24. A feu et à sang | Partie finale
« Les larmes les plus amères que l'on verse sur les tombes viennent des mots que l'on n'a pas dit, des choses que l'on n'a pas faite. » – Harriet Beecher Stowe
Je tourne la tête comme je peux et tombe nez à nez avec un homme délicieusement beau avec de magnifiques ailes.
- Je suis au paradis ?, je demande un peu groggy par la douleur.
- Non, ton heure n'est pas venue jeune fille.
Ses ailes battent en rythme et je suis étonné par leur taille ainsi que leur couleur. Elles sont violettes et tellement grandes !
Mon dieu qu'il est beau, c'est un ange, c'est ça ? Son visage est si parfait... Angélique.
Il me sourit alors que nous redescendons un peu. En contrebas, je vois toujours Blair illuminée comme un sapin de noël.
Puis d'autres battements d'aile se font entendre autour de moi.
Oh d'autres anges ! Leurs ailes ont toutes une couleur différente, mais toutes aussi jolies.
Qu'est-ce que j'aimerais les caresser. Sont-elles douces ?
Une femme se trouve à côté de nous en vol stationnaire, ses ailes sont blanches teintées de violet dans le bout.
Elle pousse un cri strident, pointe la scène de combat en bas et fonce tout droit sur Aranel.
Je tourne la tête et m'aperçois qu'ils sont une petite dizaine.
D'un coup, la douleur dans mon ventre resurgit et je gémis de douleur.
- Tiens bon, nous te soignerons un peu plus tard.
- Mais qui êtes-vous ? Des anges ?, je lui demande.
Un rire éclatant sortent de ses lèvres si joliment dessinées.
Le vent joue avec joie dans ses plumes et ses cheveux. Je remarque en l'observant plus qu'il porte une couronne blanche, travaillé dans un métal brillant et sertis de diamant et de plume.
Mon sauveur majestueux impose le respect.
- Nous sommes des Avariels Aëlys.
- Comment connaissez-vous mon prénom ?, je l'interroge dubitative.
- Nous savons beaucoup de choses. Je te suggère de discuter une fois sur la terre ferme.
Je hoche la tête en continuant d'appuyer mon regard sur lui.
Un Avariel ? Çà ne me dis rien...
En même temps, je n'ai qu'une courte formation théorique sur l'histoire des elfes.
Un cri me sort de ma contemplation, et je m'aperçois que nous nous dirigeons vers le sol.
Le cri est terrifiant, il me paralyse.
Je me penche un peu pour voir ce qu'il se joue en dessous.
Aranel est encerclé de ces majestueuses créatures.
On aurait dit que le hurlement provenait de lui.
Lorsque mes jambes touchent de nouveau, le sol, je suis terrassé par cette douleur au ventre.
Par chance, l'Avariel me soutient toujours d'un bras dans le dos.
Mes amis ouvrent grand leurs yeux, et observe sans discrétion ces personnes ailées.
Sergey tente un mouvement vers moi, mais il est arrêté par le regard de mon protecteur.
- Que venez-vous faire ici ?, meugle Aranel à l'intention de ceux qui l'entoure.
La femme aux ailes blanches s'avance un peu plus vers lui. Elle n'a aucun mal à franchir le champ magnétique qui crépite autour d'eux.
Mes yeux sont subjugués par le scintillement de Blair, on dirait une petite luciole.
Pour quelles raisons brille-t-elle comme ça ?
- Aranel !
- Wilwarin !, siffle l'elfe noir en retroussant ses lèvres.
Les deux se regardent en chien de fusil, alors qu'Aranel a une attitude semblable à un animal sur le point de bondir, la femme est d'un calme olympien.
- Je pensais que votre espèce ne voulait plus se mêler à la nôtre ! , il poursuit.
- C'était avant que ton peuple ne vienne sur nos terres et tenter de nous réduire au néant ! Une promesse exige d'être respectée Aranel et tu as échoué à cette tache.
- Non, qui vous a attaqué ?, demande t'il en reculant.
- Gundir, ton humble chef, il me semble. Un grand nombre de nos enfants a péri et tu t'apprêtes à faire la même chose maintenant. Tu perturbes l'équilibre que les anciens ont instauré il y a des millénaires. Tu n'es pas digne de tes racines ! Dans quel but elfe ?
Même a une longue distance d'Aranel, je vois sa peur transpirait de chacun de ses pores. Je ne sais pas quel est leur passif à ces deux-là, mais ils ne semblent pas en bons termes.
- Je ne suis pas Gundir !, réplique l'elfe noir. Je t'ai fait une promesse et je l'ai tenu ! Je vous ai laissé en paix dans votre citadelle !
- Ton peuple a continué de nous massacrer ! Tu aurais mieux fait d'assurer tes arrières ! Ton sort est à présent scellé, mais tu as le choix de ta mort.
Nous regardons tous la scène qui se joue devant nos yeux, tout est surréaliste.
Dois-je rappeler qu'il y a un an, je terminais haut la main mon examen ?
Que je vivais dans un autre pays et avais une vie normale.
Que mon plus grand souci était de retrouver une famille.
Ce souhait à été exhaussé, mais à quel prix ?
La perte de proche ? Aucune perceptive d'avenir ?
J'ai changé, mon univers à changé aussi.
Je me sens plus sure de moi oui... Mais à présent voir des gens mourir ne me choque plus. J'en viens même à implorer la mort de certain ?
Mais quelle personne suis-je devenu ? ....
Mon protecteur me lâche comme si ma peau le brûler et il me regarde attentivement.
Non, je ne ferais pas l'erreur d'implorer de laisser en vie celui qui a ruiné ma vie.
Je ne participerais pas à cette mise à mort non plus, car je sais qu'en lui réside aussi le bien.
Mais quel choix dois-je faire, laisser Aranel libre et qu'il ne paye pas pour toutes ces atrocités ou bien arrêter sa folie quand on en a encore l'occasion ?
Tout se passe si vite.
Blair qui irradie d'une lumière blanche fonce vers Aranel.
Sa vitesse est telle qu'on dirait qu'elle flotte dans les airs. Ses mouvements sont fluides, gracieux. Hecate a tenté de la retenir, mais mon amie a bien trop de force.
Plus qu'un mètre avant que l'impact se fasse, dans le sang et la douleur.
D'un coup, Wilwarin la devance.
Elle fait face à Aranel et d'un geste souple sa main plonge dans sa poitrine.
Le bruit est affreux, ignoble.
Les yeux d'Aranel sont grands ouverts et il bafouille en regardant la plaie béante.
Du sang s'échappe à ruisseau de la main de l'Avariel.
Cette dernière se colle à lui et semble lui chuchoter quelque chose dans l'oreille.
Aranel blêmit quand la créature ailée enlève sa main.
Notre ennemi tombe au sol sur les genoux, sa bouche ouverte et voudrai parler.
Blair s'arrête instantanément alors que les yeux d'Aranel me fixent.
L'espace d'un instant, une lueur nouvelle fait place à l'obscurité habituelle.
J'ai l'impression que son résidu a repris le contrôle. Les yeux humides, je regarde la vie quitter peu à peu ses yeux.
Un long frisson me traverse quand Wilwarin brandis son bras, rouge du sang d'Aranel.
Elle pousse un cri de victoire et ses semblables s'extasient. Puis elle jette quelque chose au sol.
Une petite masse atterrie sur le sol dans un bruit visqueux.
Je retiens un haut-le-cœur quand je devine que c'est un organe.
Le cœur d'Aranel...
Soudain, tout autour de nous des bruits sourds retentissent,
Les gardes relevés de la mort par Aranel tombent un à un.
Leur maître étant décédé, ils meurent de nouveau.
Une hécatombe.
Aranel est mort.
Je pensais que cela me soulagerait, mais il n'en n'est rien.
Il est juste mort et avec lui les secrets qu'il cachait.
Les origines de ma mère et leur passé par exemple.
Tous sont paralysés par la surprise. Leurs regards trahissent leurs incompréhensions.
Le temps a filé si rapidement.
Blair est encore plus lumineuse près de l'Avariel.
Elle se précipite vers l'elfe noir et l'observe un long moment.
Que ressent-elle ? Du soulagement, de la joie ou de la tristesse ?
Ses yeux ne trahissent aucune émotion. Elle reste une énigme un mystère.
D'un coup, elle hurle de douleur en s'effondrant au sol.
Sa lumière est encore plus vive.
J'essaie de me débattre contre l'Avariel qui me tient, mais il ressert sa prise.
- Lachez moi !
- Non, dit-il fermement.
- Elle souffre, laissez-moi l'aider !, je supplie en me débattant.
La douleur a mon ventre s'accentue, mais je l'ignore.
Sous mes yeux, ma meilleure amie se tord sur le sol.
- C'est le processus, lâche l'homme derrière moi.
- Quel processus ?
- C'était une demi-elfe noire, elle a toujours écouté la noirceur de son père. Mais sa mère était une bonne personne. Elle a su enfin trouver sa place.
- Attendez... Vous êtes en train de dire qu'elle devient une haut-elfe ? , je m'exclame.
- Tout à fait. Tu as encore tellement de choses à apprendre, ton père ne t'a rien appris ?
Mon père ?!
C'est vrai qu'il est toujours dans la prison avec le reste du conseil...
J'avance vers la prison au rythme que ma blessure me le permet, mais au bout d'une dizaine de pas, je dois l'admettre. Je ne suis vraiment pas en état.
Je m'appuie contre une pierre et touche ma plaie.
Merde, c'est vraiment douloureux. Ma main ressort toute tachée de sang, et je suis prise de sueurs froides.
Nyx et Sergey viennent à mon niveau.
- Le conseil ! Il faut aller les chercher !, je crie de désespoir.
Rana accompagné de Magoa et Cylian foncent dans le bâtiment.
En jetant un œil à la créature derrière moi, Nyx posent ses mains sur mon ventre alors que Sergey m'aide à rester debout.
À leur contact, je me sens déjà mieux, et la froideur de mes membres laisse petit à petit place à une douce chaleur réconfortante.
Nyx a les yeux fermés, je perçois la puissance de sa magie ainsi que sa fatigue.
Cependant, son pouvoir agit, non sans une légère brûlure dans mon ventre.
Il ne faut pas que je cède à la panique...
Aranel n'est plus, il ne peut rien nous arriver pour le moment.
Quand je suis enfin en état de marcher, le regard de Nyx montre encore plus son épuisement.
- Merci Nyx.
- Je t'en prie, merci à toi Aëlys.
- Tu...
Je suis interrompue par l'arrivée bruyante de Rana et les deux autres. Ils portent à bout de bras les membres du conseil qu'ils allongent sur le sol.
Une décharge électrique traverse mon corps alors que je remarque qu'ils ne paraissent pas au meilleur de leur forme...
Je me lève rapidement, trop rapidement. Ma tête me tourne, mais même si c'est avec difficulté que je marche je continue.
Mon père est sur le dos sur l'herbe tapissée de neige.
Son regard est implorant, et cela me fait paniquer.
- Papa ! Aranel est mort !, je m'exclame.
- Je sais... Les runes se sont activées, ça ne pouvait qu'indiquer sa mort.
- Comment ça ?, je demande la voix cassée.
- Il avait tout prévu, il répond alors que ses yeux partent en arrière.
Je cherche de l'appui, de l'espoir dans le regard de mon professeur. En vain.
Nous avons fait tous ça pour RIEN ?!
- Nyx vient le soigner s'il te plaît, je la supplie en tremblant.
Mon père ne semble souffrir d'aucun mal et malgré ses blessures anciennes je ne vois pas de plaie. Je palpe son torse, son ventre à la recherche du moindre indice.
Sa respiration est saccadée alors que les larmes commencent à rouler sur mes joues.
- Papa, qu'est-ce qu'on doit faire ? Tu ne peux pas me laisser... Tu es ma seule famille, oh papa.
- Aëlys, nous ne sommes pas éternel. Enfin normalement si, mais le mal gagne du terrain.
- Tu le savais ? En nous faisant aller à l'autre bout du pays ?! Tu savais que tu allais mourir et tu as laissé ça se dérouler !
- Ma petite, ne sois pas en colère contre moi. L'essentiel, c'est que vous soyez en vie.
Je me relève brusquement en colère. Il ne peut pas mourir.
Mes yeux balaient les alentours et tombent sur Maab immobile. Un liquide violet ruisselle de ses yeux, ses oreilles...
Mes larmes redoublent quand je me rends compte que tous sont dans le même état plus ou moins avancé.
- Aëlys, déclare mon père d'une voix plus faible.
- Oui, désolée... Je... Tu ne peux pas mourir..., je lui réponds en m'agenouillant près de lui.
- La vie est ainsi faite, il lâche en prenant ma main dans la sienne.
Il la porte à ses lèvres et l'embrasse. Ses yeux me regardent avec amour et je ne peux empêcher mon cœur de se fissurer une nouvelle fois.
- J'aurais aimé avoir plus de temps... J'aurais aimé que tu ne souffres pas autant ma chérie.
- Moi aussi, mais... Que vais-je devenir sans toi ?, je demande en retenant une larme.
- Tu deviendras une belle femme puissante et sur de toi. Tu es bien entouré, j'ai confiance en chacune de ces personnes.
- Il faut que je te demande, Aranel m'a dit certaine chose sur maman.
- Oh, je vois et que voudrais-tu savoir ?, il déclare en toussant de plus bel.
- Pourquoi m'as-tu menti ?, j'ose après mure réflexion.
- Aïe, raille-t-il. Je ne veux pas que la seule chose dont tu te souviennes de moi, soit que je suis un menteur...
- Ce n'est pas le cas. Je te le promets papa...
Mon père est soudainement pris d'une quinte de toux, et il se relève un peu.
Ses yeux parcourent l'assembler qui s'est réunis auprès de nous.
Rana, Nyx, Cylian, Magoa, Alena et Sergey sont autour de nous, leurs visages me ferait encore plus pleurer.
- Ta mère était une elfe des étoiles ma fille, lâche t'il après avoir repris le contrôle de ses poumons.
- Mais je ne comprends pas, je déclare en accusant le coup. Elle n'avait pas d'oreille pointue !
- Je... Écoute Aëlys je ne pense pas avoir beaucoup de temps pour ça. Ton ami derrière toi saura répondre à tes interrogation. Je suis désolé...
Mon ange ailé protecteur est toujours derrière moi, et il salue d'un geste solennel de la tête mon père.
- Elros, j'aurais souhaité te revoir dans d'autres circonstances, il lâche.
- Raphaël, vieil ami ! Moi qui pensais que vous aviez tous périr. Je suis ravi de connaître cette joie de vous savoir en vie avant mon dernier souffle.
- Cher Ami, je prendrais soin de ta fille.
- Je n'en doute pas. Aëlys, fais confiance à ce brave ! Leur peuple possède des connaissances sans limite. Je ne te laisserais pas le fardeau du royaume, il faut que tu retournes sur Terre.
Il s'arrête de parler pour chercher un peu d'air.
Je me crispe et mon visage n'est plus qu'une rivière de larme. J'ai envie de crier pour faire sortir cette douleur en moi. Je n'ai pas envie de l'écouter, car ça rend encore plus réel sa mort inévitable...
- Pourquoi je dois retourner sur Terre ?, je l'interroge.
- Il faut que tu retrouves d'autre comme vous.
- Mais nous sommes quoi ? ...
Sa quinte reprend le contrôle, et il est secoué de tremblements.
Ses lèvres sont teintées de violet alors que Raphaël se penche plus vers mon père et lui caresse le front. Mon père soupire d'apaisement et rouvre les yeux.
- Rana a déjà tout ce qu'il faudra que tu sache Aëlys. Ma mort ne sera pas à venger, mon frère... est mort, dit-il la voix remplit d'émotion. Je n'ai pas eu assez de temps pour te conter le bonheur d'avoir connu ta mère, le bonheur d'entendre ton premier cri. Je vous ai tellement aimée...
Il caresse ma joue alors que mon corps se secoue à cause de mes sanglots.
J'ai beau essayer de retenir mes larmes rien n'y fait.
Sa caresse bienveillante emplit d'amour tandis qu'il tousse un peu plus fort.
Un liquide violet s'écoule de son nez, il l'essuie d'un revers de la main.
Ça commence...
- Rana, il ne faut pas perdre de temps. Ouvre le portail et envoie les sur Terre.
Ce dernier répond par un hochement de tête et sert les épaules de son fils qui plie sous l'émotion.
- Oh ma fille, je t'aime si fort. Désolé de te refaire subir ça...
Je me jette sur lui et le serre tendrement. Je lui réponds au creux de son oreille que je l'aime fort. Puis, je respire son odeur à foison pour en garder le souvenir entier. J'ai tellement à apprendre sur lui, il ne peut pas me laisser seule comme ça...
Alors que mon père me rend mon étreinte, je sens petit à petit ses muscles se relâcher.
Je n'ose pas le lâche, de peur de voir ses yeux vides, sans vies.
Des gémissements de douleur s'échappent de ma bouche alors que mes larmes coulent encore. Je n'ai jamais eu si mal...
- Aëlys... , j'entend Raphaël m'appeler.
Je l'ignore tout simplement.
J'ai envie de hurler qu'ils me laissent tous tranquille !
Qu'ils aillent au diable !
Nous n'avons failli à notre mission, mon père est mort.
Le conseil aussi !
Nous sommes lamentables...
Je suis lamentable. Les autres ont combattu !
Je n'ai fait qu'être la petite chose d'Aranel depuis mon arrivé en Faérie.
Et à présent, je suis seule et le cœur brisé...
- Aëlys, il est parti. C'est fini, insiste Raphaël.
Il me touche l'épaule et je me crispe.
- Laissez-moi tranquille !, je hurle en gémissant.
Sans me demander mon avis, il m'empoigne par la taille avec la complicité de Rana.
Mes yeux lui lancent des éclairs, je ne suis pas certaine qu'il le voit à travers le torrent salé sur mes joues.
Avec force, Rana dessert mes bras me faisant lâcher l'emprise que j'avais sur mon père alors que Raphaël me tire loin de lui.
Je n'arrive plus à retenir ma tristesse et ma colère.
Pourquoi me font ils ça ? Pourquoi m'arrachent ils à lui ?
Je me débats comme une folle en hurlant de tristesse.
Mon père est allongé sans vie sous mes yeux, et ils m'empêchent de rester près de lui ?
Je ne m'entends pas, je suis trop concentré sur la douleur qui m'empêche de réfléchir.
Il ne peut pas être mort, non !
- Pitié laissez moi... , j'arrive à articuler alors que je ne vois plus grand chose.
Mon regard suit Rana, il saisit dans ses bras, le corps de mon père quand une larme roule sur l'arrête de son nez. Puis, il regarde autour de lui.
- Repose-le ! , je lui ordonne d'une voix brisée. Tu vas lui faire mal ! Putain lâche moi Raphaël !
Cylian et Magoa tiennent Paralda tandis que Nyx et Alena portent Nixsa. Elsa est proscrite debout au milieu de tout ce massacre.
Blair est de nouveau debout soutenu par Hécate, et elle me regarde fixement.
Vu son air désolé, je dois faire peine à voir.
Elle seule peut comprendre ma douleur, elle m'a connu alors que je faisais le deuil de ma mère..
Sergey est à mes côtés et n'ose rien dire ni faire.
- Oh non... S'il vous plaît, je continue sans réel effet.
Un des avariel a le corps de Maab dans ses bras, et marche lentement en direction de la tour.
Raphaël me soutient toujours et j'ai arrêté de me débattre. Nous suivons Rana et mon regard est fixé sur le bras de mon père qui se balance sans vie au rythme de la marche de Rana.
Nous passons devant le corps sans vie d'Aranel et devant ses hommes de main.
Un vrai charnier, et l'odeur qui s'en dégage et horrible...
J'ai envie de vomir toutes mes tripes. Il y a eu trop de morts...
Ma gorge se serre sous le coup de l'émotion.
Raphaël à ce moment-là se rend compte que je ne peux pas marcher, je n'en ai pas la force.
Mon corps me lâche autant que ma tête...
Il m'agrippe donc et me porte à bout de bras.
Ma tête se retrouve contre son torse et je me laisse aller...
Mes larmes ne s'arrêtent pas de couler.
J'ai l'impression d'avoir un trou à la place du cœur alors que je sens celui de l'elfe aile battre contre mon oreille. Je m'interroge sur sa force surhumaine quand sa paume vient toucher mon front.
On m'a arraché la seule famille qu'il me restait...
Je ne peux pas vous décrire le manque que je ressent ou de ce vide sans réponses... Et tous ces souvenirs vains que je ne pourrait jamais fabriqué avec lui...
En plus de cette douleur, s'associe aussi le rappel de la perte de ma mère, de Nithaël, de Adda... Un long poison qui s'infiltre dans mes veines. Dans le souffle de vent, d'habitude réconfortant, j'entends la voix de mon père. J'ai l'impression d'être folle !
La main de Raphaël est encore plaquée sur mon front alors que nous avançons dans la plaine.
Ses pieds crissent sur la neige, et je me demande quel intérêt a-t-il à marcher avec ses grandes ailes ? Je suis lentement bercée par sa marche et par la douce chaleur que je ressens au niveau de mon front.
Le conseil est mort.
Aranel est mort.
Mon père est mort.
Mon monde vient de s'écrouler...
D'un coup, la chaleur située sur mon front envahie tout mon corps. Et je ne suis plus secoué par les sanglots...
Un voile noir obscurcit ma vue puis tout s'éteint.
Je n'ai plus conscience de rien uniquement de l'Air qui joue dans mes cheveux et de la chaleur que diffuse l'Avariel.
- FIN DU TOME 1 -
Oh crotte ! Écrire ce dernier chapitre a été éprouvant, vraiment.
Pour tout vous avouer, j'ai peut-être pleuré, oui...
Mais que voulez-vous, on s'y habitue à nos personnages comme s'ils étaient de vraies personnes...
Bref chapitre très fort pour moi, j'espère pour vous aussi !
Ce mot après chapitre sera très court, car je vais vous faire un petit texte bientôt. Rien que pour vous et également pour discuter autour de ce deuxième tome et faire un bilan de ce tome achevé :)
J'espère de tout cœur que vous avez aimé ce chapitre ainsi que tout ce temps passé en ma compagnie ^^ J'espère aussi que vous n'êtes pas trop déçu de la fin...
Je vous fais de gros bisous et je reviens vite !
Je vous aime fort !!
Lot's of love & magic.
♥
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