19. Le Prix du sang
" Il y a du sacré dans les larmes. Ce ne sont pas des signes de faiblesse, mais de force. Ce sont les messagers de l'incommensurable chagrin, et de l'indicible amour. "
Washington Irving
J'essaie d'ouvrir les yeux, mais je n'y arrive pas. Derrière mes paupières fermées, je distingue le faisceau d'une lampe. Je me rappelle où je suis et j'ouvre les yeux d'un coup. Mauvaise décision...
La lumière vive m'assomme encore plus et ma tête est douloureuse.J'essaie de bouger, mais je n'y parviens pas, un coup d'œil à mes mains et je constate qu'elles sont attachées aux accoudoirs d'une chaise. Merde !
Nithaël est en face de moi, toujours inconscient et le visage meurtri par les coups qu'il a pris.
Je laisse échapper un cri étouffé. Je me suis mise dans un beau merdier.
C'est bien fait pour moi, on m'a dit d'arrêter d'être égoïste, mais il fallait que j'en fasse qu'à ma tête encore une fois. Si je meurs ici on écrira à coup sûr « Aëlys l'égoïste » sur ma tombe.
Nos bourreaux ont l'air de s'être absentés donc il faut que j'agisse vite et seule.
J'observe attentivement ce qu'il nous entoure.
Nous sommes dans une pièce obscure dans laquelle un plafonnier tourne sur lui-même, deux chaises sur lesquelles nous sommes assis et une table remplie de sac en simili cuir.
Il n'y a rien ici qui pourrait me venir en aide... Il n'y a même pas fenêtre.
Mon pouvoir, il est nécessaire que je parvienne à en faire quelque chose, mais quoi ?
Libérer mes mains grâce au vent ? J'ai beau chercher je ne vois pas comment... Je ne peux pas tenter de voler, car il n'y a pas d'issue.
Je referme les yeux en grimaçant à cause de mon mal de crâne et j'essaie de capter le moindre air présent. Ce n'est pas une mince chose, car l'air est chargé d'humidité et n'en fait qu'à sa tête.
J'essaie de le dompter, de le plier à ma volonté en vain. Tout espoir commence à m'abandonner.
Une autre solution, vite...
La télékinésie ? C'est probablement la meilleure idée, mais je ne maitrise tellement peu cet aspect de mes pouvoirs. Si je pouvais, je me frapperais de ne pas avoir insisté auprès de Valentin pour en apprendre plus.
Je fixe les sacs présents sur la table à l'autre bout de la pièce. Même si je ne peux rien faire, je vais voir s'il y a quelque chose d'utile à l'intérieur. La hanse du premier sac se soulève quand je le demande mentalement. Ça fonctionne !!
Je me concentre de nouveau de longues secondes puis le sac décolle d'à peine dix centimètres de la table, mais c'est une victoire encore.
Encouragée par ces réussites, je me sens galvanisée et le sac se rapproche en flottant dans les airs de moi plus rapidement avant de s'écraser sur le sol à mi-distance entre la table et moi.
Je ne dois pas pleurer peu importe ce qu'il se passe, il faut que je tienne le coup.
En me concentrant une nouvelle fois, le sac se soulève avec difficulté. Ce n'est pas grave qu'il vienne à moi doucement, le principal est qu'il arrive tout court.
Quand il se trouve à un mètre de moi, je plisse les yeux de douleur, avec la concentration plus le coup d'Aranel, je ne me sens plus trop bien. Dans un dernier effort, je propulse le sac près de moi et dans un grand fracas son contenu s'échappe à mes pieds.
Mes yeux tentent de deviner à travers l'obscurité les objets au sol et ce que j'y découvre me glace d'effroi. Des outils métalliques pleins de rouilles et de sang disposés tout autour de moi, certains reflétant la lumière artificielle. Ces objets ressemblent à des instruments de torture...
J'ai envie de hurler quand je fais le rapprochement entre ces objets et les esprits tordus des elfes noirs.
Mon regard se pose sur Nithaël. Qu'est-ce qu'on lui a fait subir ?
Alors que j'essaie d'imaginer les choses qu'on lui a infligées mais je le vois bouger et d'un geste de la tête, je rapproche sans attendre sa chaise de moi. Je suis ravie que mes pouvoirs soient plus réactifs à mes demandes.
- Nithaël tu vas bien ?, je lui demande d'une petite voix.
Il me répond en grognant et il a du mal à garder sa tête droite. Est-ce qu'Aranel est aussi malin qu'il ne laisse paraitre ? A-t-il pensé à me fouiller avant de me laisser là ? J'espère du fond du cœur que non car j'ai quelques potions qui pourraient aider Nithaël. Quand bien même, il me les aurait laissées comment je fais pour les récupérer sans mes mains ?
- Nithaël, il faut que tu restes conscient et que tu m'aides à nous sortir de là..., je lui dis la voix tremblotante.
Mon ami lève ses yeux sur moi, ils sont injectés de sang et peine à se maintenir ouvert.
J'ai vraiment du mal à le regarder sans avoir des nausées...
- Aëlys..., il souffle dans un soupir inaudible.
- Nithaël oui, c'est moi ! Mon dieu qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?!
- ça va, il me répond en grimaçant quand sa tête tente de rester droite.
- Il faut faire vite, je ne sais pas quand ce connard est parti.
- Oh, je crois que c'est peine perdue...
- Non, je refuse que tu abandonnes comme ça ! Je lui crie dessus.
Vite, une idée avant que je ne perde tout espoir moi aussi. J'espère que mon absence au chalet se remarquera plus vite que je ne l'avais prévu.
- Nithaël je vais faire avancer ta chai...
- Non ne me bouge pas, j'ai vraiment mal..., il me coupe.
- Ok je ne te bouge pas. Tes mains, tu peux toujours les bouger ?
Un grognement s'échappe de lui quand il essaie de bouger ses mains.
- Ouais, je peux.
- D'accord, je vais m'avancer alors et il faut que tu tentes de retirer mes liens.
- Avec mes mains ?!, il demande surpris.
- Oui attend, je vais voir s'il y a quelque chose qui peut nous aider.
Je regarde de nouveau les objets étalés au sol, malheureusement il n'y a pas de ciseaux ou d'autre objets coupant.
- Il va falloir que tu essaies sans outils, on n'a pas le temps et il n'y a rien qui pourrait nous aider.
- Je ne suis pas certain d'y arriver.
- Arrête Nit' s'il te plaît, j'ai besoin que tu sois confiant.
- Je vais essayer.
Avec difficulté, il se redresse sur sa chaise laissant échapper un gémissement de douleur. Je grimace devant son visage torturé et je pénètre dans ses pensées. Il faut qu'il reprenne du poil de la bête.
Ses pensées sont sombres et sans espoir puis sa noirceur m'envahit un peu car je ne me suis pas protégée suffisamment. Je vacille quelques instants avant de reprendre le contrôle et de lui envoyer tout mon espoir, tout mon amour et mon optimisme.
Quand ses yeux plongent de nouveaux dans les miens, ils sont animés par une volonté naissante je libère ses pensées de mon esprit.
- Tu es prêt ? Je lui demande avant qu'il hoche la tête me donnant son aval.
Grace à l'air canalisé, je fais glisser ma chaise avec bruit sur le sol et me rapproche de Nithaël. Avec mes pieds, j'aide mon élément et je parviens à me faire pivoter de façon à ce que nos mains se touchent.
Dans un premier temps, je serre fermement sa main dans la mienne et je me concentre plus intensément. Je reprend possession de son esprit et lui donne les dernières forces qu'il me reste.
Minutieusement, ses doigts s'activent dans mon dos, entre de nombreuses plaintes, il commence à défaire les liens.
Je saute sur mes jambes quand enfin la corde tombe au sol.
- Tu as réussi Nithaël !!, je le félicite en me tournant vers lui.
Mon ami est en un sale état et sa tête retombe lourdement vers le sol. Il vient de perdre conscience, merde ! Après m'être assuré qu'il avait juste sombrer, je m'active à faire le tour de la minuscule pièce pour trouver une solution. Mise à part la porte en bois, je ne trouve pas d'autre moyen de fuite.
Je me rassois face à Nithaël, je le regarde longuement et lui promets de le sauver.
Mon esprit se tourne vers Sergey lui laissant un appel au secours. Je ne sais pas si avec la distance qui nous sépare, il entendra, mais ça ne coûte rien d'essayer.
D'un coup, j'entends des bruits derrière la porte, je cours sur ma chaise non sans oublier de saisir un des objets qui traînent par terre et baisse la tête pour simuler mon inconscience.
Alors que je patiente je rage intérieurement de ne pas avoir fait boire la potion à Nithaël, qu'elle idiote je suis !
Une personne rentre dans la salle et avant qu'il ne referme la porte, j'arrive à l'aide de mon élément à maintenir cette porte ouverte. Je garde cette issue de secours, on ne sait jamais.
Des pas se font entendre près de moi et des pieds s'arrête dans mon champs de vision.
J'essaie de rester immobile, mais d'un coup sa voix résonne au-dessus de moi :
- Tu simules mal mon rayon de soleil.
Brusquement, ma tête est tirée en arrière quand il agrippe mes cheveux fortement.
Je grimace une nouvelle fois et me retiens de lui cracher dessus quand je reconnais le visage d'Aranel.
-Tss tss, je ne ferais pas ça si j'étais toi, il me devance.
Il lâche son emprise sur moi et du bout du pied bouge la jambe Nithaël qui lui est encore inconscient.
- Ton amant est vraiment dans un sale état.
- Ce n'est pas mon amant ! Je rétorque.
- Menteuse, je vous ai vu dans cet hôtel.
- Je t'ai dit que nous ne sommes pas amants, je répète le rendant un peu plus fou.
- J'ai vu glisser ses doigts en toi Aelys ! Comment as-tu me manquer autant de respect ?
Son visage me fait vraiment peur... Quand je tente de rentrer dans ses pensées ça se présente comme un vrai labyrinthe. Je n'ai jamais essayé de sonder un elfe noir et surtout pas l'esprit d'un fou.
Ses pensées filent à cent à l'heure, elles se rencontrent, se bousculent et certaines explosent. Ce type a vraiment un grain. Faut-il que je rentre dans son jeu pour ou moins qu'il laisse tranquille Nithaël ?
- Écoute, je te dis la vérité Aranel. Il ne m'a pas touché plus intimement.
- Ah oui ? Soit cette discussion reprend un autre jour.
D'un coup , il saisit la chaise sur laquelle repose mon ami puis d'un mouvement brusque le fait tomber par terre et s'assoie face à moi. Je tente de ne pas laisser paraitre mon inquiétude et me concentre sur Aranel.
- Tu ne m'a pas l'air si maline que ça. Je suis déçu..., il déclare d'une voix calme.
- Dommage alors... Pourquoi toute cette obsession sur moi ? Je lui demande.
- Obsession ? Il répète en ouvrant grand les yeux. J'essaie juste de récupérer ce qu'il m'appartient et de nuire à ton père.
- Je n'appartiens à personne ! Je ne suis pas un objet.
- Haha, les humains tellement attachés au mot. On vous a donné trop d'importance ici. Les femmes ne sont là que pour nous servir et répondre à nos besoins.
Génial ! Cet elfe a vraiment toutes les qualités requises pour l'homme parfait... La folie, la misogynie et quoi d'autre encore ?
- Oui., je lui réponds en ravalant ma fierté provoquant son étonnement.
- Vraiment ? Il demande en se collant plus sa chaise à la mienne.
Je ne réponds pas, mais ferme mes pensées à la moindre intrusion et le regarde en souriant.
- Le coup que je t'ai mis t'aurait donc remis les idées en place...
- Probablement, je dis faiblement alors que ses doigts s'engouffrent dans mes cheveux.
- Je n'aime pas qu'on se moque de moi ma jolie, mais je vais faire comme si ce que tu débites est sincère.
- Que veux-tu faire de moi ?
- Houla, en dehors de te baiser jusqu'à ta mort ?
- ...
- Tu vas venir chez moi déjà.
- En Faérie ? Je demande surprise.
- Oui. Le portail s'ouvrira dans quelques heures.
- Donc il existe vraiment ? je réfléchis à haute voix.
- Évidement. Tu crois que je pourrai pourrir dans un tel endroit ?
Sur ma gauche, je vois Nithaël bouger et ouvrir les yeux. Lorsqu'il croise mon regard, il les referme et redevient immobile. Il ne faut pas qu'Aranel le voie conscient donc j'essaie d'attirer l'attention sur moi.
- Pour quoi faire tu m'emmènes ?
- Tu poses trop de questions pour une femme...
- S'il te plaît, j'insiste.
Aranel se relève d'un coup et fait les cent pas en long et en large de la pièce. Il parle, mais je ne comprends pas ce qu'il dit... Sans que je ne le voie, il se retrouve penché au-dessus de moi et ma tête est en arrière.
- J'ai des moyens de te faire taire ! Il hurle.
Je n'ose pas parler, peur de sa probable réaction folle.
Sa bouche se fond sur mes lèvres et force un sinistre baiser. Un goût de sang dans la bouche, je réalise qu'il mordille un peu trop fort ma lèvre alors j'essaie de le faire reculer en plaquant ma main libre contre ses épaules. Il se tiens debout, loin de mes lèvres et me toise d'un regard noir :
- Comment as-tu fait pour te libérer ?!, crie t'il en jetant des coups d'œil autour.
Je suis définitivement débile ! J'accumule les erreurs et il semble que celle-ci le mette dans une colère noire. Au creux de ma main encore caché, je tiens bien serrer l'outil volé.
- Tu m'aurais sous-estimé encore Aranel ? je demande plein de confiance.
- Pardon ? il répond en me soulevant et me poussant une nouvelle fois contre le mur froid au fond de la salle.
Je suis sur le qui-vive, prête à l'assommer avec l'objet dans ma main. Je me félicite d'avoir un peu de force grâce aux entraînements intensifs au camp.
Aranel se penche vers moi, vient lécher le lobe de mon oreille puis chuchote :
- J'ai une surprise pour toi, ton amant va mourir sous tes yeux.
Prise d'effroi, je serre à m'en faire mal l'outil et quand il me regarde de nouveau, j'abats ma main avec violence sur sa tête. Un bruit sourd s'échappe de l'elfe qui s'effondre au sol.
Même s'ils sont immortels ces être répugnants, je sais à présent qu'ils peuvent être blessés et saigner.
Avec satisfaction, je vois son sang se rependre autour de sa tête et je cours vers Nithaël qui a les yeux grands ouverts desquels roule une larme.
- On va sortir Nithaël soit patient s'il te plaît.
Je mets mon bras sous son épaule et avec difficulté, je tente de le mettre debout. Il ne peut contenir sa souffrance aussi bien que son cri résonne contre les murs. En clopinant, nous parvenons à la porte que j'avais laissée ouverte et nous franchissons le seuil en refermant la porte à clé derrière nous.
Les escaliers sont si difficiles à monter pour Nithaël, je le vois serrer les dents mais également son visage se plier face à la souffrance qu'il ressent à chaque effort.
Je ne sais pas quelle heure il est mais le bar est encore rempli et des éclats de voix nous parviennent.
Par chance l'arrière-boutique est vide mais ce n'est pas pour autant que nous sommes en sécurité alors je nous emmène rapidement dehors.
Le froid me saisit les joues alors que je porte mon ami à l'abri derrière une grande poubelle.
Je le lâche quand il s'assoit de lui-même à l'abri de la grande poubelle coupé du vent. Je me mets à côté de lui en me frottant les mains et je reprends mes esprits petit à petit.
- Drôle de souvenir non ? il me demande en échappant de l'épaisse fumée de sa bouche.
- De quoi ?
- Ben la poubelle. Notre première rencontre, tu ne te rappelles pas ?
- Si si... Tu m'avais fait un drôle d'impression.
Nithaël rigole quand il se rappelle, il se tient les côtes et s'arrête rapidement submerger par la douleur.
- Merci Aëlys.
- Tu aurais fait pareil Nithaël.
Je saisis mon téléphone avec espoir que ce dernier fonctionne, mais c'était sans compter sur la force herculéenne d'Aranel. Mon écran est brisé en deux...
Je bascule ma tête contre la poubelle et réfléchi à l'heure qu'il pourrait être.
- Je t'aime Aëlys, déclare Nithaël après plusieurs minutes de silence.
Je me tourne vers lui. Son visage est pale et je vois qu'il perd encore beaucoup de sang. La potion !
Dans ma poche, ces petites fioles sont intactes et délicatement je fais boire mon ami.
- ça va te guérir Nit'.
- Tu me sauves toujours la vie..., il lâche en s'appuyant contre le mur.
- Je serai toujours là pour toi. Écoute reste là, je vais essayer de trouver un téléphone portable pour appeler les autres.
- Ok, passe-moi ton manteau que je m'allonge.
Je m'exécute en l'installant sur le sol gelé, l'embrasse sur la tempe et cours vers la rue principale.
Quelques minutes après, j'ai enfin Sergey au téléphone. Il n'a pas le temps de me passer un savon que je raccroche après lui avoir demandé de venir très vite nous aider.
Je remercie l'adorable couple pour le prêt de leur téléphone et je rejoint au pas de course Nithaël pressé de lui annonçait la bonne nouvelle.
Dans la ruelle, je retrouve la poubelle derrière laquelle on s'était caché mais d'un coup, je ressens une pointe dans mon cœur. Une dizaine de pas plus tard, je fais face à un Nithaël à genou tenu par un Aranel vert de rage. Sur le visage de l'elfe de longue traînées de sang lui colore son visage gris, il n'a plus son visage humain.
- Salope ! il hurle à plein poumon.
- Que fais-tu Aranel ? je demande vraiment inquiète.
- Tout est de ta faute. Putain, mais tu es bien la fille à ton père ! Toujours à être tourné vers les mauvaises personnes !
- De quoi tu parles ?
- Tu n'aurais pas dû venir au monde, tu es une atrocité de la nature, il crache plein de haine en serrant sa poigne sur Nithaël.
- Lâche le, on va discuter.
- Je ne veux pas discuter. Je veux juste anéantir votre espèce !
- Les humains ? je demande incrédule.
- Les demis ! Les sorciers ! Tous ceux qui se prennent pour des êtres qu'ils ne sont pas.
- Tu as un problème Aranel... Un coup, tu me veux et après tu veux me tuer ?
- Je voulais juste 'm'amuser un peu avant de tuer.
- Mais tout ça à cause de mon père ?
- Oui, il prône cette nouvelle race alors que vous n'êtes que des cafards !
- Je ne suis pas mon père !
- Qu'est-ce que ça change ? Si je tue son bébé, tu imagines sa tristesse ? Après avoir ordonné la mort de son Elisabeth.
Mon sang ne fait qu'un tour quand il évoque ma mère. Suis-je devant l'assassin de ma mère ??
- Tu as tué ma mère ?
- Non, je me salis rarement les mains... Tu es à mon goût voilà la raison de mon investissement. Et tu m'échappes depuis trop de temps.
- Mais qui es-tu ???!
- Personne ne t'a parlé de moi ? il demande visiblement vexé.
- Non...
- Je suis ton pire cauchemar Aëlys !
- Sois plus explicite...
- Je suis ton oncle.
- De quoi ?
- Elros est mon frère cadet... Il n'aura pas dû reprendre le trône de notre père vu ce qu'il en fait.
- Mais ça ne me regarde pas Aranel !
Son sang coule dans mes veines ? Mon oncle... Et dire qu'il y a quelque mois, j'étais orpheline. J'en viens presque à regretter ce temps.
Aranel tiens toujours solidement Nithaël et je ne sais pas comment désamorcer cette situation difficile.
Devant moi, un mouvement attire mon attention.
Blair apparaît avec Sergey puis Calypso et Valentin également. Aranel remarque que mon regard observe quelque chose et recule en les voyant et resserre sa pression sur Nithaël qui gémit de douleur.
- Ha la joyeuse petite bande est réunie ! il crache en regardant Blair. Quelle déception, sale traitresse ! Ne bougez pas, je vous préviens !
Je ne parviens plus à regarder autre chose que Nithaël. Dans ma tête, une voix résonne me poussant à ne regarder que lui.
Des pas précipités éclatent dans ma direction, je relève quelques secondes mon regard et remarque un Aranel arrivant à la vitesse de la lumière sur moi avec Blair à sa suite. Mes yeux retrouvent rapidement ceux de Nithaël qui commence à tomber en direction du sol. Tout va trop vite et je ne comprends pas tout ce qu'il se passe trop attiré par le regard d'eau de mon ami.
Une douleur semblable à un coup de poignard me cisaille le cœur quand je vois une drôle de lueur dans ses yeux. L'éclat de vie semble s'échapper petit à petit de lui. Mon esprit tente de comprendre et c'est alors que je remarque la tache grandissante sur son torse. Le sang se repend rapidement autour de lui et je suis paralysé devant l'horreur qui se tiens devant moi. Sergey et Valentin accourent vers lui alors que je suis propulsée en arrière.
Je perçois à côté de moi Blair et Aranel qui s'affronte en grognant tandis que je me relève difficilement. Plus je regarde plus Nithaël et plus je réalise ce qu'il se joue devant mes yeux. Aranel l'a poignardé ? Quand ça ? Je n'ai rien vu...
Nithaël souri encore en me regardant et je commence à m'avancer vers lui pour lui venir en secours mais les deux elfes noirs me repoussent vers le mur à l'autre bout de la ruelle.
Je regarde la scène en tant que spectatrice, je ne peux rien bouger. Ma super-ouïe se concentre sur les battements de cœur de Nithaël et je ne fais soudain plus attention à ce qui m'entoure. D'un coup le cri de Blair résonne alors qu'elle s'effondre sur une série de poubelles et je vois Aranel foncer vers moi à toute vitesse.
Avant que je ne comprenne quoi que ce soit j'atterris en pleine rue sous un réverbère. Aranel ne me tiens pas le bras le sourire aux lèvres.
- Elle pense être plus forte que moi. Quelle traitresse ! J'aurais dû m'en douter...
Il doit parler de Blair, celle qui a partagé ses délires et son lit. J'ai une entière confiance en elle à présent et vu la réaction de l'homme qui se tiens devant moi, ma confiance est bien placée. Il me lâche quelques secondes quand des personnes passent devant nous en me surveillant du coin de l'œil. Une douleur au cœur me rappelle ce qu'il se trame à l'endroit d'où je viens et je perds toute confiance :
- Qu'as-tu fait ? je murmure.
- Tu me parles ma jolie ? il me répond en se plaçant devant moi.
- Nit...
- Oh ton amant ? Je pense qu'il doit perdre tout son sang là.
La colère m'envahit et j'ai envie de le tuer. Je le fixe sans ciller et m'introduit dans son esprit. Comme à mon premier essai, je me perds dans le dédale de sa folie.
- Tss tss Aëlys, tu es bien trop novice...
- Va au diable ! je lui dis froidement.
- Tu n'as pas encore compris, c'est mignon ! il déclare en saisissant mon cou, je suis le diable !
Il rigole sournoisement en serrant plus fort ma gorge. Je n'ai plus peur... L'emprise qu'il pouvait avoir sur moi ne fonctionne plus. Je perçois mon élément prendre possession de mon corps et c'est comme si l'air dans mes poumons refaisait son apparition et malgré sa poigne qui endolorit ma trachée je respire comme si de rien n'était.
Aranel s'en rend compte et recule d'un pas. Il me regarde surpris par ma maîtrise de l'air quand Blair surgit et le plaque au sol.
Ce qui suit se passe très vite, je les vois à peine s'affronter tellement ils sont rapides. Je vois d'un coup le corps d'Aranel à quelques mètres de nous et Blair s'approche de moi. Alors qu'elle me demande comment je vais, dans sa main droite brûle une boule de feu. L'elfe noir se remet sur ses jambes, murmure quelque chose que je n'entends pas et disparaît.
Je me laisse glisser sur le trottoir tandis que Blair tente de me soutenir.
- Aëlys reste avec moi, tu as mal quelque part ? Tu es blessé ? C'est à toi tout ce sang ?
Je baisse la tête sur mes vêtements et mes mains qui sont complètement recouvert de sang. Je ne me souviens pas d'avoir été si blessée. Une pensée me redresse comme un électrochoc et je commence à paniquer. Je suis au bord des larmes et j'ai toutes les peines du monde à articuler ces mots :
- Où est Nithaël ?
Blair ne répond pas mais elle me couvre avec une couverture qui est apparu comme par magie dans ses mains.
-----------
Note :
Hello :)
J'espère que vous allez bien après ce chapitre très long, je sais ne m'en voulait pas...
En tout cas, j'espère que vous êtes ravis de ces 4000 mots environs ^^
Les bonus arrivent très vite après le prochain chapitre qui marquera la fin du volume 2.
Alors à présent c'est à vous de jouer :)
N'hésitez pas à me donner vos théories sur la suite de l'histoire (j'aime vraiment beaucoup vous lire :p ). Je répond à tout vos commentaires et messages.
Un grand merci à vous tous qui me suivez, me lisez et aimez cette partie de moi.
Lot's of love ♥
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