35🔥Digne de rien
[ARWIN]
La fête de l'Amaryllis était la meilleure des raisons pour se prendre une cuite. C'est ce qu'avait pensé Arwin la première journée qu'il avait passé en ville.
Le tournoi ne débutant que le deuxième jour des festivités, il en avait profité pour visiter la ville mais surtout, glaner des informations sur sa sœur. Et cela impliquait d'ingurgiter beaucoup d'alcool dans les différentes tavernes de la capitale.
Il avait « sympathisé » avec de nombreux ivrognes aisément soudoyables et avait appris d'intéressantes informations.
La princesse Talya Green n'avait jamais été vue hors du château et seule la noblesse greenlandaise connaissait son visage. Elle avait la réputation d'être une femme intelligente et d'une beauté captivante... mais glaciale. « Princesse de glace » était son surnom.
Les domestiques du château avaient également évoqué sa proche relation avec son professeur, un haut-elfe d'Elmetia, qui d'après la rumeur, avait été démis de ses fonctions sans raison connue. Remplacé il y a peu par Tyris Myumurin, le savant et patron d'une boutique luxueuse de prêt-à-porter dans le quartier des artisans.
Talya Green correspondait également par lettre avec l'elfe noire Myrte, la combattante de génie de Okuni, mais aux dernières nouvelles, plus aucune lettre à destination du pays du sud n'avait été envoyée.
Arwin avait appris que la princesse avait une relation conflictuelle avec sa jeune sœur, la très prometteuse Liana qui avait un important réseau à travers le pays. Pas plus.
« De toute façon, c'est la rumeur sur les fiançailles du prince qui est la plus croustillante en ce moment ! Parait-il, d'après un domestique, que l'hériter Emmett désir se marier avec sa propre sœur Talya ! C'est si choquant que l'on a dû mal à y croire mais d'autres rumeurs affirment que la princesse ne serait pas une enfant légitime du couple royal. »
Ce que lui avait rapporté le tavernier, alors qu'Arwin décuvait en mangeant une tranche de pain grillé au matin du deuxième jour, venait de lui donner envie d'éclater le comptoir de son poing.
Il se souvenait parfaitement d'Emmett. De cet homme lui ayant volé sa place de frère et qui maintenant, touchait peut-être sa sœur d'une façon qu'il n'aurait jamais accepté.
Puis il se souvint que, même s'il avait été élevé avec Talya, jamais il n'aurait eu à donner son avis sur ses fréquentations.
« Elle m'aurait mordue jusqu'au sang » murmura-t-il en souriant avant de pousser un soupir résigné.
Talya ne sortait pas du château et donc, il n'avait que très peu de chance de la voir. Sa seule occasion, ce serait pendant le tournoi de l'Amaryllis.
Les membres de la famille royale assistaient toujours à la finale et, si le prince Emmett allait participer, il y avait des chances, d'après la rumeur de fiançailles, que Talya soit présente.
Son plan était simple, pour lui : gagner le tournoi et faire mordre la poussière à Emmett pour l'empêcher d'annoncer ses fiançailles. Déclarer haut et fort qu'il est le Prodige de Givreciel et exiger, comme prix de victoire, d'avoir une conversation avec la princesse.
Il pourrait alors avouer à sa sœur qui il est réellement, leur lien, et la convaincre de ne pas faire l'erreur de se marier.
Vyrr lui aurait expliqué les failles dans son plan. Qu'il n'avait pas prévu tous les paramètres et calculé les chances de réussites, mais il s'en fichait. Ou plutôt, il avait bien trop bu la veille et l'alcool était toujours présent dans son sang pour l'empêcher d'avoir l'esprit parfaitement clair.
C'est donc avec une détermination mélangée à un brin de fatigue dût à sa courte nuit qu'Arwin se rendit à l'arène collée aux remparts de la cité. Il prit le soin de se cacher des miliciens, au cas où il était toujours recherché, avant de partir s'inscrire en tant que candidat.
L'arène avait une architecture similaire à celle des gobelins du désert, en plus entretenue et moderne, mais l'ensemble du bâtiment était bien moins intimidant. Il n'y avait pas de trace de sang ni l'odeur de la mort. Rien que de la sueur.
« Cette année, nous avons peu de candidats donc nous ne ferons pas de sélection. Vous serez directement confronté à vos adversaires.
Pour ce qui est des récompenses, il y aura moins d'or cette année. Restriction budgétaire. Comme lot pour les finalistes... hum... Honnêtement, ce n'est pas excitant.
On comprendrait si vous ne vouliez plus participer car, après tout, il n'y a que le premier lot qui est intéressant : un paquet de pièces d'or ou la possibilité de faire une demande, pas impossible ou excessive, à sa Majesté.
Bien, allez vous préparer. Si vous n'avez pas votre arme, merci de nous le signaler et nous vous en prêterons une. Bon cour-»
« Excusez-moi ! » s'exclama Arwin un peu à l'écart. « C'est la première fois que je participe donc qu'elles sont les limites ? Un K-O ? La mort ? À partir de quel moment le combat devient-il dangereux ? »
L'organisateur du tournoi, un cinquantenaire à l'air blasé regarda d'un air dédaigneux le jeune homme, avant de pousser un long soupir. Il précisa bien que la mort était exclue et que le combat se terminait que par abandon, K-O ou décision de l'arbitre selon si la situation devient dangereuse.
« De toute façon, vu que le prince participe, le résultat est certain. » murmura l'un des participants à côté d'Arwin.
— Le prince Emmett n'interviendra dans la compétition qu'à partir des demies finales.
— Qu'est-ce que je disais.
— C'est injuste ! s'insurgea un elfe en tendant sa dague vers l'organisateur. Nous allons sueur toute la journée pour que monsieur arrive au dernier moment ?!
— Vu le niveau, ça ne risque pas de durer toute la journée...
Le mépris du cinquantenaire envers les participants était flagrant et la tension dans les vestiaires monta d'un cran alors qu'il venait d'annoncer les premiers combats.
Le jeune homme commença à s'étirer calmement, observant avec déception le peu de combattants présent. Rien qu'à certaines postures, il n'avait aucun doute sur la durée du tournoi et le niveau très en dessous des monstres de l'arène du désert.
Lorsqu'il repéra les cornes d'un masque de cerf.
« Ohé, toi ! Le gardien de la forêt ! »
Le brun rencontré il y a deux jours de cela l'ignora avant de se faire rattraper et coincer dans un recoin des vestiaires par un Arwin le détaillant d'un air suspect.
— Tu empestes le parfum.
— Tu vas me violer ?
— Hein ?
— Tu me coinces contre un mur avec l'air menaçant.
— Mais pourquoi est-ce que je ferais ça ?! Les greenlandais sont vraiment bizarres...
— Laisse-moi partir.
— Non ! Tu m'as mal parlé hier alors que je t'ai aidé à avoir ton épée. D'ailleurs, beau fourreau.
— Qu'est-ce que tu me veux, à la fin...
Soudain, Arwin lui fit un grand sourire avant de reculer et de tendre sa main.
Il hésita à se présenter sous son vrai prénom mais il se rappela des miliciens le cherchant encore et de la fausse identité donnée lors de son inscription.
« Je m'appelle Cassi et j'aimerais bien être ton ami. »
Le jeune homme masqué resta un moment silencieux, accentuant la gêne d'Arwin, jusqu'à ce qu'il réponde à son geste d'une petite poigne ferme.
— Appelle-moi Sin. Et non, je ne serais pas ton ami. On ne se connait pas.
— Tu m'as soigné et grâce à moi, tu as une arme pour participer.
— Alors que la tienne semble bien usée et de mauvaise facture.
— Ce n'est pas ça qui compte. Ni qui je suis ou mon caractère. C'est mes compétences qui parleront dans l'arène.
Sin sembla d'accord avec les propos d'Arwin et garda sa main dans la sienne pendant d'interminables secondes. Et pourtant, les deux jeunes hommes ne furent pas gênés et trouvèrent même le contact agréable... jusqu'à ce qu'on les prévienne des débuts des premiers combats.
Arwin ne regarda pas les affrontements des autres participants et se réserva pour son tour une vingtaine de minutes plus tard.
Lorsqu'il entra dans l'arène à moitié remplie de public, il ne put s'empêcher de sourire à pleine dent face au soldat bien trop sûr de lui.
« Tu vas manger la poussAaaaaaah ! » s'exclama son adversaire s'élançant sur lui avant d'être éjecté en l'air d'un simple coup de paume de la part d'Arwin.
Ce dernier avait profité de sa vie avec les monstres et nomades pour acquérir d'autres techniques de combat, notamment sans utiliser d'armes, et il était enfin heureux de s'en servir.
Les combats suivants furent de la même veine et, plus l'arène se remplissait, plus son sourire s'élargissait. Même si ennemis n'avaient clairement pas un niveau comparable au sien, il s'amusait des réactions du public et en jouait parfois.
Surtout face aux femmes clairement sensibles à son charme.
Cette compétition était bien plus amusante qu'il l'avait imaginé mais, même s'il était heureux, il n'avait qu'une hâte : arriver jusqu'en final et voir sa sœur dans les tribunes.
À quoi ressemblait-elle ? Comment se tenait-elle ? Est-ce qu'elle avait encore les canines bien aiguisées ?
C'est le cœur plein d'espoirs qu'Arwin, sous le pseudonyme de Cassi, arriva jusqu'en demi-finale.
Jusqu'à ce qu'on lui annonce le nom de son adversaire : Emmett Green.
« Alors nous ne nous affronterons pas. » déclara Sin en essuyant la sueur sous son masque avec un vieux mouchoir.
Ils étaient tous les deux assis dans les vestiaires après la demi-finale gagnée par le jeune homme au masque de cerf, et Arwin ne comprenait pas comment il en était arrivé à cette conclusion si vite.
— Bien sûr que si. On se retrouve en finale.
— Tu vas te battre contre le prince Emmett.
— Et alors ?
— Tu vas perdre.
— Bouahaha ! Non.
— « Bouahaha » ? Tu vas perdre, Cassi. Le prince s'entraine depuis qu'il peut tenir une arme. Il a eu les meilleurs professeurs possibles et cette compétition n'est qu'une formalité pour lui.
— Tu penses que tu aurais perdu contre lui ?
— Jamais, rétorqua Sin d'un ton méprisant. Ce n'est qu'un mâle misogyne se croyait déjà maître du monde alors qu'il n'a jamais été confronté à un challenge.
— Alors je ne perdrais pas. Ça va être si simple. Et si satisfaisant.
Soudain, Arwin se mit à sourire tout en ayant un air mauvais, très inquiétant, alors qu'intérieurement, il contrôlait le chaos désirant se déchainer contre Emmett.
Vyrr lui avait demandé d'observer, de se confronter à lui, mais pas de le tuer, et il devait suivre cet ordre...
« Par Onhild, si l'occasion de trancher sa tête arrive, je ne pourrais pas garantir qu'il s'en sorte. » murmura-t-il alors qu'il avait l'air de plus en plus malsain.
Sin resta silencieux mais s'écarta lentement de lui, lorsque l'organisateur du tournoi vint le chercher pour la demi-finale.
Arwin s'étira les jambes et les bras avant de saluer d'un clin d'œil son camarade et de lui dire « J'espère que l'on ne me jettera pas en prison après l'avoir battu ! ».
En entrant dans l'arène, le jeune homme constata que la demi-finale mais surtout, la présence du prince, avait ramené énormément de public soutenant le futur souverain. Ses yeux de dragons lui firent également remarquer, dans une tribune surélevée, la présence de la famille royale.
Au moment où il voulut se concentrer pour trouver sa sœur, le prince Emmett arriva sur le terrain, accompagné d'une salve d'applaudissements.
Il portait une armure légère, semblable à celle de la garde royale du pays, ainsi qu'une épée qu'il agitait dans ses mains pour faire le beau, valant certainement le salaire annuel d'un artisan.
Et lorsque leurs regards se croisèrent, Arwin sembla être propulsé dans le temps. Il se revit face à ce gamin ivre le traitant de monstre, les yeux remplis de peur et de rage.
Sauf qu'Emmett, même s'il lui sembla avoir déjà vu ce visage quelque part, ne comprit pas qui il avait en face de lui.
« Félicitations pour avoir atteint la demi-finale, étranger. » déclara-t-il, « J'espère que vous avez apprécié la fête de l'Amarillys et que vous ne serez pas trop déçu de rentrer les mains vides chez vous ! »
Soudain, le prince eut un mouvement de recul en voyant son adversaire : ce dernier était en train de sourire et de baver devant lui.
« Désolé ! » s'excusa Arwin en essuya sa bave d'un revers de paume, « Je suis trop excité par ce combat ! ».
« Quel chien. » pensa Emmett avec un dégoût qu'il cachait au public. « On va vite en finir avec lui, puis la finale et enfin, ma déclaration à Talya. Tout sera officiel et mes parents ne pourront plus s'y opposer. »
« QUE LA DEMI-FINALE DU TOURNOI DE L'AMARYLLIS COMMENCE ! »
Le prince observa avec dédain son adversaire sortir de son fourreau une épée si basique qu'elle ressemblait à celle d'entrainement des soldats de la caserne.
« Le combat sera facile contre un étranger n'ayant même pas d'armure ou quelconque protection, une arme rudimentaire et, visiblement, aucune tenue. » répondit le Roi dans les tribunes à son fils Glenn, tout excité de voir son grand frère se battre.
Trop sûr de lui, Emmett ne voulut pas perdre de temps et courut avec son arme jusqu'à Arwin qui l'esquiva au dernier moment. Il reproduit son mouvement, tel des pas de danse alors que le prince était de plus en plus énervé.
— Battez-vous ! s'exclama-t-il. N'avez-vous donc pas honte de jouer à ce point en plein combat ?!
— Oh non, c'est le meilleur moment pour s'amuser !
— S'amuser ? Vous n'avez pas conscience des enjeux de ce tournoi.
Arwin esquiva de nouveau avant d'enfin parer avec son épée. Le bruit métallique du choc entre les deux armes était désagréable et laissait présager qu'avec la piètre qualité de l'arme de son adversaire, Emmett gagnerait.
Mais une fois de plus, il sous-estima le jeune homme ayant le sourire jusqu'aux oreilles.
La riposte fut puissante, déséquilibrant Emmett qui fut surpris par le coup, jusqu'à ce qu'un autre suive. Encore et encore.
— Ça va ? Pas trop dur l'échauffement ?
— Quelle impertinence... Vous avez beau avoir de la force, votre épée ne tiendra pas la cadence.
— Et la vôtre ?
Emmett repoussa son adversaire d'un violent coup... lorsque le dos de l'armure du prince toucha un mur.
Il s'était fait repousser jusqu'à l'opposé de l'arène sans s'en rendre compte. Ce fait le fit rager et repartir à la charge, cette fois-ci en appliquant ses enseignements.
Mais même s'il avait été consciencieux dans son apprentissage, il se sentait désemparé à chaque esquive et riposte de son adversaire.
— Père ! s'exclama Glenn les yeux écarquillés. Est-ce qu'Emmett est en mauvaise posture ?
— Il aurait dû le vaincre depuis quelques minutes, répondit Liana d'un ton inquiet. Il n'aurait pas dû négliger son entrainement pour... elle.
— Ce n'est pas cela, commença le Roi en observant attentivement les combattants. Son adversaire me dit quelque chose... Et pourtant, je n'ai jamais vu quelqu'un se battre comme lui. Il mélange plusieurs styles de combats à la fois et avec harmonie. C'est un excellent combattant.
— Est-ce que grand-frère a une chance ?
Le Héros ne l'avoua pas à ses enfants mais il sentait qu'une défaite attendait son fils.
Il ne ferait rien pour l'empêcher car l'arrogance dont il avait fait preuve ses dernières semaines en parlant de son désir de se marier l'avait agacé.
« Emmett a besoin de comprendre qu'il ne peut pas tout maitriser dans sa vie. Que les échecs en font partie et surtout, il lui faut une bonne claque de réalité pour calmer ses ardeurs. » pensa-t-il.
Si son père croyait maintenant en sa défaite, le prince s'acharnait de toutes ses forces contre un adversaire à peine essoufflé. Dansant avec lui et récoltant de plus en plus de soutien de la part du public.
Pour Arwin, prendre ce combat à la légère était le seul moyen de ne pas laisser le chaos prendre le dessus.
Il savait que le moindre mot mal placé de la part d'Emmett suffirait à lui donner envie de répandre son sang dans toute l'arène, mais il n'en avait pas le droit ni l'envie aujourd'hui.
« Pense à Aetalya. Tu vas bientôt pouvoir la voir. » se dit-il lorsqu'il arrêta de frapper l'épée du prince. Il s'écarta de lui, se frottant le nez en sentant sa forte transpiration, avant de lever les yeux vers le public.
— Ce n'est que le début du printemps mais il fait bien chaud, ici.
— Fermez-là... répondit Emmett en reprenant son souffle.
— Argh ! Votre dernier coup a expulsé des gouttes de votre sueur sur mon visage ! Votre odeur corporelle est dégueulasse.
Emmett grogna de colère, prêt à combattre de nouveau, lorsqu'il entendit plusieurs cris de femmes dans le public.
Et pour cause, Arwin venait de retirer sa fine chemise blanche pour se retrouver en haut noir moulant tous ses muscles à la perfection. Si bien que la seule vue de ses abdos lorsqu'il étira ses bras en l'air fit déglutir et soupirer de plaisir la plupart des femmes présentes.
Il s'essuya le visage avec sa chemise blanche avant de la regarder un instant, puis de la balancer aux premiers rangs à un groupe de paysannes excitées comme des puces.
« Vous pouvez en prendre soin pour moi, mesdames ? » demanda-t-il d'une voix involontairement suave.
Ces dernières hochèrent la tête et, après un clin d'œil de remerciement de la part du jeune homme, elles commencèrent à se disputer la garde de la chemise.
Un spectacle amusant qui accentua la colère d'Emmett envers cet homme.
« Il se fout de moi. Il me ridiculise devant tout le monde. Devant père... devant Talya, si elle est bien présente. Je dois me débarrasser de lui, par tous les moyens. »
Et alors qu'il ne l'attaquait que pour le mettre KO, le prince devint soudain sérieux en tentant de sévèrement blesser son adversaire.
Ce dernier remarqua le changement et se concentra davantage dans ses déplacements. Ses combats en arène dans le désert mais surtout, face au géant, lui avaient appris à être toujours à l'affut et à éviter la moindre erreur d'inattention.
Il ne devait pas sous-estimer le prince. Ni sa fourberie.
C'est lui qui est à l'origine de ta colère. De ta tristesse.
C'est lui qui, par peur en te rencontrant, a demandé à t'éliminer.
Tu l'as bien lu, écrit de la main de Vyrr lui-même : Emmett Green est celui qui a payé ce haut-elfe qui a envoyé ces mercenaires pour « s'occuper » de toi.
C'est de sa faute si Alcine est morte.
Perturbé par la voix dans sa tête et le chaos s'emparant doucement de son cœur et de ses pensées, Arwin glissa et manqua de se prendre un coup d'épée mortel.
Son égo touché violemment, Emmett avait clairement l'intention de le blesser jusqu'au sang pour accéder à la finale.
Mais même si Arwin désirait sa mort, il suivait les conseils du nécromancien. Il se retenait, chassait cette mauvaise voix et reprenait le contrôle de ses émotions.
« Je vous battrais tous et je prouverais à mon père que je suis digne d'épouser Talya ! » s'exclama Emmett alors que son épée allait frapper celle d'Arwin.
Puis soudain, l'arme d'Emmett se brisa en deux.
Le prince vit la scène au ralenti devant ses yeux alors que les bouts de métaux explosaient devant lui.
« Comment son arme a-t-elle pu... » pensa-t-il lorsqu'il croisa le regard de son adversaire.
Des yeux turquoise semblables à des pierres précieuses mais dont la beauté révélait un puissant désir de meurtre. Emmett le ressentit au plus profond de lui et une vague de peur s'empara de son corps.
Ce n'était pas l'épée de fortune qu'il devait craindre, mais bien la force de l'être devant lui et les étincelles tout au long de la lame ayant contribué à détruire son arme.
Et enfin, il se souvint de cette sensation.
Des frissons qu'il avait déjà connus par le passé. De ce garçon aux cheveux noir de jais rencontré au pays de l'hiver éternel. Le seul ayant provoqué une frayeur telle qu'il désirait le voir disparaitre du monde.
Face à lui se trouvait le Prodige de Givreciel. Le premier et seul être vivant qu'il avait souhaité voir mort. Celui qui se tenait face à lui, en position de force et habité d'une aura effrayante.
« Tu n'es digne de rien. »
Arwin profita de sa stupeur pour le faire tomber au sol avant de pointer son épée face à lui.
Un silence pesant s'installa dans toute l'arène jusqu'à ce que la foule s'exalte de ce mouvement et surtout, de la force de l'étranger devant eux.
Emmett n'avait pas d'autre choix que d'abandonner. Il était convaincu à cet instant qu'il n'avait pas la force et la technique nécessaire pour le vaincre... Et peut-être qu'il ne l'aurait jamais.
« Vous n'allez pas rester à terre, votre Majesté ? »
Le prince leva la tête vers son adversaire lui faisant un grand sourire et ayant retrouvé un air enfantin. Toute envie de le tuer ayant disparu de son corps.
« Il est terrifiant... » pensa-t-il encore sous le choc, les jambes tremblantes.
Et alors que tous attendaient la finale avec impatience, le nouvel adversaire d'Arwin ressentit lui aussi les mêmes sentiments que le prince.
Il déglutit, eut soudain une bouffée de chaleur et dû s'éclipser dans les vestiaires alors que l'on félicitait la victoire de l'étranger.
Le jeune homme au masque de cerf passa un mouchoir imbibé d'eau sur sa peau brûlante avant de sortir sa nouvelle épée et d'en observer la lame.
« Hope ou Envy, peu importe. Donne-moi la force d'affronter cet étranger et de prouver ma valeur à tout le monde. Permets-moi de leur montrer que Talya Green n'est pas une princesse trophée. »
J'aurais été dans le public lorsqu'Arwin retire sa chemise, je pense que j'aurais aussi eut chaud 🥵
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? Des retrouvailles d'Arwin avec celui au masque de cerf ?... Celui ? Celle, plutôt 😉
Du combat contre Emmett et de la puissance d'Arwin contre ce dernier ? Mais surtout de sa force de se contenir de tuer celui responsable de bien des malheurs ? Est-ce qu'il en restera là pour autant ? Et le prince pourra-t-il supporter cette défaite ? 🤔
J'espère en tout cas que ce chapitre vous a plu. N'hésitez pas à me le faire savoir en votant ou en me laissant un commentaire !🥰
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