21🐲Tue-moi, parce que...

[TALYA]


« Le sort devrait tous les punir. Même ceux qui tentent de se repentir. »

Accroupie dans un coin du couloir sombre et poussiéreux, Talya relâcha sa tête en arrière en tentant de calmer sa respiration. Elle manquait d'air depuis qu'elle avait atteint l'étage pour plusieurs raisons.

La plus évidente était ce qu'elle avait entendu et comprit avec le souvenir de la chambre de l'invocatrice.

La seconde était la présence de Vyrr. Elle comprit que le cor de guerre qu'elle avait dû entendre avant d'entrer dans le palais était peut-être annonciateur de son arrivée.

Enfin, la principale raison était son incompréhension. En prenant plusieurs minutes à synthétiser les informations, à tout rassembler et analyser comme le lui avait appris Sinath, elle se sentait perdue.

Comment sa mère et son père avaient pu devenir ami et apprécier Vyrr après ce qu'il avait fait ?

« Parce qu'il a tout fait pour se faire racheter, à chaque instant et encore aujourd'hui... » murmura-t-elle en passant les mains sur son visage fatigué.

« Le sort devrait tous les punir. Même ceux qui tentent de se repentir. »

La phrase de Sinath, en parlant de ceux dans la situation de Vyrr, lui fit terriblement mal au cœur... surtout après toutes ses réflexions de ces derniers jours qu'elle enfouissait très profondément en elle.

— Il reste encore des souvenirs.

Talya se releva lentement, faisant face à la présence invisible qui désormais, était clairement une flamme bleue flottant au milieu du couloir. Elle prit une grande inspiration et la suivit sans se retourner et vérifier si le nécromancien était bien parti.

À mesure qu'elle avançait, le couloir semblait s'étirer à l'infini quand l'air devenait plus rare. L'atmosphère était étrange et sa gorge devenait de plus en plus sèche à chaque pas, lorsqu'elle arriva devant une porte qu'elle ouvrit avec prudence.

Mais cette fois-ci, ce n'était pas qu'un souvenir auditif, mais bien visuel.

La fumée de la présence invisible entourait des silhouettes, sans pour autant les rendre clairs, mais elle les distinguait.

Il y avait son père et sa mère lovés l'un contre l'autre, et deux petites créatures surexcitées qui couraient devant eux. Son frère et elle.

— C'est comme s'ils n'attendaient que ça...

— De quoi ?

— La guerre.

— Ce sont tes enfants, il fallait s'y attendre !

— Ce sont aussi les tiens. Ne leur glisse pas une arme dans les mains pendant mon absence.

— Tu es vraim-

Talya s'éloigna de l'entrée pour laisser la fumée s'enrouler autour de la silhouette du nécromancien.

Soudain, elle eut un hoquet de surprise en voyant les deux enfants courir vers lui et enlacer la jambe avec affection. Le rire de sa mère la fit sursauter lorsque la voix de l'elfe s'éleva enfin près d'elle :

— Eh les morveux ! Vous pouvez dire à votre père que les milliers de vies qu'il a à carboniser ne vont pas l'attendre pour nous envahir ?

— Ir ! Ir ! Ir ! s'écrièrent les enfants en cœur en sautillant.

— Ahahah ! Mon dragon, je crois que « Ir » a besoin de toi sur le champ de bataille.

— Je rêve tellement de te rendre muette, sale humaine.

— Et moi de t'empaler avec mon épée, sale elfe.

— Maintenant regarde ce qui serait arrivé si le nécromancien était mort sur le champ de bataille.

Talya déglutit en observant la fumée disparaitre et un frisson glacial la parcourir. Les fenêtres de la chambre s'ouvrirent en grand lorsqu'une odeur puissante de poudre lui fit se frotter le nez et qu'un brouhaha soudain provenant de l'entrée l'inquiéta.

C'était un groupe armé qui pénétrait le palais et le pillait.

— Une réalité alternative pour te montrer que l'avenir ne tient qu'à une unique décision. Une seule flèche qui s'est logée dans le mauvais corps.

La jeune femme vit soudain la silhouette d'un nain tout en armure pénétrer dans la chambre alors que cette des deux enfants étaient toujours présentes. Seuls.

— L'Alliance Etincelante venait de gagner. Comment ? Vyrr s'est fait toucher par une flèche d'okril d'Asakura, béni par la Lumière, en plein dans le cœur. Il n'a pas pu empêcher la mort définitive de Yara de la lame du Héros. Arley en a perdu la raison et s'est fait abattre quelques instants après.

— Alors Vyrr avait raison. Tu n'es pas ma mère.

La voix resta silencieuse jusqu'à ce que le souvenir alternatif d'Arwin et Aetalya grogne contre l'étranger dans la chambre de leurs parents. Ils changèrent de forme pour se transformer en dragonneaux et se défendre de l'ennemi, mais...

— Il n'y avait plus personne pour vous protéger.

Il ne fallut que quelques secondes pour qu'ils finissent écrasés par le marteau du nain.

Talya s'écroula au sol face à tant d'horreur alors que la silhouette enfermait le petit corps de son frère et le sien dans un sac en toile.

— Qu'y avait-il dans cette pièce ? demanda la voix de son « père » d'adoption qu'elle reconnut immédiatement.

— Des trésors intéressants. Surtout pour moi. De quoi faire de puissantes armes et armures.

— La guerre est finie, Fylmir...

— C'est trop tard, je me suis déjà servi.

— Pourquoi est-ce que tu me montres tout cela ?!

— Je suis là pour t'offrir une autre vie.

— Pardon ?

— Tout ton destin est lié au nécromancien, pour le meilleur et le pire. Mais avec ma magie, je peux t'offrir une autre réalité. Une alternative plus douce à celle que tu viens de vivre. Un monde où nous avons gagné la guerre. Où tes parents sont restés en vie et vous ont élevé ici. Avec amour.

— « Nous » avons gagné...

Soudain, la flamme et tout ce qui était autour de Talya s'embrassèrent pour devenir des pétales de rose. Une odeur à la fois fleurie et nauséabonde attaqua son odorat lorsque devant la cheminée, se matérialisa enfin la présence.

Passant de fumée en corps de chair, la silhouette d'une femme aux courbes divines mise en valeur par sa robe et son décolleté lui apparut. Elle tapa l'énorme sceptre dans ses mains sur le sol avant de dégageant des mèches blanches de son front.

Et un sourire mauvais glaça le sang de la jeune femme.

— Qui es-tu ?

— Est-ce que tu désires le bonheur ? Je peux te l'accorder. Je peux tout te donner, si tu me fais confiance, ma rose.

« Ma rose ».

— Léone Stormrage, murmura Talya en plissant les paupières. La Grande Invocatrice.

C'était bien un fantôme du passé, mais qu'elle ne s'attendait pas à voir devant elle. Talya dégaina son épée, le corps en alerte, alors que la chose lui faisant face rigolait à gorge déployée.

Elle comprenait petit à petit pourquoi l'esprit de cette femme s'était matérialisé. Pourquoi elle avait entendu sa voix et l'avait suivi jusqu'à l'étage.

Le lieu était rempli d'une magie oppressante mêlant à la fois l'énergie chaotique et une inconnue. C'était Léone qui, en désignant du pouce le haut de la cheminée, lui confirmait ses craintes.

Incrusté dans la pierre, la broche d'Anorra.

— Je peux te proposer un marché. Ne sois pas méfiante, mon enfant.

— Un peu tard pour me demander cela.

— Avec la broche de l'Ancienne Déesse Anorra, j'ai le pouvoir d'agir sur le fil de ton destin. Il me suffit de retirer un élément majeur de ton histoire et tu pourras avoir ta vie rêvée.

— Et cet élément, c'est Vyrr...

Le sol sous ses pieds se mit à craqueler et les murs, se fissurer, alors que l'air devenait de plus en plus lourd et l'odeur de rose, oppressante.

Ses mains tenant fermement son épée, elle n'arrivait pas à soutenir le regard de l'invocatrice. Ses pensées étaient chaotiques alors qu'elle réfléchissait à ce qu'il était en train de se passer, la proposition étrange de Léone, mais également ce qu'elle avait appris sur Vyrr.

Talya resta silencieuse et ne réagit même pas lorsque les fenêtres explosèrent tout autour d'elle. Que le vent violent malmenait ses cheveux et que l'aura de l'invocatrice l'entourait totalement.

Sinath lui avait appris, lors de situation complexe où elle avait un choix à faire, à se concentrer et réfléchir rationnellement. C'était un conseil qu'elle avait déjà plusieurs fois oublié, cédant à ses émotions, mais face à un esprit malveillant comme celui de Léone Stormrage, elle ne pouvait pas faire d'erreur.

Alors Talya ferma les paupières, ignora ses poumons brûlants du poison dans l'air, et prit une grande inspiration. Elle se concentra sur sa carte mentale pendant de longues secondes, lorsqu'enfin elle comprit.

Et que la porte de la chambre explose lorsque le principal concerné n'entre.

« Tal-... Léone ?! » s'exclama le nécromancien, son bâton à la main, et pénétrant dans la tornade de pétales de roses détruisant la pièce.

Il avança avec difficulté jusqu'à elles, mais ses jambes furent attrapées par épines s'enfonçant dans sa peau, le griffant et faisant couler son sang pour l'arrêter à quelques mètres d'elles.

— Nous sommes au complet. Aetalya, il est temps de faire un choix. Est-ce que tu désires continuer cette vie de souffrance et de combat ou avoir la possibilité de retrouver tous ceux que tu aimes, ainsi que le sourire ?

— Talya ! s'écria-t-il. N'écoute pas ce qu'elle te dit !

— Si j'accepte, Vyrr n'en fera pas partie ?

Le sourire de l'invocatrice le lui confirma alors que le nécromancien ressentit une fois de plus une vive douleur dans sa poitrine en l'entendant.

Soudain, Talya rangea son épée et croisa les bras sur sa poitrine tout en levant les yeux au ciel.

— En prenant en compte mes connaissances ainsi que tout ce que j'ai appris sur votre histoire, vos motivations et votre personnalité, Léone Stormrage... Vous me prenez pour une conne.

La tornade se stoppa soudain et les pétales retombèrent au sol. Le silence qui suivit fut terrifiant jusqu'à ce que l'esprit de l'invocatrice frappe le sol avec ses talons.

— Je te propose une autre réalité qui-

— J'ai compris, mais même avec toute la magie du monde, c'est impossible. On ne peut pas défaire ce qui a été fait, ni retourner dans le passé. Vous avez tenté de me manipuler en me montrant de bons souvenirs, puis d'autres pour que j'arrive à la conclusion que « Vyrr n'était pas si mauvais et que sans lui, je ne serais pas là ». Que ma vie entière dépendait d'une personne.

— Ce raisonnement ne va nulle part.

— Si, puisque vous me connaissez. Indirectement. Vous savez que j'ai hérité du caractère de mes parents et jamais ils n'auraient supporté d'avoir un destin aussi dépendant des actions d'une personne extérieure. Ils voulaient en être maitres de A à Z, c'est pour cela qu'ils se sont rebellés, à la fin.

— Parce qu'ils avaient trop d'orgueil, poursuit Vyrr. Comme nous tous. Et parce que tu as conscience de ta valeur. Tu n'acceptes pas que ton évolution soit autant liée à moi et par fierté, tu aimerais t'en détacher.

— D'où le marché alléchant. Repartir de zéro, tracer ma route, avoir ma propre vie avec mes choix influencés par personne d'autre... sauf que ce n'est pas possible. Parce que l'on ne peut pas modifier le passé.

— Mais on peut tout faire croire à quelqu'un aveuglé par ses émotions.

Talya s'avança lentement près de l'esprit de Léone Stormrage ayant perdu son sourire. Elle s'arrêta à quelques centimètres d'elle, une expression neutre sur le visage avant de déclarer :

— Vous vouliez m'emprisonner dans une illusion. Ce n'est pas Vyrr que vous alliez supprimer de l'histoire, mais moi. Dans ce château. Parce que vous avez peur de moi.

— Peur ?

— Oui, parce que vous savez que je vais vous emmener loin, très loin d'ici.

Talya passa à travers l'esprit de Léone sans hésiter avant de sauter devant la cheminée et d'arracher de ses ongles la broche incrustée dans la pierre.

— Ce n'était ni ma mère, ni Léone Stormrage qui nous parlait. C'est quelqu'un qui s'est servi de nos émotions, des souvenirs de ses lieux, de nos pensées pour mieux nous manipuler et nous coincer ici.

— Anorra.

Soudain, le corps de Léone disparut lorsque Talya nettoya la broche dans sa main. Elle entendit des sanglots puis un cri de détresse de la part de l'esprit les entourant.

— Je ne veux pas partir ! Vous allez vous servir d'une partie de moi pour vos sombres desseins ! Vous avez eu Heralgar, mais moi je-

— Nous allons sauver le monde, confirma Vyrr en se dégageant des épines. Le chaos disparaitra.

— Vous allez tuer mon frère, encore... ! Noaryen... Laissez-le tranquille... Je sais... Je sais ce que vous allez faire ! Tous les deux... vous devez mourir.

— J'en ai marre.

Talya serra le poing contre la broche en ignorant les cris jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent et que le sol cesse de trembler. Elle observa avec attention le bijou devenu maintenant inoffensif avant de le ranger près de son cœur, comme celui d'Heralgar.

— Comme ça, ils seront enfin réunis... d'une certaine façon.

— Talya, je-

— Chut. Ne parle pas, s'il te plait.

Tous les deux restèrent un long moment silencieux, immobiles, dans la chambre en ruine alors que l'atmosphère devenait enfin respirable.

Pour la première fois depuis longtemps, mais comme à chaque fois avec elle, Vyrr ne savait pas quoi faire.

Il avait toujours des plans, des longueurs d'avance sur chacun et devinait par expérience et observation à quoi pouvaient penser les autres...

Mais avec elle, il n'y arrivait pas.

Elle était un vrai mystère à cause de l'impulsivité de sa mère et le calme souvent désarmant de son père, avant la tempête.

— Plus le temps passe, plus tu deviens maitresse de tes émotions... et plus tu ressembles à Arley.

— Je veux que tu t'en ailles, murmura-t-elle en fixant ses chaussures.

— Je... Très bien. Mais avant, s'il te plait, réponds à ma question : si la proposition d'Anorra était possible, m'aurais-tu supprimé de ta vie ?

— Elle aurait été moins douloureuse sans toi.

— Désolé.

Le nécromancien, sans un mot de plus, quitta la chambre avec un goût amer en bouche. Son souhait s'était exaucé et il aurait dû être soulagé que Talya le déteste à ce point... Mais ses sentiments pour elle, malgré son cœur mort dans sa poitrine, n'arrivaient pas à disparaitre.

Alors il pensa à la fin, qui serait pour bientôt. À l'espoir de ramener l'âme de Yara, de retrouver Arley et enfin, d'en finir avec le mal rongeant tout son être depuis des années.

Que le chaos périsse avec lui et qu'elle soit la seule capable de conclure cette sombre histoire qu'était sa vie.

Ce ne fut qu'une demi-heure plus tard que Myrte retrouva son amie, seule et toujours immobile dans la pièce n'ayant plus l'allure d'une chambre.

— Talya ! Je me suis inquiété pour toi ! Une tempête s'est levée tout à l'heure, c'était la panique dehors et le temps d'aider tout le monde, on s'est rendu compte que le palais n'était plus scellé.

— Myrte...

— Est-ce que ça va ? J'ai croisé la route du nécromancien. Est-ce qu'il t'a blessé ?

— Oui... et non... Je-

Subitement, la jeune femme s'écroula sur ses genoux comme si elle venait de se vider de son énergie. Son amie s'empressa de la rejoindre pour s'assurer qu'elle n'avait rien de blessé jusqu'à ce qu'en voyant ses larmes, elle comprenne que sa douleur ne pouvait être guérie par des bandages.

— « J'aurais dû être sincère avec toi dès le début ». J'ai enfin compris pourquoi je n'y arriverais pas.

— Quoi ? De quoi tu parles ?

— C'était les derniers mots de Sinath, avant qu'il ne disparaisse pendant des années pour revenir mourir lors de mon mariage avec Emmett. Ça fait des jours, peut-être même des semaines, que j'ai toute la vérité sous les yeux... mais je ne l'accepte que maintenant.

— Tal... Respire...

L'enlacer ne changeait rien. Talya ne pouvait s'arrêter de pleurer et en avait même du mal à respirer.

Mais alors que Myrte allait la consoler en pensant qu'elle n'avait toujours pas fait le deuil de son professeur, son amie réussit à articuler :

— Je n'y arriverais jamais.

— Le nécromancien a tué Sinath et j'ai bien compris que tu l'aimais éperdument... Alors c'est normal si tu n'arrives plus à supporter cet elfe corrompu.

— Tu ne comprends pas, Myrte ! Je me hais ! Je suis un monstre d'égoïsme parce qu'on a beau me parler des horreurs qu'il a commises, je les ai acceptés ! Mais dès que ça me touche personnellement, je suis révoltée. Je suis... une hypocrite.

— Peut-être que c'est ta nature de dragon chaotique qui t'a aveuglé jusqu'à maintenant. Tu peux enfin voir qui il est réellement et comprendre pourquoi il est dangereux.

— Je n'y arriverais jamais.

— À quoi, Talya ? Explique-moi s'il te plait. Je veux t'aider.

— Par pitié, dis-moi que je ne suis pas folle. Je ne- Vyrr est... Putain ! Vyrr est un de meurtrier, un violeur, un manipulateur, un menteur...

Soudain, l'elfe a dû s'écarter de son amie alors que des flammes s'échappaient de sa bouche. La main dans sa chevelure blonde, Talya s'arracha des mèches en criant de frustration avant de couvrir son visage humide de ses paumes sales.

— Alors pourquoi je n'arrive pas à le détester ?! Hein ? POURQUOI ?!

— Parce qu'il t'a manipulé avec un sortilège, et-

— Parce qu'il m'a tout donné. Il m'a donné le soleil, la liberté, le sourire, la connaissance, les rires, les couleurs, l'amour... alors je n'arrive pas à le détester, malgré toutes les horreurs qu'il a commises.

— Tu es en train de perdre la tête ! Tu ne peux pas éprouver des sentiments pour un être aussi chaotique !

— C'est trop tard depuis l'instant où il m'a appelé « petite princesse ».

Myrte fronça les sourcils et observa son amie en pleine détresse, frappant son poing contre le sol par rage et tristesse, lorsqu'elle comprit enfin.

— Non... C'est impossible.

— Si.

— Mais... ça ne peut pas ! Talya, tu dois te tromper !

— Pourquoi est-ce que je n'ai pas été plus ravagé par la mort de celui que j'aimais ? Pourquoi est-ce que l'ennemi de tous capte à ce point mon attention ? Pourquoi est-ce que chacune de ses actions perturbe mon esprit et mon cœur ?

— Non... non, c'est... Je refuse d'y croire, c'est...

— S'il te plait, mon amie, tue-moi...

Myrte tomba également à genoux, devant elle, pour retenir les coups de Talya fissurant un peu plus le sol et le colorant de son sang.

Elle prit le visage de son amie entre ses mains et essuya en vain les flots salés coulant toujours sur ses joues rouges. Jamais, même après autant d'épreuves, elle n'avait vu Talya dans un état pareil.

Tiraillée par ses sentiments.

— Tue-moi parce que je suis incapable de le haïr malgré tout ce qu'il a fait. Tue-moi parce que mes sentiments sont en train de me mener vers la folie. Tue-moi parce que j'ai été aveugle alors que toutes les réponses étaient là depuis des années.

— Talya...

— Tue-moi parce que je n'arriverais pas à le tuer, lui. Parce que j'ai enfin compris et accepté que Vyrr et Sinath sont la même personne.

Les lèvres tremblantes, Talya dut se les mordre jusqu'au sang pour continuer à faire sortir difficilement ses mots.

À nouveau, elle sentait un goût métallique dans sa bouche.

À nouveau, tout son être brûlait.

À nouveau, elle avait le cœur brisé.

— Tue-moi, parce que je suis tombée amoureuse.



C'était dur d'écrire la fin du chapitre en pensant à l'état psychologique de Talya..😢 Qu'en avez-vous pensé ?

De la proposition d'Anorra tentant de manipuler Talya, qui ne s'est pas fait avoir ? L'Ancienne déesse ne souhaite pas que le plan de Vyrr se réalise, et surtout pas avec Talya.. Vos théories ?

Du très court échange entre Talya et Vyrr ? 😞

Puis de l'arrivée de Myrte et enfin... de ce qu'elle a comprit toute seule sur Sinath/Vyrr et de ses sentiments ? Elle aurait dû l'apprendre avec une grande révélation mais à la réflexion il y a quelques chapitres de cela, je me suis dit qu'elle avait déjà tous les éléments pour comprendre elle-même (et puis elle est intelligente👌).

Vos théories sur la suite ? Les relations risquent d'être compliqué partout 🤔

J'espère que la suite vous plaira ! On se retrouve bientôt pour le prochain chapitre ! N'hésitez pas à soutenir cette histoire en votant/commentant/la partageant à vos proches🥰

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