28🐲Le prince dormant



[ARWIN]



— Combien ?

— Cinquante.

— Marché conclu.



[CASSIAN]

Lorsque Cassian se réveilla, secoué par le coup de tête qu'Arwin lui avait asséné, il porta instinctivement la main à son front endolori.

Un juron s'échappa de ses lèvres en constatant que le crépuscule se mêlait au voile de brume, plongeant la ville fantôme de NightHallow dans l'obscurité imminente. Il se retrouvait isolé, perdu dans les ruelles délabrées, entouré par le silence oppressant qui semblait emprisonner chaque coin de la ville.

Presque seul, mais pas tout à fait.

— Par la Déesse ! s'exclama-t-il, ses yeux s'écarquillant en croisant une géante bille turquoise qui le fixaient intensément.

Il manqua de s'étaler au sol lorsqu'il réalisa qu'un immense dragon aux écailles rouges se tenait à quelques centimètres de lui, le dévisageant en silence.

C'était Arley, dans sa forme originelle, bien différent de l'image menaçante qu'ils avaient rencontrée lors de leur chasse.

Cassian déglutit, sentant le souffle chaud du dragon sur son visage. Le cœur battant la chamade, il approcha doucement sa main de la gueule de la créature divine, jusqu'à ce que ses doigts touchent sa peau.

La texture était rugueuse et chaude, mais étonnamment apaisante. Une lueur d'intelligence brillait dans les yeux de l'immense dragon, comme s'il reconnaissait Cassian.

— Vous m'en voulez pour votre œil crevé ? demanda Cassian à voix basse, hésitant devant l'ancienne créature.

La réponse d'Arley fut un grognement profond, suivi d'un souffle de vapeur chaude qui s'échappa de sa gueule. Le dragon planta ensuite ses griffes encore plus profondément dans la terre, comme s'il se préparait à révéler quelque chose d'important.

— Tu sens l'hiver, murmura Arley.

Le chasseur cligna plusieurs fois des yeux, incertain, lorsque le père d'Arwin se fit envelopper de fumée ardente et de braise, pour reprendre forme humaine.

— Par décence, remettez les haillons avec lesquels je vous avais couvert. Vous ne pouvez pas rester nu.

— Je n'arrive pas à générer mon armure.

— On ne vous a pas aidé. Et vous avez été sous l'emprise d'un Ancien Dieu pendant longtemps.

— Ah.

Cassian s'attendait à plus de paroles, mais rien. Arley, comparé à son fils, était l'opposé d'un bavard. Même physiquement, il avait du mal à reconnaitre leur familiarité.

Arley était d'une beauté saisissante, avec des cheveux blonds ternes qui tombaient en mèches autour de son visage et ses yeux d'un turquoise intense.

Sa peau était d'un teint pâle et malgré son apparence humaine, il conservait une stature imposante, avec des épaules larges et une musculature puissante.

Il n'y avait que les traits de son visage et la forme de son nez qui lui rappelait réellement Arwin.

Jusqu'à ce qu'il baisse les yeux vers les abdominaux de l'homme-dragon, s'arrêtant à la limite net du V descendant vers son intimité qu'il couvrait à peine.

— Vous deviez avoir du succès, à l'époque.

— Non.

— Pas de folles aventures ?

— Non.

— Et avec la mère d'Arwin ? Yara ? Une simple flambée de désir ?

Arley garda une expression très froide, puis leva les yeux au ciel avant de pousser un long soupir. Sa voix trahissait une peine déchirante lorsqu'il murmura :

— C'était la flamme qui me maintenait en vie.

Le chasseur regretta son insistance lorsque les mots d'Arley firent écho en lui et lui donnèrent l'impulsion de se relever.

— Je dois retrouver Arwin.

Il plissa les yeux, cherchant dans la semi-obscurité brumeuse de la ville le chemin pouvant mener à l'église, avant de faire craquer son cou et de jeter un œil au dragon toujours assis.

— Vous pouvez choisir de me suivre ou rester ici.

— Je ne sais pas, répliqua Arley.

— Je commence à regretter la voix d'Arwin... Bon, je vais essayer de vous résumer rapidement la situation, décida Cassian, désireux de l'impliquer.

Cassian décida de poursuivre et lui résuma rapidement la situation. Il évoqua Arwin, sa sœur Aetalya qu'il n'avait jamais rencontrée, Vyrr, la guerre, l'expansion du chaos, et la quête des broches capables de ramener l'âme de Yara.

Le dragon resta silencieux tout du long, à l'exception d'un haussement de sourcil étonné en entendant le prénom de sa femme.

— ...Et Arwin est parti négocier avec Nyosang, un Ancien Dieu. Sans cette broche, impossible de faire quoi que ce soit.

— Avec ça...

— Oui ?

— Yara reviendra ?

— Eh bien Vyrr va tout faire pour. Je ne sais pas si c'est possible de la ramener entièrement, c'est très mystique, tout ça, mais il y aura bien une part d'elle qui reviendra. Est-ce que ça vaut le coup pour vous d'aller aider votre fils ?

— Tout ce que je désire, c'est Yara, répondit Arley avec une détermination qui étonna Cassian.

Cassian fronça les sourcils, prêt à parler d'Arwin et de la responsabilité parentale, lorsque leur échange de regard lui fit comprendre que cela serait peine perdue.

Arley était encore déboussolé, et sa part de dragon avait tellement accaparé son corps et son esprit qu'il ne pouvait pas réfléchir comme un humain.

Tout ce qu'il voulait, c'était son trésor.

Alors Cassian n'hésita pas à jouer sur ce point.

— Si l'on part du principe que vos enfants sont une part de votre femme, et que vous aimez Yara entièrement, vous devriez les chérir tout autant. Vous devriez donc être inquiet de savoir qu'une partie de vous et de votre femme va peut-être mourir sous la magie d'un être qui a jugé bon de faire de vous son esclave pendant des années, alors que vous auriez pu... Je ne sais pas... partir plus tôt à la recherche des broches ?

Arley fronça les sourcils, et sa colère se fit ressentir de la même manière qu'Arwin, avec une hausse significative de la température autour de lui.

— Je vais tuer Nyosang.

Cassian sourit, satisfait de l'effet de ses mots.

— Ça, c'est le bon esprit. Allez, dépêchons. Nous avons déjà perdu assez de temps comme ça.

Il s'élança dans la brume, espérant qu'Arwin était sain et sauf, malgré l'avenir incertain qui les attendait.

Le chemin qui les mena à l'église était tout sauf accueillant. La brume s'épaississait, obscurcissant encore davantage la ville de NightHallow, et le silence qui les entourait était pesant, à tel point qu'il semblait avoir une présence propre. Les ruelles étroites et tortueuses semblaient sans fin, comme si elles les conduisaient toujours plus profondément dans les ténèbres.

Les fenêtres brisées des bâtiments semblaient scruter leur progression, comme si elles cachaient des yeux invisibles qui les observaient. Le vent soufflait à travers les ruines avec un soupir mélancolique, comme s'il portait les lamentations de ceux qui avaient jadis habité la ville.

Cassian resserra sa prise sur son épée, conscient que des dangers mystérieux les guettaient à chaque coin de rue. Arley, malgré sa presque nudité partiellement cachée par un bout de chemise déchiré, restait en alerte.

Alors que la tension montait, Cassian ne pouvait s'empêcher de se demander s'ils étaient les seuls à errer dans cette cité maudite. Des ombres spectrales semblaient surgir des recoins obscurs, prenant des formes tordues et déformées.

Soudain, les cris d'un massacre qui avait eu lieu autrefois résonnaient dans l'air, comme des échos désespérés du passé.

Les spectres décharnés poussaient des hurlements de douleur, revivant encore et encore les horreurs de cette nuit fatale. Leurs visages défigurés exprimaient une terreur indicible, figée pour l'éternité.

— Ils ne feront rien, déclara Arley d'une voix sûre.

Si ce dernier n'éprouvait aucune empathie, Cassian avançaient au milieu de cette vision cauchemardesque, le cœur serré par l'horreur du passé qui les entourait. Les cris et les souffrances de l'ancien massacre semblaient imprégner chaque pierre et chaque ombre de NightHallow.

L'obscurité s'intensifiait à mesure qu'ils approchaient de l'église, comme si elle se refermait sur eux, les enveloppant dans une aura de mystère. Ses clochers, autrefois symboles de foi et de sagesse, sonnaient de manière irrégulière, évoquant un sombre requiem pour la ville maudite.

Le bâtiment, à moitié en ruines, présentait des vitraux brisés et des murs couverts de lierres et de toiles d'araignées. Les cloches s'interrompirent lorsque Cassian poussa la porte en bois rongé par les termites, dévoilant l'intérieur de l'église plongé dans l'obscurité.

— Il est ici.

— Qui ? Nyosang ?

— Mon fils.

Arley reniflait l'air avant de fermer ses paupières, de se concentrer, et de laisser luire ses yeux turquoise dans la pénombre, lorsqu'il tendit la main. Ses griffes sortirent lentement et progressivement, jusqu'à ce qu'il ne fasse plus un seul mouvement.

— Arley ? s'inquiéta le chasseur en se mettant devant lui pour le faire réagir.

Sans succès.

L'homme-dragon était figé comme une statue.

— Je ne voulais pas qu'il s'emporte.

En entendant cette voix profonde résonner dans toute l'église, Cassian se retourna vivement et sortit son épée tout en cherchant la source de ses craintes.

— Les dragons de la guerre ont le sang chaud.

La voix semblait provenir de nulle part, enveloppant l'église d'une atmosphère encore plus oppressante. Cassian sentit un frisson le parcourir alors que la menace se dessinait dans l'obscurité.

— Le chasseur de dragon et tueur de déesse, dit Nyosang, sa voix empreinte de sarcasme. Ça fait depuis quelques temps que je désire te rencontrer. Encore plus depuis que tu as réussi à vous faire échapper de ma forêt maudite.

— Montrez-vous, Ancien Dieu, défia-t-il. C'est à cause de vous que j'ai perdu ma mère, alors je n'hésiterais pas à vous affronter.

L'église semblait répondre au défi de Cassian en amplifiant l'obscurité qui l'entourait, comme si elle abritait les ténèbres elles-mêmes. L'atmosphère était oppressante, les ombres se fondant en une mélasse noire qui semblait vouloir les engloutir.

— Est-ce la glace éternelle qui t'a gelé les neurones ? Ta bravoure est louable, chasseur de dragon, mais elle ne vous sauvera pas du destin qui vous attend.

Soudain, une forme sombre émergea des ténèbres, se matérialisant lentement. Nyosang était vêtu de robes noires qui semblaient absorber la lumière, dissimulant une grande partie de son visage. Ses yeux brillaient d'une lueur maléfique.

— Et quel est-il, ce destin ? Où est Arwin ?

— Choisis bien tes priorités. Le futur ou ton camarade ?

— Arwin.

Nyosang éclata d'un rire sinistre qui fit écho dans toute l'église pendant que Cassian tenait encore plus fermement son épée, même s'il savait n'avoir aucune chance.

— Ta détermination est futile.

— Peu importe ta puissance, je me battrai jusqu'au bout pour le protéger. Où est-il ?

— Il dort.

— Pardon ?

— Là-bas. Nous avons discuté et maintenant, il dort.

Cassian déglutit avec appréhension. Il se retourna vers l'autel de l'église, où il découvrit Arwin allongé, inconscient. Le jeune homme était étendu sur l'autel comme un offrande, les mains attachées par des liens magiques qui semblaient le maintenir dans un sommeil profond.

— Que lui avez-vous fait ? s'écria Cassian, la rage dans la voix.

Nyosang s'approcha lentement de l'autel, un sourire narquois aux lèvres.

— Nous avons négocié. C'est ce qu'il désirait.

— Je veux le détail de ces négociations !



[ARWIN]

Quelques heures plus tôt



— ...Et c'est ainsi que je suis arrivé ici.

En terminant le récit de sa vie, Arwin prit une grande inspiration avant de boire de l'eau de sa gourde, même si Nyosang ne cachait plus sa fatigue en écoutant les moindres détails de ses aventures.

— Je regrette de ne pas t'avoir tué avant que tu ne commences ton récit.

— Beaucoup de gens m'ont déjà dit cela, eheh !

— Tu dis être le fils d'Arley Prideblaze ? Tu es un menteur. Tu es son parfait opposé.

— Oui, oui, bien sûr, mon cul sur la commode... Du coup ! Maintenant que nous avons discuté...

— Un monologue n'est pas une discussion.

— Maintenant, reprit-il, négocions. Je sais que je n'ai aucune chance de vous battre, et mon oncle m'a appris que la majorité des combats peuvent être évités avec beaucoup de diplomatie.

— Le nécromancien, destructeur de vie et meneur du chaos t'a appris cela ? Pitoyable.

— Combien pour la libération de mon père et la broche ? Promis, on vous laisse votre ville de mort. Sachant que nous avons déjà libéré mon paternel de votre emprise, et qu'il risque d'être furax en apprenant la vérité.

— Tu n'as rien à me donner, sauf peut-être... ton cœur.

— Ça va être assez compliqué, ça.

— Arwin Rowley, es-tu amoureux ?

Il resta silencieux, baissant les yeux vers ses mains jointes avant de se lever de son siège et de faire les cent pas devant l'Ancien Dieu visiblement exaspéré.

— J'ai un amour impossible et incertain.

— Est-ce un homme ?

— Sérieux ? Ça se voit si facilement sur mon visage ?!

— Je demande parce que j'étais également dans cette situation.

Soudain, par ce seul point commun, Arwin se sentit étrangement proche de cette créature divine chaotique pourtant responsable de la mort de milliers de personnes innocentes.

— Onhild m'en a parlé, vous êtes tombé amoureux du Chaos.

— Il avait un nom. Noaryen. Il était... L'amour c'est compliqué.

— C'est triste.

— Dorénavant, je me délecte de la tristesse. Si ton amour est ce que tu as de plus précieux, donne-le-moi.

Arwin s'arrêta net, des flammes s'échappant de sa bouche avant qu'il ne grogne et s'exclame :

— Je préfère encore prendre le risque de mourir de votre main que de faire cela !

— Ce ne sont que des mots. Seuls les actes comptent. Je veux que tu me prouves qu'il est important et que tu me laisses me nourrir de ce sentiment, de ton désespoir d'être séparé de lui et de ta peine.

— Je m'y refuse.

— Et si tu me donnais des années de vie ?

Arwin hésita, conscient du danger, mais ne voyant pas ce qu'il pourrait céder de mieux. Il était à moitié dragon et son espérance de vie était proche de celle des elfes.

— Des années ?

— Exactement.

— Combien ?

— Cinquante.

— Marché conclu.

Après ces mots, Arwin tomba dans un profond sommeil, au service d'une illusion chaotique créée par Nyosang afin de lui prendre ce qu'ils avaient négocié.

Sans se douter un instant qu'il n'était pas la véritable cible de l'Ancien Dieu.


[CASSIAN]

— Rien de grave, chasseur de dragon. Je l'ai simplement plongé dans un cauchemar si long qu'il en sortira fou. C'est sa punition pour avoir interféré dans mes plans.

Cassian avait du mal à contenir sa colère. Arwin était complètement vulnérable, pris au piège dans un état de sommeil profond où son temps de vie serait volé.

— Libère-le maintenant, ou tu le regretteras ! gronda Cassian.

Nyosang éclata d'un rire démoniaque.

— Tu n'es pas en position de donner des ordres. La seule façon de le réveiller est de satisfaire mes exigences. Et si tu ne le fais pas, il sera condamné à errer éternellement dans son propre cauchemar.

— Que désires-tu de moi ?

— Je me délecte du désespoir. Des émotions si négatives qu'elles corrompent les esprits. Tout ça pour lui, pour Noaryen. Pour son éveil. Il reviendra, bientôt. Quand la Lumière faiblira et que le monde sera couvert d'une voile obscure.

Cassian n'avait pas d'autre choix que de coopérer pour sauver Arwin.

— Que dois-je faire ?

L'Ancien Dieu sourit d'un air satisfait, mais son regard restait glacial.

— Tu dois juste attendre et le regarder. Tu dois laisser la tristesse de ne pas être avec ton ami t'envahir. Tu dois hurler, crier, avoir les idées les plus folles. Toi qui dans la forêt as su garder ton calme, je veux te voir perdre définitivement ton sang-froid.

— Pendant combien de temps ?

— Le temps est une notion que je contrôle en ces lieux. Tu pourrais passer cent ans dans cette église qu'il ne se serait écoulé qu'une minute dans le monde réel.

— Et tout cela vous apporte quoi ?

Nyosang rit encore, un rire malsain qui fit écho dans l'église.

— Tu es un homme avec du sang elfique, capable de résister aux miasmes chaotiques et à toute sorte de maléfices. Je veux que ton cœur et ton esprit appartiennent au chaos avant de te voler ton enveloppe physique et quitter cette ville pour rejoindre Noaryen.

L'Ancien Dieu était prisonnier et cette information n'échappa pas à Cassian qui continuait de réfléchir à la terrible proposition.

— Le Chaos se nourrit de l'émotion humaine. La tristesse, le désespoir, la colère... ce sont les éléments qui le renforcent. L'éveil de Noaryen est lié à cela. Et bientôt, le monde tout entier lui appartiendra.

Cassian savait qu'il n'avait pas le luxe de contester davantage Nyosang. Les enjeux étaient bien trop grands, et la vie d'Arwin était en jeu.

Alors qu'il allait céder, des histoires que sa mère lui avait racontées quand il était enfant lui revinrent en mémoire. La vision d'Arwin allongé sur l'autel endormi évoqua des souvenirs anciens et suscita en lui une idée si simple qu'elle semblait inévitable après tout ce qu'il avait vécu avec lui.

Sans hésiter, Cassian fit quelques pas en avant, dépassa Nyosang et s'approcha du corps d'Arwin.

— Tu n'as pas à vérifier, il n'est pas mort.

— Je sais, ce n'est pas cela qui me fait peur. Vous voulez que je sombre dans le désespoir, c'est cela ? Est-ce qu'une obsession virulente peut amener à des émotions qui vous serviraient ?

— Obsession virulente ? s'interrogea l'Ancien Dieu.

— Si j'étais obsédé par Arwin au point d'en devenir fou.

— La folie sert toujours le Chaos.

— Et si Arwin se réveille, c'est qu'il aura rempli sa part du marché et vous serez obligé de respecter vos engagements, n'est-ce pas ?

— Que complotes-tu, humain ?

Cassian posa une main douce sur le front d'Arwin, caressant ses cheveux en désordre.

— Vous voulez que je sombre dans le désespoir, n'est-ce pas ? Eh bien, ce n'est pas l'obsession pour Arwin qui me consumera, mais mes sentiments pour lui.

Nyosang sembla perplexe devant la détermination de Cassian.

— Alors l'amour est réciproque... et cela vous tuera tous les deux !

Cassian ne fléchit pas et répondit avec conviction :

— Au contraire.

Cassian pensait depuis longtemps aux effets de la malédiction des dragons, à toutes les conséquences de ce que son attirance qu'il avait réprimée lui apporterait.

Mais cela faisait suffisamment de temps qu'il était convaincu d'une chose.

— Ça va nous sauver.

Arwin ne le laissait plus indifférent. Ça n'avait jamais été le cas, mais il avait fallu déconstruire toutes ses idées sur le sujet, passer du temps avec lui et avoir si souvent l'occasion de le perdre à jamais qu'il s'y était résolu.

D'un geste résolu, Cassian planta son épée dans le sol craquelé de l'église alors que Nyosang le rattrapa et se planta dans son dos.

Tout en ressentant la douleur de la lame froide de son ennemi, transperçant soudainement son ventre et le sang qui s'écoulait de sa blessure, il prit doucement le visage d'Arwin entre ses mains.

Comme dans les récits de héros et de contes de fées que sa mère lui racontait lorsqu'il était enfant, il se lança dans une tentative désespérée pour réveiller son propre prince en lui donnant un baiser.

Cassian était amoureux d'un demi-dragon, et il allait sombrer dans une folie incommensurable.

S'il survivait.



Je ne devais pas poster aujourd'hui mais j'ai vu Elvie mardi qui voulait tellement la suite que j'ai craqué hier soir en l'écrivant 🤣 On peut tous la remercier de m'avoir motivé👏

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? De la première discussion entre Arley et Cassian ? Comment ce dernier a (facilement) embrouillé Arley pour qu'il fasse de ses enfants une priorité aussi importante que Yara ? (n'oublions pas qu'Arley est un peu stupide de base 😆)

Des négociations entre Arwin et Nyosang et le sacrifice de ses années de vie ? 🤔 Et enfin de Cassian qui est près à succomber à la malédiction des dragons pour réveiller Arwin (mode Blanche Neige ON) ? Vos théories sur la suite ?

J'espère que la suite vous plaira ! On se retrouve pour le prochain chapitre ! N'hésitez pas à soutenir cette histoire en votant/commentant/la partageant à vos proches🥰


(laissez faire votre imagination pour cette image 🤭)

🔥🔥🔥



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