Quelques semaines plus tard

Les premières semaines étaient horribles... les autres aussi en fait...
Ayant l'apparence d'un enfant d'une quinzaine d'années même si j'en ai presque cent..., j'ai dû me résoudre à laisser "mes parents adoptifs" m'inscrire à l'école...
Parce que oui, des humains m'ont adopté, pas que je le veuille d'ailleurs, je n'ai juste pas eu le choix... Enfin si, j'avais le choix entre me faire adopter par des humains et essayer de vivre une vie normale, ou me faire enfermer dans un cachot sombre et humide où j'aurais dû... où j'aurais dû... frissonne d'horreur je préfère ne pas dire la suite... mais j'imagine que vous pouvez comprendre ce que des humains dégoûtants voulaient faire à un pauvre petit incube comme moi...

Enfin bref... mes faux parents savent, vu que je ne peux toujours pas tout cacher... la plupart des policiers et autres autorités doivent sûrement savoir... mais, normalement, ça devrait être tout... Ah ! Et les soldats qui étaient là ce jour-là, ils m'ont peut-être vu me régénérer et ont fait le lien avec les rumeurs fondées sur un incube vivant avec des humains qui ne cessent de se propager sur ce truc nommé "Internet"...

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24 juin 2222

On est lundi. C'est mon premier jour de cours... Depuis que ces créatures ridi... mes "parents" m'ont adopté, ils m'ont inculqué les "bonnes manières" et le "bon sens" des humains... mon corps s'en souvient encore... après tout, les incubes ont un corps assez peu résistant, surtout au niveau des ailes...

La veille, ces gens-là m'ont rappelé, encore une fois, que malgré le fait qu'il y aura sûrement des "anomalies comme moi" dans l'école, voire dans ma classe, je ne dois pas montrer mes "appendices absurdes", car, eux, feront sûrement partie des "vraies races" et non pas des "bêtes". Tout en me rappelant que la seule raison pour laquelle je suis encore en vie, c'est que j'ai l'air d'être un enfant humain plutôt mignon et que la seule raison pour laquelle ils m'ont adopté, c'est que leur couple est infertile et qu'ils voulaient quand même avoir un enfant...

Je porte des vêtements assez classiques, sauf qu'ils sont bien trop grands pour moi, au moins une ou deux tailles. Ce qui est fait exprès d'ailleurs, mes ailes sont recroquevillées et cachées par mon pull et mes petites cornes sont couvertes par ma capuche, que je dois donc garder en permanence. Ma queue est enroulée autour de ma jambe droite, ce qui est vraiment embêtant pour marcher, mais bon, je suis obligé de faire avec...
Ah, et j'ai un traceur GPS dans une de mes ailes oui, dans une des parties les plus sensibles, personnelles et fragiles d'un incube... foutus humains... pour m'empêcher de fuir ou, que, s'il y a un ou des crimes suspects dans mes environs, me tuer... enfin, "me suspecter fortement"...

8h45, le bus scolaire arrive, heureusement, ou malheureusement ? mon arrêt se trouve à seulement quelques minutes de marches, à tel point, que je suis certain que je pourrais le voir s'il n'y avait pas des maisons tous les 100 mètres...

J'entre dans le bus qui est déjà bien rempli. Évidemment, tout le monde me regarde entrer comme si j'étais une étrange bête. Ce qui est compréhensible vu que quasiment aucune parcelle de mon corps, à part mon visage et mes mains, n'est visible, alors qu'il fait un grand soleil dehors et qu'il fait 40 degrés... non pas que ça m'affecte beaucoup, l'enfer est, quand même, bien plus chaud, mais bon, c'est une première impression qui ne colle pas avec l'objectif d'être un "enfant normal".

Je me dirige vers le fond du bus pour m'asseoir à la première place où il n'y a personne et pas de voisin immédiat. Même une fois assis, les regards continuent de peser sur moi. Je ne me retourne pas, ne dis rien, me disant que si je ne réagis pas, ça finira par se calmer tout seul.
Mais, ils continuent, ils continuent, ils continuent, ils continuent sans cesse...
Est-ce qu'ils savent ? Est-ce qu'ils savent ce que je suis ? Est-ce qu'ils vont me... ? frissonne Non, ce n'est pas possible ! Ce n'est juste pas possible ! Pas déjà ! Je ne vais pas aller bien loin si je panique déjà alors que ce n'est que le premier jour. Je ne vais pas me laisser effrayer par des gosses humains ! Je pourrais facilement les battre ou les charm... frisonne non, pas ça ! Mais, je pourrais quand même le faire facilement, si je le voulais... C'est juste que je ne le veux pas, absolument pas...

Les regards finissent par s'arrêter de me prendre pour cible. "Pourquoi ?" Je me demande l'espace d'une seconde. Eh bien, c'est simple, un intrus encore plus étrange que moi est apparu... un ange...
Il est vraiment... beau ? Enfin, oui, il est beau, d'une beauté parfaite, totalement parfaite, bien trop parfaite pour être autre chose qu'apparente, d'ailleurs...

–Bonjour à tous. Je me nomme Yahoel, je suis heureux de vous rencontrer. J'espère qu'on va apprendre à se connaître.
Dit-il d'une voix harmonieuse, un sourire d'une éclatante blancheur aux lèvres, son regard croisant tous les nôtres un par un avec des yeux qu'on pourrait assurément qualifier de "charmeur".

En bref, un ange... Appartenant aux "vraies races", ceux qui sont "du côté du bien", qui sont arrivés en même temps que nous, mais qui fut accueilli comme des héros. Des hypocrites qui sous leur fausse innocence cache un cœur bien plus sombre que le plus impitoyable et fou des démons. Nous, au pire, on vous tue ou vous torture, ou bien plus rarement, certains démons, aiment emprisonner pendant un long moment leur cible avant de la tuer. Eux, ils vous charment, vous font baisser votre garde. Tant que vous leur êtes utiles, ils vous cajolent, vous nourrissent de belles paroles illusoires, et dès que vous ne leur êtes plus utile, ou qu'ils se sont lassés de vous, ils vous tuent. Et ce n'est pas eux qui se salissent leurs mains bien sûr, c'est le jouet qui prend votre place... et si, vous arrivez à vaincre votre remplaçant, l'ange vous recharme, le temps d'en trouver un autre...

Mais, voilà, les Hommes croient cette race parfaite et admirable, donc, ils l'ont laissée, et même aidée, à s'installer sur cette planète.
Un léger étonnement semble passer dans les yeux de ce type ailé lorsque nos regards se croisent, sûrement, parce que, contrairement à ces moutons d'humains, je ne suis ni heureux, ni charmé, de le voir... Il en faut bien plus que ça pour charmer un incube... Car oui, ceux qui me regardaient comme une bête curieuse, regardent maintenant ce Yaloel, Yayoel, Yaoyel... bref, l'ange, comme si c'était... ben, une créature céleste...

Tout le monde semble avoir instantanément retenu son nom, sauf moi... et tout le monde l'appelle, lui demande de venir s'asseoir à côté de lui, qu'il ne devrait pas s'asseoir seul. Certain, la plupart de ceux étant assis à côté de quelqu'un, allant jusqu'à pousser son voisin et presque à le dégager de sa place pour que l'ange puisse s'asseoir... je dis presque, juste parce que souvent, la ceinture empêche au poussé de tomber par terre...
En gros, c'est un bordel sans nom, mais au moins, on m'a ou...bli...é...
Est-ce que ce type vient vraiment de s'asseoir à côté de moi ? ...
...
...
...
Et au vu des regards noirs que je reçois en ce moment et du silence pesant dans le bus, je viens de passer de la "bête curieuse" à "l'ennemi de tous"... Super...

–Je peux m'asseoir ici ?
Me demande-t-il, alors qu'il est déjà assis, que le bus a démarré et qu'on n'a pas le droit de se lever... Ses paupières battent plusieurs fois alors qu'il me regarde en me faisant les yeux doux...

–Ça ne sert à rien de me le demander maintenant Yaoyel... il aurait fallu le faire avant de s'asseoir...
Je bougonne en détournant le regard.

Son sourire semble s'élargir encore plus, si c'est bien possible, en entendant son nom déformé comme ça...

–Ne fais pas cette tête, s'il te plaît. Tu es la personne qui semble la plus amusante et mignonne de tout ce groupe. Et la seule qui ne semble pas m'aimer juste pour mon apparence, pas m'aimer tout court en fait...

Euh... il m'a parlé par télépathie pour compléter ses paroles, on est d'accord ? C'est une technique de manipulation d'esprit ? Ou alors, c'est parce qu'il sait ? Est-ce que les humains peuvent attendre des messages télépathiques ? Normalement, oui, je crois... Donc, c'est vraiment juste une technique pour tenter de me manipuler... sûrement... à moins qu'il ne soit sinc... Absolument impossible !

–Ça va ? Je te fais trop d'effets, donc tu ne peux plus parler, c'est ça ?
Il se fend d'un étrange rire. Chaque seconde de son rire semble être une note différente, comme si ce ne sont pas des cordes vocales qu'il a, mais plutôt, des touches de piano...

–Tu surestimes bien trop ton charme l'ange... je ne tomberais pas pour si peu...
Je lui réponds d'un ton froid. Je vois de l'amusement passer dans ses yeux, de la curiosité aussi, semble-t-il...

Je sais que j'aurai, certainement, dû faire semblant de m'être fait "charmer" comme ses pathétiques humains, mais, c'est plus fort que moi... je ne peux pas m'empêcher de détester ces énergumènes à deux faces...

–C'est la première fois que l'on me dit ça. Tu es vraiment quelqu'un de très amusant.
Il dit ce dernier mot avec un soupir heureux, qui signifie très assurément "tu seras mien"...

J'ai donc attiré sur moi l'intérêt d'un ange et en voulant m'en débarrasser, je n'ai fait qu'attiser sa curiosité... ah et tout le monde semble vouloir devenir mon "ennemi" pour cette raison... je suis totalement fichu, ou en tout cas, ma "vie normale" que je devais mener, l'est assurément...

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Le bus s'arrête enfin, mes yeux fixent le bâtiment près duquel on vient de s'arrêter, ma nouvelle école... Je me sens, presque, joyeux de la voir, je vais enfin pouvoir être débarrassé de ce type ailé...
Je me détache rapidement, m'élance à la droite de l'ange et part de l'autobus en direction de l'école. Un vieil humain s'approche de moi. Au vu de son air arrogant, de son accoutrement, censé être chic, qui est contrasté par son apparence grossière, c'est certainement quelqu'un d'important, sûrement le directeur où une bêtise dans le genre.

–Tu dois être ▓▓▓▓ ▓▓▓▓, n'est-ce pas ?
Me demande l'homme.

–Oui, c'est moi.
J'essaye de répondre le plus gentiment possible.

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Quoi ? Pourquoi tu veux que je dise ce nom pourri ? Alors que ce n'est même pas le mien...
...
...
D'accord d'accord... Dæmon, Dæmon Irkatres... c'est ça le nom que m'a donné mes "parents"...

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Les yeux de l'humain semblent briller, à la fois de curiosité et de... frisonne de ce sentiment... de cette "pulsion" que ces... humains ont dès qu'ils savent que je suis un incube...
Il sait, il sait ce que je suis... Il faut que je fasse attention à ce que je dis et fais-en sa présence, vraiment vraiment attention... Je ne veux pas finir comme eux...
Je sens des larmes prêtes à apparaître à la simple pensée du sort que ma famille et beaucoup de mes semblables ont finis par avoir... sort qu'il vaut mieux ne pas conter...

–Ça va ? Tu m'as l'air mal en point Dæmon ?
Me demande le porc à l'apparence d'Homme d'un ton semblant être soucieux.

Je relève ma tête et vois son sourire marqué et son regard lubrique qui se déplace le long de mon corps, s'arrêtant sur certains points précis.
Mon corps tremble légèrement sous le poids de son regard.

–Oui monsieur, tout va bien.
Je lui réponds d'une voix faible, espérant qu'il ne voit pas l'état de mon corps.

–Tu parais malade Dæmon. Regarde, tu trembles. Viens, je vais t'amener à l'infirmerie, pour... un contrôle de routine... au cas où...
Je sais très bien ce qu'il veut réellement, je sais très bien ce qu'il veut me faire, je ne peux pas le laisser m'amener !!!

–Je vais bien monsieur, ne vous inquiétez pas pour moi, tout va vraiment très bien.
Je dis d'un ton faussement joyeux.

Je sens mon corps reculer alors que je dis ces mots, mais, il se rapproche de moi...
Il se rapproche de moi et je recule. À chaque pas en arrière que je fais, il en fait deux en avant...
Même si je me mettais à courir en sens inverse, il me rattraperait, il est plus grand que moi et ses jambes sont bien plus longues. Même son endurance peut être meilleure, vu que j'ai celle d'un enfant sous ma forme "normale", avec tous mes attributs camouflés comme ça... Je n'ai de toute façon nulle part où m'enfuir...

–Pourquoi recules-tu comme ça ? Je fais ça seulement dans le but de t'aider à aller mieux.
Sa voix gonfle à chacun de ses mots, gardant sa "gentillesse" apparente tout en y ajoutant de la menace à peine voilée.

Je regarde derrière et autour de moi, les humains nous regardent, mais aucun ne bronche d'un pouce. Enfin si, ils bougent, mais absolument pas pour m'aider ou quoique ce soit d'autre. Est-ce qu'ils ne savent pas ? Est-ce qu'ils ont peur de ce type ? Est-ce juste qu'ils s'en fichent royalement ? Je ne sais pas, en tout cas, ce qui est sûr, c'est que je n'aurai aucune aide de leurs parts... De toute façon, je n'en attendais en vérité aucune... la seule possibilité pour que j'en aie et que je char... mais, non, vaut mieux pas, ce serait sûrement encore pire...

Je suis revenu juste à côté du bus, je ne peux pas continuer à reculer sans sortir complétement de l'école... Et si je le fais, la punition qui m'attend sera, sûrement, bien pire que tout ce que peut me faire ce type...
...
...
...
Je... n'ai... pas... le... choix...
J'oblige mon corps à arrêter de reculer. Je regarde vers ce type, ses yeux brillent de cette pulsion mêlée à de la colère, son corps est couvert de sueurs à cause de l'effort, extrêmement faible, qu'il vient de faire...

–Je fais ça pour toi.
Me répète-t-il, bel et bien énervé cette fois.

–Maintenant, tu vas me suivre gentiment jusqu'à l'infirmerie que je puisse... t'examiner... Tu ne voudrais pas que tes camarades sachent la vérité...
Ces derniers mots furent prononcés d'un ton sans pitié, d'une voix presque insultante et des yeux emplit d'une extrême perversité...

Ces yeux me font peur, tout en lui me fait peur et me donne juste envie de fuir ou d'essayer de le tuer... Mais, pourquoi faire ? Si je le tue, je me ferai tuer peu après. Si je fuis, je finirai comme eux, un sort bien pire que la Mort elle-même. Si je ne fais rien, si je le laisse faire... je me ferai sûrement...... frisonne Mais, n'est-ce pas le moins pire ? Je perdrais beaucoup, énormément, et dans une situation atroce, dégoûtante et inimaginable... mais, je serais vivant...... c'est le plus important, non ? Je peux me reconstruire, je peux me soigner, je peux oublier, mais mourir est totalement et absolument irrémédiable, non ? Donc... rien n'est pire que mourir... donc, il vaut mieux... que j'accepte...

–D'accord, j'arrive.
J'essaye de dire.

Ma voix se brise sans que je puisse prononcer un mot... Ma bouche s'ouvre et se ferme sans émettre un bruit. C'est comme si quelque chose la coinçait, essayer de m'empêcher de faire une effroyable bêtise... Mais, cette "bêtise" est mon seul moyen de survivre... donc, c'est sans un mot que je m'avance vers l'humain... luttant contre chaque cellule de mon corps qui me hurle de fuir ou de l'abattre, mais de ne surtout pas me laisser faire comme ça... mais, je n'ai pas d'autre choix...

Pas après pas, je me rapproche, me rapproche de ce truc à l'aspect humain, de la mort de ma dignité, de la fin de nombreuses choses... Et son sourire ne cesse de grandir, son visage de s'extasier, son regard d'observer chaque partie de mon corps. Même si ses paroles disent le contraire, tout le monde sait que je ne vais pas en sortir indemne et tout le monde s'en moque royalement...

Plus qu'un de mes pas le sépare de moi, soit presque rien...
Sa main droite se tend dans ma direction. Un frisson de dégoût parcourt mon corps alors qu'elle se rapproche de mon épaule.
Mes yeux se ferment tout seuls, ne pouvant pas supporter plus longtemps cela et ce qui va suivre...

Contrairement à ce que je m'attendais, c'est une main très douce et qui semble dépourvue de cette pulsion animale qui m'attrape l'épaule. C'est totalement impossible que cette main appartienne à l'autre porc. Pas une trace de sueur, pas de mauvaise sensation provenant de là. Un humain se serait interposé ? C'est fort peu probable, l'autre en face de moi parait être la plus importante personne de cet endroit, je n'ai charmé personne et les humains ne se mettrait pas en danger pour une personne comme moi... à moins de voulo... de me vouloir... mais dans ce cas, je "sentirais" ce désir, ce qui n'est pas le cas...

J'ouvre lentement mes yeux. L'humain a un regard extrêmement étonné, comme s'il avait vu un fantôme... il regarde derrière moi sans dire un mot, sa bouche grande ouverte...
Je tourne ma tête vers mon épaule et y vois une main blanche, qu'on ne peut que qualifier de magnifique et malgré sa taille assez élevée, elle ne semble rien peser alors que je la sens quand même... c'est une sensation extrêmement étrange...
Je me tourne donc ma tête afin de savoir qui est le propriétaire de cette main, qui est mon "sauveur" et surtout, pourquoi il a fait ça. Même si j'ai déjà une idée de réponse pour ces trois questions...

Et, c'est bel et bien ce que je redoutais... Un garçon, faisant une ou deux têtes de plus que moi, habillés dans un blanc si éclatant qu'il reflète la lumière du soleil, à moins que cela ne vienne des différents écussons dorés qui sont éparpillés tout le long de ses vêtements... et bien évidemment, une paire... non, trois paires d'ailes dans son dos !!! Donc, ce n'est pas un foutu ange, mais un séraphin........ je suis vraiment encore plus dans la mouise que tout ce que je craignais... Il fait partie des "brûlants", ceux "animés par la flamme de Dieu", ceux qui n'agissent que pour leur Dieu. Donc, même le plus puissant mentaliste ou le plus sensible des incubes ne pourrait "sentir" le moindre péché de l'un d'eux, même si c'était le plus grand pécheur n'ayant jamais existé... donc, c'est totalement normal que je ne sente rien de "mal" venant de lui...

–Il va très bien monsieur le directeur, ne vous inquiétez pas. Je vais veiller sur lui, qu'il ne lui arrive rien de mal.
Sa voix est douce et harmonieuse, comme tous ces... anges. Euh... par contre, le "sourire" qu'il a fait à l'autre humain... il n'était absolument pas angélique... Comme s'il lui disait "c'est ma proie, n'essaye pas de le toucher."

–Ça va ?
Me demande-t-il d'une voix mielleuse, son sourire revenu à la normale, comme si de rien n'était.

–Oh et à priori, tu es dans la même classe que moi, j'espère que l'on va bien s'entendre.
Finit-il d'une voix dégageant une sensualité certaine et une fausse innocence qui doit assurément tromper tous les humains...

–Tu viens ? Les cours vont bientôt commencer, il ne faudrait pas que tu sois en retard dès le premier jour.
Un petit rire, version piano d'opéra, achève sa phrase.

Il s'éloigne, à pas lent, vers la double porte d'entrée de l'école. Suivre l'être céleste, pervers, à deux faces ? Rester avec l'Homme porc ?
Il vaut mieux suivre le séraphin, au moins, lui, il essayera de garder les apparences, en public......

Le cœur battant, ma queue enserrant mon torse le plus possible et mes ailes étalées le long de mon dos, dans un geste de fausse sécurité, je m'avance à sa suite. 

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Ce que je ne savais pas, ce que je ne pouvais me douter, c'est que ce choix, ce simple choix, allez changer ma vie. Pour le meilleur et pour le pire... surtout pour le pire en fait...

Fin du chapitre 2