14. La lumière derrière les paupières ♦
"Dire le secret d'autrui est une trahison, dire le sien est une sottise. " Voltaire
La chaleur de la pièce m'accueille, je m'attendais à trouver de nombreuses personnes ici, mais je suis toujours seule... Encore une autre énigme ?
Je parcours des yeux la pièce, une petite pièce vétuste qui date d'un autre siècle, une cheminée imposante et quelques meubles posés là.
Alors que je recherche le moindre indice qui pourrait me venir en aide, je perçois le souffle d'une personne et me sens observé.
Je me retourne vivement et croise le regard de feu de Sergey, ce dernier semble amusé par la situation.
- Qu'est-ce que tu fous ? Tu trouves que nous ne sommes pas déjà assez en retard ?
- Je te signale que tu m'as laissé seul dehors sans aucune explication !
- Faut que tu apprennes aussi à te débrouiller seule, novice.
- Ouais, mais ne critique pas Nithaël sur sa façon de m'apprendre les choses, tu ne vaux pas mieux !
Un grognement bestial sort de sa gorge et je me surprends à reculer... Puis il tourne les talons et s'enfonce dans l'obscurité. En le suivant, je découvre un escalier qui descend bien cacher derrière un rideau.
Un brouhaha de voix monte vers moi et j'avoue être un peu plus tendue et stressée qu'auparavant.
Sergey est loin devant moi, visiblement énervé.
C'est peut-être un de mes uniques alliés contre ce conseil.
Je ne sais pas du tout le déroulé de cet entretien.
Alors que je suis en bas de l'escalier, mes pieds foulent le carrelage sombre, l'air est chaud et humide ce qui rend ma respiration difficile ou est-ce l'angoisse ?
Le sous-sol parait plus grand que la maison en elle-même, cette dernière permet probablement de tromper les visiteurs non désirés.
Je longe un long couloir lugubre éclairé par des torches enflammées, et au bout il y a une porte en bois.
Je respire profondément avant de pousser des deux mains cette lourde porte.
D'un coup, les conversations s'arrêtent et tous les regards divergent vers moi.
Sergey est à quelques pas de moi et semble m'attendre. Tous les membres du conseil sont âgés et portent une sorte de tunique noire avec des symboles cousus sur le devant. Ils sont assis en cercle autour de nous un peu en hauteur.
Je croise le regard amical de maître Adamson et Mme McGover, mais celui de Mme Cromwell me glace le sang.
M'en veut-elle par rapport à ma relation avec Nithaël ? J'observe chacune des personnes, certaines ont un comportement accueillant, réconfortant tandis que d'autre paraissent plus renfermées et méfiantes.
Un raclement de gorge me force à arrêter mon observation.
Je dirige mes yeux vers cette personne, elle se trouve au milieu des huit anciens, elle se lève puis prend la parole :
- Bienvenue Aëlys, nous sommes ravis qu'une Stirling soit de nouveau parmi nous. Nous tenons en premier lieu à nous faire part de nos condoléances, même après dix ans, il n'est jamais trop tard pour t'en faire part.
- Merci..., je réponds tout bas.
- Nous avons eu vent de ta venue par l'intermédiaire d'Adamson mais il pensait que tu n'avais aucun pouvoir, ce qui était drôlement étrange pour une Stirling. L'honnêteté du jeune Cromwell a démenti notre première pensée et puisque tu es ici à présent il n'y a plus de doute permis. La route vers le pouvoir est longue, mais nous sommes persuadés qu'elle ne sera que positive. Nous te souhaitons donc la bienvenue, sache que cette communauté est ta famille, nous t'offrons protection, foyer et apprentissage.
L'homme aux tempes et la barbe grisonnantes clôture son discours en s'asseyant. Un peu émue et perturbée par cet accueil, je demeure silencieuse.
Pendant ce petit spitch, Sergey s'est rapproché de moi.
Le contact de sa main et de son bras qui m'effleure me permet de ne pas trembler.
- Tu as sûrement mille questions jeune fille, mais nous aussi. Si tu le permets, nous allons commencer.
J'acquiesce de la tête, trop impressionnée pour oser parler.
- Très bien, la présence de Sergey n'est pas un hasard, nous avons appris que vous avez tous les deux fait le même rêve. Est-ce vrai ? Est-il possible d'avoir plus de détail ?, nous demande une femme avec de longs cheveux noirs et d'immenses yeux bleus.
J'échange un regard avec Sergey qui s'avance et prend la parole en premier.
- Nous étions ensemble dans une sorte de grotte, invités par les elfes. C'est comme s'ils se servaient de nos songes pour communiquer avec nous. C'était assez étrange et très réaliste.
- D'accord merci.
Tous se tournent vers moi attendant ma version des faits. Je respire profondément :
- Quand Sergey a disparu, la chef des Ondines m'a indiqué que leur espèce et notre communauté étaient en danger. Après elle m'a conseillé de me former au plus vite, car mon ignorance pourrait me coûter cher. Puis elle m'a poussée dans un gouffre rempli d'eau et je me suis réveillé en crachant de l'eau.
Une vague de murmure monte parmi les anciens suite à mon intervention. Mes joues me chauffent beaucoup trop, je n'aime pas parler devant autant d'inconnu. Adamson soutient mon regard et je me sens un peu moins seule.
Pendant une dizaine de minutes, une cohue sans nom règne dans la salle quand celui qui a pris la parole en premier et demande aux anciens de se taire.
- Très bien, nous vous sommes reconnaissants pour votre franchise...
- Excusez-moi ?, je les interromps.
Dans un même mouvement, tous redeviennent attentifs à ce que je m'apprête à dire.
- Oui Aëlys ?, me demande Adamson.
- Je comprends qu'il vous est important d'en savoir plus sur ces visions ou je ne sais pas quoi, mais vous semblez oublié que je ne connais rien de rien.
- Etes vous sûr mademoiselle ?
- Permettez-moi monsieur.
Sergey s'avance et une incontrôlable colère monte en moi.
Va-t-il dévoiler ce qu'il aperçut dans le grenier ?
- En allant chercher Aëlys tout à l'heure, j'ai eu un empêchement, car cette novice était en train d'effectuer un sort.
Je sers mes poings énervée qu'il me trahisse.
Un air fier sur son visage que j'ai hâte de lui faire enlever. Alors qu'il ouvre la bouche pour continuer son dialogue de traite, je le repousse par la pensée. Il tombe comme s'il était balayé par un vent puissant et s'affale sur le ventre dans un bruit sourd.
Sergey se relève en rigolant froidement puis il s'adresse au conseil :
- Vous voyez ! Elle ment quand elle dit qu'elle ne connaît rien de rien.
Je baisse la tête honteuse mais maître Adamson prend la parole :
- Sergey je pense que tu n'as pas saisi la subtilité de ses paroles. Elle ne découvre ses pouvoirs que maintenant alors que tu as des années d'expérience et de formation. Ne la provoque pas, tu sais très bien qu'elle ne les contrôle pas totalement.
- Ce n'est pas une raison pour s'attaquer à moi !, il s'exclame sans me regarder.
- Je doute que tu sois si innocent que ça..., j'ajoute.
Étrangement, je relève la tête après ma défense par maître Adamson.
Les yeux du conseil me foudroient tout de même attendant des explications sur les révélations de Sergey.
-Continue Sergey, de quel sort parles-tu ?
- Quand je suis arrivé une force m'empêcher d'avancer vers elle à plusieurs mètres. Quand j'ai pu enfin la rejoindre, elle discutait avec un esprit.
- Vraiment ? Quel esprit ?
- Ma mère, je lui réponds prenant au dépourvu Sergey.
Le brouhaha revient plus puissant qu'auparavant, j'en profite pour saisir le bras de Sergey. Il me regarde de haut d'un air mauvais.
Dès que nous partirons d'ici, il va passer un mauvais quart d'heure.
- Je ne t'ai rien fait pourquoi tu agis comme un connard ?, je l'interpelle.
- Arrête de croire que je suis quelqu'un de méchant !
- Mais ce que tu viens de faire n'avait rien de gentil !
- J'essaie de t'aider à avancer...
Son regard est plus doux, et je regrette un peu de m'être emportée.
- Les amis calmaient vous !, hausse le ton le président du conseil il me semble avant que le silence règne de nouveau, c'est vrai Mlle Stirling ?
- Oui...
- Comment est-ce possible sans entrainement ?, il demande.
- Je ne sais pas. J'ai trouvé un livre au grenier et il m'a montré la formule...
- Hm... Et que t'a-t-elle dit ?
- Vous savez le sort n'a pas duré plus de deux minutes... L'émotion a été plus forte que la discussion.
- Je vois, il répond en scrutant l'expression de Sergey.
- Elle m'a juste expliqué ce que j'étais... elle a disparu avant de pouvoir m'en dire plus.
Tous m'observent sans rien dire, j'ai l'impression d'être plaignante dans mon procès. Un long silence s'installe, mais j'ai l'impression qu'il n'y a que Sergey et moi qui n'entendons pas comme s'ils parvenaient à communiquer par l'esprit.
Ça serait tellement pratique de pouvoir faire ce genre de chose. Je me concentre, tout le monde dit que je suis puissante, mais suis-je assez pour entendre les anciens ?
Un mal de tête lancinant me prend subitement, une sorte de tension dans tout le corps. Surprise, je perçois quelques brides de conversation, quelques mots par-ci par-là. C'est comme essayer de régler une antenne de télévision en plus éreintant.
Une voix me parvient clairement « mais que doit-on faire ? » avant que je sois mentalement expulsée de ces huit clos.
Un frisson parcourt mon échine quand le regard froid d'Adamson se pose sur moi. Je soupire de savoir qu'il a remarqué ma présence, mais surtout qu'il soit le seul.
Quelques instants plus tard, plusieurs anciens sortent de la salle par une porte derrière eux. Sergey me jette un regard plein d'interrogation, mais je n'en sais pas plus que lui...
-Ne vous inquiétez pas, certains d'entre nous sont plus investis qued'autre, ne reprenez pas leur réaction pour de la haine ou autre.Chacun est libre de ses choix. Alors Aëlys, Sergey selon le peuplecaché, nous serions en danger, mais sans précision.
- Ouimonsieur, répond Sergey.
- Bon, il serait préférable dans unpremier temps de s'occuper des compétences et acquis de MlleStirling. Monsieur Adamson se propose d'être votre tuteur, c'estassez rare pour une novice d'avoir un mentor aussi puissant. Son rôleest de vérifier et tester votre apprentissage. Cependant, il vousapprendra aussi quelques bases. Comme j'ai pu entendre Mr Cromwells'occupait déjà de vous ?
- Oui ma...
- Parfait, avec l'appuide Sergey ils sauront faire de vous une bonne sorcière.
- Pardon,mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée, je m'exclame.
-Et pourquoi ça ? Les querelles d'adolescents peuvent se calmer faceà une menace envers la communauté et le peuple caché ! Et puiscrois-moi Sergey aura fortement besoin de l'aide de quelqu'un.
-Pourquoi ?, demande Sergey visiblement agacé.
- Si ce que l'on merapporte est véridique, tu es bien l'héritière des pouvoirs desStirling ma petite. Si l'un de vous refait un rêve incluant lepeuple caché, il est nécessaire de nous avertir immédiatement.Est-ce clair ?
- Oui oui, on lui répond d'une même voix.
Ce dernier se lève après un signe de la tête envers sescompagnons, il disparaît par la porte. De nombreuses personnes lesuivent et Adamson descend nous rejoindre.
Quand il arrive à monniveau Sergey s'en va d'un seul regard de l'ancien et d'un voixsèche, il me sermonne :
- Ce que tu as fait, ne le refaitjamais.
- De quoi parler vous ?
- D'écouter aux portes ...
-Je n...
Parle t-il de mon intrusion dans la discussionsilencieuse des anciens ?
- Je n'ai pas voulu être impolie,je voulais uniquement voir si je pouvais le faire.
- Haha, Aëlysta puissance me surprend un peu, mais j'en suis ravie. Allons avecton ami nous restaurer, il faut que nous parlions ...Ailleurs.
Quand nous arrivons tous devant le restaurant, je medemande s'il y en a qu'un seul car c'est le même que celui où nousavons dîner avec Nithaël.
Je constate que j'ai faim lorsque laserveuse nous apporte les menus.
Nous faisons une drôled'équipe,Adamson, Sergey et moi. En sortant de la salle du conseil,j'ai été soulagée de pouvoir respirer normalement, l'impressiond'avoir été en apnée tout le reste du temps.
Mon mentorm'apprit, alors que Sergey nous conduisait au restaurant, lacomposition du conseil. La seule chose que j'ai retenue et quel'homme qui a dirigé le conseil s'appelle John Peterson et qu'ilmaîtrise l'élément du feu.
C'est étrange que ce ne soitpas quelqu'un maîtrisant l'esprit qui dirige le conseil desanciens.
Quoi qu' il soit vrai que ces derniers viventcachés craignant pour leurs vies...
Une fois, nos plats devantles yeux, nous ne discutons plus vraiment chacun trop occupé àmanger pour parler.
Je n'admets pas encore la présenceforcée de Sergey à nos côtés.
Sa trahison me reste encore autravers de la gorge, au moins je suis avertie, je ne dois jamais luiconfié quoi que ce soit.
- Bon, les enfants, il vafalloir crever l'abcès non ?
- J'n'en ai pas la moindre envie, jelui réponds.
- Aëlys, Sergey est surement brut de décoffrage,mais c'est un chic garçon pour lequel j'ai une entière confiance.Si le conseil le laisse te former, c'est qu'il en est digne.
-Digne d'aller répéter la moindre chose ou fait sur moi ?
- Jen'ai pas fait ça, tu exagères !, il me répond en haussant le ton
-Explique-moi ce que tu as fait alors, j'ai l'impression d'être connede ne rien comprendre !
- J'ai informé certaine personne de tafuture puissance, il répond.
- Quoi ?
Je n'ai jamais rienentendu de plus débile... Je ris jaune, piqué à vif dans monego.
- Tu as violé un instant privé !, je crie.
- Violé, tun'y vas pas un peu fort ?
- Non, je n'ai pas vu ma mère depuis samort et tu nous espionnes ?! Pour ensuite aller tout raconter ?, jem'explique au bord des larmes.
Ma gorge se sert sousl'émotion, mais je ne baisse pas le regard sur Sergey. Un éclair delucidité et de culpabilité éclaire ses iris.
- Aëlys jesuis désolée, mais c'était important, il fallait que je le dise,c'est tout.
- Pourquoi merde ?, je demande un peu plus fort.
-Je... Désolé.
Sa chaise grince quand il la traîne enarrière. Il me jette un dernier regard avant de le voir sortir entrombe du restaurant.
Ma respiration est toujours saccadée sousle coup de la colère, je parviens à me calmer quand la main froided'Adamson se pose sur la mienne.
Sa poigne se faitrassurante et m'apaise, son regard se fait doux mais sévère.
J'aidéconnée en faisant fuir Sergey...
- Aëlys, je comprends tacolère envers lui, mais il n'a pas tort. A présent que nous savonsque vous pouvez potentiellement maitriser l'esprit alors il fautinstaurer un peu de peur parmi les corrompus.
- Comment ça ?
-Je pense que certaines personnes du conseil ne sont si innocentes surce qu'il est arrivé à ta mère.
- Qui ça ?
- Je ne peux paste laisser, te faire, diriger par la vengeance.
- Et leur fairecomprendre que je suis puissante ça me protège ?
- Pas vraiment,mais que tout le conseil soit au courant. Car s'il venait àt'arriver quelque chose, nous serions les seuls au courant.
J'aiété terriblement bête.
Je m'en veux d'avoir eu despréjugés sur Sergey alors qu'il essaie de me protéger, je l'airejeté.
Comme s'il lisait dans mes pensées, Adamson ditd'une voix assurée :
- Il ne t'en voudra pas bien longtemps,c'est un brave garçon Aëlys tout comme Nithaël.
- Connais-tu laraison de leur haine ?, je demande.
- Même si je le savais, je net'en parlerais pas, s'ils veulent se confier, ils le feront.
-Oui, je comprends.
Je me sens mal, à l'aise, et agacée parcet incessant ascenseur émotionnel en présence de Sergey. La haine,le désir, l'amitié et la colère...
Je n'ai jamaisentretenu une relation aussi catastrophique.
Nous retrouvonsSergey dans sa voiture, les yeux fermés. Un pincement au cœur quandje le vois tranquillement allongé, l'esprit ailleurs comme s'ilsemblait être une autre personne.
Et puis Adamson ouvrela portière le sortant de sa torpeur, nos regards se croisent etj'entrevois sa culpabilité.
Ce dernier dépose l'anciendevant sa maison et une fois reparti seul un silence de plombss'installe entre nous. J'ai bien trop peur de sa réaction et de lamienne aussi pour oser dire quelque chose.
Il s'arrête devantmon portail et coupe le moteur.
Mes yeux évitent de leregarder et mon corps est figé dans sa position. Il faudraitpourtant que je m'excuse de m'être emporté.
-Désolée, jelui dis tout bas.
- Quoi ?
Je me tourne pour lui faire faceet son visage souriant me fait regretter mes excuses.
- Tu astrès bien entendu...
- Non, je t'assure, j'étais dans mespensées, me répond-il avec son sourire qui s'étire de plus enplus.
- J'ai désolé, c'est bon ?, je repète.
- Oui oui. Jem'excuse aussi, j'aurai peut-être dû t'en parler avant, mais cettehistoire commence à me dépasser...
Il passe sa main dans sescheveux épais, il ne semble moins à l'aise que d'ordinaire.
-Tu veux rentrer un peu ? Même si tu n'as pas besoin d'invitation àce que j'ai pu constater, je lui propose.
- Parce que tu neréponds jamais quand je sonne, il explique avec le sourire.
- Ouitrouves toi une excuse.
- Absolument pas. Allez! Je n'ai pas toutela nuit.
Je claque ma portière et me hâte de rentrer pour memettre au chaud.
Lorsque la porte d'entrée se referme surSergey, je me demande toujours si c'est une bonne idée.
- Desnouvelles de ton toutou ?, me demande Sergey en ouvrant la portefenêtre.
Je lui réponds d'un simple regard noir ce qui lefait rire.
En soupirant, je sors une canette de soda etl'ouvre en m'asseyant dehors.
Sergey fait sa vie à l'intérieurcomme s'il était chez lui.
La cigarette que jem'apprêtais à allumer, s'enflamme d'elle-même.
Le rire deSergey résonne devant mon air ébahi.
- On dit merci,il lâche en s'asseyant sur le muret une boule de feu toujours la main.
- Je ne t'avais riendemandé...
- Ne soit pas aussi vilaine.
- Je ne suis pasvilaine.
- Après ce que tu m'as fait devant les anciens et lafaçon dont tu me parles si tu es vilaine, même méchante.
-C'est toi qui dis ça ? Je me rappelle une certaine humiliation etdes mots assez méchants !
Je me recule, prise sous l'effet dela colère, je n'ai pas envie d'utiliser mes pouvoirs, surtout que jene les contrôle pas. Il faut quelques minutes à Sergey pour revenirvers moi.
-C'est bon, on arrête, on repart de zéro ?
Enlevant la tête vers lui, il me parait attendrissant avec sa maintendue vers moi en signe de paix.
- Ouais, si tu dois meformer vaut qu'on s'entende bien en effet.
Sa main rentre encontact avec la mienne, une sorte de décharge nous traverse, faisants'agrandir nos yeux.
Des picotements au bout de mes doigtsrendent ce contact désagréable...
Une douce chaleur s'insinue enmoi me forçant à fermer les yeux, je ne sais pas pourquoi nicomment, mais je me sens légère comme si je m'évadais.
Jerouvre les yeux et plonge dans ceux de Sergey, une lueur s'y estinstallé assez étrange, et le coté vairon de son œil ressorténormément.
Il m'interroge du regard puis observe ce qui nous entoure.
Je l'imite et me rends compte que nous sommes dans un lieu qui parait différent, la nuit a été remplacée par un soleil rayonnant.
J'essaie de parler, mais je ne trouve rien à dire, comme si mon cerveau et ma langue étaient anesthésiés...
Nos mains sont toujours scellées, et je n'ai pas envie de m'en détacher.
D'un coup, en levant la tête vers lui, je perçois comme une vague d'énergie toute autour de lui, celle-ci est flamboyante.
D'une couleur rouge vive mêlée à l'orange, tel une flamme, elle lévite autour de lui, sortant de son corps.
Sergey ressemble à un ange ou un dieu, j'hésite...
Sa beauté me subjugue et je profite du spectacle alors que je vois cette expression admirative dans ses yeux lorsqu'il me regarde.
- Tu vois quelque chose toi aussi ?
Sa main s'avance vers mon visage un peu au ralenti et du bout des doigts, il dégage une mèche de cheveux qui est tombée sur ma joue.
Lentement, il laisse sa main caresser ma peau.
Je m'embrase, emprunte à des sentiments et sensations différentes de celles connues auparavant.
Son doigt glisse le long de mes lèvres, délicatement et si lentement que ce contact prolongé me brûle de toute part.
Ses yeux sont habités d'une étincelle de désir.
- Magnifique, tu es tellement... Belle.
Sa voix rauque, semble cassée par l'émotion et l'intensité de notre échange, elle me transperce, me bouleverse.
Mais que se passe-t-il exactement ?
Je me sens bien, terriblement bien, mais ça ne semble pas réel.
Déjà vis-à-vis de Sergey, notre relation est différente.
Alors que je le vois se rapprocher de moi, je suis saisie d'une immense envie de sceller mes lèvres sur les siennes.
Mais une voix en fond me conseille de me sortir de cette transe.
Par je ne sais quelle magie, je jette un dernier regard vers Sergey entouré de son aura puis je décide de revenir à la réalité.
Mes yeux mettent quelque minutes à s'habituer à la pénombre tandis que mes mains sont toujours dans celle de Sergey.
Je suis bien de retour dans mon jardin, sauf que nous sommes assis sur l'herbe. Il semble encore perdu dans cette expérience.
Je détache ma main de la sienne, comme si son contact me brûler ou que je risquais d'être contaminé.
Au fur et à mesure, Sergey reprend le contrôle de son corps et de son esprit.
- Que vient-il de se passer ?, il me demande d'une voix inquiète en se relevant comme piqué par l'herbe sous lui.
- Je ne sais pas, c'était quoi ça ?
- Je ne sais pas, je ... pour le moment, je ... Je vais renter...
Il se tient debout se mouvant sur ses jambes de gauche à droite.
Quelque chose le perturbe, je le vois bien, mais on dirait bien qu'il préfère garder cela pour lui.
Je suis tellement fatiguée que je ne cherche pas à essayer de comprendre.
Quelques minutes après son départ soudain, je me glisse sous ma couette et songe à ce que devient ma vie...
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