20. Sans retour ♦
"Il faut toujours remercier ses ennemis. Sans eux, tu n'évoluerais pas." Bernard Werber
Je suis accueillie par l'air grave d'Adamson et le regard accusateur et plein de reproches de Sergey.
La nuit noire s'est installée, la maison n'est éclairée que par une lampe dans le salon. Plus glauque, on ne fait pas...
Avec une attitude un peu désinvolte,je me face à mes deux juges et les fixent à tour de rôle alors que Nithaël se met à côté de moi.
- Pourquoi l'as-tu laissé partir Aëlys ? Me demande Adamson.
- Écouter qu'elle soit ici ou loin, ça ne change rien. Elle nous a dit ce qu'elle savait et ce que j'avais besoin de savoir.
- C'est-à-dire ?
- De savoir qui est mon père.
- Je sais qui est ton père Aëlys..., lâche Adamson
Mon mentor a le droit à mon regard meurtrier, mais que me cache-t-il encore ?
- Très bien, encore des cachotteries ! Je n'ai pas envie d'en parler avec vous.
J'essaie d'éviter leur regard, entre ceux rempli de tristesse de Nithaël qui doit penser que je ne veux plus me confier à lui, celui de Sergey plein de rage et le regard moralisateur de mon mentor.
Mais je m'en fiche ! Je n'ai pas signé de clause m'obligeant à révéler le moindre fait nouveau à mes compagnons.
- Vaut mieux ne pas perdre son temps, je continue. Vous pouvez nous parler des elfes noirs par exemple, je ne suis pas la seule à ne pas tout dire.
- Ça suffit Aëlys ! me stoppe Sergey.
- Oh toi on ne t'a pas sonné !, je replique.
- Tu as un problème avec moi, on dirait.
- Si j'en avais qu'un, ça me rendrait la vie bien plus facile.
- Je... Pourquoi cette haine soudaine ? Serai, tu jalouses ? Il demande en s'approchant.
Il est vite arrêté par le bras de Nithaël qui lui barre le passage.
Comme si je voyais au ralenti, je vois la tête de Sergey se tourner vers son ennemi.
Lorsqu'ils se croisent, leurs regards sont noirs de rage.
- Enlève ton bras, ordonne Sergey d'un ton glacial.
- Et que vas-tu faire si je le fais ?
- Cloué, le bec de ta copine, elle me provoque.
- Tu ne la toucheras pas ! Réponds un peu plus fort Nithaël.
- J'aime les défis, Svoloch'*. (* Connard en russe )
Nous restons à l'écart avec Mr Adamson.
Par son silence, je pense qu'il est d'accord pour les laisser.
Il est peut-être temps que leur problème éclate et qu'ils règlent les choses de façon adulte ?
- Ah ! Tu m'insultes en russe maintenant ? Tu n'as plus rien en stock ?, crie Nithaël.
- Ferme-la !
- De quoi ? Tu as débarqué ici y a quoi... 15 ans ? Et depuis tout n'a été qu'à toi ! La réussite, les encouragements, les filles !
- Tu veux vraiment parler de ça ? Menace Sergey.
- Oui, je suis sûr, tu me reproches quelque chose qui s'est déroulé il y a 10 ans ! Et c'était un putain d'accident !
Les épaules de Sergey se soulèvent rapidement, son visage a viré au rouge.
Il devient une personne qui m'est inconnue. Ses traits sont durs et sa pomme d'Adam monte et descend rapidement. La tache dans son iris devient incandescente aussi bien que je ne peux que la regarder.
Il croise mon regard.
Mon pouvoir d'empathie fait son grand retour, et je me mets à serrer les poings au fur et à mesure de notre échange.
Mes joues s'enflamment aussi et j'ai l'impression qu'il fait très chaud dans cette pièce.
Soudain, il s'adoucit et je peux reprendre le contrôle sur moi.
- Je ne veux pas parler de ça avec toi ! il lâche en faisant demi-tour vers la porte.
- Il va falloir crever l'abcès, pour le bien du groupe ! lui lance Nithaël.
Ces paroles l'arrêtent quelques instants, mais ses épaules retombent et il s'engouffre par la porte la tête baissée.
Je n'attends pas que la porte se referme totalement avant de courir après lui.
Tant pis pour les deux restés chez moi. Même s'il est à bonne distance, je ressens sa tristesse, le déchirement de son âme.
Raviver ces souvenirs lui porte le coup de grâce. Ce n'était pas classe de ma part, ni vraiment honnête... Que s'est-il passé il y a 10 ans ?
Mon empathie bloque mes pensées et les émotions de Sergey me submergent totalement.
Je cours dans ce qu'il me semble sa direction, uniquement guidée par mon intuition et le flux de Sergey. Des larmes coulent le long de mes joues, et elles sont vite séchées par le vent qui me fouette le visage dans ma course.
Pour quelles raisons, je ne ressens que les émotions de Sergey d'une telle puissance ? Puis il y a cette connexion avec nos auras très étrange...
Suis-je liée d'une façon ou d'une autre à lui ?
Ça doit faire une bonne dizaine de minutes que je cours à perte haleine afin de le rattraper.
Je réussis à reprendre mon souffle quand il s'immobilise sur un chemin.
Interloquée, je regarde autour de moi. Nous avons quitté la ville sans que je m'en aperçoive.Autour de moi s'élève d'immenses arbres et les oiseaux chantent en rythme.
Nous sommes donc dans la forêt.
J'ai l'impression que mon cœur va exploser tellement il bat vite, je n'ai plus l'habitude de courir. Et encore, c'est sans parler de mes poumons qui me brûlent à chaque respiration.
Mon corps replié sur lui-même afin de récupérer, j'entraperçois le bout des chaussures de Sergey s'approcher de moi.
Rien que de le savoir à proximité, me rend toute chose. J'ai les jambes qui tremblent et mon pouls qui s'accélèrent bien trop rapidement.
Je n'ose pas lever la tête et y lire la souffrance que je ressens.Sa voix grave résonne dans mon corps.
- Pourquoi tu me suis ?
Sa voix est sèche, dure et je ne parviens pas à trouver quoi que ce soit d'intelligent à lui répondre.
Je prends mon courage à deux mains et relève mon visage vers lui.Il me regarde avec insistance, je suis désorientée, envahie par le doute.
Pour quelles raisons exactement, je le suis ?
« Arrête de te mentir à toi-même ! » s'écrie ma conscience. Mentir à propos de ?
L'image de Nithaël mêlée à celle de Sergey se mélange dans ma tête.Je ne suis pas indifférente à Sergey, loin de là.
Il m'attire un peu... ok beaucoup.Même si je ne saisis pas trop la raison.
C'est un individu tellement imbu de lui-même, trop confiance et arrogant !
Mais je suis constamment ramené près de lui, comme attiré par un aimant.
Je secoue la tête pour sortir de mes pensées, ce n'est pas le moment de penser à ça...
Mes yeux rencontrent de nouveaux les siens, il semble apaisé, en tout cas moins en colère.
Il me parait plus beau que jamais avec ses iris qui brillent dans l'obscurité.
Ses cheveux lui collent au visage à cause de notre course intense.
Un sourire narquois se dessine sur son visage.
- Alors ? Pour quelle raison me cours-tu après Aëlys ? il reformule.
La façon dont il prononce mon prénom est terriblement... sexuelle ?
Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?
Je remarque par la même occasion que son accent est plus marqué que d'habitude.
- Je... Heu. J'avais peur que tu fasses une connerie, je balbutie.
Il me jauge du regard avant de rejeter sa tête en arrière en rigolant aux éclats. Sergey revient à lui quelques minutes après les yeux humides.
- Vraiment ? Tu t'es fait du souci pour moi ?
- Ouais ! Tu sais très bien que je ressens tes émotions !
- Et alors ? Ça te perturbe de tout savoir ?
Merde...Il agrippe mon bras, comme s'il avait peur que je me défile.
- Explique-moi, dit-il calmement en plongeant ses yeux ardents dans les miens.
- Je perçois les émotions que les gens ressentent, certaines fois, c'est comme avec filtre, mais d'autre comme toi, c'est... comme si je les vivais aussi.
- Oh, intéressant. Tu en as parlé à qui ?
- Nit...
- Ok j'ai saisi, c'est pareil pour lui, tu ressens sans filtre ?
- Non.
- Non quoi Aëlys bon sang !
De son doigt, il attire mon menton vers le haut pour me forcer à le regarder.
- Ça marche sans filtre qu'avec toi, je finis par lâcher après quelques secondes d'échanges silencieux.
Sergey sourit béatement, c'est même la première fois que je le vois comme ça.Il plonge d'un coup sur moi, réduisant le faible espace entre nous.Ses lèvres se collent aux miennes et sa langue taquine la mienne.Ce baiser est incontestablement différent des autres échangés avec lui. Comme s'il était retenu. Notre baiser me rassure et j'ai envie qu'il se prolonge à l'infini.
"Évidemment, ce n'est pas Nithaël qu'il te faut" chuchote ma conscience.
Je la félicite silencieusement de m'avoir rafraîchi la mémoire.
De mes bras, je tente de m'éloigner.
- Sergey, je... je ne peux pas.
Il ouvre de nouveau les yeux pour me faire face.
- Quoi ?!, il demande comme s'il avait mal entendu.
- Je... Ce n'est pas honnête, je ne peux pas faire ça...
- Mais tu parles de Nithaël là ?
- De qui veux-tu que je parle ?
Sergey se recule comme dégoûté, un rire sort de sa gorge, mais il n'a rien de joyeux.
Cela me fait frissonner.
- Putain Aëlys, quand vas-tu comprendre ? il s'exclame bruyamment.
Je reste silencieuse, la tête baissée, un peu honteuse de mon geste.
- Merde, tu... tu fais chier ! Nithaël n'est qu'un blaireau ! Pense à ce que nous allons réaliser, nous deux ! Lui t'accompagne juste comme domestique ou comme toutou attitré !
Il revient près de moi en me regardant de la tête au pied.
- Je ne vais pas t'attendre mille ans ! Surtout quand tu tapes l'autre CONNARD en même temps ! Non, je ne peux pas, je t'aime beaucoup Aëlys mais je ne suis pas une chose qu'on utilise et qu'on jette !
Sa poigne se raffermit encore plus sur mon bras et je tente de me dégager.
Un éclair de tristesse passe dans ses yeux :
- Désolée, je suis brusque, je sais. Aëlys je ne vais pas te le demander des tas de fois, il faut que tu fasses un choix définitif, lui ou moi. Rentre chez toi... de toute façon, on se revoit à l'aéroport avec ta réponse sinon ne compte pas sur moi dans ta folle aventure.
Avant que je n'aie pu rétorquer la moindre chose, il tourne les talons et sur son chemin de nombreux arbustes secs s'embrasent. Le feu s'éteint au fur et à mesure que Sergey s'éloigne...
Alors je retourne rapidement d'où je viens, la tête tourmentée par des milliers de questions.
Je pousse la porte de chez-moi rapidement à pas de course.
Nithaël et Adamson sont toujours dans le salon au cœur d'une discussion qui parait tendue.
Je suis presque déçue qu'ils ne soient pas partis, j'aurai préféré être toute seule avec mes pensées et mes décisions.
J'aurai pris un verre avec une cigarette, je me serai détendue sous une bonne douche chaude.
Mais le destin n'est pas clément avec moi, je suppose que je vais donc subir un interrogatoire. Lorsque je m'avance vers eux, ils se taisent et Nithaël se lève. Par ses yeux, il me montre son inquiétude :
- Tu nous as foutu une frayeur à partir comme une furie...
- Désolé, mais ... ce n'était pas bien de faire subir ça à Sergey.
- Oh... Je pensais que c'était le bon moment.
- Et bien, tu pensais mal. Moi aussi...
- Où est-il ? me demande Adamson
- Chez lui, je suppose.
- Hm, j'aurai préféré qu'il soit présent, tant pis. Aelys tu voulais en connaître davantage sur les elfes noirs ?
J'acquiesce en m'asseyant à ses côtés. Avec sa voix calme et posée, mon mentor me raconte l'histoire des elfes noirs. Je regarde ma grosse pendule accrochée au mur, il est 2h du matin...
Je vais encore passer une nuit blanche ou très peu dormir...
- Donc les elfes noirs... Il existe plusieurs peuples ou races d'elfes, comme les Hauts-Elfes ou elfe de lumière, les elfes des bois, les elfes de lune, les elfes de l'eau ou ondines... Puis il y a les elfes noirs, qui sont la partie obscure des elfes. Selon les légendes, ils seraient tous à l'origine des elfes de lumière, mais un malentendu les a divisées il y a très longtemps.
- Mais qu'est-ce qui les différencie des autres ? je demande.
- De ce que les légendes indiquent, c'est qu'ils auraient la peau plus sombre, la plupart ont les cheveux blancs ou gris. Cela serait dû à la magie noire qu'ils utilisent, ça aurait noirci leur âme et par conséquent leur physique.
- Je ne comprends pas trop, Blair n'a pas la peau si sombre que ça...
- Elle est quand même basanée, rétorque Nithaël qui était resté silencieux depuis le début.
- Oui, mais elle n'a pas les cheveux blanc ou gr...
- Les teintures existent quand même..., continue Nithaël.
- Tu as raison, c'est plus logique. Mais quel est leur intérêt et leur but de me suivre toutes ces années ?
- Tu sais une haine sans nom règne entre les elfes de lumière et les elfes noirs. Chacun voulant gouverner sur Faérie.
- Ho et comme mon père est le chef...
- Comment sais-tu ça ?, demande Nithaël.
- Blair me l'a dit..., je lui réponds.
- Ok, bon... je...je vais devoir vous laisser. Si tu as des questions Aelys, tu as mon téléphone. Je t'ai apporté le seul ouvrage qui parle de ces... Créatures.
Il tapote un livre à la reliure dorée et craquée en se levant.
- Désolé de partir comme un voleur, mais j'ai des obligations.
Après ces explications, des tas de questions submergent mon esprit.
Ces créatures s'attaquent à moi à cause de mon père ? Celui même que je n'ai jamais vu...
Pourquoi Blair n'a telle rien dit de toute cette histoire ?
Vais-je avoir des révélations de ce genre toutes les semaines ?
Pourquoi Adamson est parti comme une fusée dès l'évocation de mon père ?
Je ne suis pas certaine de pouvoir supporter plus.
J'arrive à saturation, même après quelques jours de repos.
Dès lundi, un long voyage nous attend, un autre continent et une autre communauté.
J'ai toujours rêvé d'aller au états unis, mais pas forcément dans ce but précis, celui d'en apprendre plus sur l'esprit.
Perdue dans mes pensées, je ne fais plus attention à ce qui m'entoure. J'ai totalement oublié la présence de Nithaël. Je redescends sur terre lorsqu'il se racle la gorge.
- Ho désolé, je t'ai zappé.
- J'ai vu oui... Tu vas bien ? Enfin, j'veux dire après ton anniversaire qui est parti en sucette.
- Oui, je pense. Je ne sais pas...
- Tu veux que je te laisse cette nuit ?
- Si ça ne te dérange pas... J'ai besoin d'être seule.
- Pas de problème, tu veux que je te laisse jusqu'au départ ?
Je ne lui réponds pas de suite.
Le choix imposé par Sergey me met les nerfs à rude épreuve.
Pourquoi je me suis mise dans une telle galère ? Surtout qu'aucun retour en arrière n'est possible...
La nuit porte conseil comme le dis, ce fameux dicton, en espérant que cela porte ses fruits.
- Je t'enverrai un message.
- Comme tu veux.
Il s'avance vers moi, récupère ses affaires puis m'embrasse la joue.
- Bonne nuit ma princesse, repose-toi et ne réfléchit pas trop.
- Merci, j'essaie d'y penser.
Je rigole faussement. J'espère qu'il ne s'en rend pas compte... S'il savait ce à quoi je dois réfléchir...
Il s'en va, me laissant seule avec mes pensées.
Je nettoie le bazar qui règne dans ma maison avant de me jeter dans mon lit.
Avant de m'endormir, j'envoie un message à Sergey
" C'est un choix difficile à faire. Laisse-moi le temps d'arriver à Salem s'il te plait"
" Pour moi, le choix est simple. Mais c'est comme tu veux..."
Mon cœur se compresse dans ma poitrine et ces questions ne m'aident pas à trouver le sommeil. Le soleil n'est pas bien levé quand j'ouvre un œil.
La fatigue me cloue au lit, j'ai dû dormir que quelques heures...
Mais mes songes me sont d'une grande aide, la magie peut-elle m'aider à prendre une décision ?
Sans avoir avalé mon café matinal, je grimpe dans le grenier à la recherche d'une incantation.
Je tourne les pages comme une folle, il me faut quelque chose, n'importe quoi qui pourrait m'aider à prendre ma décision.
J'ai beau chercher pendant de longues minutes mais je ne trouve rien.
On dirait bien que les sorts égoïstes ne sont pas répertoriés ici...
Mais je ne sais absolument pas quoi faire.
Nithaël ou Sergey, telle est la question.
- Arrête il va rien nous arriver, l'avion est le moyen de transport le plus sûr.
Depuis cinq minutes, je tente de calmer Nithaël qui est en proie à une angoisse de l'avion...
Ça serait plus simple si Sergey y mettait du sien.
- Ouais, ne t'inquiète pas. Au pire, ta copine, vu l'étendue de ses pouvoirs, nous maintiendra en l'air.
- Très drôle... On en parle des tiens ? Monsieur, je crame une forêt quand je suis en colère.
- La faute à qui ? il me demande.
- Évidemment, ce n'est jamais la tienne !
- Et non, princesse des cœurs...
Il prend place derrière nous en vissant son casque audio sur les oreilles. La puissante musique qui nous parvient nous indique qu'il ne souhaite pas poursuivre la conversation.
Ok, le voyage commence bien...
Je soupire fortement en m'asseyant coté hublot tandis que Nithaël fait de même.
L'hôtesse nous fait son spitch sur les gestes de sécurité et l'angoisse monte d'un cran à côté de moi.
Sa jambe s'agite nerveusement et qui par la même occasion me fait bouger.Je plaque alors ma main sur sa cuisse pour la maintenir au calme.
Aussitôt, il joint sa main sur la mienne, la pressant légèrement.
Nithaël me remercie et dégluti difficilement en appuyant sa tête contre l'appui-tête.
Distinctement, je perçois une intrusion dans mes pensées ; comme si on m'envoyait des souvenirs.
Devant les yeux, une scène se dessine, un baiser entre Sergey et moi.
Je m'en rappelle très bien de ce baiser... C'était avant de voir son aura.
Des centaines de picotements aux yeux me forcent à les fermer. J'essaie de stopper cette invasion de souvenirs. La scène, quand j'ai les yeux ouverts, se superpose à ce que je vois déjà...
Je me retourne pour lui ordonner d'arrêter, mais ce dernier sourit, ne prenant pas la peine d'enlever son casque.
D'un geste de la tête, il me montre quelque chose. La main de Nithaël sur la mienne...Les intrusions s'arrêtent d'un coup lorsque je me retourne en déplaçant ma main de celle de Nithaël.
Le trajet risque d'être long, très long...Surtout qu'à la moindre contrariété, Sergey prend un malin plaisir à me submerger par ces visions.Je ne sais pas comment il s'y prend, mais ça fait son effet.
Je suis troublée tout le reste du voyage, hésitant encore plus sur la décision à prendre.S'il y a bien une décision à prendre...
Mon regard se pose sur le hublot, nous avons décollé il y a une dizaine de minutes. Il reste dix heures d'avion et j'espère du fond du cœur que Sergey va s'arrêter.
C'est ici que s'arrête la première partie.J'espère que vous allez toujours bien :)
La tension semble monter d'un cran non ?
En tout cas, notre belle Aëlys va devoir choisir...
Prochain chapitre à Salem.
Bisous bisous :)♥
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