Chapitre 6 : "Un miracle c'est pas gratuit... Mais est-ce donc ça un miracle ?"
Ame ouvrit peu à peu les yeux. Était-elle morte ? Non. L'air qu'elle respirait émanait le sang. Tout son corps était engourdi. Elle était sur la place sablonneuse où elle c'était battue contre...
LE GARÇON CHIEN !
Ame se releva peu à peu, elle était allongée sur le sol, les membres engourdies et les ongles ou plutôt griffes couverts de sang. Elle regarda devant elle, jeté au loin, "le garçon chien" comme Ame l'appelait gisait mort, au loin. Le corps couvert d'entailles et les deux yeux crevés, le visage traversé par des "larmes" de sang.
La jeune fille se leva peu à peu avec difficulté jusqu'au corps ou plutôt cadavre du jeune garçon. Elle caressa son visage, effarée. Comment était-ce possible ? C'était Ame qui était sensée être morte à l'heure qu'il est. Elle était effarée, ne comprenant rien. Elle ne pleurait pas. Elle était surtout remplie d'un profond sentiment d'incompréhension plus que de tristesse. Finalement, des bruits résonant dans les vestiaires des "monstres" fit penser à Ame que le car allait sûrement bientôt partir. Elle se dirigea donc vers le vestiaires avec un signe d'adieu au cadavre.
Il avait été méprisé jusqu'à sa mort.
Une mort injuste et inexpliquée.
Comment pouvait-on faire pire ?
Ame continua d'avancer après avoir comme salué le défunt garçon chien. Le sang lui piquait les yeux, elle avait une entaille au ventre car les ongles-griffes de son ex-adversaire avait traversé son haut. Elle se fit jeter un saut d'eau glacée dessus mais ça n'éclaircit pas tant que ça la vue de cette dernière. Quand elle arriva finalement dans les vestiaires, les élèves montaient déjà dans le bus et elle s'assit à côté de Françoise qui sembla éviter la discussion avec elle.
Elle s'assit à table avec ses camarades de chambres. Leurs comportements étaient tels que Yûki et Kaen faisaient comme si de rien n'était et Abigail baissait les yeux et mangeait en silence. Ame commençait à s'agacer de ce silence et s'énerva :
"C'est bon vous pouvez me parler ? Je ne sais même pas ce qui se passe ni pourquoi je ne suis pas morte à l'heure qui l'est !"
Abigail la fixa longuement, l'air très surpris :
"Tu te moques de nous au moins ?
- Calme-toi Abigail, soupira Yûki.
- Je ne vais pas me calmer alors qu'elle venait de tuer un pauvre garçon sans défense et qu'on lui criait avec Kaen et presque tout le monde d'arrêter le massacre !
- Du calme Abi... supplia Kaen.
- Je n'ai rien crié moi j'ai le droit de demander que tu me laisse manger tranquille, répliqua calmement Yûki.
- Mais bon sang tu vas arrêter ? Je ne rigole pas. Ce qu'à fait Ame c'est impardonnable. Même une fois mort, elle a continué de massacrer le CaninBoy et lui a même presque casser une jambe !
- On approuve toujours pas le surnom. firent les jumeaux en cœur.
- Pff... Vous m'agacez. Et toi tu ne dit rien ? marmonna Abigail d'un ton grognon.
- Je ne vois pas de quoi tu parle...!" bégaya Ame, surprise et choquée par ce que disait Abigail. Elle ne comprenait rien à ce qui se passait.
Abigail se tue et se remit à manger avec un soupir agacé des jumeaux. Ame ne comprenait rien enfin presque rien. Apparemment elle avait très sauvagement tué le garçon chien mais elle n'en avait pas le moindre souvenir... Cependant il semblait vraisemblable que ça se soit bel et bien passé... Ses griffes étaient aussi couvertes de sang à présent séché qui la répugnait. Non-pas par mépris pour le garçon-chien mais plutôt pour l'injustice du fait que ce soit son sang sur ses griffes. Elle regarda $leva la tête et regarda autour d'elle, scrutant l'expression des autres mais tous mangeaient l'air de rien, la tête basse. Les surveillants étaient au fond de la pièce à chuchoter entre eux.
Ame était de plus en plus agacée par cette situation, elle avait juste envie de renverser son bol de soupe immonde et de courir hors de cet orphelinat. Elle ne voulait plus refaire partie du cirque, ça la déprimait. Elle ne voulait plus jamais se battre contre quelqu'un si ça se terminait comme ça. Elle voulait juste que tout brûle. Que son passé brûle, que l'orphelinat brûle. Peu en importait le prix. C'était le souhait unique d'Ame. De voir tout brûler peu importe si ses amis en mourraient peu importe si elle devenait sourde ou aveugle après ça. Car c'était ce qu'Ame souhait le plus au monde.
Le repas se termina et les enfants furent placés dans leurs chambres. Alors qu'Ame s'attendait à être mise à l'écart de ses amis, elle fut mise avec eux comme d'habitude après le cirque. Sans doute que les surveillants et "Elle" pensaient qu'elle avait juste exécuté son numéro. Elle repensa soudainement avec "horreur" aux paroles de "Elle" alors qu'elle allait mourir :
"Alors le chat est réellement moins fort que le chien ?"
En réalité, Ame en y repensant, avait juste de envie de pleurer, d'éclater en sanglots et de laisser ses larmes couler, couler jusqu'à ce qu'elle se noie dedans et qu'elle soient enfin tranquille. Cependant ce n'était pas le cas et ça ne pourrait pas être le cas car c'était tout simplement impossible. Ame pouvait pleurer mais ça ne ferait que mouiller les draps dans lesquels elle dormirait ce soir et sûrement agacer Abigail. Ame se contenta de se rouler en boule et de pleurer silencieusement dans la chambre glaciale où ils passaient toutes leurs nuits depuis qu'ils étaient arrivés à l'orphelinat, elle et ses amis. Elle repensait au paroles de "Elle", au garçon chien mort, au publics qui riait et hurlait d'encouragement avec amertume encore et encore ces moments résonnaient dans sa tête.
Je suis répugnante.
Je suis un monstres insignifiant.
Si je suis ici c'est parce qu'Elle veut me donner une utilité malgré le fait que je sois une erreur de la nature.
Est-ce que c'est étrange que malgré tout ça je n'arrive toujours pas à retenir mes larmes ?
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