🔥Le monde des ténèbres
Avec notre compagnie d'explorateurs, nous avions pour mission de cartographier l'entièreté du monde d'Heranyon jusqu'à ses limites extrêmes. Nous avions émis la théorie que notre planète était bel et bien ronde, et non plate comme le suggéraient d'anciens écrits se basant sur de vieilles religions.
Notre voyage vers l'Est fut difficile mais arrivé sur les terres inconnues, nous en étions totalement émerveillées : une faune et une flore à en damner un être divin. La végétation était maître des lieux et de nombreuses créatures fantastiques furent répertoriées dans le carnet de l'un de mes compagnons.
La surprise fut encore plus grande lorsque nous découvrîmes les vestiges d'un ancien château. Un bâtiment en parfait état, protégé par des grilles et des ronces que nous avons tenté de dégager avec notre magie, en vain.
Au vu de son architecture, nous avons émis des suppositions sur la civilisation ayant pu vivre ici et le nombre de créatures fantastiques présentes : ce château ne pouvait appartenir qu'à des êtres divins.
Peut-être même étions-nous arrivés dans l'antre des dieux ? Nous n'avions malheureusement pas eu la réponse car notre exploration dans la jungle nous conduisit à une grotte marquée par d'étranges symboles. Fasciné par les détails des peintures couleur sang, j'ai décidé de tous les redessiner à la fin de cet ouvrage...
Pourquoi ai-je pris cette décision ? Ma nature elfique m'avertissait à chaque coup de crayon des dangers de mon acte mais mon travail pour la Société des Arts et de la Magie m'obligeait à mettre le partage du savoir au-dessus de tout.
Nous sommes restés plusieurs jours dans cette grotte, installant notre bivouac à l'écart de la jungle par peur de l'hostilité de ses habitants mais notre dixième jour de campement fut le plus surprenant.
Alors que chacun devait monter la garde, je me suis servi de mon tour pour continuer à déchiffrer le rituel inscrit sur le mur du fond de la grotte quand un mot récurant que j'ai réussi à traduire pris tout son sens : « portail ».
Ce n'était pas une grotte, c'était un passage vers un autre monde.
Mais avant de réveiller mes camarades pour leur faire part de ma découverte, nous fûmes attaqués par un immense loup noir aux crocs acérés. L'épée de notre guerrier ne put transpercer sa peau et j'eusse à peine émis la probabilité d'une créature divine que cette dernière tranchât en deux le corps de notre compagnon. Dans notre plus grand malheur, son sang s'étala sur le sol de la grotte qui se mit à luire.
Je me souviens de l'air se réchauffant, de la poussière chatouillant mes narines puis de l'obscurité. Mon cœur s'est soudainement mis à battre fort dans ma poitrine, jusqu'à m'en causer de violentes douleurs et j'ai même vu un de mes camarades humains saigner des oreilles et du nez à grand flot.
Vint ensuite un grand silence et, lorsque nos corps furent enveloppés d'une fumée noire, une lumière aveuglante me fit vaciller et tomber sur une surface étrangement molle : la grotte était remplie de mousse verte.
Le sang avait disparu et l'on entendait des chants d'oiseaux provenant de la sortie.
Quelle ne fut pas notre surprise en arrivant dans une immense plaine verdoyante d'où s'élevait un arbre gigantesque au tronc blanc et aux feuilles noires et rouges. De petits animaux jouaient près de ses racines et grignotaient dans les fruits tombés dans l'herbe.
Un paysage à faire rêver... S'il n'avait pas été souillé par une forte odeur de mort.
Un de mes camarades se prit une flèche dans le cœur. Un autre une hache de jet dans la jambe et, malgré ma puissance magique, aucun sortilège n'était efficace sur ses terres face à la menace inattendue se dressant devant nous.
Une dizaine de lézards géants, de reptiliens, armés jusqu'à leurs dents acérées et réclamant surement nos têtes dans leur dialecte. Mon ami de toujours, un puissant guerrier et seul membre de notre groupe encore debout, me jeta sa sacoche remplie de ses notes et m'ordonna de retourner dans la grotte afin d'assurer notre retour dans notre monde.
Je pris ses espoirs et courut à en perdre le souffle, évitant tant bien que mal les flèches, mais arrivé dans la grotte je n'avais aucune idée de comment réactiver le portail. J'entendais mes compagnons hurlant de douleur et mon ami se battre en criant de toutes ses forces.
C'était la première fois dans ma vie d'elfe que je pleurais.
La première fois que j'avais aussi peur de la mort.
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J'ai cru que j'étais arrivé en enfer.
La chaleur autour de moi et l'odeur m'en avait convaincu. J'entendais des grognements de bêtes et des mots qui ensemble formaient probablement des phrases mais d'une langue totalement inconnue pour l'elfe savant que j'étais.
Lorsque j'ouvris enfin les yeux, les membres endoloris et un mal de crâne affreux, la première chose que je vis fut l'iris vert émeraude et les écailles bleues d'un des lézards géants nous ayant attaqués, mes compagnons et moi.
Je sursautais et étouffais un cri lorsque le monstre appuya sa patte écailleuse sur ma bouche pour me faire taire. Le reptilien me surprit en mimant un signe de silence avec son doigt avant de regarder aux alentours, comme s'il cachait un secret.
Et le secret, c'était moi.
Je ne l'ai compris que plus tard mais ce fameux lézard avait tiré une de ses flèches sur moi en touchant volontairement une zone non vitale. Il avait ramené mon corps dans ce qui semblait être le camp de son clan et m'avait caché à la vue de tous.
Le reptilien m'avait observé sans rien dire pendant de longues minutes alors que je prenais le temps de détailler son environnement et de tout noter dans mon carnet malgré la peur de mourir qui ne quittait pas mon corps. Il « vivait » dans une petite grotte, elle-même dans une immense caverne dans les profondeurs d'une montagne où tout son clan résidait.
Moi qui avais cru que ce monstre était une bête sauvage, l'organisation de son campement était très similaire à celle de nos combattants sur les champs de bataille : un feu central, au-dessus une petite poêle en ferraille faisant cuire des œufs et une viande dont l'apparence et l'odeur m'était inconnue, plusieurs armes contre les murs, parfois propres mais souvent couverte de sang noir et un seul élément qui me fit remettre en question l'emploi du mot « monstre ».
Une pile de parchemin ouvert négligemment et un bâton de charbon pour y écrire dessus.
J'ai tout d'abord essayé de lui parler, de lui dire mon nom, mais rien. Il continuait à m'observer comme si j'étais une... bête. Après de longues minutes de silence gênant, il retira sa poêle du feu et me la tendit avec un bout de bois taillé comme une cuillère.
Je n'ai pas hésité à me servir en œuf mais lorsque je lui demandais la provenance de la viande, il grogna quelque chose avant de faire des gestes vagues pour finalement me montrer sa queue de lézard.
J'ai dû manger un bout de sa queue coupée. Une blessure éphémère pour un reptilien dont le membre allait repousser et qui avait réussi à m'expliquer bien plus tard que partager un tel morceau était un signe de respect profond chez son espèce.
Nous avons passé plusieurs jours sans rien dire. Le reptilien bleu partait pendant des heures de son campement pour aller se battre avec son clan et revenait le soir pour me « nourrir » et m'observer en silence.
Quant à moi qui récupérais de ma blessure, j'avais cédé à la tentation et essayé de déchiffrer les parchemins qu'il avait écrits. Mais j'ai vite compris que ce n'était pas un alphabet mais des dessins qui racontaient une histoire. Des dessins de lui se battant, chassant, discutant avec les membres de son clan et enfin, un dernier qui me fit oublier toute peur de cet être sauvage : un dessin de lui enlaçant un autre reptilien bien plus petit.
Peut-être son fils ?
Est-ce qu'une telle créature pouvait avoir la notion de famille ? Ces bêtes étaient capables de ressentir des sentiments ? Arrivaient-ils à faire autre chose que se battre ?
Et puis un jour, j'ai tenté de le comprendre un peu plus. Pendant notre repas silencieux, j'ai attrapé son parchemin et lui ai montré le dessin de son présumé fils. Le reptilien a rapidement sorti sa dague en me menaçant de reposer son bien, ce que je fis tout en posant une main sur mon cœur pour lui faire comprendre mon intention.
Il m'imita en baissant la tête, l'air triste, avant d'essuyer sa peau écailleuse et de sortir de la grotte.
Je les avais vus.
Ses larmes.
Ce « monstre » avait perdu son fils. Ce « monstre » n'en était pas un. C'était simplement un être vivant comme les autres qui pouvaient ressentir des émotions semblables aux nôtres.
Alors, au lieu de trouver un moyen de rentrer chez moi en vie, je décidais d'en apprendre plus sur cet être étrange et complexe qui allait me fasciner tout le reste de mon séjour dans cet autre monde que le mien. »
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J'avais passé ce qui semblait être une éternité dans cette grotte mais pourtant, la compagnie de Seth me paraissait de plus en plus agréable.
Seth, c'était le prénom du reptilien bleu, prénom qu'il m'avait enfin avoué après plusieurs tentatives de dialogue. Nous comprendre n'était pas facile et seuls les gestes comptaient mais nous étions bien décidés à apprendre l'un de l'autre.
En tant que haut-elfe savant, mage et membre éminent de la Société des Arts et de la Magie, j'apprenais rapidement son dialecte qui après écoute attentive, ressemblait à certains mots utilisés par les rares créatures divines que j'avais rencontrées dans ma vie.
Lui, apprenait grâce à mes dessins dans mes carnets et ses capacités intellectuelles me surprenaient de jour en jour.
Je ne saurais dire combien de temps je suis resté dans son monde, avec lui et surtout caché des membres de son clan mais ce que je peux affirmer, c'est que cette expérience fût la plus enrichissante de toute ma longue vie de haut-elfe.
Les moments passés à apprendre et converser avec lui furent un véritable plaisir et, même si l'on me critiquait, je pouvais lui affirmer sans honte que Seth était mon ami.
Un « monstre » pour ami.
Les choses ont commencé à changer lorsque son clan s'est mis à migrer à la surface de leur tanière. J'avais sur moi l'odeur de mon ami reptilien mais je dégageais toujours cette aura de magie propre à ma race qui mit en péril ma cachette.
Si j'ai pu écrire les lignes précédentes, cela prouve que le clan de mon ami reptilien ne m'a pas tué et ça, pour une bonne raison.
Ils me trainèrent par les cheveux jusqu'à leur air de combat et les reptiliens étaient à deux doigts de me tuer et manger ma chair d'elfe lorsque mon ami Seth est intervenu. J'ai compris, malgré la vitesse et la rage dans sa voix, qu'il me défendait auprès de son chef de clan et expliquait à tout le monde les bienfaits de ma venue sur leur culture.
Son chef n'a pas approuvé sa trahison, même si elle semblait bénéfique, et défia le reptilien bleu en duel à mort. J'ai pu assister à un magnifique mais rapide combat pour sauver ma vie, qui se solda par la mort du chef de clan de la main écailleuse de Seth.
Tout est ensuite allé très vite et je fus accueilli chaleureusement, mais non sans crainte, par le reste du clan et pour cause : Seth venait de devenir leur nouveau leader en tuant le précédent.
Je me suis mis à leur apprendre nos langues, coutumes, traditions et vice-versa. Je n'ai jamais autant noirci mes pages d'écriture comme je n'ai jamais été aussi heureux avec ces créatures inconnues.
Les meilleurs moments étaient toujours autour du feu, lors des soirées douces d'été, quand Seth et quelques-uns de ses compagnons tentaient de me raconter leurs batailles en me les mimant tels des acteurs de théâtre.
Mon amitié avec lui devenait de plus en plus forte.
Mais le manque de mon monde d'origine aussi.
Je pense être resté trois bonnes années dans le clan de Seth, à en juger par mes calculs et observations des étoiles. Un temps où j'ai apporté énormément de connaissance à son peuple et où j'ai tellement appris que j'aurais pu écrire mille et un ouvrages sur leurs coutumes pas si éloignées des nôtres.
Mes connaissances et la langue que je leur ai apprise s'est rapidement diffusé au-delà de leur clan et quel ne fut pas ma surprise, lorsqu'un autre clan de reptilien qui vint à nous, la parlait. S'exprimer comme moi était chez eux, synonyme de supériorité qui leur permettait de s'affirmer sur les autres clans reptiliens mais surtout sur leurs ennemis très malins qu'étaient les gobelins.
Je faisais partie du clan, de la famille. Je me souviens encore d'une discussion entre Seth et moi, allongé dans l'herbe à regarder les étoiles.
— Ton monde ne te manque pas ? Ta famille, tes amis ?
— Dans mon monde, je n'ai qu'une seule chose qui me préoccupe : la quête du savoir. Je n'ai jamais eu de famille, mes amis sont morts et seuls les livres m'apportaient de l'intérêt.
— Et qu'est-ce qui te préoccupe, ici ?
— Le bien-être du clan. J'aime transmettre mon savoir et apprendre de vous. Vous voir évoluer me comble d'une joie immense et à chacune de vos batailles, je pleure toujours la perte d'un des tiens.
— Un des nôtres. Tu fais partie du clan. Mais même si ta place ici te plait, je sens que tu as encore des choses à accomplir dans ton monde.
Et Seth avait raison.
Il était temps de rentrer pour livrer le fruit de mon travail à la Société des Arts et de la Magie. La découverte de ce monde et de sa population était tellement improbable que ma nouvelle mission était capitale et ça, Seth l'avait compris.
C'était de mon devoir d'elfe mais également de mage que de transmettre la connaissance aux générations futures.
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Je n'avais jamais ressenti une telle rage, une telle humiliation et un désir de voir mes propres pairs se consumer par le feu.
J'avais réussi à rentrer dans mon monde grâce à l'aide de Seth. Déchiffrer les symboles et écritures dans la grotte reliant nos mondes était bien plus aisé après plus de trois ans passés chez les reptiliens et le portail entre le leur et le mien put s'ouvrir simplement grâce à un sacrifice.
Le sacrifice d'un ennemi d'un autre clan et dont le sang réussit à activer le sortilège de transfert.
J'aurais voulu que Seth soit avec moi et j'aurais dû insister si j'avais su quel accueil allait me donner le Conseil de la Société des Arts et de la Magie.
Retourner à Elmetya fut très compliqué pour moi, un elfe déconnecté de la magie de son monde depuis bien longtemps, et mon arrivée surprit l'ensemble de la communauté savante.
Mon groupe d'amis et moi-même avions été déclarés comme disparu et aucune équipe n'avait été formée pour nous retrouver. Me voir arriver dans des haillons de l'autre monde, le visage pourtant éternellement jeune soudainement vieilli, ne fut pas à mon avantage.
Et, après avoir raconté toute mon aventure, n'omettant aucun détail, le Conseil m'a ri au nez.
Personne ne m'a cru.
Les quelques preuves que j'ai pu fournir ont été ignorées et mon état débraillé m'a valu d'être traité d'elfe fou faisant honte à sa race et à la Société Magique.
Le pire fut lorsque j'émis l'hypothèse que les créatures divines de notre monde provenaient de là où j'avais vécu. Un monde rempli de bêtes qualifiées de monstres mais qui avait engendré des divinités adulées par notre peuple...
Pour cet affront, on m'a exclu du cercle des savants.
J'ai ensuite tenté ma chance, tout de même rempli de haine pour mes compères mages, à la capitale elfique du sud, Rhapsodia.
Mais la nouvelle de ma folie était déjà arrivée aux oreilles du roi qu'il me refusa tout entretien avec les savants de sa glorieuse cité. Néanmoins, je ne me suis pas laissé abattre et ai décidé de réécrire sur du papier noble tout ce que j'avais appris durant ce voyage.
Après des semaines de travail acharné, je me suis présenté à nouveau avec l'ouvrage que vous êtes en train de lire, cher lecteur, qu'est « L'autre monde : créatures et découvertes majeures de l'ère post-divine ».
Personne ne m'a cru. Enfin presque.
Un des membres de la Grande Bibliothèque de Rhapsodia, également membre de la famille royale, a lu mon travail et cru en mes dires, quitte à financer une expédition dans cet autre monde que je lui avais présenté.
Mes espoirs n'avaient pas encore été tués et, même si personne n'avait voulu suivre l'expédition du bibliothécaire, le témoignage d'une seule personne de sang royal suffirait à confirmer mes propos.
Cet elfe, c'était Taras Faraelyne Rhapsody. Un haut-elfe issu d'une branche mineure avant la séparation des Myumurin au nord et des Rhapsody au sud.
Arrivée devant le portail toujours ouvert grâce à mes sortilèges, nous avons pu rejoindre l'autre monde sans problème et mon enthousiasme de rejoindre mon ami Seth me rendit aveugle face aux nouveaux paysages devant moi.
Un immense désert de sable noir. Des nuages anthracite et de faibles rayons de soleil.
La plaine verdoyante, les oiseaux chantants, les animaux batifolant, les arbres blancs aux feuilles noires et rouges... Tout avait disparu.
À mesure de ma course dans le sable, je me rendais peu à peu compte de la situation et, pris de panique, j'ai accéléré jusqu'à l'entrée de l'ancienne tanière du clan reptilien.
Personne. Pas une âme.
J'ai fouillé la tanière, toujours accompagné du bibliothécaire, et suis arrivé jusqu'à l'endroit où j'avais passé des semaines cachées par Seth. La cavité faiblement éclairée semblait vide, jusqu'à ce que la lueur de nos torches éclaire le mur au fond de la pièce.
Un mur couvert d'écriture. Des écritures dans notre langue.
« Mon ami aux oreilles pointues, si tu lis ce message, c'est que tu es encore en vie et j'en suis heureux... Mais si tu me lis, c'est que ma vie s'achève. J'écris avec le peu de sang qu'il me reste et mes camarades encore vivants ont pour mission de brûler mon corps à trois lieux de notre ancien camp sous un arbre de pureté, comme je te l'avais montré il y a quelque temps.
Lorsque j'ai décidé de te sauver, ma vie a changé. Je n'avais plus de but et seul le combat me rattachait à l'existence après la mort de mon enfant... Mais tu as redonné de la saveur à mon quotidien.
Tu m'as donné un but, mon ami. Notre clan n'a jamais eu pareil apogée depuis des décennies et j'apprenais encore il y a peu que nous inspirions les peuples orcs de l'Est. Mais l'arrivée de la connaissance dans notre monde n'a pas plu aux tiens.
Comme convenu, nous avons maintenu le portail ouvert pour ton retour et ça peu importe le temps que cela prendrait. Sauf que l'un des tiens l'a franchi. Il s'est présenté comme un elfe savant venant de la Société dont tu m'avais parlé et m'a dit qu'il t'avait rencontré.
Je lui ai fait confiance à tort car cet elfe m'a menti sur sa race. C'était un dieu.
Il s'est transformé en immense oiseau de feu et de ses ailes, a réduit en cendre le paysage que l'on aimait tant. Beaucoup de membres du clan sont morts et je n'ai pu en sauver qu'une dizaine au prix d'une grave blessure.
La fin est proche, mon ami. Les guerriers ont été mis au courant de l'affront commis par ce dieu et se préparent pour franchir le portail menant à ton monde afin de se venger. Les tiens ne nous aiment pas au point de vouloir nous détruire et pour ça, nous nous vengerons.
Ton monde de lumière deviendra ténèbres sauf si tu décides d'agir.»
Et j'ai agi de la plus immorale des façons qui soit.
Pleurant la mort de mon ami, tout comme craignant une invasion de notre monde par vengeance, j'ai refermé le portail.
Et pour le refermer, j'avais besoin de sang.
Pour vivre et agir à nouveau, j'avais besoin d'une nouvelle identité.
En tuant Taras et par de nombreux sortilèges puissants, je suis devenu le nouveau bibliothécaire royal de Rhapsodia. Physiquement.
Son apparence était mienne, son rang, sa position et son avenir m'appartenait, moi qui était rongé par la haine et le chagrin.
J'ai promis, à ce moment précis, d'employer ma vie à traquer ce dieu et conserver mes découvertes sur cet autre monde jusqu'à ce que je trouve une personne ayant la détermination d'affirmer mes propos et de réunir les peuples de ces deux univers.
Si vous êtes arrivés à la fin de cette note de voyage, cela veut dire que vous vous apprêtez à découvrir tout ce que j'ai appris sur ce monde, renommé « monde des ténèbres » pour mettre en garde ceux n'étant pas dignes de connaître la vérité.
Si vous avez cet ouvrage dans vos mains, c'est que j'ai jugé que vous aviez la force d'en faire quelque chose d'utile et que je vous aiderai dans votre tâche.
Mon esprit servira votre quête du savoir et mon sang sera le pilier de votre destinée.
Grâce à mon sacrifice, vous ouvrirez à nouveau le portail et serez maître de l'avenir de nos mondes. »
— Elio Osterrin, ancien mage de la Société des Arts et de la Magie d'Elmetya.
Comme annoncé la semaine dernière, voici le chapitre que certains ont déjà pu lire dans "Histoires du monde d'Heranyon" (mais un peu corrigé). Il est directement lié à celui de la semaine dernière car c'est de cette histoire dont parle Talya et Sinath à la fin du chapitre.
Que pensez-vous de cette histoire et de la découverte du monde des ténèbres ? 🧐
La semaine prochaine, il n'y aura peut-être pas de chapitre car j'ai beaucoup de travail, je dois sortir la fin de la nouvelle "Your Lips Taste Like Blues and Salt" (première partie disponible dès aujourd'hui !) et je n'ai pas encore assez de chapitre d'avance. Et je dois préparer la sortie de The Marvelous Diner 🥵
Rien n'est certain mais ne soyez pas surpris.e si vous n'avez pas votre dose samedi prochain, désolé ! 😅
J'espère tout de même que ça vous a plus et on se retrouve bientôt pour la suite des aventures !
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