17. Un nouveau jour
"Les amis sont la famille que nous choisissons pour nous mêmes" Edna Buchanan.
En clignant des yeux, je m'aperçois qu'il fait encore nuit ici...
J'ai probablement dû m'endormir à peine quelques heures mais je me sens reposée comme jamais.
Les bras de Sergey m'entourent toujours, il a l'air tellement serein quand il dort si on ne fait pas attention à ses micros expressions inconscientes.
Avec une douceur que je me connaissais pas, j'entreprends de retirer ses bras qui m'empêche tout mouvement sans le réveiller. Je n'ai pas envie de l'affronter dès mon réveil, j'ai besoin de sortir, fumer et trouver où se situe ce foutu bar.
Malgré un grognement bestial, Sergey dort toujours à poing fermé alors que je me mets debout.
Si je n'écoutais que mon corps, je me réfugierais de nouveau au chaud dans ses bras musclés toute collée contre son corps .Et je prendrai en otage ses lèvres qui n'attendent que mes baisers mais ça serai égoïste et Nithaël a besoin de moi.
Au fond de moi, je sais qu'il ne va pas bien et j'espère que ma vision ne reflétait pas la réalité...
J'emmène mon portable et mon paquet de cigarette, me couvre d'un plaid et me met dehors. A l'abri des regards, je commence ma recherche. Tout en allumant ma première d'une longue série de cigarette j'attends que ma page internet charge, saleté de trou perdu la connexion est faible !
Quand enfin le moteur de recherche s'ouvre, je suis déjà transite de froid.
Je tape « Burren bar » est le premier résultat est un pub à Boston, les photos présentes en ligne ne ressemblent pas à ce que j'ai vu en rêve, merde.
Comment dois-je interpréter ce rêve ? Je n'ai aucune connaissance dans ce domaine.
Je soupire en m'enfonçant plus dans le dossier du fauteuil à bascule et je me laisse border par le lent mouvement du siège.
Réfléchi, réfléchi ! Il doit bien y avoir une signification.
Le Burren c'est irlandais, soit... Ca n'avance pas le problème, on vient d'Ecosse qui est proche de l'Irlande mais je ne comprends pas le rapport.
Plus je me creuse les méninges et plus la nuit s'efface pour faire place aux premiers rayons de soleil.
Autour de moi, le paysage devient féerique. La neige recouvre l'herbe et donne au lac de magnifiques reflets. La brise hivernale me salue, elle caresse lentement ma joue avant d'aller jouer avec les feuilles mortes au sol. J'aime cet échange que je peux avoir avec le vent, un échange amical et bienveillant.
Je continue à me creuser la tête à essayer de trouver un sens à ce rêve, en plus du fait que Nithaël est en danger. Une tasse de café apparaît comme par magie devant moi, je lève la tête et Calypso apparaît sur ma droite, le sourire aux lèvres :
- Tu es bien matinale.
- Bonjour Caly' merci, je lui réponds en soulevant la tasse chaude.
- Le sort a fonctionné ?, elle me demande en s'installant à mes côtés.
- Oui mais... je ne sais pas comment interpréter tout ça.
- Ah, Aëlys tu n'as pas besoin de faire toutes les choses seules. Nous sommes avec toi et tu ne mets pas suffisamment nos compétences en action.
- C'est-à-dire ?
- Je suis sûr que tu ne sais pas que je ne suis pas comme vous, elle répond en rigolant.
A sa remarque je constate que je ne sais rien d'elle, mis à part qu'elle est avec Valentin et qu'elle s'appelle Calypso... Dans un sens mes détracteur ont raisons, je suis égoïste... Je ne m'intéresse pas aux personnes qui me soutiennent sans rien attendre en retour.
- C'n'est pas grave Aëlys, je comprends tout à fait que tu aies la tête à d'autre chose.
- Vraiment, je suis navrée... Ce n'est pas moi, je ne suis pas comme ça d'habitude.
- Vaut mieux tard que jamais non, elle conclut en buvant son café. Je suis une des rares enfants nées de deux souverains des éléments... Ma mère étais là précédente souveraine de la terre et mon père celui des sylphes d'où mes ailes que tu ne vois pas, elle ajoute devant mes yeux ébahis...
Elle déploie d'un mouvement des épaules de magistrales ailes violettes. Les ailes de Paralda me paraissent minuscules à côté des siennes. J'aimerais les toucher mais ce n'est pas le moment. Alors qu'elle les remues avec un large sourire, je reste interdite.
- Grâce au ciel nous pouvons les ranger en quelques sortes, sinon ma survis dans votre monde ne serait pas de tout repos.
- Mais tes parents ...
- Mes parents ne sont pas morts si tu te poses la question, elle poursuit, c'est juste que comme chez vous les souverains ne siège pas éternellement sinon nous aurions aucun changement depuis des lustres... Sauf quand l'un d'eux décide de rendre l'arme.
- Ils meurent ? Mais je pensais que vous étiez immortel ?
- Beaucoup de très anciens elfes s'ennuient et n'ont plus goût à rien, te rend tu comptes passer des siècles à côtoyer les mêmes personnes, faire les mêmes choses... Il y avait une sorte d'attraction quand l'accès chez vous nous étais ouvert mais depuis presque un siècle les passages se font rare...
- Mais comment as-tu fait pour être ici alors?
- J'étais à la tête d'une sorte de cellule de sécurité dans votre monde. Nous avions la charge de surveiller les êtres de Faérie présent ici, et de les protéger.
- Comme un genre de police ? Vous avez autorité sur les elfes noirs ?
- Oui une police elfique. Enfin c'est plus compliqué que ça... Mais nous n'avons pas de réelles autorités sur eux et je n'ai pas les moyens de les démasquer non plus.
- Ok. Si je comprends bien tu es espèce de demi alors...
- Nous sommes quatre oui, elle me dit en appuyant sur le quatre.
Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt ?
- La prophétie parlait de 4 éléments réunis !
- En effet. Ravie que tu n'aies pas mis si longtemps à percuter.
- Mais Valentin est un sylphe alors que la prophétie parle des quatre différents éléments...
- Tu le connais mal. De base non, il est de l'élément eau en premier temps. Il maîtrise deux de quatre éléments ma belle.
- Oh... donc la prophétie disait vrai ? Je l'interroge par principe quand je réalise que Paralda avait raison sur toute la ligne, je n'aurai pas du douter de ses compétences.
- Que doit-on faire ?
- Ça nous l'ignorons pour le moment. Il nous faut cette prophétie et j'ai un moyen de la récupérer.
- De quelle façon ?, je demande perplexe.
- Tu l'as eu sous les yeux ?
- Oui... mais ma mémoire n'est pas si bonne..., je déclare ne voyant pas ou elle voulait en venir.
- Je peux la visionner à travers très yeux comme ton rêve cette nuit.
- Comme... ah c'est vrai tu es de la terre. Maitre Adamson m'avais avertis de votre grand pouvoir mental. C'est... douloureux ?
- Non bien sûr, rien que nous fassions ne blesse. Mais je peux faire ça uniquement car tu as des prédispositions mentales.
- Ok...
Elle passe l'heure suivante à m'informer de quelle façon elle allait procéder, de ce que je vais devoir faire. Sergey nous rejoint lorsqu'elle a terminé et se lève pour nous laisser seuls.
- Tu as dormi comme un bébé, il déclare au bout d'une dizaine de minutes silencieuses.
- Oh, c'est que tu es confortable. Probablement la couche de gras qui t'enrobe, je me moque.
- Fait ta maline oui. Raconte plutôt ton rêve.
Je raconte pendant de longues minutes une seconde fois le récit de mes songes. Il était très attentif à tout ce que je pouvais dire, il posait des questions mais surtout il me fixait tout le long.
Son regard si envoûtant que je m'y perdais par moment, me détournant de mon récit. Je ne sais pas si c'est parce que Nithaël avait rompu avec moi mais je trouvais que le regard du russe avait changé.
-Donc tu as vu ton père, il déclare pour conclure mon récit.
- Oui, c'était tellement étrange... Je ne sais même pas si c'était un rêve ou une sorte de réalité.
- Pourquoi dit tu ça ?
- Pour ça, je lui répond en sortant les trois pierres que j'avais glissé dans la poche de mon pantalon.
Ses yeux s'arrondissent quand ces pierres brillent d'un bleu encore plus intense que dans mon rêve. Je comprend alors qu'il sais ce que sont ces choses. Ses sentiments me parviennent si intensément, je le sent se rappeler de sa mère et son père ainsi que le trouble qui prend possession de lui.
- Comment as tu eu ça ?, il demande en hésitant sur chaque mots.
- Mon père me les a glissé dans la main avant que je ne parte.
- Ok...
- Il a prononcé ton prénom aussi, je rajoute quand il me regarde intensément.
Je remarque qu'étrangement ses yeux ont la même couleur que ces pierres.
- Ça a appartenu à ma famille, il lâche sans en rajouter.
Je préfère ne pas le brusquer et je reste silencieuse en observant la neige qui tombe un peu plus fort qu'en début de matinée.
A un moment donné Sergey se lève et me tend la main :
- Tu vas attraper froid.
J'opine du chef et nous rentrons à l'intérieur du chalet, les trois sont là en train de discuter mais le russe me guide avec sa main et à ma grande surprise, Sergey m'emmène à ma chambre.
Il ne décroche pas un seul mot mais continue de me fixer en s'asseyant sur mon lit la main serrée au risque de me perdre. Je retire ma main, un peu mal à l'aise de cette proximité.
- Ce n'est peut-être pas le bon moment pour te parler de ça mais si je ne le fais pas maintenant je vais encore reporter à demain et il ne faut pas..., il dit d'une traite sans respirer.
Sa voix contrairement à d'habitude est tremblante et il ne parait pas confiant en lui, pour une fois.
Je me retourne pour lui faire face, je suis surprise par son visage grave et j'attends qu'il poursuive.
- J'ai du mal à te sortir de mes pensées..., il lâche la voix et les yeux pleins d'émotion. Et si je t'en parle maintenant c'est que j'ai besoin d'en avoir le cœur net tu comprends?
En comprenant où il voulait en venir, des frissons me glissent le long de mes bras, de mon dos. Tandis que mon cœur s'emballe un peu trop vite, j'acquiesce d'un geste de la tête et il poursuit :
- Je... J'ai été con à votre arrivé ici... Je n'ai pas voulu ce qu'il est arrivé mais voilà c'est fait. Il y a eu toutes ces histoires, toi et Nithaël, Alena, Aranel, 'fin tu vois quoi...
- Ouais je vois..., je lui réponds faiblement.
- J'aurai dû dès le départ te garder près de moi au lieu de te rejeter, il lâche en plongeant son regard dans le mien.
- Sergey... c'est vraiment pas le moment.
- Je sais ! Mais s'il nous arrive quelque chose. Avoue que ce n'est pas improbable avec toute cette merde !
- C'est pas faux...
- Je ne veux pas avoir de regret surtout te concernant, il me coupe en se levant vers moi.
Il se rapproche de moi, aussi bien qu'il prend mes mains dans les siennes.
- Mais trop de choses ce sont passées Sergey, Nithaël m'a quitté mais c'est pas autant que j'ai envie de me mettre avec toi ..., je déclare troublée par ce contact puis quand je vois son air abattu je continue, pas tout de suite. Rooh écoutes on a des choses plus graves à régler non ?
- Je ... mais Aëlys il faut que tu sache ce que je ressens pour toi.
Je déglutis difficilement, l'air se raréfie et je crois que je panique. Alors pour pouvoir échapper à ce moment et enfin prendre ma douche tant désirée je trouve la seule phrase possible :
- Sergey mais je le sais... c'est juste pas le bon moment.
Je lui lâche les mains, prend mes affaires et un peu trop vite pour que ce ne soit pas suspect, trop pressé d'être seule et sous de l'eau chaude.
Mais c'était sans compter sur l'obstination du russe qui ne voulait pas en finir là.
Il me bloque le passage en s'y mettant devant et en écartant les bras ne laissant peu de place pour passer et contrairement à ce que je pensais il ne souris pas et son visage se pare d'une expression sérieuse.
Je n'ai pas la tête à penser à une quelconque histoire d'amour, même après cette histoire d'âme jumelle ou je ne sais plus quoi.
J'aimais beaucoup Nithaël, peut-être pas de la bonne façon mais je ne vais pas passer du bon temps alors qu'il est danger à cause de moi.
Sérieusement, Sergey pense vraiment qu'en s'étant affiché avec une elfe noire me donnerais plus envie ? Même s'il se confondait en excuse durant des semaines ça n'enlèverais jamais de ma tête cette image de cette immonde créature.
- Ecoute Sergey si tu ne veux pas que j'utilise mes pouvoirs, je te conseille de me laisser prendre cette putain de douche. Je suis gelée et je n'ai pas envie d'être malade avec tout ça. On aura cette discussion si tu veux quand ça ira mieux tout ça mais je n'ai pas envie de parler de ça, ni même d'y penser. Tu peux avoir un peu de respect pour Nithaël ? Il m'a quitté ok, mais c'est pas pour autant que je le laisse tomber.
Sans un mot, il se décale en soupirant. Sergey ne me regarde pas, tant pis pour lui qu'il se vexe !
Je passe les trente minutes suivantes, sous l'eau délicieusement chaude.
Quand je sors, la peau toute ridée, emmitouflée dans mon peignoir, je croise le russe de nouveau :
- Valentin est en bas, habille toi vite on a du pain sur la planche.
Sèche, habillée et sentant enfin le propre, je retrouve les autres en bas.
Ils sont tous là, la tête plonger dans le vieux grimoire de ma famille.
Blair, Valentin, Calypso et Sergey tournent leur tête vers moi puis me sourissent tous quand je m'installe. Nous sommes un groupe hétéroclite mais soudé comme jamais auparavant devant l'urgence de la situation.
Valentin avec son éternel bonnet vissé sur la tête, ses yeux translucide remplis de malice et ses bras entièrement tatoué.
Blair et son regard de biche entouré de khôl remplis d'amour avec ses vêtements gothique accompagné de ses bijoux aussi originaux les uns que les autres.
Calypso avec son aura de mystère qui plane autour d'elle, ses yeux marron pétillants de vie et sa garde-robe très colorée.
Puis Sergey et son regard qui a condamné mon cœur dès le tout premier regard, son air glacial comme son pays d'origine mais qui cache un cœur tendre.
Je les regarde tous d'un regard bienveillant en me disant qu'elle est belle ma famille de cœur, même estropiée d'un membre. Mais nous allons résoudre ce petit problème et nous serons enfin tous réunis pour affronter la prophétie qui nous attend.
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Bonjour :D
Le chapitre est un peu plus court que les précédents et surtout le suivant (qui risque fort bien de titiller vos petits cœurs ) :p
Alors que pensez vous de Calypso qui se dévoile un peu ? Un nouveau personnage un peu plus mis en avant apporte du sang neuf :)
Quand à notre russe ... pauvre Sergey il ne fait jamais les choses le bon moment ^^
Je compte sur vous pour me dire ce que vous en pensez et qu'est ce que vous présumez pour la suite ^^
Bisous ♥
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