17🔥Je suis sensible

[TALYA]


« Messire ! Réveillez-vous ! Je ne vous dérangerais point en pleine nuit si cela n'était pas une urgence ! »

Sinath, la tête posée sur un grimoire et à moitié endormi sur son bureau, passa son pouce sur le coin de sa lèvre pour en essuyer des restes de salive avant de se lever et d'ouvrir la porte de sa chambre.

Devant lui et à une heure bien trop tardive, se tenait Fara en tenue de nuit. Habillée d'une longue robe de chambre de mauvais goût, il la dévisagea de haut en bas avant de s'appuyer contre son mur.

— Est-ce si important ? dit-il après avoir bâillé.

— Cela concerne la princesse ! Elle... euh...

— Eh bien, parle.

— Je n'ai pas les connaissances requises pour cela... Je-

— Je retourne me coucher. Cela attendra demain.

— NON ! Surtout pas ! Elle est déjà en panique ! Venez !

Subitement, Fara attrapa le poignet de son camarade d'infortune et le traina hors de sa chambre jusque qu'à l'autre bout de l'aile Ouest.

Fatigué, ce dernier se laissa faire en soupirant, jusqu'à entendre des grognements provenant de la chambre de la princesse.

Son expression changea immédiatement et il pressa le pas jusqu'à dépasser Fara et ouvrir la porte lui-même.

Tombant nez à nez avec une jeune fille à la fois énervée et si paniquée qu'elle en pleurait.

D'un seul regard sur sa robe de nuit, il comprit le problème.

— Fara, il lui faut du linge propre. Et de quoi nettoyer.

— Bien. Je-

— Allez également dans la réserve au sous-sol. J'ai... Vous savez, dans la pièce où je fais pousser des plantes. Rapportez-moi le coffret métallique rangé dans la bibliothèque.

— Très bien messire. Prenez-soin d'elle.

Lorsque Fara partie en courant chercher le nécessaire pour cette urgence qu'elle n'avait pas anticipée, Sinath massa ses tempes et s'accroupit devant Talya en prenant une voix douce.

— Arrêtez, princesse. Vous allez réveiller tout le château.

— Je vais mourir ! s'écria-t-elle plus fort. Regardez ! J'ai mal et je perds du sang !

— Non, c'est... Je ne pensais pas devoir expliquer cela un jour à une demoiselle mais vous avez vos premières menstrues.

— Mes quoi ? murmura-t-elle soudain en essuya sa joue humide. Est-ce une maladie ?

— De nombreuses femmes vous diraient que « oui » mais il n'en ait rien. C'est biologique. Fara n'a pas dû vous y préparer, comme les seuls concernés par cette particularité dans notre race sont les haut-elfes, mais votre mère ou d'autres serviteurs auraient dû vous prévenir.

Sous le regard curieux de la princesse et en attendant le retour de Fara, Sinath prit alors la responsabilité d'expliquer à la jeune fille ayant bientôt 14 ans ce qu'il venait de lui arriver.

Que ces saignements étaient également appelés « règles », qu'ils pouvaient suivre un cycle et être réguliers ou irréguliers, résultant d'un changement dans son corps sans entrer dans les détails.

L'elfe tenta à la fois d'être clair dans ses explications résultantes de ses souvenirs mais également imprécis car cela n'était pas sa tâche d'expliquer le système de reproduction des humains à une enfant dont il avait déjà bien trop de charge sur son éducation.

Et alors que Fara débarquait dans la chambre avec le nécessaire, Talya s'exprima enfin sur tout ce qu'elle venait d'apprendre, d'un ton contrarié :

— Mais c'est nul ! s'exclama-t-elle. Pourquoi est-ce que les femmes doivent subir cela ?! J'ai l'impression de me prendre des coups de dague en bas du ventre !

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Je viens de lui apprendre ce qu'étaient les menstruations.

— C'était cela ?! Oh mon dieu, je suis confuse ! Princesse, je n'avais pas conscience que cela allait vous arriver, comme vous...

Soudain, consciente de ce qu'elle allait révéler par accident sur la nature de Talya alors que Sinath était présent, Fara s'interrompit et posa sa main sur son cœur.

Sentant une douleur l'attaquer alors qu'elle n'avait même pas sorti un mot, le sortilège posé par Tyris Myumurin était bien actif.

À cet instant, Sinath le regarda d'un air suspicieux, les sourcils froncés, jusqu'à ce que Talya ne s'énerve de nouveau :

— Sinath, empêchez-moi d'avoir mes règles.

— VOTRE MAJESTÉ !

— J'ai failli m'étouffer, répondit l'elfe en toussant. C'est tellement gênant.

— C'est un ordre, Sinath.

— Talya, commença Fara, vous ne pouvez pas ordonner à un homme de vous empêcher d'avoir vos règles. C'est inapproprié ! Cela signifierait que... que... Sinath, aidez-moi s'il vous plait.

— C'est à votre tour, j'ai fait ma part.

— Vous n'en êtes pas capable ? l'interrogea Talya. Vous n'en avez pas la capacité ?

— Oh princesse, arrêtez de me pousser à la blague salace ! Vous êtes trop jeune pour moi, même si ces menstrues indiquent que vous devenez une « femme ».

— Cela signifie que... vous demandez à un homme de... vous donner une descendance.

— Hein ? Je ne comprends pas. Je veux simplement que Sinath utilise sa magie pour que je n'ai plus mes règles. Quel rapport avec ma descendance ?

— Nous en parlerons demain, princesse. Fara, je vais vous donner les consignes pour gérer la situation ce soir.

Cette dernière poussa un soupir de soulagement alors que la curiosité de Talya n'était pourtant pas satisfaite. Mais la fatigue et les soins apportés par sa tutrice finirent par la calmer jusqu'à l'amener au sommeil une bonne heure plus tard.

Le lendemain après-midi, et après avoir pu expliquer à la jeune fille, grâce à un « manuel concernant les femmes » confié par une domestique de l'aile centrale du château, Fara se rendit jusqu'à la salle autrefois abandonnée et servant de lieu de cours à Sinath.

En apprenant le sens de ses paroles envers son professeur, Talya avait passé la matinée cachée sous un grand foulard alors que ce dernier ne manquait pas d'une occasion pour faire des jeux de mots pour la taquiner.

Et en entrant dans la salle de cours, Fara surprit un nouvel échange qui déstabilisa de nouveau sa protégée :

— Vous m'avez tout de même ordonné de vous faire un enfant, princesse ! Je ne vous savais pas si mature !

— Arrêtez, Sinath... Je vous en supplie, je m'étouffe de honte à chaque minute.

— Avez-vous conscience que j'ai plus d'une centaine d'années que vous ? Est-ce que cela signifie que vous aimez les personnes mûres ? Devrais-je en informer Sa Majesté la reine pour le choix de votre futur époux ?

— Cela suffit ! s'exclama-t-elle soudain en frappant son petit bureau en bois de son livre d'étude. Je suis fatiguée de ces moqueries ! Je vais me promener, et j'aimerais avoir la paix !

Fara laissa passer devant elle la jeune fille rougissante et claquant des talons avant qu'elle ne referme la porte de la salle avec force.

L'elfe regarda le professeur se contentant de hausser les épaules avant qu'il ne range nonchalamment ses affaires pour conclure son cours.

« N'êtes-vous pas allé trop loin avec mademoiselle Talya ? Elle a une grande intelligence mais ne peut être au fait de choses considérées comme basiques que l'on ne trouve pas dans les livres d'économies. J'ai peur que vos moqueries ne lui rappellent inlassablement le délaissement de sa famille et sa solitude. »

Sinath ne répondit pas à Fara et sembla même ignorer ses propos alors qu'il terminait de remplir sa besace.

Mais alors qu'elle s'apprêtait à quitter les lieux en poussant un énième soupir de résignation, ce dernier perturba son départ de quelques mots :

— Si elle s'émeut pour si peu, elle n'est pas prête à affronter la noblesse greenlandaise, et encore moins le reste du monde.

— Elle a à peine 14 ans. Certes, vous avez fait un travail incroyable sur son éducation, le respect de l'étiquette et ses manières nobles, mais vous ne pouvez effacer sa sensibilité. Surtout en face de vous.

— Qu'insinuez-vous ?

— Que Talya vous estime énormément.

Sinath retira sa sacoche de son épaule et la déposa au pied de son pupitre de professeur avant de s'appuyer contre ce dernier et de croiser les bras.

Il observa d'un air sérieux sa comparse face à lui, à tel point qu'elle trouva le silence et l'intensité de son regard terriblement gênante.

Elle devait reconnaitre que cet ancien haut-elfe détaché de la famille royale d'Elmetya avait autant de charisme que son seigneur Vyrr mais surtout, bien plus de beauté.

Contrairement au nécromancien, avec qui elle comparait chaque elfe mâle croisant sa route, Sinath ne portait sa robe d'érudit que lors de ses déplacements hors de l'aile Ouest.

Il était quotidiennement habillé d'un pantalon et de chemise ample pouvant le faire passer pour un elfe de plus basse condition.

Ses longs cheveux bruns étaient toujours attachés de façon volontairement négligé et il semblait faire attention à chaque détail et accessoires liés à son corps fin mais musclé caché par ses vêtements trop grands.

Fara avait dû se l'avouer : même si Sinath avait une centaine d'années de plus qu'elle, il avait l'air tout aussi jeune grâce à son sang noble et l'âge ne serait une impasse pour personne étant attiré par ses charmes.

Un fait qui l'inquiétait notamment en pensant à Talya l'admirant bien trop.

— Talya n'est pas si sensible avec les autres, poursuivit-elle. Cela fait bientôt quatre ans que vous lui donnez des cours pendant plusieurs mois dans l'année mais vous n'avez toujours pas remarqué ?

— J'ai vu que mon enseignement portait ses fruits. Rien que l'an dernier, elle a pu rencontrer la petite Myrte qui a accepté de l'entrainer au self-defense. Elle est plus ouverte envers ceux qui ont de l'intérêt à ses yeux et son esprit s'est développé. Sa magie aussi. Je ne vois pas ce qu'il y a de plus important à retenir.

— Talya excelle là où vous la guider parce qu'elle veut briller pour vous. Elle a un manque cruel d'attention et se sent très seule quand vous n'êtes pas au château. Vous êtes vraiment très important pour elle.

— Comme un père, ou un oncle, j'ai saisi.

— Non... J'ai peur qu'en grandissant, elle ne vous voit plus comme cela. J'ai peur... qu'elle finisse par vous voir comme un « homme »... Et que son cœur soit à nouveau brisé.

Sinath resta un long moment silencieux, le poing serré et appuyé contre ses lèvres alors que son regard semblait vide.

Les remarques de Faraeline semblaient à la fois délirantes et sensées, tout autant impossibles que probables.

Mais l'elfe les chassa d'un revers de la main, ne croyant qu'au mauvais jugement de la protectrice de son élève.

— Il n'y a rien à craindre à ce sujet-là. Talya est intelligente et saura s'enticher des garçons de son âge ou assez puissant pour la libérer de sa prison dorée. Seule une tordue peut s'éprendre de moi.

— Talya n'est pas une humaine « normale », tout comme vous n'êtes pas assez banal pour ne pas susciter du désir chez une personne raisonn-

Subitement, Fara s'interrompit en l'observant. Sa posture et son regard sur elle avaient changé.

Il avait l'air moins détendu mais malgré cela, étrangement plus sûr de lui. Il s'avança doucement vers elle, la fixant avec une intensité déconcertante, lorsqu'il s'arrêta à quelques centimètres d'elle.

Se concentrant sur ses lèvres avant de baisser les yeux jusqu'à sa poitrine, il n'attendit pas d'avoir son avis pour poser sa main au niveau de son cœur et de lui murmurer :

« Est-ce un maléfice qui fait tambouriner votre cœur de cette façon ou faites-vous partie des tordues, Faraeline ? »

Comme envouté par sa voix, l'intéressée ferma les paupières et se laissa faire face à celui dont elle n'attendait pourtant rien à la base.

Mais à cet instant, comme si sa raison s'était mystérieusement tue, elle chuchota quelques mots brisant toutes les barrières existantes entre eux :

« Moi aussi, je suis sensible. »

Des paroles inattendues qui pourtant, ne firent pas réfléchir à deux fois Sinath, s'empressant de débarrasser le bureau de son élève d'un revers de la main.

Comme avide de sa chair, ses lèvres prirent le contrôle du cou de Fara pour mieux le lécher et le mordiller, faisant pousser de petit gémissement à cette dernière. Elle s'assit sur la table et enroula ses jambes autour de lui avant de s'accrocher à sa nuque et de la caresser.

L'acte était à l'opposé du romantisme et n'était qu'empressement.

Tout allait très vite, si bien que sans même totalement se déshabiller, Sinath avait déjà atteint l'intimité de l'elfe qu'il serrait contre son torse. La pénétrant sans les moindres préliminaires dans un plaisir brut.

À la fois douloureux et enivrant pour elle qui n'avait pas connu pareille sensation depuis le temps où elle était au service de Vyrr.

Se souvenant, alors qu'elle se faisait prendre avec précipitation et intensité par un autre, des soirées de dépravation qu'organisait son seigneur lorsqu'il avait encore le contrôle de Stormaelyan.

Le temps passé et son maitre lui manquant, Faraeline s'imagina avec lui à la place d'un Sinath très satisfaisant mais n'ayant aucune douceur. Elle laissa ses souvenirs défiler, constatant que les deux elfes avaient la même passion à la différence que Vyrr, en pleine orgie, ne restait pas bien longtemps avec la même partenaire.

Sinath, lui, même s'il semblait vouloir d'un coup rapide, s'évertuait à la toucher aux endroits sensibles à ses doigts pour faire monter son plaisir jusqu'à l'extase.

À peine quelques minutes plus tard, Fara criait de plaisir alors que Sinath mordait son épaule pour se retenir de faire de même. Lui infligeant une belle blessure par la même occasion.

« Je déteste ça. » murmura-t-il en se retirant d'elle.

Et à ces mots, Faraeline sentit une vive douleur dans son cœur. Elle ne pouvait rien dire à cause de son maléfice mais en croisant le regard devenu subitement mauvais de son amant, il lui avait fait comprendre quelque chose d'essentiel.

Qu'il n'y aura plus de discussion sur son rôle et sur l'influence qu'il pouvait avoir sur la princesse... Car après avoir cédé et découvert la vraie nature de Sinath, elle serait obligée de le laisser faire ce qu'il veut.

Personne ne put être témoin du reste de leur échange mais un serviteur en charge de l'entretien de cette partie du château à cette heure, raconta à ses collègues que la tutrice de la princesse Talya fut aperçu sortant essoufflée et mal coiffée de la salle de cours, suivit par l'elfe Sinath ayant un sourire bien trop satisfait.



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« Père ! Regardez-moi ! Père ! »

Le Roi fit descendre de ses genoux sa dernière fille et observa fièrement ses deux fils tirer à l'arc alors que sa femme applaudissait leurs exploits.

La famille royale profitait d'un rendez-vous planifié tous les trois mois pour passer une journée tous ensemble dans les somptueux jardins du château. Une large étendue d'herbe parfaitement taillée, entourée de parterres de fleurs colorées de toutes sortes et de toutes origines dont les abeilles se régalaient.

Les chants des oiseaux et le son de l'eau sortant de l'immense fontaine en son centre participaient à la quiétude de ce lieu enchanteur dont les nobles s'inspiraient pour leur demeure hors de la capitale.

Spectacles divertissants, musiques, pique-nique et autres activités étaient organisés pour satisfaire leurs enfants, mais surtout pour les souverains. Leur faire un instant oublier leurs responsabilités et raviver la flamme entre eux.

Le Héros et la Reine s'aimaient toujours d'un amour sincère depuis des années mais l'éloignement dû à leur position les empêchait souvent de passer plus de quelques heures ensemble sans être démonstratifs.

Alors tous profitaient de ce moment pour ressouder des liens, sous le regard de la garde et des fidèles serviteurs prêts à céder à n'importe quelle demande de leurs maitres.

Mais étrangement, cette fois-ci, Talya semblait moins en retrait de ses frères et sœurs.

Toujours considéré comme une bête sauvage entre eux, le temps avait apaisé les tensions mais pas la gêne. Quand bien même elle faisait des efforts pour s'intégrer et faire partie de la famille, sa froideur naturelle la desservait.

La jeune fille jeta un regard à sa tutrice Fara posté au loin, accompagné des autres serviteurs personnels de la famille, avant qu'elle ne tente un rapprochement vers ses sœurs.

Cela faisait deux semaines que Sinath était repartie pour ses recherches à Elmetya et le temps lui semblait déjà très long avant qu'il ne revienne animer ses journées.

« Ils n'ont que des préjugés sur vous alors montrez votre plus beau sourire et soyez aimable. » lui avait conseillé son professeur avant son départ.

« Puis-je me joindre à vous, mes sœurs ? »

Liana et Opal sursautèrent presque de peur en entendant leur sœur arriver dans leur dos et, alors assises toutes les deux dans l'herbe à faire de la broderie, la plus âgée des deux sœurs répondit :

— Savez-vous broder ?

— Non, je le crains... Je n'ai pas de cours sur cette activité.

— Il est dit que vous n'avez aucune pratique artistique, murmura Opal.

— Quel dommage que cela vous fasse défaut, grande sœur !

Les deux jeunes filles se mirent à rire entre elles, laissa Talya de côté et retrouver son air peu amical alors qu'elle décida de tenter sa chance avec ses frères.

Emmett et Glenn faisaient un concours pour savoir qui arriverait à viser dans le mille sur plusieurs cibles mouvantes à quelques mètres et, sachant que l'attention de leurs parents était sur eux, ils en profitaient pour montrer leurs compétences et leur viabilité à devenir des Prodiges.

Mais malgré le fait qu'elle n'était pas autorisée à avoir une arme dans les mains ou même avoir un enseignement au combat, Talya se rapprocha d'eux en tendant la main pour recevoir le seul arc disponible.

— Puis-je participer ?

— Êtes-vous sérieuse ? l'interrogea Emmett ne pouvant retenir un sourire moqueur. Sachez que père nous observe. Vous n'avez pas nos années d'entrainements donc vos performances ne feront qu'inspirer de la pitié.

Talya l'ignora royalement comme à son habitude et tendit la corde de son arc après avoir agité une flèche prise du carquois de Glenn dans ses mains.

Le Héros se redressa de son siège pour mieux observer sa fille n'ayant reçu aucune éducation mais, alors qu'il allait l'interrompre, sa femme posa sa main sur son bras et lui fit comprendre qu'il devait se contenter de regard ce spectacle gênant que Talya allait offrir à sa famille.

« Ne montre jamais tout ton potentiel à tes ennemis. Tu susciterais de la peur alors que ton but est de les amadouer. Tu ne dois pas être « la meilleure », même si tu l'es. Joue la comédie un instant et au dernier moment, montre ce que tu sais faire pour les surprendre. »

Suivant les conseils de Sinath, Tayla tira volontairement hors de la zone de défi, provoquant un petit rire chez Glenn et un faux air compatissant de la part d'Emmett.

— Les femmes ne devraient pas tenir une arme dans leur main.

— Pourquoi cela, mon frère ? Estimez-vous que nous sommes moins fortes ?

— Vous êtes naturellement doué dans d'autres domaines. C'est tout.

Une nouvelle flèche partie, cette fois-ci dans un arbre à côté des cibles, montrant un léger signe d'amélioration.

— La Lame de la Haine n'était pas une femme de Greenland ?

— Vous parlez d'une traitresse, ce n'est pas un exemple.

— Une femme qui était tellement puissante qu'elle terrassait des armées entières ? Je me demande si elle était douée avec la broderie.

— Il y a des exceptions, certes, mais vous ne semblez pas en faire partie.

La troisième flèche atteignit le bord de la cible, faisant hausser les sourcils du jeune prince prêt à récupérer l'arc après l'abandon de sa sœur, lorsque cette dernière fit volontairement une grimace.

— Pouvons-nous parier pour cette dernière flèche ?

— Ohoh, ma sœur est joueuse.

— Si j'arrive à viser pile au centre, vous négocierait avec père pour que je puisse vous emprunter votre maitre d'arme sur votre temps d'entrainement.

— Cela est ridicule mais soit. Et si vous perdez, ce qui est une évidence, que me donnerez-vous ? Hum... Je veux votre professeur Sinath. Il semble être un elfe très érudit et j'aimerais qu'il fasse partie de mes enseignants.

— Marché conclu.

Talya n'hésita pas une seconde à mettre son précieux temps avec Sinath en jeu car elle était certaine de gagner ce pari.

Pas parce qu'elle avait passé des années avec lui à s'entrainer à tirer et matérialiser des flèches de lumière par la magie, non.

Mais parce qu'elle tirait toujours exactement là où elle le désirait.

Soudainement plus sérieuse et se concentrant plus intensément, Talya prit une petite inspiration sous l'œil moqueur de son frère, avant de tirer sa flèche tout droit en direction de la cible.

Atteignant, sans surprise pour elle, son centre.

« Elle y est.. ! » s'exclama Glenn après être allé confirmer ce qu'ils avaient tous vu, de plus près.

Emmett contenait autant sa surprise que sa colère d'avoir perdu mais également la frustration face à cette sœur qu'il pensait bonne à n'être qu'un animal de foire.

Un sourire sincère mais ne dissimulant pas une expression sadique, Talya lui tendit l'arc avant de lui demander fièrement :

« J'espère que vous profiterez du temps libéré par l'absence de votre professeur pour parfaire votre maitrise, mon très cher frère. »



Chapitre un peu plus long cette semaine mais il se passait trop de chose pour le couper 🤭! Qu'en avez-vous pensé ?

De la gestion des premières règles de Talya et des taquineries de Sinath ?  De ce qu'il a fait avec Fara après cela ? Est-ce une bonne chose ?🤔

De la puissance de Talya montré à ses frères et soeurs mais aussi à ses "parents" ? Le pire, c'est qu'elle doit bien se retenir de montrer sa vraie puissance, la frustration 😰

J'espère en tout cas que ce chapitre vous a plu et n'hésitez pas à me le faire savoir en cliquant sur la petite étoile ou en me laissant un commentaire ! On se retrouve la semaine prochaine🥰

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