43🔥Foutu acharné
[ARWIN]
« Lorsque j'étais dans les profondeurs de la terre, j'ai ressenti ta présence. Une odeur familière qui était la tienne. J'y ai longtemps réfléchi et je me suis rendu compte que je ne t'ai jamais demandé clairement pourquoi tu faisais tout ça. En quel honneur. Est-ce que tu es réellement un partisan de la justice « par tous les moyens », ou un serviteur de Noaryen ? »
Arwin était resté trois mois en soin intensif suite à sa descente et à son contact direct avec les émanations de Chaos.
Son amie Yenfi, également touchée, allait devoir vivre avec des brûlures partout sur le corps.
L'accès pour mener plus d'investigation avait été interdit et surtout, impossible à réaliser à cause des flammes d'Arwin ayant fait des profondeurs une fournaise. Le périmètre avait été sécurisé par la Garde du Soleil mais, comme il l'avait imaginé, il était trop tard.
Le Chaos s'était infiltré dans l'eau et les terres voisines, contaminant les cultures et transformant les habitants d'un village agricole en créature assoiffé de violence, sans maitre et à l'odeur de mort.
Tout avait dû être détruit, les vies d'innocents empoisonnés y comprit.
Si Arwin était resté aussi longtemps alité, c'était en partie à cause de l'okrilienne qui, à cause de ses efforts excessifs pour le sauver lui et Yenfi, lui avait rongé les poumons et d'autres organes.
La régénération grâce à des sortilèges de soin et concoctions magiques avaient permis de le guérir mais, fatalement, il avait dû prendre de nouveau conscience que ses jours étaient comptés.
Devant cette terrible évidence, il avait décidé de mettre les pieds dans le plat et de poser cette question lui trottant dans la tête les deux mois ayant suivi son réveil et sa rééducation.
Assis en face de lui, son oncle. Le nécromancien encapuchonné et en train de boire un verre d'hydromel dans leur demeure de la montagne d'Onhild.
Vyrr ne répondit pas. Il semblait ne pas en avoir la force et n'arrivait même plus à faire illusion de son apparence devant Arwin.
Arwin, au courant depuis le début de son changement de corps, ne supportait plus cette situation. Il avait l'impression qu'en prenant la vie de Sinath, Vyrr disparaissait peu à peu.
Il perdait son seul repère et n'avait qu'une hâte : retrouver l'elfe qui l'avait élevé et avoir des réponses.
— Tu veux la vérité ou un mensonge arrangeant ?
— Je te suivrais jusqu'au bout du monde s'il le faut, tant je te dois, mais j'ai besoin de savoir quelle voie tu veux me faire emprunter.
— Est-ce qu'au nom de mon but, tu t'engagerais dans la guerre ?
— Bien sûr.
— Et est-ce que tu serais capable de brûler toute une ville remplie d'innocent si je te l'ordonnais ?
Arwin fronça les sourcils et ne put répondre. Il savait qu'une réponse négative pourrait l'exclure des plans et de la vie du nécromancien. Ce dernier cherchait des gens prêts à tout pour le même but et, si la pitié venait interférer, alors tous les entraineraient vers l'échec.
Mais au fond de lui, même s'il était très souvent pris d'un sadisme incontrôlable avec une arme en main, il savait qu'il ne pourrait pas tuer une famille le suppliant de les épargner.
Pas dans son état actuel.
Alors il posa une question dont il avait déjà la réponse.
— Est-ce que mes parents en étaient capables ?
— Sans aucune hésitation.
— Tout ça parce que c'était « les ordres » ?
— Parce qu'ils avaient des convictions et étaient conscients du prix à payer. Ils ont d'innombrables morts sur la conscience mais ce n'est pas ça que les empêchaient de dormir. Ils assumaient, tout comme moi, leurs fardeaux.
— J'ai besoin de réfléchir à la place que je veux occuper à tes côtés... Parce que je ne suis pas prêt.
— Et si je t'ordonnais de me tuer, le ferais-tu ? Si j'étais responsable de la désolation sur ces terres et bien le serviteur du Chaos qui se répand partout dans le monde... Si ma mort était le seul moyen de tout interrompre et que j'étais prêt à mourir, le ferais-tu ?
Le regard d'Arwin était perdu sur la table entre eux et s'il était certain qu'il ne pourrait jamais tuer son oncle, une pointe d'hésitation le fit déglutir et regretter ses pensées contradictoires.
Un infime instant que Vyrr perçut immédiatement chez lui et provoqua un rire mauvais.
— Tu es mignon.
— Vyrr...
— Mais tes priorités ne sont pas les bonnes. Tu t'éparpilles, morveux. Tu ne peux pas sauver tout le monde, surtout si tu n'as aucun moyen de te sauver toi-même de la maladie.
— Je... Comment faire ? Je ne sais plus quoi penser... Les gens autour de moi souffrent et j'ai peur de ne jamais rendre heureux personne avec mes décisions. De ne pas avoir le temps de réunir ma famille et d'avoir une vie paisible...
— Dis-le.
— Aide-moi à y voir plus clair, s'il te plait.
« Tu peux venir. » dit-il subitement d'une voix plus forte.
Soudain, la porte de leur entrée s'ouvrit sur un nain très familier.
« Drunog ?! » s'étonna Arwin en se levant de sa chaise. Le nain semblait gêné et détournait le regard, jusqu'à ce que la curiosité attire ses yeux sur la main de Vyrr posé sur la table et d'une couleur bien plus naturelle que son gris habituel.
Il voulut vérifier son identité mais ce dernier rajusta sa capuche et lui pria d'un mouvement de la tête de s'assoir avec eux.
— Drunog est venu de nombreuse fois pour demander de tes nouvelles lorsque tu étais alité. Il faut croire que les races inférieures arrivent à mettre de côté leur vieille rancœur.
— Ne revenons pas là-dessus, nécromancien... Si je suis venu, c'est parce que je dois racheter ma conduite de ces dernières années envers Arwin. Pas envers vous.
— Peu m'importe. Arwin, tu voulais de l'aide pour savoir quoi faire. Voilà ton aide.
— Je ne comprends pas...
— Ta priorité est de retrouver ton père. En plus de connaitre bien mieux que personne la nature d'un demi-dragon, il saura t'apporter de la lumière sur ta façon d'agir et tes objectifs. Et avec tout ce que tu as appris sur l'okrilienne, il pourra peut-être te sauver.
— Mais comment le retrouver ? Le monde est vaste et s'il est encore envie, peut-être qu'il se cache. Donc aucun moyen d-
Arwin s'interrompit lorsque l'image d'un homme entouré de glace lui traversa l'esprit. Il se souvint des mots de Vyrr mais aussi de Viktor et toutes les personnes désirant la délivrance du chasseur de dragon.
— Cassian. Je dois le libérer par tous les moyens. Alors, si Drunog est ici...
— C'est pour reforger la lance de ton père. Pour le retrouver. Pas pour Cassian.
— Pardon ?
— Abandonne. Avec le temps, ça se saurait si tu étais vraiment destiné à le sauver.
— Non ! Je suis assez fort pour le faire ! Je suis certain qu'il n'y a que moi qui puisse l'aider !
— Orgueilleux le gamin, intervint le nain en frottant sa barbe. Je pense la même chose car la glace éternelle ne peut être brisée et Vyrr m'a dit que tu avais déjà essayé avec la Valkyrie Impure. Si cette arme n'a pas réussi, ta lance n'y arrivera pas... Or, peut-être qu'elle permettra de retrouver la trace de ton père.
— Mais... Tu es d'accord ? Ne m'avais-tu pas reproché de prendre du temps pour me venger de ceux ayant provoqué la mort d'Alcine ?
— L'elfe m'a convaincu. Il m'a parlé d'un de ses plans et j'ai décidé de lui faire confiance. Alcine sera vengé mais tu ne dois pas te focaliser là-dessus pour le moment. Ni sur Cassian.
Il voyait bien que ça torturait Drunog de l'admettre, mais ce qu'avait dû lui dire Vyrr devait être tellement convaincant qu'il prenait sur lui.
Le souci, c'est qu'Arwin ne pouvait accepter les paroles de son oncle et du nain sur Cassian. Il ne pouvait se permettre qu'on l'oublie.
Vyrr se redressa soudain avant de rajuster son manteau et de faire apparaitre son bâton de nécromancien dans sa main.
— J'ai à faire. Je vous laisse vous enlacer et vous adonner à des retrouvailles dégoulinantes d'amour et de regrets.
— Où est-ce que tu vas ?
— Tu le sais : sur le futur champ de bataille. Une guerre ne se prépare pas toute seule.
— Et quand reviendras-tu ?
— Je reviendrais, mais l'on ne risque pas de se croiser avec tes nouvelles responsabilités, gamin. Pas avant un moment.
— Si j'arrive à libérer Cassian, tu redeviendras celui que tu étais avant ? Le vrai Vyrr ?
— Abandonne.
— Je suis un acharné. Alors ?
Le nécromancien hésita longuement avant d'accorder un sourire malsain à Arwin et de murmurer :
« Je serais bien obligé, sinon Cassi risque de me péter la gueule. »
🔥🔥🔥
— Vite dépêchez-vous !
— Où est-ce que vous allez, les filles ? Et vos corvées ?
— Laisse donc ça pour plus tard et allons à la forge !
— La forge ? Pourquoi diable aller dans le repaire des nains ?
— Parce qu'Arwin y est !
— Et alors ?
— Alors il est torse nu et tout transpirant !
Les humaines et les elfes corrompues des alentours de la montagne d'Onhild se ruaient chaque jour à la même heure depuis une semaine en direction des forges de la ville souterraine.
Le lieu habituellement investi par les nains mineurs était devenu le rassemblement d'une petite foule de curieux et d'excitée de voir le Prodige du pays dans toute sa splendeur.
Cela contrariait Drunog toujours ronchonnant mais, tant que personne ne les gênait, il ne faisait rien pour les chasser.
« Le voilà ! » s'exclama une des femmes, entrainant dans sa suite une vague de soupir d'admiration à l'arrivée d'Arwin.
Ce dernier, en passant devant le foyer de chauffe du métal, retira immédiatement sa chemise et dévoilant sans attendre la raison poussant ses admiratrices à négliger leurs taches.
Le jeune homme passant ses deux mains dans ses cheveux pour les rejeter en arrière, avant de regarder la foule et leur faire un salut doublé d'un clin d'œil.
— Ce n'est pas possible d'être aussi sexy... s'étonna une des femmes présentes.
— Il parait que c'est le charme naturel des demi-dragons. Ces créatures sont faites pour nous ensorceler et nous faire succomber... Mais je succomberais tous les jours avec un homme comme lui !
— En plus, il a un cœur en or ! L'autre jour, il a aidé mon père à porter son butin de chasse, sans demander rémunération !
— Et dès qu'il le peut, il joue à « la guerre » avec les enfants des alentours.
— Pourquoi est-ce qu'il n'est pas encore marié ? Il est en âge, pourtant ?
— Peut-être parce que les femmes ne l'intéressent pas ?
— Ce serait un tel gâchis... AH ! Ça commence !
Arwin étira ses bras musclés avant de faire claquer sa langue lorsque Drunog apporta un cylindre comportant des morceaux d'okril qu'il disposa dans la forge.
D'un souffle puissant, le jeune homme participant pendant de longues minutes à la chauffe du métal jusqu'à ce que le nain lui fasse signe d'arrêter.
La première fois qu'ils s'étaient retrouvés tous les deux devant la forge, Drunog lui avait déclaré, en lui confiant un marteau :
— Tu descends d'une lignée de guerrier et de forgeron, alors cette tâche est pour toi. Tu vas frapper très fort mais avec retenue aux endroits que je te signalerais.
— C'est noté.
— Quant à moi, je vais retravailler la forme et les manques de la lance de ton père, sans en perdre son apparence et sa qualité. Au contraire, l'okril et ton feu vont l'améliorer. On va faire plusieurs tests sur d'autres lances avant.... Es-tu prêt ?
— Prêt. Merci de me donner cette occasion.
En se rappelant de leur premier échange, Drunog hocha la tête avec sérieux avant de s'essuyer le front à cause de la chaleur, et d'enfin sortir les restes des « Crocs du Dragon ».
Cela faisait des jours qu'ils attendaient le moment où Arwin serait prêt et où l'arme retrouverait de sa splendeur.
Il posa la lance abimée sur l'enclume avant d'y verser l'okril fondu pour qu'Arwin frappe à son rythme et là où il le guidait.
La chaleur était étouffante et fit fuir de nombreuses personnes alors que le duo était focalisé sur leur travail méticuleux. Une erreur, et elle perdrait en qualité.
Le travail dura plusieurs heures et, après le dernier affinage des pointes tranchantes de la lance, elle était enfin prête.
Les « Crocs du Dragon » avaient retrouvé leur beauté d'antan et, suite à l'essai d'Arwin sur une épée en bois, leur dangerosité.
— Elle est parfaitement aiguisée. On voit que le travail initial était d'une prouesse divine. Une lance à « trois crocs »... Cela doit être la seule du monde.
— Je l'espère bien, déclara Arwin en se rhabillant. Je dois me faire remarquer le plus possible afin de signaler mon existence à mon père.
— Fais attention à ne pas te blesser avec, comme elle est maintenant composée d'okril.
— T'inquiètes-tu de nouveau pour moi ?
Le nain fronça les sourcils et caressa sa barbe avant de lever les yeux vers celui qui avait vu devenir un homme, mais dont il avait raté tant d'années de vie à ses côtés.
Il se souvint de l'image de l'enfant survivant, empalé par un pic de glace, et d'Alcine prenant soin de lui. Des entrainements et des leçons. Des repas ensemble et tant de bons moments qu'il avait regretté d'avoir chassé à cause du chagrin.
— Arwin, gamin... Je...
— Je sais, l'interrompit-il en posant sa main sur son épaule. Moi aussi, je regrette. Et elle me manque. Vous étiez comme des parents, pour moi. Peut-être que je n'aurais jamais dû croiser votre route.
— Tu es la meilleure chose qui nous soit arrivée alors ne t'en veut pas ! s'exclama Drunog. Et tu... Qu'est-ce que tu fais ?
La lance se matérialisa dans l'autre main d'Arwin avant qu'il ne la fasse complètement disparaitre et qu'il reprenne ses affaires.
— Tu t'en vas ? On était en plein moment de réconciliation ! Tu es gonflé, gamin !
— Désolé Drunog ! Tu sais que je t'adore et qu'on est pardonné, mais je ne peux plus attendre. Ça fait des ANNÉES que j'attends ce moment ! Je dois tenter le coup avec Cassian !
— Tu... comptes y aller maintenant ? Tu pues le renard des neiges et tu es tout débrailler !
— Ma première rencontre avec lui ne pourra pas être plus parfaite !
— Tu ne serais pas am-
— Je m'éclipse !
Drunog pardonna immédiatement à Arwin tant il dégageait de la joie. Il avait le sourire aux lèvres et courait dans les galeries jusqu'à enfin atteindre sa monture l'attendant hors de la montagne.
Le trajet fut terriblement long cette fois-ci, tant Arwin était impatient, et lorsqu'il arriva devant le lac de Silja, il ne put attendre que les religieux viennent le chercher en bateau pour faire la traversée.
Il se jeta à l'eau et nagea jusqu'à l'immense arbre abritant l'entrée du sanctuaire sacré avant d'esquiver hommes et femmes de foi s'inquiétant de son état mental.
Il descendit quatre à quatre les marches menant jusqu'aux profondeurs qu'il avait tant visitées, et s'arrêta enfin devant la statue.
Arwin observa Cassian des pieds à la tête puis matérialisa la lance reforgée et n'attendit pas plus pour frapper la glace éternelle emprisonnant le corps du chasseur. L'impact fit un bruit strident se diffusant dans l'ensemble du temple.
Mais la glace ne se fissura pas.
Le jeune homme perdit son sourire avant de recommencer, encore et encore, sous le regard attristé des religieux autour de lui.
« Tu vas sortir de là, oui ?! » s'exclama-t-il maintenant furieux.
— Messire, vous allez abimer votre arme...
— Non ! Ça va fonctionner ! Elle est spéciale ! Cassian va être libéré ! Laissez-moi essayer !
— Très bien... Nous vous laissons...
Les hommes et femmes en retrait l'observèrent désespérément tenter de ne serait-ce qu'égratigner la glace, mais rien.
La colère d'Arwin, au fil des minutes, se changeait en larme perlant ses cils, alors qu'il s'écriait :
« Qui va m'aider si ce n'est toi ?! Hein ?! Allez, Cassi, sors de là ! J'ai besoin de toi ! Je t'en supplie... Comment vais-je faire sans toi... »
L'intensité des émotions d'Arwin, sans même qu'il ne l'ait réellement rencontré, ému profondément plusieurs personnes. Mais le temps ne pouvant s'arrêter autour de lui, il finit par se retrouver seul devant la statue de glace et éclairé par de pauvres torches alors qu'au-dessus de sa tête, la nuit s'était installée.
À genoux et contre la statue, sa lance au sol, il relâcha sa tête en arrière pour la cogner contre la glace en espérant désespérément que son geste provoquerait quelque chose.
« C'est con. Je m'étais dit que si la Valkyrie Impure n'avait pas marché, c'était parce qu'elle était trop faible contre la glace. Mais j'ai beau essayer avec ma nouvelle lance, pas une égratignure.
J'ai toujours rêvé de te rencontrer alors que je ne te connais même pas, Cassian Nyrh.
Mais toi, si tu m'entends, tu dois me connaitre par cœur. C'est moi qui te fais chier depuis des années avec mes histoires. Tu dois tout savoir de Givreciel, de son quotidien, des gens qui arrivent et repartent, des conflits du monde extérieur...
Du vide que j'ai à l'intérieur.
L'okril me consume à petit feu et, si j'arrive à me soigner, ce sera au tour du chaos. Je suis condamné. Seul jusqu'à ma fin prématurée.
Alors quand je t'ai vu et que l'on m'a raconté ton histoire, je me suis senti proche de toi immédiatement. J'avais l'impression que l'on ressentait la même chose mais à un niveau différent... donc je ne voulais pas te laisser seul.
J'ai failli plusieurs fois en partant loin, très loin de toi, mais je ne t'ai jamais oublié.
Je suis attaché à toi sans comprendre pourquoi...
Vyrr m'a dit d'abandonner. Que je n'étais pas destiné à te sauver mais au fond de moi, j'ai l'impression qu'il se trompe. Je sens que l'on est lié, toi et moi, d'une certaine façon.
Alors cette fois-ci je vais tenter autre chose.
Je suis un foutu acharné. »
La complainte de Givreciel résonnait à nouveau dans les profondeurs du lac de Silja grâce à la voix d'un jeune homme qui, après son chant, se redressa et frappa à nouveau la glace éternelle retenant le chasseur.
Avec toute la vigueur qui lui restait et un détail non négligeable lui seul pouvait apporter : un feu de dragon chaotique. Une flamme noire au bout de sa lance qui réussit à percer la glace et fit naitre une immense stupéfaction sur son visage.
Il avait réussi. Le chaos mélangé à l'okril était l'ultime solution.
Oh toi, homme-dragon, descendant des Rose, fils de la flamme orgueilleuse et d'une humaine maudite, toi qui réponds à la destinée chaotique du tueur de dieux, tu es digne de posséder le cœur de glace.
À ces mots, la glace éternelle retenant Cassian prisonnier depuis des décennies se brisa en mille morceaux et libéra le corps chauffé par le feu chaotique dans les bras du jeune homme l'ayant délivré.
Arwin sentit la panique le gagner avant qu'il ne crie à l'aide dans le temple, afin qu'un des religieux de garde ce soir-là n'arrive en courant.
— Par la déesse Silja...
— Prévenez le roi ! Et une équipe pour le soigner !
L'homme obéit et les laissa de nouveau seuls.
Arwin déposa le corps du chasseur au sol, l'allongeant pour vérifier s'il respirait avant de commencer un massage cardiaque en répétant inlassablement « allez, allez, allez ! », jusqu'à ce qu'une toux ne le réveille définitivement.
Cassian ouvrit grand les yeux et vit le monde hors de la glace pour la première fois en cinquante ans. Il pouvait à peine bouger et se sentait extrêmement faible mais malgré cela, le sourire du jeune homme à ses côtés le surprit à en papillonner des paupières.
— C'est... toi qui... ? réussit-il a articuler après d'interminables secondes.
— C'est bien moi qui t'ai libéré ! s'exclama Arwin les larmes aux yeux. Si tu savais le nombre d'essais et d'années que ça m'a pris !
— Cassian... Nyrh. Toi, qui... es-tu ?
Le jeune homme se redressa, une main sur les hanches et l'autre agrippé à son arme qu'il tenait fièrement avant de dégager une mèche de cheveux de son visage et de déclarer :
« Je suis Arwin Rowley, descendant de la famille Rose, Prodige de Givreciel, et j'ai besoin de tes talents de chasseur de dragon pour retrouver mon père : Arley Prideblaze. »
Arwin avait été le plus théâtrale possible pour faire bonne impression à un homme qui n'avait pas eu le temps de l'écouter. En effet, Cassian s'était plongé dans un sommeil profond à peine après s'être lui-même présenté.
Son état était critique et, même plusieurs jours après sa libération, il était toujours dans une sorte de coma réparateur.
Les meilleurs soigneurs du pays et de Leonidia s'étaient relayés dans le temple où Cassian était gardé en observation, et tous s'accordaient à dire que cela relevait du miracle qu'il soit encore « vivant ».
Mais pour Arwin, Cassian était encore prisonnier. Cette fois-ci, par son état de santé.
Le chasseur ne l'aiderait en rien dans cet état et, après en avoir parlé à Viktor et Jeremiah, il fut convenu que le roi de Leonidia prendrait en charge tous les frais possibles pour permettre la guérison de son cousin. Cassian resterait au temple jusqu'à ce qu'il ait la force de se réveiller et surtout, de reprendre sa vie.
Arwin, qui avait accompli un sacré exploit félicité par de multiples récompenses, ne se sentait qu'à moitié heureux.
Combien de temps fallait-il attendre pour que le chasseur soit totalement rétabli ?
Est-ce que Cassian l'avait bien entendu toutes ces années ou est-ce qu'il ne serait qu'un étranger pour lui ?
Aurait-il la capacité de l'aider à retrouver Arley à temps ? Avant que l'okril ne le dévore totalement ? Ou que le monde soit rongé par le chaos ?
Arwin ne pouvait que s'armer de patience.
Y'a plus d'homme glaçon ! 😱 Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Des suppositions d'Arley sur son rôle à jouer et des paroles de Vyrr ? Qu'est-ce que cela présage pour le futur ?
De l'aide de Drunog et de l'ascenseur émotionnel qu'à vécu Arwin après avoir eu son arme et tenté de libéré Cassian ? De ses sentiments ? 🤭
La libération de Cassian ne devait arriver qu'à l'âge de 25 ans pour les jumeaux... mais j'avais la flemme de le faire attendre plus longtemps 😅 Au final, l'attente pour le rétablissement de Cassian sera d'une année pour permettre en parallèle, le retour de Talya à Greenland et son mariage.
Il devrait rester les deux-trois chapitres concernant Talya puis, il y aura un break pour le démarrage de la deuxième partie du livre. Break nécessaire pour moi afin que je puisse avancer dans l'écriture de la suite mais aussi mes projets à côtés (l'édition, nouvelle histoire, etc.)
D'ailleurs, en parlant de projet, rendez-vous sur Fyctia le 20 janvier pour ma participation au concours newromance "C'est un 10 mais.." ! Vous trouverez plus de détail dans l'histoire que je posterais sur wattpad à ce moment là (et plus d'infos sur mon compte Instagram et mon rantbook).😉
J'espère en tout cas que ce chapitre vous a plu. N'hésitez pas à me le faire savoir en votant ou en me laissant un commentaire ! Des bisous et à la semaine prochaine 🥰
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