être bon... C'est la même chose que te dire que tous les humains sont ouverts et aimables. Ce n'est qu'un mythe, mais au moins, les Hommes n'essayent pas de le cacher...

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Où est-ce que je suis ?
Ce n'est pas ma chambre en tout cas...
...
...
C'est vrai ! L'ange ! Enfin, le séraphin. Je suis chez lui...
À priori, j'ai dormi une dizaine d'heures, si l'on croit l'horloge de la chambre, et mon corps semble avoir à peu près guéri, comme je n'ai presque plus mal.
Je déplie mes ailes, étend ma queue et redonne à mes cornes leurs tailles normales afin de vérifier leurs états.

Et ça semble avoir guéri, il y a encore quelques écorchures et autres petites blessures, mais rien de vraiment grave finalement.

D'ailleurs, chose étonnante, Yahoel ne m'a réellement rien fait, absolument rien.
...
...
C'est... extrêmement surprenant, inimaginable et totalement absurde. C'est un céleste, qui à priori me veut, j'étais complètement à sa merci, mais il ne m'a pas touché...

Dans le doute, je devrais me barrer d'ici et aller à l'école...
Et merde, j'ai loupé l'école ! Mes faux parents vont me tuer ! Littéralement !
Et si je dis ce qu'il s'est passé, ça sera sûrement encore pire...

La porte qui s'ouvre, très lentement, devant moi, interrompt net mes pensées.
La tête de l'ailé passe par la faible ouverture, regardant dans ma direction.
Il voit que je suis réveillé, ouvre la porte en grand puis s'avance vers moi, en me disant, d'une voix joyeuse et assez rapide tout en me faisant les yeux doux :
–Ah ! Je savais bien que tu étais réveillé ! Tu as bien dormi ? D'ailleurs, tu peux me dire ton vrai nom ? Parce que c'est certain qu'un incube ne peut pas avoir comme nom Dæmon, ça serait ridicule.

–Oui, je suis réveillé. Non, je ne te le dirais pas. Oui, c'est certain. À mon tour, pourquoi tu ne m'as rien fait ? C'était donc faux quand tu disais me vouloir ?
Ma voix est morne et lente, un contraste évident avec la sienne. En même temps, je me suis réveillé il y a peu.

Il prend un air étonné en entendant mes questions. Puis, il prend une pose ridicule, caricature ailée d'une pose dramatique.
–Bien sûr que si je te veux, plus que tout ce que je n'ai jamais souhaité. Quand je t'ai vu, j'ai immédiatement su que tu étais différent. Comment je l'ai su ? Les flammes brûlantes dans tes yeux ont tout de suite consumé mon cœur. Ton âme a embrasé la mienne d'une étouffante, sauvage et douce chaleur qui a fini par emplir tout mon être. Ton infernale beauté d'une splendeur sans pareil a...

–Juste tais-toi !
Je l'interromps, le visage partiellement coloré.
–Au lieu de minauder, répond plutôt à mes questions... ou mieux, ferme-la.

À nouveau, il a un regard surpris sur son visage, mais aussi, chaleureux, presque protecteur...
Il s'approche un peu de moi, essaye de caresser mes cheveux, ce qui me fait reculer d'un bond, puis s'assoit à côté de moi, me regardant toujours droit dans les yeux...

–C'est ce que j'étais en train de faire...
Me susurre-t-il à l'oreille.
–Et je ne minaude pas, tu m'as posé une question, j'y réponds juste sincèrement.

Bon, d'accord, il est assez séduisant... et il a l'air sincère... mais, je sais pertinemment que ce n'est qu'une façade. Donc, ce n'est absolument pas à cause de lui que mon visage semble me brûler...

–Alors abrège plus, il va falloir que je rentre...... me... faire... assassiner... pour... avoir... loupé... l'école...
Ma voix, pourtant au départ dynamique, est tombée peu à peu au fur et à mesure que je réfléchissais à haute voix.

Avant que je ne puisse faire un mouvement, il m'attrape avec sa main droite et me colle contre lui, m'enlaçant "tendrement".

–Ne t'inquiète pas.
Me dit-il tout bas.
–Rien ne va t'arriver, je suis là. Je te protège.
Sa voix est assez... calmante... typique de ces anges faussement innocents...

Le moment de surprise passé, la seule chose qui me vient en tête est "Est-ce que je le mords pour m'avoir pris par surprise ?" Ce que je ne fais finalement pas, parce qu'il est trop dou... parce que je ne veux pas salir mes dents avec son sang...

–Et tu comptes me protéger comment imbécile ? Tu sais que tout ça est en grande partie ta faute ? Je me suis fait agresser parce que tu as dit, devant tout le monde que tu souhaitais être avec moi ! Parce que tu m'as accordé ton "attention" alors que je voulais juste être tranquille ! Et maintenant, je me suis fait tabasser à cause de ça ! À cause de toi ! Si je n'avais une aussi bonne régénération, je serais sûrement mort à l'heure qu'il est ! Et tu oses dire que tu souhaites me protéger ? J'aurais été bien mieux protégé si je ne t'avais jamais rencontré !

Il ne semble pas comprendre, ou ne pas vouloir entendre, ce que je dis. Son visage, toujours faussement expressif, ne parais plus montrer aucune émotion, ce qui en est presque effrayant en fait... Comme si le soleil cessait soudainement de briller... c'est assurément la tête qu'il a faite au directeur le jour de notre première rencontre.

–Donc, c'est pour ça qu'ils t'ont fait ça ? Pas une simple attaque aléatoire comme il y en a souvent ici, mais une attaque visée par ces enfoirés d'humains ? Et ils se demandent pourquoi je ne m'occupe pas d'eux ?

Euh... il est littéralement en train de bouillir de colère là... ce que les séraphins, fanatiques serviteurs de "Dieu" ne font que lorsque quelqu'un émet un "grave" blasphème en leur présence... Et il sent la colère, pas une colère assez "normale" qu'ont la plupart des humains, mais une colère sombre, pesante, menaçante, comme si elle pouvait à elle seule engloutir et dévaster le monde...

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Une voix semble hurler dans mes oreilles.
–Dæmon ! Dæmon ! Réveille-toi !

Je me suis évanoui ? À cause de sa colère ? Ce n'est vraiment pas normal ça...

J'ouvre lentement un œil, puis le deuxième, Yahoel et au-dessus de moi, totalement paniqué, sa voix l'est tout autant.
–Ça va ? Tu es tombé d'un coup par terre ! Qu'est-ce qui s'est passé ? Ce sont tes blessures qui ne sont pas guéries ?

–Non... c'est ta faute ! À nouveau ! Ta colère était bien trop forte pour mes nerfs, apparemment...

Je ne suis même pas énervé contre lui, juste curieux et étonné. Comment un des "brûlants" peut avoir une colère aussi intense et furieuse par rapport à autre chose que son Dieu ? Est-ce qu'il est réellement amou... ? Absolument impossible ! Mais, il ne peut pas feindre une colère comme ça, pas au point où je m'évanouis tellement elle est forte...

Des larmes coulent le long de ses joues... Il m'enlace de nouveau. Je goûte une de ses larmes qui me tombent dessus, vérifiant sa salinité. Et, elles semblent vraies... C'est vraiment très étrange... un séraphin peut vraiment pleurer ? Ils peuvent réellement avoir des émotions ? Je ne pensais pas cela possible... peut-être est-ce un cas à part, une "anomalie" ? Ce qui expliquerait qu'il vive seul en fait...

–Désolé ! Désolé ! Désolé ! Je ne voulais pas te faire ça ! Je... je croyais... tu ne respirais même plus !
Me dit-il en gémissant, ses larmes, tels des ruisseaux de perles, ruissellent le long de ses joues, ne paraissant qu'embellir encore plus son visage...

Dans cet état, il ressemble bien plus à un enfant perdu qu'à un céleste, comme si un "masque" s'était brisé, comme si c'était ça le "vrai lui", comme si...
Je soupire, me connaissant bien assez pour savoir que c'est fini, qu'il a gagné... et espérant juste que cela soit bel et bien réel, cette fois-ci...

Je l'enlace à mon tour, le pressant contre mon corps tout en caressant tendrement sa tête.
–C'est bon, je ne t'en veux pas.
Je lui chuchote à l'oreille.
–Je suis juste très sensible à ce genre d'émotions, c'est tout. Et ne t'inquiète pas, c'est normal que t'aie senti mon cœur s'arrêter, c'est juste un instinct de survie propre à ma race. Quand on s'évanouit, notre cœur bat extrêmement, extrêmement lentement, presque imperceptiblement. Ce qui donne l'illusion qu'on est mort.

Son regard se lève dans ma direction. Il semble vraiment étonné que je veuille le calmer...

–Ne me fait pas ce regard étonné. C'est pas comme si j'étais insensible...
Je roule des yeux.

–Je suis juste... hum... disons, méfiant... surtout avec les célestes...

Ses larmes ont cessé. Il me sourit chaleureusement. Je sens son bonheur, sa joie, sortirent de tous ses pores. Une odeur extrêmement agréable et douce.

–Donc... si tu es vraiment le toi que tu me montres... Si tu ne me mens pas sur ce que tu es... J'imagine... que je peux rester avec toi...

–Je te le promets ! Je te promets que je suis vraiment moi ! Je te promets que je te veux ! Je te promets que je t'aime ! Je te promets que je veux rester avec toi jusqu'à la fin des temps et des mondes !
On aurait plus dit un fanatique faisant une enflammée prière plutôt qu'une promesse.

–Je t'aime aussi.
Je murmure plus simplement, les joues rouges, avant de l'embrasser tendrement.

Fin du chapitre 3

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