Chapitre 4 : Nouveau départ

Les journées ne cessaient de raccourcir en ce mois de novembre, symptôme bien connu de l'hiver qui vient. Pourtant, elles s'étaient colorées de teintes chaleureuses qu'elles n'avaient jamais prises auparavant d'aussi loin que Caleb pouvait pousser sa mémoire. Ces couleurs, c'étaient celles de la nouveauté, de l'amitié, des rires et du lâcher prise. Caleb arborait une belle énergie toute neuve. Il faut dire qu'il avait continué de prendre les somnifères de sa mère. Ainsi, il était assuré de s'épargner d'éventuels cauchemars et il récupérait enfin de ses semaines d'insomnie. Ses traits n'étaient plus tirés en permanence, et, libéré d'un poids, il découvrait l'insouciance propre à son âge.

Néanmoins, ce n'était pas la seule raison pour laquelle son énergie était renouvelée. De nouvelles habitudes avaient été prises ; comme cela se produisait souvent, on n'aurait su dire pour quelles raisons ni ce qui les avaient initiées. Anissa et Zoé se joignaient dorénavant à eux tous les midis et agrémentaient les repas de leurs conversations rigolardes et bienveillantes jusqu'à ce que la sonnerie de l'après-midi retentisse. Cela apportait un peu de vie et de bonne humeur à leur quotidien.

Daniel avait cependant encore un peu de mal à s'adapter à ces changements. D'une part, Ben et leurs parties de carte entre initiés dans l'entrée des études lui manquaient. D'autre part, même s'il appréciait sincèrement Anissa, il n'avait toujours pas déterminé de stratégie de communication avec elle et presque tous leurs échanges se faisaient sous le sceau de la gêne. Ce n'était pas qu'ils n'avaient rien à se dire. Au contraire, ils avaient beaucoup de points communs. Malheureusement, l'un d'entre eux se trouvait être leur timidité maladive. Chacun dans son propre style avait du mal à aller vers l'autre, alors qu'ils avaient tant de sujets de discussion à aborder ! Caleb et Zoé observaient leur petit manège comme des spectateurs frustrés d'attendre une étincelle qui semblait ne jamais vouloir venir. Mais ils se gardaient bien d'intervenir, conscients qu'il ne leur appartenait pas d'influencer le timing de cette relation qui stagnait depuis dix ans.

Quant à Caleb, il ne prêtait que peu d'attention aux réserves de son ami, tout occupé qu'il était à en apprendre plus sur Zoé. Ce n'était pas une tâche difficile car elle était ouverte et sincère. Elle n'hésitait pas à parler librement de sa famille ou de ses ex _ une occasion comme une autre d'apprendre de sa bouche que Léo n'était plus d'actualité. C'était une fille simple et adorable. Il n'y avait absolument rien dans sa vie qui pût expliquer sa présence dans ses rêves et la fréquence des accidents autour d'elle. De toute manière, au fur et à mesure des jours qui passaient sans nouvelle alerte, Caleb n'y pensait plus. Peut-être que tout cela n'était finalement qu'une simple coïncidence. L'avenir semblait radieux, pour l'un comme pour l'autre.

Ce bel équilibre auquel goûtait Caleb dût pourtant être bouleversé comme dans une partie de chamboule-tout. Cela se produisit un vendredi après l'école. Il passait la porte d'entrée de chez lui tout en échangeant par messages avec Zoé une de leurs fameuses blagues qu'eux seuls comprenaient, lorsqu'il entendit s'élever une voix d'homme depuis le salon. Il y avait de quoi être surpris, car sa mère n'avait jamais ramené d'homme à la maison depuis que son père les avait quittés, une dizaine d'années plus tôt. L'adolescent fit donc en sorte d'être particulièrement bruyant en jetant son sac au sol et en rangeant ses affaires dans le meuble de l'entrée, afin de signaler sa présence. Lorsqu'il passa devant le séjour en affectant un air insouciant, sa mère l'interpella.

En entrant dans la pièce, il remarqua immédiatement le profil busqué d'un homme qu'il était certain de n'avoir jamais rencontré. Il était assis dans un fauteuil aussi moderne qu'inconfortable avec un maintien somptueux et suranné. Ses cheveux longs et lisses contrastaient avec le costume d'une élégance désuète qu'il arborait.

_ Caleb, tu te souviens de ton parrain, Alec Mourrier, présenta sa mère en replaçant nerveusement une mèche de cheveux derrière son oreille.

Le garçon serra la main de l'homme mais se garda bien de dire qu'il n'en avait aucun souvenir. Ce n'était pas qu'il ignorait avoir un parrain, ses parents lui en avaient déjà parlé. Il était l'interne en médecine qui l'avait maintenu en vie après sa naissance prématurée. Pour lui rendre hommage, ses parents s'étaient inspirés de son prénom pour baptiser Caleb et lui avait proposé d'être son parrain. Malgré la jolie petite histoire, il n'avait pas été un parrain très présent, y compris lorsque son père avait disparu.

_ Assieds-toi avec nous, j'allais servir le thé.

Il s'exécuta de bonne grâce en s'installant sur le canapé à côté de sa mère, juste en face de M. Mourrier. Celui-ci lui adressa un sourire simultanément contredit par des yeux froids comme deux éclats d'onyx enfoncés dans sa chair.

_ Ravi de te revoir, Caleb, affirma-t-il d'une belle voix grave et profonde. La dernière fois que je t'ai vu, tu devais avoir sept ans et tu étais obsédé par les super-héros. Je suppose que ça t'est passé...

_ Je ne parierais pas là-dessus, à votre place, commenta Anne Marceaux avec un gloussement guindé. Il passe toujours son temps à collectionner les bandes dessinées.

_ J'imagine qu'il y a bien pire occupation pour un jeune homme de dix-sept ans, répondit l'homme d'un ton indulgent.

_ Oui, sans doute, admit-elle péniblement.

Le silence retomba, ponctué seulement par le crissement des cuillères contre les bords des tasses fumantes. Si Caleb avait eu la moindre idée d'un sujet à aborder avec cet inconnu, il aurait sauté sur l'occasion de rompre ce silence inconfortable. Sa mère semblait particulièrement absorbée par le fond de sa tasse et ne lui était d'aucun secours. Son parrain se contentait de les observer d'un air serein comme s'il était imperméable à la gêne.

_ Je suis heureux de retrouver la région après l'avoir quittée pendant si longtemps, finit-il par dire. J'en avais gardé de bons souvenirs de mes années d'internat.

À ces mots, Anne releva son regard sur lui pour tenter de jauger son interlocuteur. Elle décroisa et recroisa les jambes comme si elle réalisait pour la première fois l'inconfort qu'imposait le design froid et contemporain de son mobilier.

_ Vous m'en voyez ravie... Quels projets vous rappellent ici ?

_ Il y a quelques années, j'ai opéré un changement de carrière en me tournant vers l'enseignement, voyez-vous. À présent, je réalise un projet qui me tient à cœur en fondant ma propre école. Il s'agit d'un établissement privé, réservé aux élèves à fort potentiel qui se propose de leur assurer le meilleur avenir possible.

_ C'est formidable de votre part, ponctua-t-elle sans parvenir à cacher sa perplexité.

Caleb ne comprenait pas plus qu'elle pourquoi son parrain leur parlait de ça, mais il n'allait pas s'en plaindre. C'était toujours mieux que de s'observer en silence de part et d'autre de la table basse en verre trempé.

_ Je n'oublie pas que j'ai un filleul qui pourrait bénéficier de la superbe opportunité que représente cette école. Une place de choix lui est réservée d'office, s'il l'accepte.

L'hôtesse laissa soudain retomber sa cuillère dans sa tasse en ignorant les éclaboussures brûlantes qui jaillirent sur ses mains et sa jupe.

_ Je crois qu'il y a méprise, dit-elle d'un air incrédule. Caleb n'est pas un élève médiocre, mais il n'a jamais démontré de potentiel particulier.

Si l'adolescent était habitué à ce que sa mère le descende en flèche, il n'en était pas moins surpris qu'elle lui condamne une opportunité scolaire. Mais il n'allait certainement pas s'en plaindre, si ça lui permettait d'échapper à un changement de lycée. M. Mourier adressa à Anne un sourire onctueux pour balayer ses réserves. Il prit son temps, siffla une gorgée de thé et repoussa sa tasse sur la table avec des gestes lents et délicats, avant d'entamer son laïus commercial :

_ Je connais ses résultats scolaires. Je me suis permis de contacter son établissement actuel pour prendre connaissance de son dossier, comme n'importe quelle école qui ferait de la prospection. Je crois sincèrement que Caleb possède un potentiel qui ne demande qu'à s'exprimer. Et puis, à quoi me sert d'être son parrain, si je ne peux le faire bénéficier de quelques privilèges dans ma propre école.

Le principal intéressé voulait croire à une mauvaise blague. Il était tout bonnement impossible qu'une école élitiste puisse envisager de lui offrir une place dans ses rangs. Il avait conscience d'avoir un assez bon dossier, grâce à un comportement irréprochable et de plutôt bonnes notes dans toutes les matières. Mais il ne s'était pas donné la peine de s'inscrire dans les options les plus valorisées par les grandes écoles, ni de s'investir dans des clubs ou des options facultatives. De plus, il n'avait pas vraiment de plan, ni même de grandes ambitions pour la suite. Que pourrait-il bien faire dans ce genre d'école ?

Il fallait bien admettre que ce qui le gênait surtout dans cette proposition, c'était qu'elle venait mettre en péril le petit monde qu'il était en train de se bâtir depuis quelques semaines. Caleb avait réussi à se sentir intégré dans son lycée, à trouver sa place. Il s'y sentait bien, enfin. Il ne se voyait pas quitter ses amis maintenant. Il n'avait pas envie que Daniel apprenne à se passer de lui, qu'Anissa cesse de sortir de sa zone de confort et que Zoé recommence à gaspiller sa bonne humeur et ses sourires avec des garçons ineptes. Et puis que se passerait-il s'il recommençait à rêver d'elle ? S'il n'était plus dans le même lycée, il serait incapable d'éviter la catastrophe.

M. Mourrier le regardait intensément sous ses paupières plissées, comme analysant ses réactions pendant qu'il faisait sa proposition. Caleb avait bien du mal à cerner le personnage et ses motivations pour débouler dans sa vie sans crier gare après tant d'années de silence. Mais sa mère l'interrogeait sur l'école, comme si elle commençait à considérer cette possibilité. Lorsqu'elle évoqua les frais de scolarité, et que son interlocuteur balaya ses inquiétudes en l'assurant de la gratuité offerte aux membres de la famille des employés de l'établissement, Caleb sut que le sort était jeté. Même s'il allait essayer de lui faire changer d'avis, il comprenait à son expression décidée que sa mère l'enverrait là-bas quoiqu'il arrive, même sans son consentement.

Si ce bout de femme aigri ne manquait jamais l'occasion de douter des qualités de son fils _ et de l'en faire douter par la même occasion, elle n'était pas moins avide de le voir réussir à quelque chose. Peut-être aurait-elle aimé le transformer en motif de fierté plutôt que d'éternelle déception, chose peu aisée quand on avait une légère tendance à toujours noircir le tableau. Ou peut-être était-ce tout simplement la possibilité de l'envoyer à l'internat qui avait remporté son adhésion, Caleb ne le saurait jamais.

Le week-end qui suivit fut employé à la bataille entre les volontés de la mère et du fils. Il présentait ses arguments de plus ou moins bonne foi et sa mère les balayait en donnant une raison qui semblait supérieure. Elle concluait invariablement par l'affirmation qu'elle ne lui laisserait pas le choix. Ils s'exaspérèrent l'un l'autre, tant et si bien que lorsque le lundi arriva, ils ne s'adressaient plus la parole d'un commun accord.

En parcourant les mètres séparant le portail du lycée de l'entrée du bâtiment principal, Caleb observait son environnement d'un nouvel œil, comme un condamné en sursis. Des bordées de platanes dégarnis aux façades décrépies des bâtiments éducatifs qui n'avaient pas été rénovées depuis les années 1990, tout se teintait d'une mélancolie qu'il n'aurait jamais cru éprouver. Il foulait les marches sur lesquelles Zoé et lui s'étaient rencontrés et il se rappelait leur collision, la mauvaise impression que Zoé lui avait faite. C'était étrange de se dire qu'elle n'était encore qu'une inconnue quelques semaines plus tôt. Elle avait comme trouvé la voie rapide pour l'atteindre, malgré les obstacles qu'il avait l'habitude de dresser autour de sa personne.

Sa gorge se serra quand il salua Daniel, seul au milieu du rang chaotique patientant devant la salle de Physique. À quoi ressembleraient les journées de son ami s'il n'était pas là ? Il ne croyait pas pouvoir compter sur Ben pour prendre le relais.

_ Vous en êtes où avec Anissa ? l'interrogea-t-il de but en blanc alors qu'ils s'installaient à leurs places.

_ Je te demande pardon ? s'écarquilla Daniel comme s'il suffoquait dans son col de chemise amidonnée.

_ Eh bien, vous vous êtes beaucoup rapprochés ces derniers temps. Vous êtes amis, ou...

Caleb n'était déjà pas très à l'aise avec ce sujet, mais il voyait de plus le visage de son ami se fermer au fur et à mesure qu'il parlait. Il laissa donc sa phrase en suspens, en espérant n'avoir pas été trop loin. Il avait brisé leur règle tacite : ils ne parlaient jamais de leurs vies amoureuses respectives, ou plutôt de leur absence de vie amoureuse. À présent, il voyait bien que Daniel se sentait humilié, comme si l'éventualité d'une relation était si inenvisageable qu'il ne pouvait que s'agir d'une moquerie.

_ C'est juste que j'ai l'impression qu'elle apprécie de passer du temps avec nous, dit-il vainement pour essayer de se rattraper. Et puis c'est une fille super.

_ Si tu l'apprécies tant, tu n'as qu'à sortir avec elle, l'interrompit-il abruptement.

Face à tant de verve, Caleb resta coi. Il n'osa plus relancer la conversation et Daniel qui semblait bouillir intérieurement n'en fit rien non plus. La matinée se passa dans un demi silence tendu entre les deux compères. Ils feignirent d'être particulièrement concentrés en cours et échangèrent quelques commérages du bout des lèvres pendant la pause du matin.

L'heure du repas finit par arriver au grand soulagement de Caleb. Il escomptait que leurs nouvelles amies allègent l'ambiance. Lorsqu'elles les rejoignirent à leur table, Daniel ne daigna pas lever le nez de sa paëlla pour les saluer. De plus en plus à l'aise en leur présence, Anissa soupira profondément avant d'exprimer tout le stress qu'elle ressentait à l'approche d'un contrôle de philosophie. D'habitude, c'était Daniel qui la faisait relativiser en lui parlant de l'éventualité de la mort prochaine de notre soleil ou d'autres absurdités abstraites. Mais il ne pipa mot. Anissa et Zoé remarquèrent aussitôt ce changement de comportement, et interrogèrent silencieusement Caleb. Celui-ci haussa les épaules et évita leurs regards.

Il commençait à être agacé par l'attitude rancunière de Daniel. Il n'avait rien fait qui mérite cette froideur. Et puis, ce n'était pas le souvenir qu'il avait envie d'emporter de leur amitié. La tristesse de la séparation à venir remonta dans sa gorge, se mélangea à son irritation en une boule de nervosité indémêlable et soudain il eût l'impression que le sol s'effondrait sous ses pieds. Tout sa vie s'émiettait jusqu'à tomber dans les failles du cataclysme.

Cela se traduisit par un brusque mouvement de son corps qui se redressa sur ses pieds. Se faisant, il heurta son plateau qui poussa celui de Zoé en renversant son verre dans son assiette. L'image absurde des petits pois flottant dans l'eau au-dessus des crevettes eut le temps de se graver dans la rétine de Caleb avant qu'il ne prenne ses jambes à son cou. Il traversa le réfectoire sans le voir et il réalisa que c'était parce que sa vision se faisait de plus en plus floue. Non, surtout pas ça. Il ne voulait pas pleurer. C'était le pire lieu et le pire moment pour le faire. En débouchant à l'extérieur du bâtiment, il marcha rapidement et pris de grandes goulées d'air, comme s'il prévoyait d'en manquer. Il voulait s'éloigner le plus vite possible de tout éventuel témoin.

Une voix soucieuse l'interpella dans son dos.

Mortifié, il se retourna pour constater l'expression tendue sur le visage de Zoé. Elle lui avait couru après sans qu'il ne s'en rende compte. Elle s'approcha doucement de lui, comme on le ferait pour éviter d'effaroucher un animal sauvage. Il avait tellement honte de son comportement qu'il devait se faire violence pour ne pas se remettre à courir à toutes jambes. Elle le sondait de ses yeux attentifs, et il avait peur de ce qu'elle lisait en lui. Elle finit par s'approcher assez pour poser une main rassurante sur son épaule, ou peut-être était-ce pour le retenir de fuir.

_ Que se passe-t-il ? murmura-t-elle.

Aucun jugement ne pointait dans sa voix, seulement une vague inquiétude. Comprenant qu'il résistait à s'ouvrir à elle, elle insista doucement :

_ Voyons après toutes les fois où tu as interrompu mes bêtises les plus honteuses, tu ne vas pas me faire le coup de la pudeur maintenant. À bien y réfléchir, tu me dois au moins un moment gênant, voire plusieurs.

Elle ponctuait ses phrases d'un sourire. Ce sourire en coin qui réchauffait tout, comment pourrait-il s'en passer ? Cette fois, il lui pinça le cœur. Mais elle n'en démordait pas, ses grands yeux gris ne le lâchaient pas. Et il ne se sentait pas de les fuir, pas alors qu'il s'apprêtait à ne plus les revoir. Alors, il céda. Il lui parla de la soudaine apparition de son énigmatique parrain et de son école. Du fait que la décision de sa mère était prise et qu'il ne les reverrait plus. Elle rit un peu tristement :

_ Tu crois vraiment que tu vas te débarrasser de nous aussi facilement ? Ce n'est pas parce que tu vas dans un super lycée qu'on te laissera oublier tes amis. N'essaie même pas de nous remplacer par de riches intellos !

_ Promets-moi au moins que vous ne laisserez pas tomber Daniel quand je serai parti...

_ Même si je le voulais, il aurait toujours fort à faire avec Anissa, glissa-t-elle avec un clin d'œil.

Il sourit à son tour, un peu soulagé que son intuition soit confirmée.

Zoé se rapprocha encore de lui si doucement qu'elle semblait marcher sur des œufs. Soudain elle l'enlaça sans qu'il s'y attende. Ses bras autour de ses épaules constituaient un contact chaleureux auquel il était peu habitué. Il se surprenait à remarquer le poids de sa tête posée sur son épaule et ses boucles brunes qui chatouillaient son menton. Il fut envahi par l'odeur de sa chevelure, la douceur et la chaleur du karité. Un peu rigide, il finit par engager ses bras dans l'accolade à son tour en les enroulant autour de sa taille. Il avait peur de faire quelque chose de trop brusque ou déplacé, mais elle ne fit aucune remarque. Au contraire, elle se laissa aller contre lui.

_ On trouvera un moyen de se voir, souffla-t-elle à côté de son oreille.

Alors que l'étreinte durait en longueur, elle plongea le bout des doigts dans les cheveux de sa nuque. Caleb n'osait plus bouger tant il avait peur qu'elle entende son cœur faire des cavalcades dans sa poitrine. Cela ne dura que quelques secondes avant qu'elle ne se détache de lui. Il ne la relâcha qu'à contrecœur. De manière imperceptible, de l'électricité statique parcourut leurs membres qui se délaçaient.

Ils se firent face gênés et heureux.

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