12🐲Ne m'embrasse pas
[ARWIN]
« En période de deuil, la garde du Soleil ne doit pas faire couler le sang. »
Cassian cligna plusieurs fois des paupières en dévisageant l'une des capitaines, cette dernière caressant le pommeau de son épée avec frustration alors que leurs montures arrivaient enfin au village des naufragés.
L'attaque avait toujours lieu, ils en entendaient les cris des monstres et voyaient des nués de flèches voler dans le ciel. Les elfes noirs étaient redoutables et sans le Léviathan pour protéger leurs eaux, Leonidia devenait un pays qu'ils estimaient pouvoir conquérir.
Okuni devenant la première nation de l'Est à prendre le contrôle sur l'Ouest.
— Vous suggérez qu'on les assomme tous ? Ils sont bien trop nombreux.
— C'est vous, le futur chef de la garde, messire Nyrh. Votre décision décidera de votre avenir avec nous. Dans tous les cas, nous obéirons... mais les traditions sont importantes.
Le chasseur regardait l'effroyable spectacle depuis les hauteurs des collines de champs de blé, lorsque ses yeux de lynx lui firent comprendre la raison de l'attaque des elfes noirs.
« Ils ne sont plus vivants. »
Yenfi qui venait de les rejoindre, sortie sa paire de jumelles pour confirmer ces propos : au loin les monstres se battaient avec d'autres « monstres ».
Les elfes noirs en première ligne avaient des mouvements désorganisés et faisaient preuve d'une rare violence alors que les archers restés à l'écart ne visaient non pas les reptiliens et gobelins, mais bien ceux de leur espèce.
— Au centre de la ville ! s'exclama-t-elle soudain. Sortant du puits, il y a des sortes de... mains ? Des mains de sang noir qui s'en échappent et prennent la vie et le contrôle des elfes.
— Et les naufragés ?
— Les « monstres » ont le chaos dans leurs gènes, intervint un autre capitaine. C'est ce que nous a appris le nécromancien. Ils sont immunisés. Que devons-nous faire ?
— Si nous y allons, c'est nos vies que nous risquons.
— Et nous ne pouvons les laisser mourir. Les naufragés sont des citoyens de Leonidia comme les autres. Ils paient leurs impôts et contribuent à notre sécurité.
Cassian avait beau fouiller dans sa mémoire, à la recherche d'un conseil de son père ou d'une quelconque stratégie, il ne lui vint qu'une idée en tête.
« Où est Arwin ? »
Tous les soldats se tournèrent vers le seul homme assis en tailleur sur le sol, en train d'aiguiser sa lance. Si le Prodige avait l'air serein, ils sentaient tous une boule de chaleur l'entourant et une tension dans chacun de ses gestes.
Yenfi serra les dents en devinant déjà comment son ami allait réagir alors que Cassian marchait d'un pas déterminé jusqu'à lui.
— Arwin, tu es le seul d'entre nous à pouvoir t'aventurer là-bas sans craindre le chaos.
— Hum.
— Alors ? Qu'attends-tu ?
— Pourquoi est-ce que je le ferais ?
— Je suis ton supér-
— Je ne fais pas partie de la garde du Soleil. Je suis le Prodige de Givreciel et j'ai ma propre volonté.
— Tu serais prêt à abandonner ce village tout ça parce que tu me fais la gueule ?!
Arwin leva les yeux au ciel avant de fixer avec colère le chasseur et de planter sa lance dans le sol. Il se redressa avec lassitude, les poings sur les hanches, et n'hésita pas à montrer ses canines à son camarade.
« Ce n'est pas parce que tu « ne m'aimeras jamais » que je refuse. C'est parce que tu es un sale con qui ne tient pas ses promesses. Tu m'as dit que tu m'aiderais à trouver mon père et, même si je comprends la douleur qu'inflige la perte de ton cousin, tu ne peux pas revenir sur tes engagements. »
Les deux hommes se toisèrent pendant d'interminables secondes jusqu'à ce que Yenfi se glisse entre eux et s'écrie :
— Ce n'est pas le moment pour vos règlements de comptes ! Des gens meurent, là-bas ! Que fait-on ?
— Reviens sur ta décision, Cassian. Déteste-moi autant que tu le désires à cause de mes goûts et mon admiration pour toi, je suis prêt à m'en foutre... Si tu tiens ta promesse.
— Accepte, le vieux !
— Le vieux ?... Je... Tu me fais du chantage contre des vies. N'as-tu pas honte ?
— Aucune. Après tout... Moi aussi, je suis un monstre issu du chaos.
Sur ces mots, ses ailes noires apparurent d'un coup dans son dos avant qu'il ne donne un coup de pied dans sa lance pour l'attraper en plein vol et s'élever dans le ciel avec rapidité.
« Tu es vraiment trop con, Cassian. » souffla Yenfi avant de jurer et de retourner vers son point d'observation, sans regretter un instant son manque de respect envers son grand-cousin.
Mais le chasseur ne réagit pas, car... il savait qu'elle avait raison.
La mort de Jeremiah, mais également son retour à Leonidia l'avait perturbé au point de blesser Arwin et d'agir stupidement. Il imaginait déjà le rire de Vyrr se moquant de lui.
Au loin dans les airs, le demi-dragon analysait la situation avant de tendre son bras en arrière lorsqu'il laissa sa lance s'enflammer et qu'il la lança avec vitesse et précision jusque devant le puits d'où s'échappaient les émanations du chaos.
Je le déteste.
Soudain, les flammes provenant de la lance commencèrent à s'étendre et dévorer les mains de sang noir tentant de leur échapper.
Arwin fit craquer sa nuque avant de plonger en direction du village et intercepter le katana d'un elfe noir rongé par le chaos et à deux doigts de tuer un petit reptilien.
Je le déteste.
« Ça va ? » lui demanda-t-il dans sa langue, en repoussant la créature corrompue avant de lui torde le cou.
Le reptilien hocha vivement la tête puis répondit d'un air gêné au sourire de son sauveur alors qu'une giclure de sang noir tachait la moitié de son visage.
« Rends-moi un service, petit héros, et dis à tout ce que tu croiseras de rejoindre les hauteurs de blé. La garde du soleil a de quoi vous soigner. Tu peux faire ça pour moi ? »
Arwin caressa le crâne d'écaille de l'enfant avant de le regarder partir effectuer sa tâche alors qu'entre temps, son poing perçait la cage thoracique d'un de ses ennemis.
Mais il continuait à sourire.
Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste.
Lorsqu'il vit une des mains chaotiques s'accrocher à la cheville d'un gobelin pour l'emmener dans des profondeurs dont il ne sortirait jamais, il s'élança en avant et agrippa cette dernière.
Le sang noir chaotique lui brûlait la peau, mais il s'en fichait. Arwin arracha le lien entre le naufragé et elle avant d'y cracher son feu et d'entendre un sifflement désagréable dans son oreille.
Il transmit la même mission à ce rescapé, ainsi qu'à d'autres qu'il sauva sur son chemin jusqu'à arriver au puits.
Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste. Je le déteste.
Je te déteste.
Arwin essuya la poussière d'okril se mêlant à son propre sang coulant de son nez, avant de s'envoler de nouveau pour rejoindre les lignes ennemies des elfes noirs.
Ces derniers étaient acculés, entre la mer et leurs camarades manipulés par le chaos. Si la garde du soleil aurait pu les abandonner, ce ne fut pas le cas du Prodige de Givreciel.
Ce dernier se planta entre eux et les êtres chaotiques avant de cracher d'immenses flammes créant une symphonie désordonnée de cris de douleurs, de sifflement strident et de vibration provenant des profondeurs.
Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste.
Arwin se mordit les lèvres, planta ses crocs jusqu'au sang dans ces dernières, avant de pousser un long soupir et de s'élancer dans les flammes.
Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine à mesure que ses pensées s'effilochaient.
Il n'arrivait plus à sourire.
Il sentait la haine s'emparer de tout son être.
Bien plus intensément qu'à la mort d'Alcine ou que dans l'arène du désert.
Bien plus qu'à n'importe quel moment de sa vie.
Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian. Je te déteste, Cassian.
Cassian.
Il n'hésita pas une seconde, lorsqu'il arriva au puits, à détruire d'un souffle ardent la pierre où se suspendaient les mains chaotiques venant l'entourer et s'accrocher à son corps.
Les brûlures qu'elles lui infligeaient étaient insupportables et, au moment où ils les sentaient percer sa peau, il s'évanouit.
Pourquoi est-ce que j'aide ces gens ? Je ne leur dois rien. Pourquoi risquer ma vie pour eux ? Je ne suis pas un héros. Je n'aurais aucune médaille. Je suis un monstre.
Je suis un monstre. Je suis un monstre. Je suis un monstre. Je suis un monstre. Je suis un monstre. Je suis un monstre. Je suis un monstre. Je suis un monstre. Je suis un monstre. Je suis un monstre. Je suis un monstre. Je me déteste. Je me déteste. Je me déteste. Je me déteste. Je me déteste. Je me déteste. Je me déteste. Je me déteste.
Mon bourgeon de rose. Tu es sur le point d'éclore... Alors n'abandonne pas maintenant.
Tu es un guerrier.
Soudain, Arwin ouvrit grand les paupières et, alors que sa chair se faisait ronger par les mains ensanglantées et que l'on pouvait même apercevoir ses os, il émit un hurlement bestial.
Si puissant que ses ennemies furent balayées en arrière et disparurent dans les flammes l'entourant.
Il récupéra sa lance et, alors que la garde du Soleil afin enfin réussit à le rejoindre à travers les flammes, son regard croisa celui de Cassian.
Le chasseur avait l'impression de ne pas le reconnaitre. Son visage était couvert de sang qui n'était pas le sien et son corps, en charpie. Il en voyait à quelques endroits ses os et la chair fondre... Un spectacle qui fit vomir Yenfi à ses côtés.
Son regard n'avait plus rien « d'humain ». Sa pupille était verticale et en forme de fente, comme celles des reptiliens et il n'y avait qu'une lueur sauvage à l'intérieur.
« ARWIN ! » s'écria Cassian lorsque le Prodige s'élança dans le puits détruit, guidé par la lance ardente, pour s'infiltrer dans les profondeurs et détruire le chaos à sa source.
Bravant le feu et les mares de sang, le chasseur s'apprêta à sauter dans le puits lorsqu'il fut retenu par Yenfi ayant encore des restes de son repas au coin de la bouche.
— Tu es malade ?! s'exclama-t-elle.
— Il faut que j'aille-
— Quoi ? Qu'est-ce que tu vas faire là-dedans, hein ?! Les profondeurs chaotiques sont un endroit ultra flippant et il n'y a que quelqu'un comme Arwin qui peut en ressortir indemne ! Regarde ce que ça m'a fait !
— C'est de ma faute. C'est moi qui l'ai... Bordel !
— Que doit-on faire, chef ? demanda l'un des capitaines. Nous ne pouvons pas rester là.
— Chef... Je ne suis le chef de rien du tout. Qu'un guignol... Un type qui débarque, qui voit le dernier membre de sa famille proche mourir et qui se prend soudain pour un leader... Même pas foutu de pondre une bonne stratégie...
En entendant sa voix se casser, Yenfi eut pitié de cet homme ayant l'air bien plus brisé par la vie qu'il n'y paraissait.
Alors elle fit comme son grand-père lui avait appris en prenant le contrôle de la situation.
Elle ordonna l'évacuation totale sur les hauteurs pour soigner les naufragés et leur demander ce qui avait pu arriver, ainsi que la prise en charge des elfes noirs pour avoir leurs versions et agir ensuite en conséquence.
La nuit avait fini par tomber, mais les flammes d'Arwin continuaient d'embraser le village devenu désertique.
La garde du Soleil avait appris que contrairement aux apparences, les elfes noirs n'étaient pas venus pour conquérir, mais bien pour accompagner l'un de leurs dignitaires jusqu'à Leonidia. Les dirigeants d'Okuni ne désiraient pas s'engager dans la guerre menée par Greenland et, étant les plus proches voisins de Leonidia, ils avaient envoyé un des leurs afin qu'il négocie une alliance avec le nouveau roi.
Accueilli par les naufragés avec respect, le dignitaire avait été le premier à être infecté par le chaos en buvant l'eau de leur puits qui pourtant, n'avait aucun effet sur les monstres.
Tout était allé ensuite très vite et la situation avait dégénéré jusqu'à l'arrivée de la garde et d'Arwin.
Yenfi pensait encore à ce dernier alors qu'elle contournait les flammes pour rejoindre le puits, là où elle avait laissé Cassian. Elle le retrouva à genoux, son arme en main à fixer le trou dans le sol.
Lorsqu'elle lui proposa un morceau de pain qu'il refusa, elle poussa un long soupir et vint s'assoir à ses côtés avant de lui avouer :
— J'aime vraiment beaucoup Arwin et je suis certaine qu'il serait le mari parfait pour moi... Mais il ne me voit que comme une amie.
— Et ?
— Et alors, la première fois qu'il m'a rembarré, ça m'a fait horriblement mal. J'ai pleuré, puis j'ai fait suer mon corps à l'entrainement jusqu'à m'en claquer les muscles. Je le haïssais de m'avoir repoussé, jusqu'à me haïr moi-même. Tout ça pour un chagrin d'amour. C'est stupide, hein ?
Cassian ne fit aucun commentaire, trop occupé à comparer cette situation à ce qu'il avait vécu avec Cornélia il y a des années.
Il l'avait aimé, mais pas au point de faire passer ses sentiments avant le reste du monde. Elle était devenue un danger et il l'avait éliminée. C'était aussi simple que cela.
Jusqu'à ce qu'il repense à la dernière image qu'il avait d'Arwin.
— N'as-tu pas peur de lui ? C'est un dragon et d'un baiser, il pourrait te manipuler l'esprit. Une crise de colère, et tu finirais en cendre.
— J'aime Arwin pour son humanité et j'étais prête à mettre mes désirs de côté pour être avec lui. Grand-père m'a dit que je n'aurais jamais tenu toute une vie.
— Il a raison.
— Et toi ? Est-ce que tu as peur d'Arwin ?
— J'ai peur de ce qu'il peut lui arriver là-dedans. Peur d'avoir été tellement bête qu'il puisse m'en vouloir sans savoir la vérité.
— Quelle vérité ?
— Que si je le perds, je ne m'en remettrais pas.
Yenfi ouvrit grand les paupières en l'observant, lui qui continuait de fixer le trou, jusqu'à ce qu'elle comprenne pourquoi Cassian avait rejeté Arwin. Pourquoi il avait souhaité s'engager dans la garde du Soleil.
Après avoir perdu Jeremiah, Cassian avait la peur effroyable de perdre son dernier repère dans ce monde qu'il ne connaissait plus : Arwin.
— Je ne supporterais pas de le voir mourir près de moi. Je préfère encore être ignorant, m'éloigner le plus possible et l'oublier... que de revivre une telle douleur.
— Mais, tonton... Je peux t'appeler « tonton » ?... Tu l'as blessé parce que tu as peur ? C'est horrible.
— Je préfère éloigner le monde entier de moi et me retrouver seul jusqu'à la fin que d'assister à la mort de quelqu'un que...
— Quelqu'un que tu aimes ?
— C'est fou d'à quel point tu ressembles à ton grand-père.
La jeune femme ne put s'empêcher de rougir en sentant sa main lui caresser le sommet de la tête, mais compris également que Cassian ne s'épancherait pas plus sur ses sentiments.
« Peut-être qu'Arwin a conscience de tout ce qu'il ressent et que c'est bien son déni qui l'énerve. Cassian ne partage pas ses sentiments, mais peut-être que... » pensa Yenfi lorsqu'ils sentirent le sol sous leurs fesses se réchauffer soudainement.
Ils s'éloignèrent tous les deux du trou dont des flammes s'échappèrent subitement jusqu'à ce que s'élève le demi-dragon dans le ciel... avant de retomber violemment au sol.
« De l'eau ! » s'exclama Cassian à Yenfi en voyant Arwin se tordre le cou. La jeune femme obéit en lui jetant sa gourde avant de courir jusqu'au camp.
Le chasseur tenta de réprimer sa panique, en vain, en voyant l'état de son camarade : sa peau était presque entièrement brûlée, tranchée à certains endroits et pas un seul tissu restant sur son corps n'était pas couvert de son sang.
Les ailes dans le dos d'Arwin se rétractèrent doucement alors qu'il poussait des cris rappelant à Cassian la souffrance de ses anciennes proies. En quelques secondes, il regretta toute sa profession avant de réprimer cette remise en question et se concentrer sur la façon d'aider son ami.
Cassian souleva avec précaution la tête brûlante d'Arwin, et dépourvue d'une partie de ses cheveux, avant de faire couler l'eau de la gourde dans sa bouche. Sans succès.
Une vague de chaleur les envahit, les blessures d'Arwin commencèrent à cicatriser et sa peau se régénérer alors que l'eau s'évaporait au contact de ses lèvres sèches.
Dans l'urgence de la situation, en le voyant perdre le souffle, Cassian arrêta de réfléchir.
Il prit une grande gorgée d'eau dans sa bouche et, alors qu'il s'apprêtait à la donner à Arwin, lèvres contre lèvres, la main de ce dernier l'interrompit à quelques centimètres.
Cassian tenta de l'ignorer, persuadé que sans eau, il était en train de s'étouffer, lorsqu'il vit des larmes couler des yeux du demi-dragon.
Arwin laissa s'échapper un hoquet avant de bloquer le chemin entre leur bouche et de murmurer, la voix enrouée :
« Je t'aime trop pour te laisser devenir fou. »
Le chasseur resta ébahi devant lui, avalant sa gorgée avant de cligner plusieurs fois des paupières et d'enfin constater que les blessures les plus « mortelles » chez Arwin avaient déjà guérie.
— Je t'en prie, Cassian, ne m'embrasse pas...
— Je... C'était pour t'aider, je-
— Je sais, mais ne le fais jamais.
L'eau salée coulait sans s'arrêter sur ses joues alors qu'Arwin cachait ses yeux avec sa main et, à cet instant, Cassian regretta toute la douleur qu'il avait pu lui infliger avec ses mots.
Alors qu'Arwin venait de se rendre compte, un peu tard, qu'il ne pourrait jamais embrasser l'homme qu'il aime.
— Pardon, je.... Je suis qu'un con. Je n'aurais jamais dû te dire tout ça et je... Tu avais raison. C'est la mort de Jeremiah qui m'a totalement retourné le cerveau... Parce que je suis un homme qui tient sa parole.
— Alors... tu vas rester avec moi ?
— Aussi longtemps que tu auras besoin de moi.
— Cass-
— Mais la prochaine fois, ne saute pas dans un trou rempli de chaos sans moi.
— J'y ai tout brûlé, mais j'aurais pu aller plus loin si je n'avais pas manqué d'air...
— Si ça se reproduit, je serais obligé de venir te chercher et ça me casserait les couilles de mourir à des kilomètres du soleil.
Arwin retira sa main de son visage alors qu'un sourire apparaissait sur son visage et faisait s'envoler les inquiétudes de Cassian.
— C'est rare de voir autant de soulagement chez toi, ponctua Arwin avant de faire une grimace à cause de la douleur. Tu devrais sourire plus souvent... même si c'est dangereux pour mon cœur.
— À propos de ce que je t'ai dit, je-
— J'ai compris. Je ne t'embêterais plus avec ce genre de « sentiments ». Je ne vais pas te forcer à m'aimer de cette façon et puis... ça me torture de désirer quelqu'un que je ne peux pas embrasser. Donc je ne ferais plus de remarque dans ce sens. Je ne te toucherais plus et je ne ferais plus d'allusion qui te mette mal à l'aise. Alors... Ami ?
« Ami. » dit-il après quelques secondes d'hésitation en lui serrant la main avant de l'aider à se redresser alors que Yenfi et les membres de la garde du Soleil arrivaient enfin vers eux pour aider le Prodige.
« C'est bien mieux comme cela. Oui. Bien mieux... mon ami. »
J'ai écrit le chapitre en écoutant cette musique. Ça m'a inspiré toutes les pensées chaotiques d'Arwin revenant en boucle mais également le presque baiser et leur relation prenant une tournure assez... intéressante. Et déprimante.😭
https://youtu.be/PZtwxD5Myk0
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? De leur confrontation au début et d'Arwin sauvant tout le monde avec le sourire malgré le chaos le rongeant à l'intérieur comme l'extérieur ?
Du déni de Cassian au chapitre précédent qui la couvert de remords et de sa peur de perdre Arwin ? Que pensez-vous de ses sentiments (dites pas que c'est un toxic boy svp 😆)
Ils vont bien continuer l'aventure ensemble et Arwin gardera ses sentiments pour lui, mais tiendra-t-il ? Est-ce que Cassian a une chance de changer d'avis sur lui ? Que pensez-vous de cette conclusion ?
J'espère que la suite vous plaira ! On se retrouve bientôt pour le prochain chapitre ! 🥰
(je test MidJourney en ce moment et j'ai essayé de vous généré une image d'Arwin en train de pleurer parce qu'il ne pourra jamais embrasser son crush... désolé pour vos petits cœurs.)
🔥🔥🔥
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