6.Une alliée si inattendue ?


« Nos véritables amis sont ceux qui nous disent la vérité et qui éclairent notre conscience. »Henri-Frédéric Amiel 

- Il faut qu'on parle, vous êtes en danger Aëlys.

Je me recule quand je réalise vraiment qu'elle se tient devant moi.Je suis qu'à moitié étonnée, j'ai l'impression qu'à chaque mauvaises passes elle est là. Pourtant, j'ai envie de me blottir contre elle, relâcher la pression de cette journée de l'horreur mais je me retiens.

- Je suppose que ta présence à un rapport avec ce qu'il est arrivé à Nithaël ?, je demande en reculant encore plus.
- Aë' ce n'est pas ce que tu crois...
- Je ne crois rien.

Elle soupire en me regardant tristement. Elle traverse la pièce et referme la fenêtre de ma chambre.

- Est-ce qu'il va bien au moins ?
- On peut voir les choses comme ça...
- Bon, j'y suis vraiment pour rien, crois-moi Aëlys. J'ai essayé d'intervenir mais c'était trop risqué.
- Trop risqué ? Et s'il était mort ?!, je m'indigne en élevant la voix.
- Chut, s'il te plait. Je ne suis pas censé être là. S'il te plait écoute-moi.
- Ok vas-y je t'écoute.

Je m'assois sur mon lit et la fixe méchamment. Elle ne va pas s'en tirer aussi facilement.

- Tu sais que je n'ai pas vraiment voulu ça Aë...
- Que fait tu là à part me prévenir d'un hypothétique danger ? Ta présence a-t-elle un rapport avec Nithaël, je me répète.
- Non. Je suis ici pour te protéger, me rattraper ... En fait depuis que je suis venu chez toi, j'étais parti au Canada chez une tante. Ne me demande pas comment mais j'ai appris que tu venais ici... Alors j'ai  pris un appartement pas trop loin et jette surveille discrètement.
- Tu m'espionne ?
- Je te surveille. Ce camp n'est pas tout rose, je t'ai toujours surveillé Aëlys et j'ai du mal sans te voir donc j'essaie de me faire pardonner. Enfin bref, j'ai remarqué que je n'étais pas là seule en tout cas à t'observer. J'ai repérer des énergies vraiment négatives, de la magie noire. Je ne sais pas si elle émane du camp ou de quelqu'un de l'extérieur.
- Ok... Donc tu as vu qui a attaqué Nithaël ?
- Oui... J'étais sur le point d'arrêter tout ça quand j'ai vu son visage...
- Et ?
- J'n'ai pas pu, c'était trop dangereux.
- C'était qui ? Un elfe noir ?
- Oui...
- Qui ??, je redemande un peu plus fort, celui pour qui tu bossais ?
- Oui, il veut ma mort Aëlys. Et s'il m'avait tué je ne t'aurais été d'aucune aide.
- Tu ne m'aide pas la Blair.
- Je veux vous aider. Je ne suis plus de leur côté je croyais que tu l'avais compris quand tu m'a libérer... Aelys s'il te plait.

Ses yeux sont désormais brillants. Je ne suis pas sans cœur, évidement que cela m'attriste mais j'ai tellement de doute. Je pense tout de même qu'avoir quelqu'un de leur camp de notre côté ne pourrai qu'être bénéfique.

Je suis prête à lui pardonner quand une tornade rentre dans ma chambre tout va très vite, je n'ai pas le temps de réagir juste le temps de voir blair contre le mur avec la main de Sergey sur son cou.

Ce dernier est rouge de colère et ses yeux sont terrifiants. Une main est serrée autour du cou et l'autre main est en retrait. Grâce à l'odeur qui se dégage, je vois un filet de fumée s'y échapper.

- Sergey ! Lâche-la. - Tu la laisse d'échapper une fois de trop, elle réussit peut-être à t'embobiner mais pas moi.

Blair est pour le moment calme comme si la main qui se serre autour de son cou ne lui fait aucun effet. Tout me dépasse, cette haine sans nom entre nous et eux. Je me jette sur Sergey et tente de le faire relâcher blair. Ce dernier me repousse violemment et je me retrouve propulser contre le mur à quelques mètres de lui. Mon dos frappe fortement le béton et mon souffle se coupe sous l'impact. Je tente de reprendre son souffle quand la situation devant mes yeux prend un autre tournant.

Blair se dégage sans grande difficulté des mains du russe et rapidement échange les rôles.

Le visage surpris de Sergey se fixe et un échange de regard haineux se fait entre eux. L'atmosphère se charge d'électricité et une vague d'énergie me cloue un peu plus contre le mur froid.

- N'oublie pas qui je suis Sergey, siffle Blair, si je te vois de nouveau poser tes mains sur Aëlys je te brise le cou.

Les veines de la gorge de Sergey se gonflent tandis que son visage est de plus en plus rouge.

- C'est bon blair, tout va bien. C'est normal qu'il ne t'ait pas à la bonne. - Tu as de la chance, lance telle amèrement en retirant sa main.

Probablement par fierté, il ne se touche pas le cou pourtant très marqué par les mains de Blair.

- Agissons comme des adultes s'il vous plaît, je tente de les résonner. Quelqu'un veut un café ?

Je ne les laisse pas répondre et je descends dans la cuisine. Alors que le café coule je pose les pour et le contre d'une alliance avec les elfes noirs.

Blair descend la première et à la lumière je vois que son cou porte aussi les stigmates des mains de Sergey. Vais-je réussir à lui entendre raison ? Lui expliquer mon raisonnement sans cri ?

Il nous rejoint alors que nous nous installons sur la table du salon. Il saisit une tasse et en se versant du café chaud il regarde du coin de l'oeil son ennemie.

- Donc le mec que Sergey a vu à agresser Nithaël ? - C'est ça, il s'appelle Aranel. C'est un elfe noir très puissant et dangereux. - Pourquoi l'a t'il agressé ? - Pour te toucher ou t'avertir probablement. Il fait une fixette sur toi depuis que je bosse avec lui. - Quel est son but ? - Le but de tous les elfes noirs... - Qui est ? j'insiste. - De nous tuer, lâche Sergey en s'asseyant à mes côtés.

Au moins tout est clair, et l'expression de Blair indiqué que Sergey a vu juste.

- Écoute je ne fais vraiment plus partir de tout ça. J'aurai dû refuser quand j'ai commencé à voir de l'affection pour toi.
- Ça aurai été préférable oui, répond Sergey. Même si tu as été répudié de chez toi ça ne change pas ce que tu es fondamentalement.
- Quoi que je fasse je resterai une elfe noir oui... Mais comme vous les humains et demi humains le libre arbitre existe.
- Pas chez vous.
- Je veux vous aider !, répond un peu trop fort blair en tapant le bras sur la table.
- J'n'ai pas confiance, rétorque Sergey en me regardant.
- Elle peut nous être utile, comme tu dis elle est comme eux et elle les connaît mieux que nous. Donc ça peut nous être très utile.
- Possible mais si elle te trahit encore une fois ?
 - Je ne le ferai pas.
 - Ouais.
- Si je suis de nouveau une menace je t'autorise à faire ce que tu rêves de faire le russe.
- Parfait oui, répond-il en serrant la main tendue de Blair.

Je ne peux m'empêcher de sourire quand je le vois frissonner à son contact. Ils se toisent encore du regard comme deux chiens se jaugeant face à un os. Ridicule...

- Personne ne tuera personne, vous êtes chiant. On a des choses bien plus grave à régler que votre guerre.

Les deux concernés baissent les yeux, se sentant peut-être ridicule. J'ai besoin d'en savoir plus et la présence de Sergey n'aidera en rien

- Tu ne peux pas nous laisser parler ? je lui demande calmement mais devant son visage surpris, je remarque qu'il ne l'a pas bien pris.
- Que je te laisse seule avec elle ? Hors de question, il répond en désignant Blair du menton avec dégoût.
- Oui Sergey, j'ai passé dix ans à ses côtes et je ne suis pas morte.
- Parce que tu n'avais pas encore développé tes pouvoirs ! lâche-t-il en me jetant un regard noir. - Je suis grande, va trouver ta pétasse blonde et laisse-nous. S'il te plait.

Il abdique non sans me lancer un regard lourd de sens. La porte claque derrière lui et je suis certaine qu'il m'en veut.

- Je sais que tu as perdu toute confiance en moi quand tu as su pour moi... Mais le fait que tu m'as libéré a montré qu'il restait une once d'espoir pour moi.
- Blair, je ne sais pas. Je dois supporter tellement de chose... Je ne comprends pas pourquoi je suis encore debout, la tête sur mes épaules.
 - Parce que tu es plus forte que tu le pensais. Je n'en ai personnellement jamais douté.
- Dans mes pensées toutes les nuits avant de dormir je suis prise d'un vertige. Tout est irréel, comme si j'étais dans un cauchemar constant...

Une larme coule le long de ma joue alors que je tremble de la tête au pied. Il faut que je me ressaisisse, je ne dois pas perdre pied surtout maintenant. Ma détresse doit être visible car Blair se rapproche de moi et du regard elle m'interroge aussi bien que je tombe dans ses bras le corps secoué par mes sanglots.

Avec des gestes amicaux et dont j'ai l'habitude, un poids s'envole. Je ne suis pas seule. Blair ne m'a jamais réellement porté atteinte, ni blessée alors pourquoi je devrais me méfier d'elle ? Certes elle n'a pas été honnête cependant ce n'est pas la seule.

Je me décolle enfin de mon amie et ses yeux compatissants se posent sur moi. Elle essuie une larme sur mon visage :

- Ca va aller Ae', tu es loin d'être seule et démunie. Tu ne le sais pas encore mais dans ton sang coule un grand pouvoir ma jolie. Il faut que tu aies confiance en toi et dans les bonnes personnes.
- C'est... c'est gentil. Mais il faut que tu me dises tout ce que tu sais.

Un sourire illumine son visage et lance un « ok » puis elle boit d'une traite son café. Nous nous installons dans le canapé et je sens mon amie prête à parler et me dévoiler ses secrets.

- Je ne sais pas ce que les autres t'ont dit mais j'ai une vision des choses différente les Elfes Noirs et les Hauts Elfes ne sont pas des races différentes : nous sommes deux branches culturelles distinctes d'un même peuple qui se définissent chacune comme une image négative de l'autre. Comme le Ying et le Yang... Tes amis elfes nous considèrent, au mieux, comme des cousins dépravés et maléfiques alors que nous ne sommes pas tous comme cela heureusement. De leur côté, ça doit être la même chose, le mal n'a pas de camps.
- Oui tous me parle de traite chez nous.
- Vous ? En Ecosse ?
 - Pas uniquement... Les elfes m'en ont parlés également.
- Donc tu es vraiment en danger... J'ai eu raison de revenir.
- Mais pour quelles raisons tous en ont après moi ?

Blair se rassois mieux sur le canapé, elle ne semble pas à l'aise comme si ma question la dérangeait. Son regard noir me fuis.

- C'est si grave que ça ?
- Non non, mais je ne sais pas grand-chose. Je n'étais que sa chose.
 - A qui ?
- A Aranel.

Son visage trahis de nouveau son mal être. Est-il nécessaire d'insister au risque de la brusquer ? A contre cœur, je décide de changer de sujet, n'oubliant pas cette partie de notre conversation.

- Comment êtes-vous ? Enfin Adamson m'a expliqué que vous étiez légèrement différent des hauts elfes
- Ah, oui nous sommes différents Cependant comme eux, nous pouvons vous cacher notre véritable apparence
 - Pardon ?
- Tu ne vas peut-être pas aimer
- Tu.... Ce n'est pas vraiment toi que je vois ?
- Pas entièrement non, elle me répond honteuse.
- Montre-moi.

Elle se lève et alors que je suis déjà jalouse de ses jambes qui n'en finissent pas, je suis étonné de remarquer qu'elles sont encore plus longues qu'à l'accoutumé. Ma bouche s'ouvre de stupeur quand mes yeux remontent sur elle et la redécouvre. Son corps est nettement plus svelte et elle dépasse sa taille habituelle d'au moins une bonne tête.

Je me lève à mon tour, et je parais tellement petite à ses côtés. Sa peau est plus halé et grisâtre. C'est étrange.
 Elle ramène ses longs cheveux noirs en arrière dévoilant au passage ses oreilles, pointues ?! Je n'avais jamais vu les choses de cet angle, mais c'est certain c'est une elfe ...
Cependant, ce qui véritablement me marque est ce qu'elle dégage. Une onde d'énergie et de pouvoir émane d'elle comme un léger scintillement. Sa beauté est irréelle, auparavant elle était magnifique mais là... si je m'écoutais, j'exécuterais mes pulsions sexuelles que j'ai vers elle.
Je secoue la tête pour faire rapidement sortir cette pensée et je la vois sourire. En un clignement de paupière et le charme est rompu, je retrouve le physique habituel de mon amie.

- Wouah.
- Merci, je suppose, elle répond en rigolant.

Blair m'enlace avec force. Je dois bien me l'admettre, je suis soulagée de la retrouver. Le bruit de la porte qui se ferme nous tire de notre accolade.

- Aëlys ?

Je retiens ma respiration quand mon professeur avance vers nous. Mon cœur accélèrent alors que ses yeux sur posent par intermittence entre Blair et moi. Un sourire qui ressemble plus à une grimace apparaît sur le visage de Valentin et il continue d'avancer.

- Morwën ?

A ce moment c'est moi qui les regarde chacun leur tour.

- Morwën ?, je répète étonné, vous vous connaissez ?
- En effet, Valentin ça fait longtemps...

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