Chapitre 2
Au moment où Ranma et sa fiancée franchissent la porte, suivis de Kana, la réaction des pères est immédiate et bruyante.
Genma, assis en tailleur au milieu de la pièce, lève les yeux, perplexe, et fronce les sourcils.
— Eh bien, Ranma, qu'est-ce que c'est que ça ? Une autre fiancée ? demande-t-il, à moitié sérieux, avec cette expression de confusion dramatique qui lui est propre.
Ranma se gratte l'arrière de la tête, visiblement agacé.
— Ce n'est pas une fiancée, papa... c'est... euh... compliqué.
Soun Tendo, à côté, s'était figé comme s'il venait d'avaler de travers. Il plissa les yeux vers Kana, blêmit, puis porta une main dramatique à son front.
— Par les dieux...Est-ce que quelqu'un va m'expliquer ce qu'il se passe ?!
— Calmez-vous, vous deux. Vous lui faites peur. Elle... elle n'est pas ce que vous croyez. Elle est... spéciale.
Genma fronça les sourcils, méfiant.
— Spéciale ? Ça, j'en doute pas. Ranma, ne me dis pas que tu t'es encore jeté dans une source maudite ! Ou pire... que tu as ramené un démon !
— Papa ! râla Ranma. Je t'ai dit que c'était compliqué ! Elle est pas un démon, pas une fiancée, pas une ennemie ! Elle est...
Il prit une grande inspiration.
— Elle est une partie de moi.
Silence.
Soun et Genma se regardèrent. Puis Genma explosa :
— Une partie de toi ?! Tu veux dire... comme un clone ? Un double ?!
— Tu veux qu'on appelle un exorciste ? ajouta Soun, les yeux ronds. Parce que ça ressemble à une possession, cette histoire !
— Ugh... vous êtes impossibles, grogna Ranma, en se passant une main sur le visage.
Kana se cache timidement derrière Ranma, intimidée par l'accueil bruyant. Sa fiancée lui prend la main en signe de soutien.
— Ne soyez pas aussi bruyants ! Vous allez l'effrayer. Elle est encore... disons, un peu perdue, explique-t-elle doucement.
Ranma soupira, visiblement à bout de patience.
— Papa, je t'ai dit que c'est pas une fiancée, ni un clone, ni un démon ! Elle est... une partie de moi.
Genma se redressa d'un bond.
— Une partie de toi, hein ?! Encore une excuse ! Tu veux dire que t'as trouvé un moyen d'échapper à tes responsabilités ?!
— Mais t'es complètement à côté de la plaque ! s'énerva Ranma.
— Disons que c'est... ma sœur ?
Soun Tendo, assis à côté de Genma, porte immédiatement une main dramatique à sa tête, les yeux écarquillés.
— Ta sœur ? Mais c'est incroyable, Ranma ! Comment... enfin, d'où sort-elle ?
Il regarde la jeune fille avec une mixture d'incrédulité et de curiosité.
Genma, jamais à court de remarques, se gratte la tête, visiblement dépassé.
— Tsk... Qu'est-ce que c'est encore que cette histoire ? Une sœur apparue comme par magie ? Ranma, qu'est-ce que tu as encore fait ?!
Ranma soupire, excédé par les accusations implicites.
— Papa, je n'ai rien fait, ok ? Elle est... disons, une partie de moi... une sorte de conséquence de la malédiction.
— Assez discuté ! On va voir si tu mens ! hurla Genma en bondissant soudain vers lui, poing en avant.
Il n'avait pas changé. Fidèle à lui-même, toujours prêt à frapper d'abord et réfléchir après.
Kana sursauta, Akane fit un pas en avant pour intervenir, mais Ranma réagit au quart de seconde. Il esquiva le coup en pivotant souplement sur le côté. Genma dérapa, déséquilibré, et dans sa chute, il heurta un seau posé là — l'un de ces seaux d'eau oubliés après le ménage.
L'eau jaillit en l'air.
Ranma reçut la cascade en pleine figure.
Kana retint son souffle. Akane aussi. Les pères s'immobilisèrent. Tout le monde fixa Ranma.
L'eau dégoulina lentement sur son visage, ses vêtements, le parquet. Il resta là une seconde... puis redressa la tête.
Toujours homme.
Le silence qui suivit était lourd, presque absurde.
Genma ouvrit la bouche, la referma. Puis balbutia :
— Attends... mais... l'eau... tu... tu ne t'es pas... ?
Ranma, trempé, les poings serrés, sentit la colère monter d'un coup.
— Non, papa. Je me transforme plus. Parce qu'elle, dit-il en pointant Kana du doigt, c'est ma malédiction. Elle est plus en moi.
Genma recula d'un pas, visiblement secoué. Il le regardait comme s'il voyait un fantôme.
— C'est... c'est pas possible...
Mais Ranma n'attendit pas sa réponse. Il bondit vers lui, le saisit par le col et, dans un mouvement net et précis, l'envoya valser à travers la pièce. Genma s'écrasa contre le mur avec un bruit sourd, avant de glisser mollement sur le sol, groggy.
Kana porta les mains à sa bouche, choquée. Soun, quant à lui, n'osa pas dire un mot.
Ranma, les épaules tremblantes, reprit sa respiration, les cheveux trempés collés à son front.
— J'en ai marre qu'on me prenne pour un menteur. Elle est là. Et moi, je suis libre.
Il tourna les talons, passa près de Kana sans un mot, et sortit dans le jardin.
Kana, figée, mit quelques secondes à réagir. Puis elle fit un pas en avant, tendant une main vers lui... sans oser l'appeler.
Genma, toujours au sol, murmura d'une voix éteinte :
— Il... il ne se transforme plus... C'est vraiment fini ?
Soun, l'air étrangement grave, hocha lentement la tête.
— On dirait bien.
— C'est à cause de la source maudite, expliqua finalement sa fiancée. Quelque chose s'est produit. La malédiction s'est... séparée. Elle est devenue une personne à part entière. Elle s'appelle Kana.
Kana releva timidement les yeux à la mention de son prénom. Son visage pâle trahissait son malaise.
Un silence malaisant suivit.
Puis Genma se laissa tomber sur ses fesses, les bras ballants.
— Une partie de Ranma... qui est devenue une fille... vivante ?! J'ai mal à la tête.
Soun, lui, se redressa, le visage soudain grave. Il regarda Kana longuement, puis tourna les yeux vers Akane.
— Et toi... qu'est-ce que tu en penses ?
Ranma cligna des yeux, pris au dépourvu.
— Hein ? Ben... c'est bizarre, ouais. Mais elle est là. Et elle a rien demandé. Alors... je pense qu'on devrait laider à trouver sa place.
Les deux pères échangent un regard, comme s'ils essayaient de comprendre ce que Ranma vient de dire. Soun finit par secouer la tête en soupirant, mais avec une note de bienveillance.
— Eh bien... une partie de lui ou non, elle est la bienvenue ici. Nous prendrons soin d'elle comme de l'un des nôtres.
Il se tourne vers Kana et lui adresse un sourire rassurant.
Genma, quant à lui, hausse les épaules avec son habituel pragmatisme.
— Bon, tant qu'elle mange pas autant que toi, Ranma, on devrait survivre... dit-il, en lâchant un petit rire.
Kana, voyant les sourires autour d'elle, laisse échapper un sourire timide, touchée par l'accueil chaleureux malgré la confusion. Kasumi, avec sa douceur habituelle, l'invite à s'asseoir en face d'elle.
— Ne t'inquiète pas, Kana. Ici, tout le monde est un peu... excentrique, mais tu te sentiras vite chez toi, dit-elle avec un sourire tendre, comme une grande sœur bienveillante.
Le regard de Kana s'illumine, et elle se laisse guider, tout en se sentant, petit à petit, intégrée dans cette famille étrange mais chaleureuse.
Les premiers jours de Kana dans la famille Tendo furent une découverte pour tous. Elle s'habituait peu à peu à la vie bruyante et imprévisible de la maison, où chaque jour semblait apporter une nouvelle aventure ou un défi inattendu.
Au fil des jours, Kana apprit à connaître chaque membre de cette famille un peu déjantée. Elle s'ouvrit doucement. Kana trouvait sa place, celle de l'équilibre et de la douceur au cœur de cette famille mouvementée.
La famille Tendo avait gagné une nouvelle membre, et même si elle ne portait pas leur nom, chacun sentait que sa présence avait naturellement comblé un vide qu'ils ne soupçonnaient pas.
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