7. L'attraction ♦

"Le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder. Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu'elle s'interdit." Oscar Wilde

Nous franchissons la porte, et ma maison est de nouveau plongée dans le noir. 

Super ! Je peste en cherchant l'interrupteur ce qui fait rire Nithaël.
Même si je vis ici, je ne connais pas encore les lieux les yeux fermés.
Alors c'est les bras tendus dans la pénombre que je m'aventure.
Il doit être vraiment tard pour que le noir a autant envahi l'intérieur.

Je crie pratiquement de joie quand je sens la poignée métallique de la cave entre mes mains.
En ouvrant la porte, je recule et me cogne contre Nithaël.
Son souffle sur mon cou me fait frémir et sa main vient se poser sur ma hanche ce qui accentue mon état.
Il me chuchote au creux de l'oreille :

- Fait attention, il peut s'en passer des choses dans le noir.

J'acquiesce silencieusement en déglutissant fortement et me dégage de son étreinte. Le téléphone en main, je descends remettre le compteur.
Il serait peut temps de contacter un électricien, ça fait plusieurs fois que les plombs sautent ici.
Comme d'habitude après un « clic » les machines au sol ronronnent.
Je me retourne pour remonter, triomphante et percute une nouvelle fois Nithaël contre son torse.

- Arrête de me faire du rentre-dedans, ça devient gênant...

Son sourire espiègle illumine son visage ce qui le rend plus attirant, ou c'est peut-être ma main qui est resté sur sa poitrine qui me suggère ça.
Il est encore plus beau que dans cette ruelle sombre.

Son bras vient se poser au creux de mes reins alors que ses yeux m'examinent comme s'il cherchait mon accord.
J'ai soudainement du mal à respirer, on se tient debout à quelques centimètres.
Son parfum m'enivre tandis son contact prolongé brûle ma peau.
Mes jambes semblables à du coton ne me tiennent plus beaucoup.

Puis c'est comme si tout fonctionne au ralenti, je le vois qui s'avance vers moi, trop près. Lasse de lutter et de poser un milliard de questions, je me laisse emporter par l'intensité de ses beaux yeux.

Ses lèvres rencontrent les miennes doucement, dans ma poitrine un crépitement ne cesse de monter.
Nithaël emprisonne à présent mon visage de ses mains et continue de m'embrasser avec douceur. Son actuelle tendresse tranche nettement avec son comportement arrogant de tout à l'heure. Délicatement, il me pousse contre le mur et poursuit son baiser.

Je réponds un peu plus passionnément à son baiser, me hisse sur la pointe de mes pieds et fait glisser mes mains le long de son cou pour agripper ses cheveux.

Comme rassuré par ma réponse, il raffermit sa prise sur moi, en me collant à lui, ses doigts s'accrochent au bas de mon dos.
Sa langue vient titiller la mienne et je sens cette boule de feu en moi explosée de nouveau. J'ai cette sensation de ne plus rien contrôle, je suis perdue dans notre échange.

D'un coup, je reprends le contrôle de mon esprit et je me rends compte que nos lèvres ne se touchent plus.
On se regarde silencieusement pendant un long moment. Rien que de le voir à quelques centimètres de moi me donne envie de goûter au délice de ses lèvres, de sauter à son cou...
Mais qu'est-ce qu'il me prend ?! Je n'ai jamais réagi comme ça, sous la pulsion d'un désir. Embrasser deux garçons à quelques jours d'intervalles n'est pas mon style...
Ne croyez pas non plus que je suis une fille sage mais quand même.

Il faut remonter, que je m'éloigne de lui et que je prenne l'air. La chaleur installée dans mon ventre ne tarit pas.
Pas que je regrette ce qu'il vient de se passer loin de là, mais si je l'ai invité chez moi, c'est pour qu'il m'aide.

Tout ce qui arrive dans ma vie me perturbe au point de me perdre dans un échange sensuel ? Ça fait combien de temps qu'on ne m'a pas touché ? Embrassé ? Désiré ? Est-ce si mal de céder à la tentation une soirée ?
Ma relation, s'il y en a une avec Sergey n'a rien de stable ni de fait !

Je suis tirée de mes pensées par Nithaël :

- Tu comptes dormir dans la cave ?
- Non, non, j'arrive.

Je remonte les quelques marches puis lorsque j'arrive à sa hauteur, il dit fièrement :

- Je te trouble à ce point-là ?
- Pas du tout, c'est plutôt tout le reste qui me préoccupe..
- Sûr ?
- Évidemment, tu n'es pas non plus Ryan Gosling !

Un air satisfait sur le visage, je vois son sourcil s'arquer.
Son rire remplit la pièce et je suis soulagée qu'il l'ait bien pris.
Toujours en riant, il me suit dans la cuisine.
Le café coule alors que je repense à cette soirée si j'avais imaginé que je me ferais pourchasser par Nithaël.
Mais surtout, je n'imaginais pas un seul instant lui sauter dessus...

Alors que je patiente devant la machine, il a le regard tourné vers le jardin. Ravie qu'il ne me prête pas attention, je repense à ce qu'il me disait tout à l'heure sur les sorciers.

Est-ce réel ou je suis en plein cauchemar ?
Je suis passionnée de Fantasy mais dans les films ou les romans !
Qui pourrait croire que tout cela existe vraiment ?
Le livre dans le grenier, ces choses plus qu'étrange comme ma super-ouïe sont assez improbable dans la vie.

Après tout si Nithaël pense savoir ce que je suis et surtout m'expliquer le pourquoi du comment, je veux bien l'écouter toute la nuit.
Et puis entre nous, être une personne dotée de pouvoir ça doit bien avoir ses avantages non ?
Surtout si on est formé par un beau garçon.
Lorsque je reviens à moi, Nithaël me dévore des yeux en buvant son café, je m'apprête à lui parler, mais il me devance :

- Je ne sais pas à quoi tu pensais, mais je ne suis pas Sergey. Je suis gentil, et je ferais tout pour que tu en sache le plus sur toi, sur nous. Mais si tu continues de me regarder comme ça, je ne vais pas tenir. Je suis qu'un homme !

Avant de me laisser une chance de répondre, il se colle à moi.
Il enfouit son visage dans mon cou et mon corps se réveille de nouveau, brûlant. Je tente de le repousser gentiment, mais il n'en fait qu'à sa tête et plus je le rejette plus il devient pressant.
Qu'il est chiant !

Je me débats en lui ordonnant de me lâcher.
Je hurle à présent un « stop » qui est aussi fort que surprenant.
Le café dans sa tasse sort dans une explosion, et le sol en est recouvert.

Docilement, Nithaël recule, un grand sourire aux lèvres :

- Voilà ! Quand tu veux, c'est impressionnant. Maintenant, on va pouvoir discuter à moins que tu ne veuilles faire autre chose avant ?

Énervée et déstabilisée par la force de mon pouvoir, je lui réponds froidement :

- Non, tu rêves ! Discutons oui et arrête de me provoquer comme ça !
- On s'y met alors chef !

Mon regard le suit alors qu'il s'avance dans le salon.
Je me souviendrais toute ma vie de cette nuit-là...

C'est à ce moment-là que ma vie a pris une autre tournure sans aucun retour en arrière possible.
Je dois oublier tous les préconçus qui m'ont été inculqués et faire preuve d'ouverture d'esprit...

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