42🔥Les profondeurs de la terre
[ARWIN]
— Tu es sûr que tu ne veux pas participer ?
— Désolé, mais je préfère vous regarder.
— Pervers.
Arwin arqua un sourcil avant de reprendre son lent mouvement de va-et-vient sur son membre durci alors que face à lui s'embrassaient deux femmes. L'une aux formes voluptueuses et l'autre, sa parfaite opposée. Toutes les deux rousses.
Il se l'avoua de nouveau mais les souvenirs charnels de l'archère Katerina influençaient ses choix en matière de conquête. Des femmes qu'ils ne pouvaient pas embrasser, ni faire succomber le temps d'une nuit.
Outre son charisme et sa beauté étant la source de nombreuses envies, il ne pouvait laisser la malédiction du dragon atteindre d'autres esprits et les conduire à la folie.
Alors pour se soulager de sa frustration, Arwin n'avait pas d'autres choix que d'être spectateur.
Ce soir-là, dans une chambre de la taverne du village d'Echo, il avait attiré deux femmes ne cachant pas leurs désirs pour lui et comptait bien en profiter.
Assis sur une chaise et à moitié nu, il les observa se déhancher devant lui langoureusement. Elles étaient plus que ravies de passer un moment intime avec le Prodige du pays, et malgré leur désir d'être comblé par lui, elles avaient bien conscience des rumeurs sur Arwin.
Il ne laissait aucune femme s'approcher trop près de lui mais pourtant, il les tentait sans le vouloir avec ses manières et sa gentillesse. Certains disaient qu'il n'était qu'un voyeur cachant sa pucellerie quand d'autres soupçonnaient une attirance plus prononcée pour le sexe masculin.
Aucune des rumeurs n'étaient vraie, mais Arwin n'avait pas le temps de les démentir.
Il repartait dans quelques heures pour la capitale puis, pour Leonidia.
— Est-ce que l'on peut au moins vous gâter ? demanda l'une des femmes.
— Vous le faites déjà très bien... Continuez...
— Aidez-nous un peu.
Arwin retira soudain son haut, se retrouvant assis et entièrement nu, pour les laisser profiter de son corps musclé et désiré par de nombreuses femmes partout sur le continent.
Il passa une main sur les poils de son torse jusqu'à suivre une ligne allant jusqu'à sa ceinture d'Adonis. De l'autre, il continuait à se branler un peu plus vite et plus fort à mesure que les femmes allongées à même le tapis se donnaient mutuellement du plaisir devant lui.
En les entendant pousser de petits cris, il se mit à fermer les paupières pour se concentrer sur ces bruits, imaginant les sensations ou juste, ce qu'il pourrait ressentir en embrassant de nouveau quelqu'un.
Il sentit la pression augmenter lorsque sa respiration devint erratique. Il se leva de sa chaise pour se planter devant les femmes en train de se toucher avec rapidité, jusqu'à ce que tous les trois jouissent à l'unisson.
Arwin tomba à genoux, sa main remplie de sa semence ayant également giclé sur le corps de ses conquêtes. Il leva la tête au plafond, savourant la courte satisfaction avant de les regarder en souriant.
— Désolé. Je n'ai pas pu me retenir.
— Vous êtes si adorable à vous excuser ! Pour ma part, aucun homme ne s'est jamais excusé à genoux devant moi pour m'avoir couverte de blanc.
— Pareil. Et votre sourire vaut mille orgasmes.
— Arrêtez de me flatter, mesdames. Je me sens honteux de ne pas pouvoir vous offrir plus...
— Vous ne pouvez vraiment pas nous toucher ?
Le jeune homme fit mine de réfléchir avant de les repousser contre le tapis et de les pénétrer de ses doigts presque brûlants. Une sensation si intense que, malgré leur récente jouissance, les deux femmes succombèrent de nouveau.
Une grande partie de la nuit se déroula ainsi et, aux alentours de trois heures du matin, Arwin quitta la chambre et vint régler le tavernier étant en train de chasser les derniers ivrognes.
— Vous auriez pu rester, m'sieur. Et... non, ne vous donnez pas la peine !
— J'aime rendre service, répondit Arwin alors qu'il commençait à ranger des chaises.
« Toujours trop généreux. »
Soudain, il se figea. Cette voix, il la reconnaissait entre mille. Il l'avait autant aimé que regretté et pensait qu'elle ne resterait qu'un souvenir.
Mais dans un pays si « petit » en population que Givreciel, il était certain qu'un jour, il croiserait de nouveau sa route.
— Drunog, murmura-t-il.
— Gamin. Enfin... Ça te fait quel âge ? Vingt-cinq ?
— Vingt-deux ans.
— Ah oui, tu as toujours l'air plus vieux. Et comment oublier la date de ton anniversaire... et de sa mort.
Le jeune homme déglutit, gêné et surtout pris par la douleur d'une boule s'écrasant sur son cœur, lorsque le souvenir d'Alcine lui provoqua une quinte de toux qui ne manqua pas d'être ensanglantée.
Ce que remarqua immédiatement le nain.
— Tu n'as toujours pas trouvé de remède, alors. Cela dit, je pensais que tu serais mort plus tôt.
— Comme selon ton désir. Désolé de ne pas te satisfaire.
— Gamin, je n'ai jamais voulu-
— Même si tes paroles étaient dues à la colère et l'alcool, elles étaient si blessantes que je ne les ai pas oubliés. Mais comment t'en vouloir alors que tu as raison ? Moi aussi, j'ai souhaité ma propre mort après celle d'Alcine. Mais pas d'inquiétude, je succomberais rongé par l'okril.
— Arwin... Je...
— Tu n'as rien à dire. J'ai trouvé les coupables et bientôt, je leur ferais payer.
— Alors qu'attends-tu ?! s'exclama soudain Drunog.
— Les consignes de Vyrr.
— Le nécromancien... Toujours à penser qu'à sa gueule et se servir de toi comme d'un jouet. S'il y a bien une chose qui n'a pas changé, c'est ça !
Soudain, Drunog sursauta en arrière lorsque le poing enflammé d'Arwin frappa le comptoir avec violence, le détruisant presque.
S'il y a bien une chose qu'il détestait, c'était que l'on critique son oncle si facilement. Vyrr avait beaucoup de défauts et ses actions n'étaient pas approuvables, mais il était tout sauf égoïste.
Alors la rage d'Arwin était bien visible dans son regard envers son ancien ami, ce qui fit frissonner de peur ce dernier se rappelant soudainement qu'il était face à un dragon.
« Tenez » dit Arwin au tavernier s'étant écarté de peur, « Voilà de quoi payer les réparations. Je m'excuse de mettre emporter. »
« Un dragon, certes, mais un gamin toujours aussi poli et gentil... Non. Arwin n'est plus un gamin. C'est un homme maintenant. » pensa Drunog en l'observant se diriger vers la sortie.
Arwin s'arrêta sur le seuil et se tourna vers le nain avec un grand sourire sincère avant de déclarer :
« Je pars pour le pays du Soleil mais à mon retour, n'hésite pas à venir nous rendre visite. Nous avons de très bons breuvages... et si tu n'es plus un alcoolique, nous pourrons discuter à tête reposée. »
🔥🔥🔥
— Comment va mon grand-cousin ?
— Toujours dans la glace.
— Aucune solution ? J'aimerais que grand-père et lui se revoie au moins une dernière fois avant que...
— Ne sois pas inquiète, le roi Jemeriah est encore vigoureux à 70 ans passés ! Sa longévité est enviée par beaucoup ! Ça doit être l'apport de vitamine D.
À l'arrière de l'escouade de la Garde du Soleil, Arwin tentait de rassurer comme il le pouvait la princesse Yenfi, fille du futur roi de Leonidia et petite-fille de Jeremiah.
Ils se connaissaient depuis les premières années où Arwin avait débarqué à Leonidia et un combat face à la Garde du Soleil avait soudé leur amitié par les armes.
Yenfi était un peu plus jeune qu'Arwin mais de son bon mètre quatre-vingt, la différence était peu perceptible. La blonde n'était pas musclée comme toutes les femmes de la Garde, à cause de son manque de motivation à s'entrainer, mais était une excellente lancière très agile qui avait appris à Arwin les bases du maniement de son arme de prédilection.
Le seul point que pouvait lui reprocher le jeune homme était qu'elle avait tendance à être paranoïaque et s'inquiéter pour tout et n'importe quoi.
Et qu'elle le harcelait à chaque retour à Leonidia sur ses conquêtes, avec pour objectif assumé d'épouser Arwin dès qu'il serait d'accord.
« Et Givreciel ? Ton retour s'était bien passé ? Il y en a eu combien en deux mois ? »
Comme il s'y attendait.
— Une dizaine.
— Pardon ?! M-Mais et-
— Je plaisante.
Il ne plaisantait pas.
— Tu me rassures. Et quand est-ce que tu en auras fini et seras convaincu par un mariage avec moi ?
— Même si je t'apprécie, Yen, je ne suis pas intéressé.
— J'accepte de vivre sans contact physique avec toi si cela peut te rassurer. Je sais qu'avec ta nature, tu refuses d'être trop proche des autres, mais je pourrais le supporter. Tant que j'ai ton amour.
— Yen, je ne ressens p...
Soudain, Arwin écarquilla des yeux en reniflant avant de faire partir son cheval au galop pour rejoindre le début de la garde et le chef de leur groupe.
« Je sens l'odeur de la mort. Le chaos est proche. » déclara-t-il à ce dernier qui prit en compte l'avertissement et stoppa sa troupe.
Le groupe menait une expédition dans les terres profondes du sud-ouest de Leonidia où se manifestaient un peu plus chaque année des émanations du chaos.
Le Prodige réquisitionné sur de nombreuses missions pour venir en aide à la Garde du Soleil, avait dû déjà affronter de nombreuses créatures sortant des entrailles de la terre et semblables aux serviteurs morbides de son oncle nécromancien.
Que ce type d'événements arrivent de plus en plus fréquemment, partout dans le monde, l'inquiétait. Surtout quand Vyrr était accusé à tort.
« Là-bas ! » s'exclama l'un des soldats en désignant l'entrée une zone à quelques mètres de la route et dont l'herbe brûlée était un indicateur suspicieux.
Lorsqu'ils quittèrent leurs montures pour s'en approcher prudemment et tous ensemble, le chef de groupe émis un long sifflement alors qu'à ses pieds s'enfonçait un très large trou.
— Il me faut la carte. Ça ne devrait pas être ici...
— C'est profond ? demanda Yen en tentant de se pencher en avant. Par tous les cieux ! On ne voit pas le fond !
— C'est dangereux, intervint Arwin en observant les alentours. Des innocents pourraient tomber dedans et il est si proche de la route que s'il venait à s'étendre, cela causerait des dégâts irréversibles. Chef ?
— J'en étais sûr... Il y avait un puit, ici. Pas « ça ». C'est assez large pour y faire sortir de dragon. Désolé, Arwin.
— Pas besoin. Hum... Je sens que l'odeur s'intensifie à l'intérieur.
— Il nous faudrait une équipe pour descendre en profondeur mais c'est une mission suicide. On manque de matériel.
— Je peux y aller.
Le chef fit la grimace en observant Arwin. Il redoutait qu'en autorisant la descente du Prodige, il se fasse rétrograder à leur retour à Leonidia s'il arrivait quelque chose au jeune homme.
Mais laisser ce trou sans même savoir ce qu'il y avait dedans était encore plus dangereux.
— D'accord.
— Je l'accompagne ! s'exclama soudain Yenfi en attachant ave force sa lance dans son dos.
— Je refuse.
— Mais.. ! Vous doutez de mes capacités ?!
— Je n'ai pas envie que l'on me coupe la tête s'il arrive quelque chose à la princesse du pays.
— Arwin veillera sur moi ! N'est-ce pas ?
Le concerné roula des yeux d'un air vanné avant de faussement sourire et de hocher positivement la tête. Il déploya ses grandes ailes noires, provoquant toujours au passage l'émerveillement de ses camarades, avant que Yenfi ne lui saute au cou.
« S'il y a le moindre souci, sortez immédiatement, c'est compris ? »
La jeune femme dans ses bras, Arwin battu des ailes avant de survoler le trou puis de se laisser tomber d'un coup. Sa main sur la bouche de Yen afin qu'elle ne crie pas à en faire réveiller les morts, il fit un atterrissage contrôlé et en douceur jusqu'au fond de la grotte, à plusieurs mètres de la surface.
Il sortit un bout de bois sec accroché à sa ceinture et y mit le feu pour leur procurer une source de lumière contre l'obscurité ambiante.
« Est-ce qu'après avoir survécu à cette descente aux enfers, tu m'épouseras ? »
Arwin ne répondit pas, ses yeux de dragon nyctalope observant les profondeurs avec attention pour éviter tout assaut dès leur arrivée.
Comme il l'avait supposé, la grotte souterraine possédait plusieurs tunnels descendants encore plus profondément et dont l'odeur qui s'en échappait était celle qui l'avait alerté à cheval.
— Donne-moi ta main.
— Oh ? Déjà ?!
— Yen.
— Pardon. C'est... Un ruban ? Il est long ! Pourquoi autour de mon poignet ?
— Pour ne pas qu'on se perde.
« J'aurais tellement voulu en attacher un rouge autour de celui d'Aetalya. Si on ne s'était pas éloigné quelques instants de trop, elle aurait embarqué avec nous pour Givreciel et nous aurions pu vivre ensemble... » pensa-t-il avant de décontracter ses épaules et faire craquer sa nuque.
Leurs armes à la main, ils s'engouffrèrent en silence dans le plus large des passages. Chaque bruit autre que le crépitement des flammes faisait sueur la jeune femme qui était obligée de se murmurer à elle-même des encouragements pour continuer d'avancer.
Arwin, quant à lui, était calme. Il avait l'habitude des grottes profondes et inexplorées de la montagne d'Onhild et il s'était toujours dit qu'il ne pourrait jamais connaitre pire que de se faire empaler par un pic de glace après une chute d'eau.
Malgré tout, il sentait que quelque chose n'allait pas au fur à et mesure qu'ils avançaient.
Ce type de trou pouvait être le refuge d'une grosse créature fantastique mais, d'après sa taille et ses galeries, sa théorie était bancale. Il avait passé son enfance à étudier les guides animaliers et rien, pas même l'existence d'une nouvelle espèce divine n'échappait à son savoir.
— C'est bizarre... murmura-t-il après une quinzaine de minutes de silence.
— C'est le pire rendez-vous amoureux de ma vie.
— Sois sérieuse. Je parle de... l'atmosphère. Ça sent une odeur familière mais aussi... quelque chose de plus fort. Peut-être du sang ?
— Arwin... Avec toutes les choses que l'on a combattues ces derniers temps, tu penses que l'on va tomber sur quoi ? Le pire, ce serait un Mange-Tout, mais ils sont trop gros pour vivre sous terre.
— Et mon oncle a localisé avec exactitude tous ceux qui restaient dans le monde. Il n'y en a que sur l'autre continent.
Soudain, il s'arrêta de marcher, de parler mais également de respirer.
Yenfi déglutit avant de retenir sa respiration par réflexe, son sixième sens l'ayant averti du danger comme celui d'Arwin serrant sa main sur la poignée de son épée.
Un bruit grinçant se fit soudain entendre et, arrivé à une intersection entre deux couloirs, Arwin repoussa Yen en appuyant violemment sa main contre sa poitrine afin qu'elle soit le plus possible au mur.
Il éteignit immédiatement la flamme de sa torche alors que le bruit se rapprochait, ainsi qu'une odeur nauséabonde qui força la jeune femme à boucher ses narines.
Elle ne voyait rien mais ressentait des frissons glacials la faisant amèrement regretter d'avoir suivi Arwin qui tentait de rester le plus calme possible.
Lui qui voyait tout, il observa dans le plus grand des silences une silhouette humaine arriver dans leur direction. C'est à quelques mètres de lui qu'il comprit l'origine de son odeur : c'était un cadavre ambulant perdant sa chair en petit morceau à chaque pas et un mince filet de sang noir.
L'air était maintenant putride et il pria pour que Yen ne vomisse pas à ses côtés alors que la chose continuait sa route dans une autre galerie sans se soucier d'eux.
Le cœur d'Arwin rata néanmoins un battement lorsque le mort s'arrêta subitement et tourna la tête dans sa direction.
Malgré l'absence d'yeux, il le fixa pendant d'interminables secondes, faisant ressentir une angoisse jusqu'alors inconnue au jeune homme. La chose reprit ensuite sa route et ils attendirent qu'ils soient assez loin pour exprimer leurs émotions à leur façon.
Yenfi en vomissant entre ses doigts et Arwin, en hyperventilant.
« Il m'a repéré. Je ne sais pas de quelle façon mais il m'a vu ! » pensa-t-il tout en tentant de calmer sa respiration.
— Cette odeur et cette sensation... chuchota Yen après s'être essuyé les mains avec un mouchoir en tissus. Est-ce que le nécromancien...
— Non. Les créations de Vyrr sont... Enfin... Je n'en sais rien. Je l'ai souvent vu créer des squelettes mais il parait qu'il peut jouer avec la mort comme un enfant avec un hochet.
— D'où est-ce que cette chose sortait ?
— Du fin fond de la grotte. Est-ce que l'on doit continuer ?
Soudain, Yen frappa le ventre d'Arwin avant de passer sa paume sur ses lèvres et de déclarer très sérieusement :
« Je suis une héritière de ce pays et c'est mon devoir de veiller à sa sécurité. Je pourrais supplier pour que tu me sortes de là mais la vie de mon peuple est en jeu. »
Le jeune homme lui répondit par un sourire franc, sincèrement satisfait qu'elle n'ait pas abandonné à la première peur, avant qu'ils ne poursuivent leur marche dans le noir complet.
Arwin avançait prudemment et la guidait avec le ruban noué entre eux, alors que l'odeur devenait de plus en plus agressive. Yen dû couvrir son nez et sa bouche du mien qu'elle pouvait tout en gérant sa peur dans l'obscurité.
Une bonne heure plus tard, une source de lumière inconnue fut enfin visible au bout de leur tunnel. En poursuivant leur route, ils s'aperçurent que ce qu'ils prenaient pour des pierres magiques étaient en réalité des cailloux gorgés de sang luminescent.
C'était le dégoutant constat qu'avait fait Yen en faisant exploser l'une de ses lumières dans le creux de ses mains.
Lorsqu'enfin, au bout du tunnel, ils arrivèrent dans une nouvelle grotte d'où semblait se relier tous les couloirs et, avec en son centre, une chose stupéfiante.
Un bloc de chair à l'aspect d'organe, battant en rythme comme un cœur et dont un épais liquide noir coulait. Il était suspendu dans les airs par de nombreux filaments sortant de la terre et, tout en dessous, un spectacle qui manqua de faire s'évanouir Yenfi.
Des cadavres, des créatures dignes des meilleurs contes d'horreur et des êtres difformes et baignés dans un immense lac de sang noir. Le son que provoquait ce regroupement de choses était si angoissant qu'Arwin dû se boucher les oreilles un instant avant de rassembler ses esprits face à cette découverte majeure.
— C'est la source du Chaos... murmura la jeune femme.
— Non. C'est « une » des sources. Mais cela explique pourquoi de nombreuses créatures comme celle-ci sortent de terre sans maitre et seul objectif de causer la mort.
— Qu'est-ce que c'est que ce truc accroché ? C'est... vivant ?
Arwin avait ses suppositions basées sur de nombreuses théories dont celle du nécromancien qui semblait volontairement caché une part de la vérité pour lui.
Le Chaos enfoui dans les profondeurs du monde ne venait pas de nulle part. Il avait toujours été là. Peut-être était-il né de la déchéance d'une ancienne entité comme...
« Le sang de Noarhyen s'est infiltré dans la terre et son chaos, dans les cœurs. » pensa-t-il en se souvenant du récit d'Onhild sur la création du monde.
Heranyon s'était formé sur les restes d'une bataille destructrice et sanglante face à une abomination... Noarhyen. Et si cette chose, face à eux, était un de ses restes ?
Si c'était l'essence de Noarhyen qui était en train de corrompre le monde ?
— Mais pourquoi maintenant ? se demanda Arwin à voix haute.
— Il faut qu'on s'en débarrasse. Brûle-le avec ton feu de dragon.
— On ne sait pas comment ça va réagir et on devrait en faire un rapport au chef et surtout au Roi et au nécromancien. Tout ça nous dépasse largement, Yen.
— Si on attend, ces créatures vont sortir de terre et causer la désolation sur leur passage ! Tu sais qu'il y a un village agricole à quelques kilomètres ! Ils n'auront pas la force de se défendre et d'attendre des renforts !
— Nos actions pourraient entrainer pire. On m'a appris à parfois ne pas agir sur des coups de tête. Accept- YEN !
Arwin poussa la jeune femme sur le côté alors qu'un cadavre ambulant comme celui qu'il avait croisé tenta de l'attraper pour la mordre. Il le chassa d'un coup de pied avant de lui trancher la tête avec son épée, ce qui fit réagir les créatures en contrebas.
L'organe en suspension s'agita et, alors qu'il aidait Yen à se relever pour mieux battre en retraite, ses bras furent attrapés par des lianes de sang.
« ARWIN ! »
Le ruban entre eux se déchira.
Le jeune homme résista de toutes ses forces, le contact lui brûlant la peau, lorsqu'il cligna plusieurs fois des yeux et arrêta de se débattre.
Dans son esprit, des images d'autres organes lui apparurent. Tous en profondeur, suivant presque le même modèle et s'infiltrant partout dans le monde. Contaminant la terre, l'eau et toute autre forme de vie proche pour l'empoisonner et la faire mourir.
Il vit le chaos se répandre avec horreur, lorsque l'image d'une femme lui apparut.
C'était sa sœur. Elle était en train de lire un livre, assise contre un arbre.
Ce n'était pas un souvenir car elle semblait un peu plus âgée qu'à leur précédente rencontre... C'était réel.
« TALYA ! » s'écria-t-il soudain. Sa sœur leva immédiatement les yeux de son livre, le cherchant du regard, jusqu'à ce que l'image disparaisse et que les liens tentent de l'attirer de force vers lui.
Il tira de toutes ses forces en sentant son corps se faire emporter, lorsqu'en voyant Yenfi en détresse, se dressant avec sa lance face à la vague de mort se dirigeant vers elle, il poussa un grognement bestial.
D'un puissant souffle enflammé, il brûla les liens souhaitant faire de lui son prisonnier avant de regagner la terre ferme et d'attraper la main de la jeune femme pour fuir avec elle.
— Arwin ! s'exclama-t-elle en courant. On doit se débarrasser de ces choses !
— Je vais nous trouver une sortie plus rapide.
— On ne peut pas laisser le chaos se r-
— Il s'est déjà répandu ! Et je ne veux pas de nouveau perdre quelqu'un de cher à mon cœur !
Yen ressentit un léger de sentiment de joie très rapidement chassé par la peur en regardant derrière eux : la vague de mort-vivant était en train de les poursuivre.
Ils couraient tous deux à en perdre haleine, Arwin cherchant à l'odeur et avec sa vision une possible sortie, lorsque se mit à tousser violemment. Le goût du sang et de l'okril dans la bouche, il se stoppa net avant de cracher au sol et d'attraper Yenfi pour la porter dans ses bras.
— Q-Qu'est-ce que t-
— Il y en a d'autres qui arrivent d'en face. On va être cerné. Colle-toi bien à moins pour ne pas te brûler.
Soudain, ses grandes ailes noires sortirent de son dos et entourèrent leurs corps comme un bouclier. Au chaud contre lui, Yen leva la tête vers son compagnon dont les yeux turquoise semblaient briller telles des pierres précieuses même dans l'obscurité.
Il la serra un peu plus contre lui et couvrit sa tête de ses ailes lorsqu'enfin, les cadavres arrivèrent en courant jusqu'à eux.
Arwin prit alors une grande respiration malgré la douleur provoquée par l'okril autour de ses poumons, avant de cracher des flammes tout autour de lui avec toute sa puissance.
Il continua le plus longtemps possible, reprenant entre temps sa respiration et incendia toute la galerie et ces créatures morbides leur voulant du mal.
La haute température, mais surtout le gaz, provoqua l'inconscience de Yen dans ses bras dont la sécurité était bien plus importante que sa propre santé.
Alors Arwin continua à se frayer un chemin au milieu de la chair putride et fondant à son contact. Il avança dans le couloir ainsi pendant moins de temps qu'à l'aller, mais à un prix qu'il allait regretter.
Lorsqu'il sentit enfin l'air extérieur devant lui, il se mit à courir à toute vitesse pour prendre de l'élan et s'élancer dans les airs pour voler jusqu'à la surface.
Il sentait qu'il n'avait plus d'énergie, mais il continua à battre des ailes. En arrivant tout en haut du trou s'étant élargi depuis leur départ et, en entendant les exclamations de leurs camarades soldats, Arwin relâcha le corps de Yen au sol.
Ce dernier étant brûlant et couvert de petites blessures due aux flammes du dragon.
« Occupez-vous d'elle ! » s'exclama leur chef. « Arwin ! Est-ce que ça va ?! Qu'est-ce qu'il y avait au fond ?! »
Mais le jeune homme ne put lui répondre immédiatement car il ne l'entendait plus. Ses oreilles étaient bouchées, sa vue brouillée et sa gorge brûlante.
Il cracha sans relâche des filets de bave mêlée à du sang mais également de la poussière d'okril sortant de ses entrailles.
Arwin avait les yeux injectés de sang et peinait tant à respirer qu'il ne put que murmurer quelques mots avant de s'évanouir :
« C'est trop tard. Le Chaos est déjà là. »
Total opposé entre la première partie 🤤 et la deuxième😱 ! Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
Retrouvailles courtes et tendues entre Arwin et Drunog que vous retrouverez au prochain chapitre ! Que pensez-vous de l'image que renvoi Arwin ? Sa réputation, son attitude ? 🤭
De son aventure souterraine avec Yenfi, la petite-fille de Jeremiah ? Ce qu'ils ont découvert et ce qu'il a vu lorsque les lianes l'ont agrippé ? Leur état après ça ? Ils ne risquent pas d'être indemnes... 😰
Le prochain chapitre sera (normalement) le dernier avec Arwin avant la fin de la grande partie 1 de l'histoire... Donc peut-être que certain.e.s devine déjà ce qu'il va se produire ? 🧐
J'espère en tout cas que ce chapitre vous a plu. N'hésitez pas à me le faire savoir en votant ou en me laissant un commentaire ! Des bisous et à la semaine prochaine 🥰
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