16. A cœur ouvert

«Les mots que l'on a pas dit sont les fleurs du silence» @CamilleTssr6

J'aimerais tellement en savoir plus sur ces prophéties...


Je vais finir par être persuadé que mes désirs deviennent réalité, car aussitôt rentré dans la chambre, Blair me saute dessus.
Il faut croire que son temps passé à la bibliothèque elfique a été productif, car sur notre lit est disposé une dizaine d'épais ouvrages poussiéreux.

- Je vois que tu t'es bien occupé..., je lui lance en transférant les livres sur mon bureau.
- Oui ! Ils ont tellement de livres si intéressants, sur tout un tas de prophétie, sur les âmes jumelles. Une vraie mine d'or Aëlys !
- Calme calme, je vais prendre une douche et nous chercher à manger avant de me jeter dans tes trouvailles, je déclare en pénétrant dans la salle de bains.

Sans aucune gêne, mon amie me suit puis quand je lui claque la porte sous le nez, elle rigole fort.

- Rooh je t'ai déjà vu nue chérie !
- Tu rentreras quand je serais sous la douche.
- Ok, tu es devenu pudique devant moi ? Qu'as-tu à me cacher ?

Je ne lui réponds pas et ouvre le robinet avant de me glisser sous le jet d'eau.
Je débloque la porte que je maintenais fermé grâce à l'Air et Blair rentre à l'intérieur.
Tandis que je me savonne, elle s'assied sur le lavabo et commence à me raconter ses découvertes.

- Au niveau des prophéties, il y en a tellement que je ne sais pas laquelle prévaut. Mais de nombreuses parlent de cette guerre qui arrive... Les auteurs décrivent des scènes d'horreur, des visions apocalyptiques, mais également de qui sonnera le glas de cette bataille.
- Comment ça ?
- L'élue, qui selon beaucoup de monde serais toi ma grande.
- Mais je ne comprends pas pourquoi... As-tu retrouvé celle qu'il m'avait été montré ?
- Oui, j'ai emprunté le livre dont elle a été tirée.
- Cool.
- Oui, il serait peut-être le temps d'essayer de la déchiffrer...
- Tu as raison, on s'y met après manger.
- Ton elfe d'argent ne vient pas ce soir ?, elle me demande en effectuant des dessins dans la buée.
- Non, on est que toutes les deux, en amoureuse ! Mais pourquoi elfe d'argent ?
- C'est comme ça qu'on les nomme, elle me répond en dessinant un cœur.
- Oh, tu es mignonne dis donc.
- Toujours moi, tu ne savais pas, elle rétorque en me tirant la langue.

Je finis de prendre ma douche, et la chasse au moment de me sécher. 

Après s'être moqué de moi, elle part, me faisant promettre de me dépêcher, car son estomac la tiraille.


Je descends en vitesse vers la cafétéria et fais la queue pour me servir à manger. Des mains viennent brusquement m'empoigner les hanches, surprises, je deviens raide et me tourne vivement.
Je rencontre alors les yeux bleus de Cylian qui me sourit.

- Comment vas-tu ?, il me demande.
- Très bien. Blair a trouvé beaucoup de livres, merci de l'avoir autorisé à aller à la bibliothèque.
- Je t'en prie, il me répond en grimaçant.
- Je sais que tu ne l'aimes pas, mais merci de l'effort que tu fais. Tu vas voir avec le temps, elle est différente.
- Peut-être, on verra... Écoute, tu as quelques minutes à me donner pour que je profite de toi un peu ? , il me demande avec un sourire ravageur.
- Je ne sais pas..., je lui réponds en hésitant faussement.
- Ne brise pas mon cœur Aëlys...

Sa phrase sonne comme un électrochoc sur moi. Bien sûr que je ne veux pas briser son cœur...
Avec un sourire de façade alors qu'il vient de me provoquer une cascade de remords, j'accepte de le suivre.
À peine ai-je le temps de franchir le seuil de la porte qu'il m'attire à toute vitesse dans ses bras.
Je ne m'habituerais jamais à leur rapidité...

J'entoure sa taille de mes bras alors qu'il se rapproche de moi me forçant à me dévisser la tête. Son regard est intensément rivé sur mes lèvres. Lentement, sa langue vient humidifier sa bouche me laissant pantoise et impatiente.


Je presse sa peau pour le faire réagir et aussitôt, il vient à l'assaut de mes lèvres. Avec délice, sa langue se mêle à la mienne. Nous nous pressons plus l'un sur l'autre alors que sa main vient pencher un peu plus ma tête.
Mon cœur bat à cent à l'heure quand ses lèvres quittent les miennes, je rouvre les yeux et découvre que les siens sont pleins d'étoiles. Je prends soudainement conscience de ce qu'il ressent pour moi, car mon empathie refait surface.

Mes joues commencent à chauffer, et l'excitation que Cylian peut ressentir déteint sur moi.
Foutue empathie ! J'ai l'impression que ma peau brûle tellement ça me chauffe de partout puis un mal de tête lancinant me foudroie.

D'un coup, je le repousse, étouffant à moitié. Je ferme les yeux et tente de contrôler tout ce qui m'attaque. On inspire et expire... Doucement, calmement.
Quand mon corps a enfin récupéré sa température de base, j'affronte le regard incrédule de Cylian.
- Tu vas bien ?
- Oui, c'est juste que j'ai de plus en plus de mal à contrôler mon empathie...
- En as tu déjà parlé de ce pouvoir ?
- Non... Quelques-uns sont au courant, pourquoi ?, je demande.
- C'est un pouvoir assez rare... Et qui peut être paralysant. Il faudrait que tu voies avec ton père, car je ne suis pas certain qu'il y ait un professeur qui soit empâte.
- Je le ferais en remontant.

Je dis cela pour le rassurer parce que mon père est assez occupé avec ces attaques de plus en plus nombreuses des elfes noirs. Puis quand je vois son regard insistant, je poursuis.

- Mais ça va Cylian.
- J'espère, je vais essayer de contrôler mes émotions, mais ça ne va pas être facile.
- Pourquoi ?, je demande en rigolant.
- Parce que je m'écouterais, tu serais mon prochain repas...

Son visage est vraiment sérieux ce qui me fait avaler ma salive de travers.
Mince, je suis contente de ne pas me glisser dans sa tête et de voir ses pensées perverses.
Il rigole devant ma quinte de toux puis dépose un doux baiser sur mes lèvres.

- On se voit demain Aëlys, dit-il en s'éloignant.
- Oui, bonne nuit Cylian.
- Toi aussi, ma belle.
Il disparaît en un battement de paupière me laissant seule.
Mon estomac émet un bruit de souffrance et je me précipite au buffet. Blair va m'en vouloir de l'avoir fait patienter.


Le lendemain, je me réveille toujours aussi fatiguée. En m'étirant, je peste intérieurement contre le peu de besoins de sommeil de ces foutus elfes. Si ça continue Blair va me tuer à cause de mon manque d'heures passées à dormir.
En plus, elle ne semble pas déranger de poursuivre sa nuit alors que je suis debout.


Je suis prête assez vite et j'attends Cylian en mangeant une pomme prise la veille. L'heure des cours approche dangereusement et monsieur se fait toujours désirer...
Soudain, deux coups retentissent sur la porte et j'ouvre sur le point de me moquer de son retard.
Mais une toute autre personne se tient derrière, Nyx.

- Bonjour, Prêtresse.
- Aëlys, dit-elle en penchant la tête dans une sorte de révérence. Pourrais-je te voir quelques instants ?
- C'est que j'ai cours normalement...
- Ton professeur a été prévenu, se justifie telle.
- Oui alors, mais...
- La présence de ton amie ne me dérange pas, mais je préférais qu'elle s'occupe à la bibliothèque par exemple, me coupe la prêtresse.

La tête de Blair apparaît derrière moi, elle avait tout entendu évidemment.

- Waouh ! Elle est balaise elle, déclare-t-elle à l'attention de Nyx.
- Enchantée, Blair, je suis Nyx Grande Prêtresse d'Eldíran.
- Vous m'en direz tant ! Blair, elfe noir repenti, elle répond en la saluant de la tête.
- Je sais..., dit Nyx.
- Bon, je vous laisse alors. Bonne journée !

Blair s'enfuit dans un coup de vent dans le couloir, sans un mot ni regard pour moi.
Tandis que son parfum flotte encore dans les airs, j'ouvre la porte pour que Nyx y pénètre puis j'entre à mon tour.


- Je n'ai rien à vous offrir Prêtresse..., je m'excuse alors qu'elle prend place devant la fenêtre.
- Ce n'est rien, appelle-moi Nyx s'il te plaît Aëlys.


J'acquiesce silencieusement alors qu'elle regarde le paysage par la fenêtre. Cette femme me semble si énigmatique et l'intensité de la magie qui gronde autour d'elle me surprend toujours.


- Comment vas-tu ?, demande-t-elle en se retournant d'un coup.
- Très bien, je n'ai plus de cicatrices.
- Parfait. J'ai cru entendre que tu avais des dons d'empathie ? Pourquoi n'en n'as-tu parlé à personne ? , elle m'interroge.


Nyx a probablement surpris notre conversation d'hier avec Cylian... Ou elle est au courant de tout à Eldíran, ce qui ne m'étonnerait pas.


- Je n'ai rien dit, car je pensais que c'était une évolution de mes pouvoirs, je me justifie.
- Tu ne connaissais donc rien alors avant ta rencontre avec Nithaël ?, elle me demande.
- Vu que vous semblez tout connaître sur tout, vous devriez savoir que ma mère est décédée. Et que mon père a ignoré mon existence vue qu'il se trouvait ici. Et donc que j'ai eu connaissance de tout cela bien tard.
- Je m'excuse Aëlys, ma question était maladroite.
- Vous êtes pardonné, mais il faut que vous compreniez que le peu de connaissance que j'ai acquis ne date que de quelques mois...
- Je vais résoudre ça. Écoutes, je ne voulais pas en venir là, mais nous allons avoir un peu de temps ensemble. Ce ne sont pas nos démarches habituelles, mais le temps presse.
- De quoi ? Qu'allez vous faire ? , je la questionne.
- Une sorte de formation accélérée.
- Dites-moi tout, dis-je un peu sur la réserve de sa proposition.
- Nous en reparlerons demain, je viendrais à la même heure, en attendant ton professeur t'attend.
- Merci beaucoup de prendre du temps pour moi, je déclare.
- Aëlys ce que tu ne comprends pas, c'est que nous avons réellement besoin de toi. Prend confiance en toi, ta maîtrise des éléments ne sera que plus rapide.


Après sa phrase, elle quitte la chambre me laissant ruminer mes pensées. Pour quelles raisons, la prêtresse en personne prendrait de son temps pour m'aider ?
Le danger est-il si proche ?

C'est avec le cœur et les pensées sombres que je me rends en classe avec Paralda. Cylian est en plein exercice et elle me fait signe de ne pas faire de bruit.

Alors je m'allonge à même le sol pour m'entraîner à mon tour cependant mon esprit divague sans cesse. Je ne sais pas pour quelles raisons, mais je me sens à fleur de peau, irritable.

J'espère que ce n'est pas mon empathie qui me joue des tours parce que ce pouvoir me perturbe plus qu'il ne m'aide. Quel peut être le réel but du pouvoir d'empathie ici ? A part volé les pensées et sentiments des personnes qui m'entourent ?

Assez égoïstement, je me pose mille questions et je commence à angoisser sur la suite des événements. Si je ne fais pas attention à ce qu'il m'entoure. Les yeux fermés, j'essaie de résoudre ces problèmes à ma façon... En m'angoissant plus.

Je ressasse les paroles de Nyx, mais bon sang que j'ai confiance en moi !
J'ai dû faire avec ma nouvelle nature si rapidement... Les événements sont arrivés brutalement.
Il y a un an, je menais une vie normale, dans une ville NORMALE !
Où est dont passé la normalité dans ma vie ? Je vis en Faérie avec un père que je connais à peine...
Le pire, c'est que tout un tas de personnes compte sur moi alors que je maîtrise tout juste l'Air, je suis ridicule...

Qui croirait qu'une humaine, ou une demi, sauverait leur monde ? Je sais à peine me battre...
Ok, l'utilisation de l'Air est devenu beaucoup plus facile, c'est vrai, mais est-ce que ça fait de moi l'élue ? La rousse qui débarque de nulles parts et qui sait léviter serait l'élue d'une ancienne prophétie ?

Une boule à la gorge me signale que mon angoisse augmente de plus en plus.
Inspire, expire...
Cet exercice de respiration apprise par Valentin m'aide vraiment à me sentir mieux, mais à l'inconvénient de me couper du monde... Dans ces moments-là, il n'y a que moi et mon élément, l'Air.
Je ne sais donc pas combien de temps s'est écoulé à tenter de me calmer avant que je prenne conscience qu'on me parle.


De nouveau, le plafond est si près de moi qu'au moindre mouvement, je pourrais le toucher.
J'aurais donc lévité sans m'en rendre compte ?

- Frimeuse !, me balance Cylian en rigolant alors que je redescend.

La relation que je peux entretenir avec cet élément est une chose assez intense. Je ne sais pas si tous ressentent ce sentiment de complémentarité, de confiance avec le leur.
Touts les exercices qui ont pu m'être donné ont, je l'admets, été d'une facilité incroyable.

Une fois debout sur mes deux jambes, je rougis sous le regard admiratif de mes deux spectateurs.

- Tu me surprendras tous les jours jeune fille, déclare Paralda.
- Je... Merci, je lui réponds avant de m'embarquer dans une fausse modestie.

J'ai de quoi être fière de moi, si j'en crois au visage de mon professeur.
Il serait peut-être temps de leur faire confiance et de me donner à fond dans ce qu'ils attendent de moi.


- Aëlys, je pense qu'il n'est pas nécessaire que nous poursuivions ce cours.
- Comment ça Paralda ?, je l'interroge.
- Je n'ai plus grand chose à t'enseigner, répond-elle avec un immense sourire.
- Ça veut dire que je maîtrise l'Air ?, je demande surprise.
- Non loin de là mais tu as les bases. Crois moi, tu le sauras quand tu le maîtrisera totalement. C'est juste que mes exercices s'arrêtent là, le reste du boulot qu'il reste à faire doit être effectuer en autonomie.
- Oh, je comprends... Merci beaucoup.
- Merci à toi, crois en toi petite. Du moins autant que nous croyons en toi ! , elle déclare en me prenant dans ses bras.

Cette soudaine proximité m'étonne et me perturbe. Mais surtout elle me permet d'accéder aux émotions de la gardienne. Quel n'est pas mon étonnement quand je ressens plusieurs sentiments, la fierté, la peur et l'angoisse.
J'aimerais lui demander les raisons d'une aussi grande peur, mais j'ai l'impression d'être déjà assez intrusive en « violant » ses ressentiments...

Quand elle se détache de moi, ses yeux brillent d'une lueur étrange que je n'arrive pas à définir.
Puis elle quitte précipitamment de la salle, nous laissant seul Cylian et moi.
Son sourire n'a pas quitté son visage, l'a-t-il déjà quitté un seul jour ?
Je n'ai jamais connu quelqu'un d'aussi joyeux que lui. Il est un peu mon rayon de soleil ici.

- Tu vois, j'avais raison, il s'exclame d'un coup.
- Sur quoi ?
- Que tu es la meilleure !


Comme simple réponse, je l'attire vers moi en tirant sur sa chemise et l'embrasse.
Mon baiser est doux et je tente de véhiculer ce que je ressens pour lui à travers mes baisers.
J'aimerais qu'il comprenne à quel point il est important pour moi ici. J'aimerais qu'il sache que j'espère de tout cœur ne jamais lui briser le sien. J'aimerais qu'il se voie à travers mes yeux, pour qu'il remarque à quel point il est beau, gentil et si formidable...

Il se recule brièvement et me regarde de travers :

- Que viens-tu de faire là ?, demande t'il paniqué.
- Quoi ? Comment ça ?
- J'ai... Je ne sais pas, il s'est passé un truc super étrange, il tente d'expliquer.
- Raconte-moi.
- On s'embrasser et j'ai clairement perçu des sentiments, je suppose comme toi, tu le sens.
- Hein ? Mais...

A t'il vraiment ressenti ce que je souhaitais qu'il comprenne ?
Ai-je ce pouvoir ?

- Je ne sais pas...
- À quoi pensais-tu ?, il me questionne.
- À ce que je ressentais pour toi...

Un sourire niais s'affiche sur son visage et je dois bien admettre qu'il a tout compris...
Il n'ajoute rien, mais revient à l'assaut de ma bouche et approfondis son baiser.
La porte de la classe s'ouvre et surpris, nous stoppons net toute activité.

- Ah, tu es là, j'ai faim !, râle Blair qui souris ravie d'avoir interrompus ce moment.

Je hausse les épaules tout en m'excusant auprès de Cylian.

- Remonte dans la chambre, j'arrive avec le repas, je réponds mécontente.
- Non sinon tu n'es pas prête de partir. On doit parler de ces livres trouvées Aëlys..., elle insiste.
- Ok ok, tu nous rejoint après mangé ?, je demande à Cylian avant de me faire couper par mon amie.
-Non ! J'ai besoin de temps avec toi s'il te plaît, elle poursuit sans un regard pour Cylian comme s'il n'était pas là.
- Ne t'inquiète pas Aëlys j'ai cours cet après-midi..., répond enfin Cylian.


Je soupire face au comportement de Blair, qu'elle mouche la piquée encore ?!
Elle me tire par le bras, empêchant le moindre contact avec lui...
Quand elle referme la porte, je ne peux que voir le regard déçu de Cylian.
Lorsqu'on se retrouve seules dans le couloir, je l'arrête dans sa marche rapide et plonge mes yeux dans les siens :

- Mais ça ne va pas toi ? Tu peux au moins m'expliquer ce que tu fais là ?
- C'est à moi de te poser cette question Aëlys !, elle s'insurge les yeux remplis de colère.
- Pardon ?
- Qu'est-ce que tu fabriques à mettre ta langue dans son gosier ?, demande-t-elle
- Je fais bien ce que je veux !
- Non, je ne crois pas, il faut que tu arrêtes de te mentir à toi-même... Il n'y a pas si longtemps, tu ne voyais que par Sergey.
- Je ne veux pas parler de ça, je déclare en continuant de marcher.


Nous arrivons devant la chambre sans avoir repris notre discussion, sur le bureau il y a un plateau repas pour nous. Génial, je ne vais même pas pouvoir être seule quelques instants.
Je ne touche que du bout de ma fourchette la nourriture tandis que Blair mange rapidement. Sa colère est clairement visible, mais pourquoi ?

Quand son assiette est vide, elle prend une longue respiration :

- Bon Aëlys, je vais te poser une seule question.
- Je t'en prie Madame amabilité, je grommelle.
- Tu peux parler... Bref que ressens-tu pour Sergey ?

Mais qu'est-ce qui lui prend à me demander ça ?
Elle ne pouvait pas le voir en peinture quand nous étions en Écosse et à Salem et à présent elle est de son côté ?

- Ça ne te regarde pas, je lui réponds froidement.
- Ne joue pas à ça avec moi s'il te plaît. Si quelqu'un doit te sortir de ta connerie avec l'autre, je ne vais pas me priver !
- Il ne t'a rien fait.
- Exact. Mais toi, tu fais du mal et pas qu'à Sergey cocotte... Est-ce que tu t'es vu récemment ?
- Pourquoi ?
- Tu es tellement maigre ! Tu es dans le même état qu'au début de l'internat, s'offusque Blair.
- Tu es injuste, je suis bien. Je me sens bien.
- À d'autre, explique-moi pourquoi tu n'en n'a plus rien à faire du russe ?
- Ce n'est pas ça..., je murmure.

La grande brune se lève et me tire par le bras. Malgré mes protestations, sa force est supérieure à la mienne et elle me traîne jusque dans la salle de bains.

- Regarde-toi ! Allez !
- Arrête Blair, je dis proche des larmes.

Je sais très bien à quoi je ressemble... À une fille perdue, ce que je suis.

Blair a toujours eu le don de me forcer à résoudre mes problèmes même si ses moyens ne sont pas des plus tendres.


- Aëlys, faut que tu comprennes que je m'inquiète ! Je pouvais comprendre ton attirance pour Nithaël et le rejet de ce con de Russe , qui entre nous le mériter. Mais là, je ne peux pas te laisser faire. Tu as peut-être des œillères sur les yeux, mais tu dépéris, car ton âme jumelle est loin !
- Tu dis n'importe quoi, Nithaël est mort, j'ai vécu de sales moments..., je tente de me dédouaner.
- Comme tout le monde ! Tu es si concentré à éviter l'inévitable que tu ne remarques rien ! Pourtant, je suis là que depuis deux jours... Tu remarque ce qu'il se passe dehors ? Ces meurtres ...
- Blair...
- Ne te cherche plus d'excuses, il faut que tu grandisses. Tu ne peux pas avoir le statut de victime toute ta vie ma belle.


Lentement, sa pression sur mes bras se fait moins forte. Je suis toujours face au miroir, mais je n'avais pas osé me regarder. Quand enfin, j'observe le reflet que je projette, je comprends.
Je suis lamentable...

Mes vêtements sont beaucoup trop amples à cause de ma perte de poids, mes yeux sont creusés par de longues cernes. Je ressemble à un fantôme, le fantôme de ma vie d'avant...
Un hoquet m'échappe et mes larmes ruissellent le long de mon visage. Elle a raison...
Il faut que je me reprenne en main, que j'affronte la réalité.


- Oh Aëlys, dit, elle en me prenant dans ses bras.


Ce que je ressens pour Sergey ?
Je tente de trouver une réponse à cette question...
En enlevant Cylian de l'équation, le raisonnement est différent.
Qu'ai-je ressenti lors de nos derniers rêves ? J'essaie de me souvenir.
Puis je me rappelle ce baiser volé, cette chaleur quand il me tient la main, cette assurance que je n'ai pas quand il n'est pas là.

- Tu as raison, je suis idiote, j'admets à demi-mot.
- Ça, je le savais déjà ! C'est pour ça que je suis là Aëlys, pour éternellement te ramener sur le droit chemin.
Nous nous esclaffons à sa réflexion et je me sens comme libérée d'un poids qui m'empêcher de respirer.
- Maintenant allons voir cette prêtresse pour des explications, déclare Blair.
- Pourquoi ?
- C'est elle qui a écrit ta fameuse prophétie !


Bonsoir :)

Voila le nouveau chapitre !

Alors, que pensez vous de l'intervention de Blair ? Était elle justifiée, nécessaire ? 
Moi je la trouve vraiment bien cette Blair ♥

Je voulais vous signaler que la semaine prochaine je risque de ne publier qu'une seule fois (je vais essayer deux mais ça risque d'être difficile) car j'ai enfin ma maison ! ♥ *_*

Mais je me rattraperais avec un Bonus des 100.000 vues si ça arrive au bon moment :)

Merci à @CamilleTssr6 pour ta jolie participation avec ta citation ♥ (et pour tout le reste aussi)
Celles que je n'ai pas sélectionné pour ce chapitre, je les conserve pour d'autre chapitre ^^

Est ce que ces petite participations vous plaisent au moins ?

Je vous a tous de gros bisous et prenez soin de vous surtout !

Lot's of love & magiic.


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