Les Djinns - Partie 3

Voici l'avant-dernière partie de ce texte sur les Djinns! J'espère qu'il vous plaira :)

"Night" - Coconut365

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Ils sont tout près! - Tenons fermée

Cette salle, où nous les narguons.

Quel bruit dehors! Hideuse armée

De vampires et de dragons!

La poutre du toit descellée

Ploie ainsi qu'une herbe mouillée,

Et la vieille porte rouillée

Tremble, à déraciner ses gonds!

Les Djinns s'acharnent. Les humains sont terrifiés.

Rien n'y fait, la magie fait face aux éléments.

Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure!

L'horrible essaim, poussé par l'aquilon,

Sans doute, ô ciel! s'abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.

La maison crie et chancelle penchée,

Et l'on dirait, du sol arrachée,

Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,

Le vent la roule avec leur tourbillon!

Les prières s'élèvent au ciel, supplications muettes. Les survivants se cachent à l'ombre des vieux piliers, le roi se cramponne à son fragile trône. Où est passée son armée, sa flotte? Il ne voit qu'à ses pieds une foule maigre et ensanglantée.

Le plafond tremble, la pierre se lézarde.

L'air est saturé par la peur des Hommes et la colère des Djinns. Les hurlements effacent les pleurs. Quelque part, un enfant questionne nerveusement sa mère. Qui sont-ils? Le jeune garçon le sait déjà: dans les contes qui le bercent le soir la figure affamée des Djinns est partout.

Maudits soient-ils!

Prophète! si ta main me sauve

De ces impurs démons des soirs,

J'irai prosterner mon front chauve

Devant tes sacrés encensoirs !

Fais que sur ces portes fidèles

Meure leur souffle d'étincelles,

Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes

Grince et crie à ces vitraux noirs !

Alors que l'avenir de chacun semble aussi sombre qu'une tombe, un cor rugit dans les plaines. Le silence claque soudainement, aussi douloureux que les chants de guerre qui résonnaient il y a un instant. Plus aucun souffle ne vient troubler le palais du roi.

Le dôme magique se pare d'un bleu pâle, vacillant. Mais indemne.

Les Djinns, d'abord plongés dans un profond mutisme, se mettent à gronder. Les esprits jettent un dernier regard au palais, avant de disparaître aussi rapidement qu'ils étaient venus. En quelques secondes, l'armée de créatures se fait happer par la nuit.

Le roi soupire.

Ils sont passés ! - Leur cohorte

S'envole, et fuit, et leurs pieds

Cessent de battre ma porte

De leurs coups multipliés.

L'air est plein d'un bruit de chaînes,

Et dans les forêts prochaines,

Frissonnent tous les grands chênes,

Sous leur vol de feu pliés !

Quel ténébreux commandement a fait se courber l'échine de ces monstres partis? A quel inconnu ce régiment des Enfers obéit-il?Tandis que la tête couronnée se questionne, le peuple et les mages remercient le ciel.

Ils sont sauvés.

Chacun se redresse, victorieux. Le dôme se résorbe, les portes s'ouvrent. La citadelle qui s'étend aux pieds du palais est méconnaissable. Un champ de ruines fumantes, de cadavres dévorés. Il ne reste rien, si ce n'est la pierre ancienne qui maintient la ville. Une pluie fine se met à tomber, faisant naître une forêt de volutes de fumée grise.

 Le calme revient dans le cœur des Hommes.

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