3 🐲Les broches divines
[TALYA]
« Alors ? Est-ce que cela vous plait ? »
Talya fit un tour sur elle-même, observant avec attention son reflet dans le miroir alors que Nelian attendait sa confirmation.
Sa nouvelle tunique était sans manche et de couleur marron, ornée de motifs dorés discrets mais élégants et accompagnée d'une cape verte avec une bordure elle aussi dorée qui recouvrait ses épaules. Elle portait un pantalon en lin noir moulant ainsi que des bottes en cuir sombre, le tout couvert stratégiquement de pièces plus épaisses aux endroits les plus vulnérable de son corps.
Avec ses mensurations parfaitement respectées, elle se sentait à l'aise et imaginait déjà que sa nouvelle tenue serait plus adaptée à son style de combat.
Nelian lui confia également des gants en cuir brun ainsi qu'une ceinture de la même facture et d'où s'accrochaient plusieurs poches ainsi qu'un fourreau. Elle accrocha sa dague et son épée puis s'admira de nouveau, le sourire aux lèvres.
Talya caressa le collier autour de son cou mais surtout, le pendentif de rose lui rappelant sa mère, jusqu'à ce que la bague appartenant à Vyrr ne la fasse froncer des sourcils.
« Qu'en pensez-vous, Mon Seigneur ? »
Elle avait réussi à oublier sa présence tant elle était heureuse du « cadeau » qu'il lui avait fait.
Ce dernier était assis derrière Nelian, les jambes croisées, à lire plusieurs parchemins sans se soucier de l'apparence de sa prisonnière. Il ne répondit que d'un « Mm » agaçant la jeune femme venant se planter devant lui.
Vyrr ne releva pas la tête, trop concentré par ce qu'il lisait alors qu'elle constatait qu'il avait également subi un changement de tenue permettant de le rendre moins intimidant.
Le nécromancien portait une chemise en toile d'un violet sombre avec des manches longues et poignets évasés, complétée par un pantalon très similaire à celui de Talya. La chemise était ornée d'une très petite broderie sur la poitrine représentant une fiole dont l'on insérait une feuille noire à l'intérieur.
Il agitait en rythme ses bottes en cuir montant jusqu'à ses genoux puis tritura les bagues qu'il avait aux doigts avant de toucher son collier, quasi identique à celui de la jeune femme. Seul lien supposé qui les reliait, comme de sinistres fiançailles.
Nelian posa des gants et une ceinture similaire sur le dos de sa chaise mais dont la boucle discrète symbolisait un crâne. Dans l'ensemble, sa tenue était peut-être moins noble que sa robe de nécromancien, mais bien plus pratique et d'actualité avec le voyage qui les attendait.
Vyrr dégagea une mèche blanche derrière son oreille avant d'enfin accorder un peu d'attention à Talya et de la regarder de la tête au pied.
— Ça a été rapide, dit-il à Nelian en penchant la tête. Et la taille est parfaite. Tu as bien suivi mes consignes ?
— Exactement. Elles sont faites en tissu enchanté donc bien moins salissante et plus protectrice. Pas autant qu'une armure complète mais une épée aura du mal à les transpercer.
— Tu remercieras notre contact.
— Pourquoi ces tenues ? intervint Talya. À part pour la praticité de nos déplacements ?
— Nous devons être discrets. Heureusement, ton visage n'est pas connu et tu n'es pas la seule blonde du monde, donc ce n'est pas un problème. Quant à moi, même si les elfes corrompus sont de plus en plus présents sur les routes, j'ai un meilleur artifice pour ne pas nous faire repérer en quittant Greenland.
Nelian sortit de sa sacoche une fiole qui donna à son Seigneur avec une grande précaution. Cette dernière semblait avoir une teneur suspecte, à la couleur laiteuse et scintillante, lorsque le nécromancien l'ouvrit et en but tout son contenu.
« Seigneur... » murmura Nelian en se massant les tempes, « Je venais à peine de vous retrouver. Vous auriez pu attendre avant de changer de nouveau. »
Talya n'en crut pas ses yeux : la peau grise du nécromancien commença à s'éclaircir pour devenir aussi blanche que celles des elfes « normaux ».
Ce changement lui rappela soudain Faraeline et elle se demanda si l'elfe camouflait sa véritable couleur de cette manière.
« Toujours des artifices... » pensa-t-elle avant d'être captivée par Vyrr s'attachant délicatement les cheveux d'un élastique.
Ne restait de sa corruption que sa chevelure blanche et ses iris rouges. Pas assez d'éléments pour réellement attirer l'attention.
Dans cette nouvelle tenue et sa posture, lorsqu'il se leva, Talya ne put s'empêcher de penser qu'il avait de l'allure... et qu'il en était presque charmant. Elle se souvint des dessins de lui dans sa vie antérieure à la corruption, où il était d'une grande beauté.
Mais il n'était pas Sinath. Il n'était pas un elfe comme les autres.
Il était Vyrr Rhapsody... et cela changeait tout.
— Arrête de me regarder avec ces yeux dégoûtés.
— Je vous regarde comme je le désire.
— Et arrête de me vouvoyer. Si tu éprouvais un réel respect envers ma personne, tu te serais agenouillé devant moi.
— Très bien. Alors vu notre nouvelle proximité, je tiens à dire que je te hais au plus haut point, que je désire voir ta tête sur une pique et que l'on fasse un feu de joie avec tes restes.
— Enfin de la gentillesse ! Bon, c'est mignon tout ça mais maintenant, il faut que l'on parle sérieusement de ta mère. Nelian... sors quelques instants.
L'exécuteur fit une révérence alors que Talya était pendue aux lèvres de son geôlier. Il lui désigna la chaise face à lui avant de croiser ses doigts et de la fixer avec intensité. L'examinant, elle et ses pensées, pour mieux appréhender sa réaction lorsqu'il lui révélerait la vérité.
— Sais-tu comment a disparu ta mère ?
— Elle est morte sur le ch-
— Ça commence mal. Yara Rowley n'est pas morte. Son corps a été annihilé par la Lumière mais tant que son âme existe, elle est toujours présente. Comme une sorte... d'esprit.
— Comment pouvez-vous l'affirmer ?
— Parce que c'est moi qui ai sauvé son âme avant qu'elle disparaisse.
Talya tenta de rester impassible mais il pouvait facilement lire dans son regard sa surprise et une nouvelle méfiance à son égard.
« J'avais... une dette envers elle. En utilisant une épée maudite, NoMercy, elle s'est transformée petit à petit en une chose démoniaque et emplie de chaos. Et je n'ai rien fait pour l'en empêcher. Je l'ai même encouragé, au début. Quand la situation m'a échappé, j'ai trouvé une alternative, or... c'était trop tard.
Mais je suis un nécromancien et je me suis dit qu'un jour, je trouverais un moyen de la ramener. Peut-être pas physiquement, mais suffisamment pour qu'elle ait la paix et puisse... »
Vyrr s'interrompit soudain. Il fixait la table devant lui d'un air grave et contrarié, ce qui surprit d'autant plus Talya. Ses suppositions devenaient de plus en plus réelles : il avait eu une relation spéciale avec sa mère qui le marquait encore aujourd'hui.
— Tu étais présent au moment de sa mort, c'est cela ? Comment est-ce arrivé ?
— Si je te le raconte maintenant, tu seras aveuglée par la vengeance.
— Est-ce quelqu'un que je connais ?
Il hocha doucement la tête alors que les jointures de ses doigts devinrent presque blanches tant elle serrait les poings.
Elle avait côtoyé l'assassin de sa mère et peu importe qui il était, elle regrettait de ne pas avoir pu saisir l'occasion de lui trancher la gorge.
— Si je te parle de tout ça maintenant, c'est parce que j'ai trouvé le moyen de délivrer son âme et de la faire revivre.
— Comment ?! Tu vas utiliser ta nécromancie pour-
— Non, répondit-il avec une pointe d'agacement. Je ne ferais jamais ça à... Non. Hum. Son âme est emprisonnée dans une épée appelée NoMercy. Une arme maudite et terriblement dangereuse. Tellement imprégné du chaos qu'elle m'est devenue inaccessible. C'est à ce moment-là que tu interviens.
— Moi ?
— Je ne t'ai pas arraché à ton charmant mariage rien que pour avoir une nouvelle combattante dans ma guerre. J'avais besoin de toi, Talya. Et de ton frère.
— Mon frère ? Tu connais personnellement Arwin ?!
Vyrr se retint de partir en fou rire avant d'expirer bruyamment et d'approuver d'un simple hochement de tête.
« Vous êtes les seuls à avoir le pouvoir de la sauver. Vous êtes né de l'union d'une humaine corrompue jusqu'à la moelle par le chaos et d'un demi-dieu dragon. C'est la plus étrange des combinaisons, mais aussi la plus puissante.
Mais ça ne suffira pas. J'ai passé des années à chercher un moyen de la libérer, en vain.
Sauf que, comme j'obtiens toujours ce que je désire, j'ai reçu quelques semaines avant ton mariage, toutes les informations que me manquaient. »
Talya se pencha en avant sur la table, impatiente de savoir ce qu'il avait pu découvrir, alors que Vyrr se sentit soulagé qu'elle ne lui accorde si peu d'intérêt qu'elle ne se demande pas comment il avait pu obtenir ces renseignements.
— As-tu suivi des cours de théologie ?
— Je suis une amoureuse des livres et j'ai eu un très bon professeur... Pourquoi ?
— Alors tu connais les quatre anciens dieux de ce monde. Heralgar, Anorra, Nyosang et Onhild.
— « Heranyon », oui. Je ne suis pas calé sur le sujet, par contre.
— De toute façon, je ne m'attends pas à ce que tu sois plus intelligente qu'une cruche à eau.
Talya planta immédiatement sa dague dans le bois de la table, piqué par la réflexion du nécromancien qui ignora sa menace.
— Ces Dieux ont eu une vie « normal » avant de façonner notre monde et ils ont été à la même « académie » si l'on peut appeler cela ainsi. Chacun d'eux portait une broche en or sertie d'une pierre précieuse et la légende veut qu'elles soient devenues des artéfacts légendaires pouvant exaucer n'importe quel souhait si on les réunissait.
— Cela ressemble à un conte pour enfants.
— Mais ça m'a été confirmé. Les broches existent bien et je pense que c'est l'unique moyen de ramener ta mère. Peut-être même de créer un miracle en restaurant son âme ainsi que son enveloppe physique.
Talya recula dans sa chaise et laissa sa tête partir en arrière avant d'observer le plafond tout en fronçant les sourcils.
Cela semblait bien trop beau, trop simple.
— Admettons. Où sont les broches ? Dans des coffres-forts ?
— Voilà la partie un peu... non. Carrément chiante. Les broches sont censées être en possession des Anciens Dieux. Ils se sont endormis pour créer ce monde et... leurs corps sont introuvables.
— Voilà pourquoi je n'ai pas étudié beaucoup de théologie. C'est toujours compliqué. Si tu n'as pas la solution, tu es tout aussi cruche que moi.
— Tu parles à Vyrr Rhapsody. Bien sûr que j'ai l'emplacement des broches !
Le nécromancien posa l'un de ses parchemins face à eux, dévoilant une carte d'Heranyon bien plus détaillée que ce qu'elle avait pu voir même à la bibliothèque de Northway.
Vyrr pointa du doigt un endroit proche d'Elmetya, et donc d'eux, puis une zone qu'elle reconnut être les Terres Désolées tant elles étaient éloignées de tout et séparées par le désert.
Puis il hésita avant de passer son ongle sur ses lèvres et de presque chuchoter :
— Ça se compliquera de plus en plus...
— Alors ?
— Celle d'Heralgar, le paladin et Dieu vénéré par l'Église de la Lumière... n'est pas chez eux. Étrangement. J'en étais convaincu jusqu'à en avoir la confirmation, mais elle se trouve dans une forêt d'Elmetya.
— Facile.
— Ferme-la. Rien n'est facile.
Talya planta de nouveau sa dague mais cette fois-ci, entre les doigts de Vyrr. Un seul mouvement et il se coupait avec la lame aiguisée.
Cette fois-ci, il arqua un sourcil avant de retirer sa main et de montrer Elmetya.
— Les forêts de ce pays sont gigantesques donc ce sera comme chercher une vierge dans un bordel.
— Je ne relève pas.
— Ensuite, il faudra aller jusqu'aux Terres Désolées. Ça va être long mais comme ce sont mes troupes qui contrôlons ce territoire, l'arrivée sera plus calme. Le plus dur, ce sera de trouver la relique d'Anorra.
— Tu y as vécu pendant toute la guerre, ça devrait être évident, non ?
— Combien de fois dois-je te dire de la fermer ? C'est clair mais l'exécution sera complexe. Je pense qu'elle se trouve dans l'ancien palais de Leone, sauf qu'il est entouré d'une barrière magique s'étant créée à la fin de la guerre. C'est également à cet endroit que se trouve l'épée contenant l'âme de ta mère.
« Comment avez-vous eu toutes ces informations ? »
Tous les deux sursautèrent en entendant la voix de Nelian. La présence de ce dernier provoqua une grimace d'énervement sur le visage du nécromancien qui pensa déjà à sa punition.
— Nelian, sors.
— Comment, mon Seigneur ? Qu'est-ce que vous avez donné pour en savoir autant ? Et à qui ?
— Tu me désobéis ?
Soudain, Talya sentit l'atmosphère devenir oppressante et l'expression du nécromancien envers son subordonné, angoissante.
Il allait l'attaquer, peut-être gravement, tout ça parce qu'il n'avait pas obéi.
« Il doit avoir une bonne raison ! N'est-ce pas ? » s'exclama-t-elle en alternant son regard entre eux.
Vyrr cligna plusieurs fois des yeux avant de détendre ses épaules lorsque Nelian déposa un petit morceau de parchemin devant lui.
« Votre corbeau est revenu avec un message de Viktor. Et je sais ce que je risque en insistant mais vous savez que je n'approuve absolument pas la tournure des événements. »
Nelian quitta de nouveau la pièce, laissant un silence pesant entre eux, lorsque Talya se racla la gorge, ce qui eut pour effet de sortir Vyrr de son agacement.
Il se pinça l'arête du nez avant de pointer du doigt une nouvelle zone de la carte.
— Au-delà, les Terres Divines. Le bout du monde dont presque personne n'arrive à traverser. Mais ça sera le moins compliqué. Onhild est... tu verras bien.
— D'accord... Et pour celle de Nyosang ?
— Elle est totalement à l'Ouest et c'est la plus compliquée, donc c'est ton frère qui s'en chargera. Après tout cela, il restera une étape et vous pourrez retrouver votre mère. Si la guerre ne nous a pas tous détruits.
— Il ne tient qu'à une certaine personne de l'arrêter.
— Tu veux négocier avec le Héros ? Tant que l'Alliance Etincelante se prendra pour « les gentils du monde libre », la guerre ne pourra s'interrompre. Mais on en reparlera.
Le nécromancien rangea sa carte avant de déplier le mot urgent et de le faire glisser jusqu'à Talya.
Elle le lut attentivement et prit connaissance de son contenu, sans une once de surprise.
— La guerre est déclarée.
— Comme prévu.
— Je ne suis qu'un prétexte car tout avait déjà débuté depuis des années. Se servir de mon enlèvement, c'est facile.
— Il fallait bien que tu serves à quelque chose.
Subitement, et fatiguée d'entendre cet elfe parler d'elle de cette façon, Talya repoussa sa chaise avant d'attraper le col du nécromancien et de le fixer avec rage.
Son petit sourire narquois l'énervait au plus haut point, autant que ses réflexions, et elle se dit que prendre le risque de mourir avec lui vaudrait le coup. Tant qu'elle pouvait l'étrangler de toutes ses forces pour qu'il se taise.
— J'aimerais t'arracher le cœur et te le faire bouffer.
— Avec plaisir, ma chère.
— Tu es un détraqué.
— Il faut l'être quand on aspire à la puissance.
— De toute façon, je suis certaine que tu n'en as pas.
— De puissance ? Tu-
— De cœur.
Le sourire de Vyrr disparu petit à petit et pour la première fois depuis leur rencontre, il sembla ébranlé. Talya relâcha sa prise mais resta proche de lui, savourant sa petite victoire en l'ayant blessé, lorsqu'il murmura :
— Tu crois que j'ai perdu mon « humanité » ?
— Tu l'as sacrifié au nom de ta soif de pouvoir. Ton histoire est connue et je l'ai lu. Mon professeur te détestait et ce n'est pas difficile de comprendre pourquoi. Ton obsession t'a fait tout perdre.
Vyrr resta silencieux un instant puis fit un pas, se collant presque à elle, et déclara :
« Avant même de me livrer au chaos, je n'avais plus rien à perdre. C'est « l'humanité » qui m'a volé le peu d'amour que je pouvais ressentir pour mes semblables. »
Sentant qu'elle ne pourrait pas se retenir de lui planter sa dague dans le torse, Talya s'échappa du regard intimidant de son geôlier pour quitter la pièce le plus rapidement possible et se retrouver dehors.
La maison dans laquelle ils vivaient depuis deux jours était devenue de plus en plus invivable. La présence du nécromancien lui faisait manquer d'air et sa méfiance accentuait sa fatigue. Craintive d'être agressée en plein sommeil, Talya était sur les nerfs et cette altercation n'arrangeait rien.
« Il est compliqué à vivre. »
Elle se tourna vers Nelian, adossé au mur en pierre et les bras croisés, et vint à ses côtés en s'accroupissant dans la neige.
La tête dans les mains, elle jura à pleine voix avant de pousser un long soupire et d'observer l'exécuteur bien plus « humain » que son maitre.
— Mais, poursuivit-il, il a bien un semblant de cœur.
— Un cœur mort, oui. Tss... Qu'est-ce qu'il est énervant et... effrayant. Surtout quand on connait son historique. Comment faites-vous pour ne pas trembler devant lui ? Il détient votre vie dans le creux de sa main.
— Vyrr pourrait me sacrifier si c'était nécessaire à ses plans, j'en ai conscience. Je l'accepterai, comme beaucoup d'autre avant moi. Mais je l'admire.
— Vous êtes un masochiste.
— Peut-être bien. Vous pouvez le dire à tous ceux qui le suivront dans la guerre à venir. Pourquoi s'allier à lui, à votre avis ?
— Par folie ? Désir de puissance ?
— Mon Seigneur est très charismatique. Il a de bons arguments et des objectifs concrets mais surtout, il tient aux laissés pour compte. Aux gens différents et aux marginaux. À ceux qui ont connu la souffrance et qui n'ont pas peur de se battre.
Talya écoutait Nelian avec attention, les yeux perdus dans le vide. Elle comprenait la nécessité de se battre pour une cause et de trouver sa place dans ce monde...
Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de voir Vyrr comme un manipulateur sans scrupules.
— Comment pouvez-vous lui faire confiance ? Il a corrompu votre peuple pour avoir le contrôle de votre pays.
— Et il a aboli les privilèges de la noblesse et des hauts elfes. Stormaelyan est devenu agréable à vivre dès qu'il a accédé au pouvoir. Ma fille a pu réaliser son rêve et devenir à la fois une guerrière et une musicienne.
— Vous avez une fille ?
Le sourire de fierté de Nelian la fit rougir, encore plus lorsqu'il se vanta de ses talents et de ses accomplissements.
— Vyrr lui a donné l'occasion de briller. Il croit en elle et en chacun de nous. Il nous montre juste son affection... à sa manière.
— J'ai dû mal à y croire.
— Si seulement vous vous souveniez...
— Pardon ?
— Non, rien. Laissez tomber. Ce n'est pas à moi de... Bref. Je vais devoir partir, dès qu'il sera décidé à bouger.
— Pitié, ne me laissez pas seule avec lui. Je suis certaine de l'attaquer dans les jours qui viennent.
— Je n'ai aucun pouvoir là-dessus... Par contre... J'aimerais vous demander une faveur. Pourriez-vous... le surveiller de près ? La façon dont il a obtenu toutes ces informations pour sauver votre mère... Ce n'est pas clair. Il a cherché pendant des années et tout d'un coup, il s'absente pendant des semaines et revient avec des réponses ?
— Que voulez-vous dire ?
— Je crois que mon Seigneur a payé le prix fort pour en savoir autant. Peut-être a-t-il du sacrifié quelque chose... Et cela m'inquiète. J'ai conscience que vous ne l'appréciez pas, pour l'instant, mais soyez attentive s'il vous plait.
— Vous venez de le dire. C'est de la colère et de la haine que je ressens à son égard.
— Beaucoup de personnes tiennent à lui et comptent sur sa force. Il est vital qu'il ne sombre pas avant... la fin. Promettez-le-moi.
Talya ne devait rien à cet elfe corrompu mais sa dévotion envers le nécromancien titilla sa curiosité et la fit accepter la requête.
Comment est-ce qu'il avait pu manipuler autant d'individus ? Était-ce qu'une question de charisme ou cachait-il plus de choses ?
Peu importait les réponses car dorénavant, elle décida de ne se concentrer uniquement que sur la quête des broches divines pouvant ramener sa mère.
Quitte à implorer les Anciens Dieux pour l'empêcher de démembrer Vyrr Rhapsody pendant leur voyage menant aux forêts d'Elmetya.
Un chapitre long en explications et dialogues, mais nécessaire pour la suite 😉 Qu'en avez-vous pensé ? Des nouvelles tenues de Talya et Vyrr ?
De l'attitude de ce dernier exaspérant la jeune femme ? De ce qu'elle pense de lui ?😬
Et surtout, de la révélation pouvant sauver Yara (enfin !) ? Aventure dangereuse in coming ? Mais comment Vyrr a-t-il pu avoir la main sur ses informations si précises ? 🤔
J'espère que la suite vous plaira tout autant ! N'hésitez pas à me donner vos retours en commentaire/DM et avec vos votes ! On se retrouve bientôt pour le prochain chapitre !
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