44🐲Ne me mens plus
Il se laissait bercer dans une vision idyllique, allongé au sein d'une étendue d'herbes hautes où le vent caressait tendrement ses cheveux d'ébène. Reposant la tête sur les genoux de son amant, il tendait la main vers le ciel, observant les quelques nuages dispersés cet été-là.
La voix de sa mère, à quelques mètres sous un arbre, le berçait. Son père, non loin, s'adonnait à des exercices, s'efforçant de se montrer sous son meilleur jour pour le plaisir de sa compagne.
Un instant de perfection inégalée.
— Arwin !
Sa tête pivotant légèrement, il aperçut sa sœur, une lueur de joie dansant dans ses yeux. Ses cheveux, soigneusement tressés, encadraient son visage rayonnant, et elle tenait dans une main une grenade, dans l'autre, la main d'un elfe aux longs cheveux blonds et yeux violets.
Elle lui lança le fruit, qu'il attrapa habilement, le tendant à son amant pour qu'il l'ouvre.
— Tu es éblouissante, lui lança-t-il, admiratif devant son sourire éclatant.
Le bonheur était palpable, partagé par tous.
C'était irréel.
Trop irréel.
Ton rêve ne deviendra jamais réalité.
— Arwin !
Le jeune homme esquiva de justesse une flèche qui vint se loger avec force contre le mur derrière lui. Cassian répliqua immédiatement en passant d'épée à arc sa Valkyrie Impure, faisant trépasser son ennemi.
L'armée de l'Alliance Etincelante était arrivée depuis peu de l'autre côté de la barrière et déjà, tout semblait basculer. Arwin, Cassian et un Arley affaibli par ses blessures, avançaient dans l'immense siège de l'Église de la Lumière à la recherche des broches des Anciens Dieux.
Selon les aveux d'un ennemi, torturé par Arley, les trésors de l'Église étaient cachés dans les hautes salles de la montagne, et une protection spéciale avait été demandée par le Grand Prêtre pour la seule salle baignée de Lumière.
Le trio s'engageait sur cette voie, mais les paladins, d'une habileté égale à la leur, leur barraient farouchement le passage.
— Ça va ? s'inquiéta Cassian en restant aux aguets.
— Désolé, j'étais... ailleurs. Et tout semble... flou. Peut-être est-ce dû à cette concentration de Lumière, admit Arwin, l'esprit encore embrumé par sa vision.
— Ça manque de couleur ?
— Hein ? Euh... oui. Mais comment tu...
— On discutera plus tard, trancha Cassian. Souviens-toi, je suis là pour toi.
— Ah, mon prince charmant ! s'exclama Arwin avec légèreté, avant de se reconcentrer sur l'ennemi devant lui.
— Concentrez-vous les garçons.
Arley, malgré ses blessures, maniait sa lance avec une précision mortelle, tandis qu'Arwin et Cassian se coordonnaient à la perfection, anticipant les mouvements de l'autre avec une aisance née de leur expérience de voyage ensemble.
Malgré le nombre croissant d'opposants, ils progressaient dans les dédales de l'Église...
Lorsqu'un bruit étrange, un craquement profond, résonna autour d'eux. Le son était si inhabituel qu'il provoqua des frissons dérangeants dans leurs corps.
— Ça grimpe, commenta Arley avant de pointer sa lance vers un mur en pierre se fissurant lentement. Il y a un truc qui creuse et qui grimpe.
— Tant que cela ne se dresse pas contre nous, poursuivons. Je sens que notre objectif est proche.
Le fracas des armes résonnait dans les couloirs de pierre alors qu'ils affrontaient les vagues successives de paladins. Chacun de leurs adversaires tombait sous leur expertise combinée, mais l'assaut semblait sans fin. Les couloirs de l'Église de la Lumière, éclairés par intermittence par la lueur vacillante des torches, étaient le théâtre de leur avancée acharnée.
Finalement, après avoir repoussé une dernière charge de paladins, le trio parvint à un large balcon donnant sur l'extérieur de l'Église. Le souffle court, ils s'accordèrent un moment pour observer le paysage au-delà des murs sacrés.
Devant eux, l'armée de l'Alliance Etincelante ne faiblissant pas contre les monstres et les elfes corrompus. La barrière magique qui enveloppait le bastion de l'Église de la Lumière, autrefois impénétrable et scintillante, montrait des signes de faiblesse alarmants. À plusieurs endroits à sa base, des fissures lumineuses éclataient avant de s'élargir dans un spectacle de lumière aveuglante.
— Regardez, murmura Cassian, pointant du doigt les failles grandissantes. La barrière ne tiendra pas longtemps à ce rythme. Alerya et les autres ont dû faire tomber plus d'une statue.
Arwin observait, les yeux écarquillés, le spectacle de désolation devant lui. C'était un tournant décisif dans la bataille, un signe que leur lutte pouvait réellement porter ses fruits et changer le cours de la guerre.
— Mais où est Vyrr ? murmura-t-il.
— Faisons-lui confiance, répondit Cassian en essuyant son front couvert de sueur.
Arley, appuyé sur sa lance, acquiesça gravement.
Poussés par l'urgence de leur quête et la vision de la barrière magique s'effritant, Arwin, Cassian et Arley accélérèrent le pas à travers les corridors labyrinthiques de l'Église.
Finalement, ils se retrouvèrent devant une imposante porte en bois massif, sculptée de symboles anciens qui brillaient d'une lumière douce, presque apaisante. Mais l'atmosphère alentour était lourde d'une tension palpable, le silence oppressant étant rompu uniquement par le lointain grondement des combats au-delà de la barrière.
Lorsqu'ils ouvrirent la porte, devant eux se dévoila une salle vaste et majestueuse, dont les murs étaient ornés de fresques à la gloire d'Heralgar. Au centre de la pièce trônait un piédestal sur lequel reposaient les broches des Anciens Dieux, enveloppées dans un bouclier magique scintillant.
Mais ce qui attira immédiatement leur attention fut la silhouette imposante d'un golem de pierre blanche, gardien de ce trésor sacré. Ses yeux, deux fentes incandescentes, se fixèrent sur les intrus avec hostilité.
Sans un mot, le golem s'anima. Il leva une main, d'où jaillit un rayon de lumière pure visant directement le trio.
— Attention ! hurla Cassian, poussant Arwin à l'écart tandis qu'Arley levait sa lance, puisant dans toute sa force pour absorber l'impact.
Il cracha ses flammes sur la création magique pour l'entraver, en vain. Le combat s'engagea alors avec Arwin et Cassian, tournoyant autour du golem à la recherche d'une faille dans sa défense.
Arley, malgré ses assauts puissants et ardents, se heurtait à une barrière lumineuse qui protégeait la créature.
Le golem, réagissant à chaque attaque avec une rapidité surprenante, parait et ripostait, ses coups générant des ondes de choc qui faisaient trembler le sol de la salle.
Arwin, esquivant un nouveau rayon de lumière, trouva l'occasion d'approcher le bouclier magique protégeant les broches. Il tenta de sortir ses flammes chaotiques, en vain, puis essaya d'attaquer la barrière avec son épée Hope, laissé par Talya à son départ de Givreciel.
Mais cela échoua de nouveau. Il fallut un instant pour qu'Arwin observe le lien entre le golem et le système de défense des broches. La réalisation le frappa de plein fouet : le gardien de pierre et le bouclier magique étaient alimentés par une même source d'énergie.
— Ils sont liés ! s'écria-t-il, saisissant l'implication de cette connexion. Si nous brisons ce lien, la barrière s'effondrera !
Les trois hommes comprirent qu'ils devaient agir avec précision et rapidité, mais surtout, de façon coordonnée et stratégique.
Cassian lança une volée de flèches ciblant les points faibles apparents du golem, attirant son attention et exposant sa structure interne. Profitant de l'attention divisée du golem, Arwin, avec grâce et rapidité, se faufila à travers la pièce.
Ses yeux fixés sur le cœur pulsant de la créature, il esquiva les débris et les éclats de lumière, chaque pas le rapprochant de son objectif. Juste au moment où il se préparait à lancer son assaut décisif, le golem libéra une salve d'énergie pure, un rayon de lumière intense visant directement le demi-dragon.
Arley, observant la scène se dérouler au ralenti, ressentit une poussée d'adrénaline. Alors que le rayon filait dangereusement vers son fils, dans un élan protecteur, il bondit devant lui, levant sa propre lance comme un bouclier. L'énergie frappa l'arme d'Arley, la faisant vibrer sous l'impact, mais il tint bon, dissipant la force de l'attaque avec une résistance surhumaine.
La diversion créée par l'attaque permit à Arwin de se rapprocher encore, trouvant enfin l'angle parfait pour une attaque. Il sauta, ses muscles tendus pour le coup final, et frappa de toutes ses forces. Sa main, transformée en griffe draconique, se heurta à la pierre, créant des d'étincelles.
Alors qu'Arwin frappait le cœur du golem, Cassian continuait à tirer dans la tête du golem concentré sur son rayon lumineux. Cependant, dans l'ardeur du combat, un fragment de pierre, détaché lors de l'affrontement, fut projeté avec violence vers le trio.
Cassian, concentré sur sa prochaine flèche, ne vit pas le danger imminent. Au moment crucial, alors qu'il lâchait sa flèche visant une autre faiblesse du golem, le fragment le frappa violemment à l'épaule, arrachant un cri de douleur aiguë. La force de l'impact le fit chanceler, une grimace de douleur déformant son visage.
Entendant le cri de douleur de Cassian, Arwin sentit une rage bouillonnante monter en lui, son cri de colère résonna dans la salle. Ses yeux, reflet de sa fureur, se posèrent sur le golem avec une détermination renouvelée.
Ignorant sa propre sécurité, Arwin canalisa toute sa rage et sa puissance de demi-dragon dans un assaut dévastateur. Avec une accélération soudaine, il frappa le cœur du golem à répétition, ses griffes brillants d'une lumière sinistre, prêtes à déchirer la pierre et la lumière constituant leur adversaire.
Arley, malgré l'impact qu'il venait de subir, retrouva rapidement ses esprits et se joignit à l'offensive d'Arwin, leur synergie père-fils éclatant en une puissante démonstration de force. Ensemble, ils concentrèrent leur attaque sur le golem, créant une tempête de coups qui ne laissait aucune chance à la créature.
Le golem, pris dans l'assaut furieux des deux demi-dragons, tenta de riposter, mais l'intensité de leur attaque l'en empêchait. Chaque coup porté ébranlait davantage sa structure, jusqu'à ce qu'une frappe particulièrement puissante d'Arwin trouve son chemin à travers la barrière magique et fracasse le cœur du golem. Dans un dernier éclat de lumière, le golem se désintégra, ses restes tombant au sol dans un bruit sourd, inerte.
Arwin, la respiration haletante, se rua vers Cassian. Ce dernier, essayant de rassurer son amant, affichait un sourire forcé, tentant de masquer sa souffrance.
— Ce n'est qu'une blessure mineure, assura Arley.
— Mineure ? Avec tout ce sang ? s'indigna Arwin. Cassian, déshabille-toi. Je vais te faire bander.
— Pardon ?
— Te bander l'épaule, se reprit Arwin, ses joues s'empourprant légèrement sous l'effet de l'embarras. Excuse-moi. La vue de ton sang me bouleverse.
— Ce n'est pas la première fois que je suis blessé.
— Peut-être, mais à chaque fois, la peur de te perdre grandit en moi.
Arwin sortit précautionneusement des bandages de sa sacoche, attachée à sa ceinture. Avec des gestes assurés, mais doux, il commença à soigner l'épaule de Cassian, sa concentration reflétant son souci profond pour le bien-être de son compagnon. Cassian, quant à lui, restait stoïque et retenait des grimaces de douleur.
Arley, pendant ce temps, se tenait devant le piédestal où reposaient les broches, désormais accessibles. Avec une prudence qui trahissait leur importance, il enveloppa délicatement les broches dans un tissu fin avant de les sécuriser dans une poche intérieure, veillant à ce qu'elles soient à l'abri des dangers.
Une fois Cassian bandé et les broches en sécurité, le trio se permit un moment de répit. Le combat avait été ardu dans un espace si restreint, et ils savaient qu'avant de retrouver Talya, il restait certainement encore du chemin à faire.
— Nous devons continuer, déclara Arley d'une voix empreinte de gravité. Chaque minute ici est une minute de trop.
— Cassian, peux-tu te battre ? demanda Arwin, son inquiétude toujours présente.
— Je tiendrai le coup, répondit Cassian avec une détermination forcée malgré la contrainte imposée par son épaule soigneusement bandée.
Arwin, rongé par l'inquiétude, mais aussi par la complexité de leur quête, posa une question qui pesait lourd sur son cœur :
— Père, même si l'on a les broches et que l'on retrouve Talya... Comment va-t-on libérer mère de NoMercy si Vyrr n'est pas là ?
— C'est impossible. Il n'y a que lui qui peut le faire.
— Et si le temps nous est compté ?
Arley, son regard capturé par la lueur argentée de la lune qui filtrait à travers la fenêtre, marqua une pause.
— Il viendra, parce qu'il l'a promis, finit-il par répondre. Vyrr sait ce qui est en jeu.
🔥
Peu importait les bruits hors de la serre.
Ils vont tous mourir.
Peu importait la guerre, le sang et les larmes versées hors de sa prison.
Mais tu peux t'en sortir, à une condition...
Talya serrait NoMercy contre elle à chaque fois qu'elle sentait les battements de cœur de sa mère.
Laisse-toi consumer.
La voix chaotique à l'intérieur d'elle ne s'était pas arrêtée un seul instant depuis.
Cède, tu en meurs d'envie.
Des souvenirs désagréables tentaient de troubler ses pensées, alors elle faisait le vide. Quand c'était trop, elle pensait à son frère. À la joie immense lorsqu'elle l'avait retrouvée, sa flamme jumelle.
Accepte le chaos en toi.
Elle ne pouvait penser qu'à lui, car à chaque fois qu'elle pensait à Vyrr...
Tue. Tue. Tue. Tue. Tue.
La voix en elle devenait plus agressive.
Tue. Tue. Tue. Tue. Tue.
— Calme-toi, ma chérie. Respire. Ne te laisse pas manipuler.
Talya laissa échapper un long soupir, le son de la voix de sa mère résonnant encore dans son esprit, avant de s'allonger délicatement sur l'herbe fraîche. Entourée par la sérénité de cette bulle de verre, elle trouvait un réconfort inattendu loin du chaos qui régnait à l'extérieur.
Elle souhaitait que les conflits durent le plus longtemps possible, ce qui empêcherait Emmett de venir la voir.
Des serviteurs s'étaient occupés d'elle avec une attention particulière, la baignant, la nourrissant et lui revêtant une robe de cérémonie d'un bleu pâle, sur ordre du prince.
Curieuse de connaître les événements du monde extérieur, Talya avait posé des questions, mais se heurtait à un mur de silence. Les seules réponses qu'elle obtenait étaient des murmures chargés de mépris, la dénigrant, la qualifiant de monstre.
Mais alors, un changement subtil se fit sentir : le sol commença à vibrer sous elle, d'abord faiblement, puis de plus en plus intensément. Un bruit sinistre de grincement et de hurlement montait des profondeurs, comme si quelque chose d'énorme et de terrifiant s'éveillait et grimpait vers elle.
Alarmée, Talya se redressa brusquement, son cœur battant la chamade.
Elle scrutait les alentours, tentant de discerner la source de ces perturbations, son instinct lui signalant que quelque chose d'inhabituel et potentiellement dangereux était en train de se produire.
Soudain, le sol se mit à trembler plus violemment sous ses pieds, et avec un craquement, la terre s'ouvrit devant elle. De la faille béante surgirent des mains squelettiques, leurs doigts osseux s'agrippant à l'air comme pour se libérer de leur prison terrestre.
Pétrifiée, Talya recula instinctivement, son souffle s'accélérant. Les créatures, si tant est qu'on puisse les appeler ainsi, continuaient de se frayer un chemin hors du sol, révélant peu à peu des silhouettes désarticulées.
Alors qu'elle se préparait à combattre, une force inconnue la retint.
Une curiosité presque morbide la poussa à observer ces apparitions plus attentivement. Elle réalisa alors que ces êtres, malgré leur apparence macabre, ne semblaient pas animés d'une volonté hostile.
Les squelettes, désorientées comme si elles émergeaient d'un sommeil éternel, se mirent en position défensive devant la porte de la serre, formant un cercle protecteur avec des armes apparues soudainement entre leurs mains.
Comme si elles cherchaient à protéger Talya de la menace extérieure.
Le silence tendu fut brisé par un grognement profond émanant de la faille, attirant l'attention de Talya vers une apparition plus alarmante. Une nouvelle créature, squelettique mais vêtue, se hissait hors de la terre avec une peine visible.
C'est la vue d'un pendentif en forme de rose pendu à son cou qui fit chavirer le cœur de Talya.
Le cœur serré d'angoisse et d'espoir, elle inséra délicatement NoMercy dans le sol. L'image du squelette se redressant, émettant des sons d'outre-tombe, frappait son esprit d'une horreur mêlée de fascination.
Talya assistait, pétrifiée, mais incapable de détourner le regard, à ce spectacle surréaliste : la chair repoussait sur les os décharnés, tissant de nouveau son corps.
Un flot de sang sombre, surgissant de la fissure béante, se frayait un chemin vers le corps, se faisant absorber avidement par ses pieds.
Lorsqu'il fut complet, elle se précipita vers lui, l'enveloppant de ses bras dans une étreinte emplie d'émotions.
— Vyrr, souffla-t-elle, son oreille collée à son torse où elle perçut les battements faibles, mais présents de son cœur.
Mais Vyrr restait silencieux, son corps froid au toucher et sa respiration si faible qu'elle en était presque inexistante. Talya, reculant légèrement pour le regarder, sentit une larme s'échapper malgré elle.
L'apparence de Vyrr était celle d'un être vidé de son essence : sa peau, d'un gris mortel, était parcourue de veines sombres, ses yeux rouges, brillant d'une lumière maladive, fixaient le vide sans voir, son visage dénué de toute expression de vie.
Il avait l'air mort.
— Mon cœur... murmura-t-elle, sa voix brisée par l'émotion, alors qu'elle retenait à peine ses larmes. C'est moi. Je suis là. Par pitié, dis quelque chose...
Un silence lourd et douloureux s'installa, étirant les secondes en une attente insoutenable. Talya sentait le désespoir serrer son cœur, craignant d'avoir perdu Vyrr à jamais.
Mais alors, presque imperceptiblement au début, Vyrr battit des paupières et baissa la tête vers ses mains jointes, un signe de conscience qui fit naître un espoir fragile chez elle.
— Vyrr ?
Elle n'eut pas le temps de poursuivre, car, dans un geste soudain et désespéré, il captura ses lèvres dans un baiser.
Ce contact, imprégné des saveurs de la terre et du fer, était pourtant empli d'une chaleur et d'une vie qui réchauffèrent immédiatement le cœur de Talya.
Parce qu'elle le sentait contre lui... à nouveau vivant.
Dans un élan de soulagement et d'amour, l'elfe corrompu l'enlaça avec une force qui temoignait de jours d'angoisse et de solitude. Il enfouit son visage dans les cheveux de Talya, respirant profondément son parfum, avant de murmurer d'une voix éraillée :
— Ne me mens plus jamais.
Talya, les yeux humides de larmes, se blottit contre lui. Elle hocha la tête, incapable de trouver les mots. Il la serra un peu plus fort, comme s'il cherchait à se rassurer de sa présence.
— Tu es l'essence de mon existence et sans toi, tout s'écroule dans le néant.
— Je te le promets, Vyrr, articula-t-elle enfin, sa voix tremblante d'émotion. Plus jamais de mensonges.
Alors qu'ils s'éloignaient doucement l'un de l'autre, Vyrr, portant encore les marques de son périple au-delà de la mort, matérialisa un parchemin ancien entre ses mains.
— Et maintenant... tu n'es pas là pour me sauver, n'est-ce pas ?
— Tu n'as jamais été une princesse en détresse, mais si tu veux que je te sauve, je le ferais volontiers en détruisant tout sur mon passage, déclara-t-il avec un sourire en coin.
Elle répondit à son sourire puis, intriguée, Talya désigna du doigt le parchemin.
— Qu'est-ce que c'est ?
— C'est la raison de mon retard et de ma présence. J'ai dû aller récupérer cela à quelques kilomètres d'ici puis, à cause de cette foutue barrière magique, j'ai dû trouver un moyen d'entrer pour directement te trouver. Ma solution, c'était de creuser.
— Et pour cela, tu t'es... sacrifié ?
— Dans le sens nécromantique, je suis déjà mort. J'ai juste... retiré ce qui contraignait mon ascension.
— Ça avait l'air extrêmement douloureux...
— Ça l'est, mais ça en valait la peine.
Avec une douceur infinie, Vyrr caressa la joue de Talya, capturant son regard avec le sien. Puis, il l'embrassa, un geste empreint d'une tendresse profonde.
— Est-ce que l'on t'a fait du mal ? interrogea-t-il, une pointe d'inquiétude teintant sa voix en remarquant la robe cérémoniale de Talya. Tu es habillée comme une pucelle que l'on s'apprête à sacrifier sur un autel à la gloire d'Heralgar.
— J'ai réussi à éviter le pire, mais ta présence à mes côtés est mon plus grand soulagement, répliqua Talya, esquivant les détails des épreuves traversées.
Talya ne parla pas de la voix en elle, mais se tourna vers NoMercy en désignant l'épée du doigt.
— J'ai pu communiquer avec ma mère à travers l'épée. Son esprit y est lié, et elle attend notre aide.
Vyrr resta silencieux, faisant tourner le parchemin dans sa main.
— Tu vas la libérer, n'est-ce pas ?
— Quoi qu'il en coûte.
Talya fronça les sourcils, sentant que Vyrr lui cachait certainement quelque chose, lorsque se mit à un mètre de l'épée et fit virevolter le parchemin.
— Ton père et Arwin sont en chemin, avec Cassian à leurs côtés. Ils apportent les broches nécessaires, révéla Vyrr, une urgence claire dans sa voix.
— Parfait, alors sortons d'ici !
— Non. Nous n'avons pas le temps et les moyens. Les paladins sont partout, la barrière cède et ce n'est qu'une question de minute avant qu'Emmett ou même le Héros ne viennent ici. Je dois commencer le rituel dès maintenant.
— Comment puis-je t'aider ?
— Protège-moi.
Talya écarquilla les yeux lorsque Vyrr lui présenta sa dague.
— Je souhaite qu'Aetalya Rhapsody, fille Rowley et Prideblaze, la plus incroyable des Prodiges, se tienne à mes côtés pour assurer ma protection afin que je puisse réaliser l'impossible.
— J'accepte votre mission, Vyrr Loraelyan Rhapsody, mon nécromancien.
Chapitre long mais osef, je ne pouvais pas couper ça ! Qu'en avez-vous pensé ? Est-ce que ça vous plait toujours ? Est-ce que l'approche de la fin vous fait peur ? 🤔
Du combat pour récupérer les broches ? Et des retrouvailles entre Talya et Vyrr ? Tout se presse et tout va devenir plus intense !
J'espère que la suite vous plaira ! On se retrouve pour le prochain chapitre ! N'hésitez pas à soutenir cette histoire en votant/commentant/la partageant à vos proches🥰
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