Caput VI
Bonsoir ! Un update un peu plus long pour me faire pardonner du chapitre retardé.
J'ai pris des risques et j'ai tellement hâte de voir vos réactions en commentaires.
Bonne lecture !
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La musique bat son plein à l'intérieur du bar, alors que je referme la porte derrière moi. Le tintement signalant mon arrivée résonne encore, mais des paroles le recouvrent bientôt.
L'endroit est bondé de monde et un épais nuage de fumée plane au-dessus des corps dansants.
Je regrette déjà d'être venu.
Mais il le fallait.
Je n'allais tout de même pas refuser ces si belles retrouvailles de rentrée. Apparemment, il s'agit plutôt d'une soirée d'intégration en l'honneur des deux nouvelles têtes ayant rejoint notre formation, puisque nous nous connaissons déjà tous pour la plupart.
Alors je peux bien prendre sur moi et supporter ces prochaines heures auprès d'eux. Même si je n'ai même pas encore connaissance de leur prénom.
La réalité est que leur existence m'indiffère au plus haut point.
Je louche sur mes chaussures et retrouve le sol damier bicolore que j'ai l'habitude de fouler après les examens.
L'association d'étudiants dont Auguste est le président organise de manière récurrente des réunions à L'entracte pour décompresser.
Il y a une piste de danse pour les plus téméraires, les murs sont rouges foncés, habillés de photographies monochromes, et le mobilier est fait de bois sombre.
Un espace type débit de boissons est présent pour chasser la timidité des jeunes.
Le lieu est autorisé aux fumeurs et une forte odeur de cigare voyage d'ailleurs dans l'air afin d'apaiser même les poumons encore vierges de tabac.
L'empreinte disco qui a émergé ces dernières années ne se retrouve pas au sein de ce bar davantage conservateur qu'autre chose. Les inspirations musicales françaises et américaines cohabitent pour parfois laisser place à une dominante de jazz. Le patrimoine purement patriotique des grands artistes comme Charles Aznavour, Barbara ou France Gall y est tout de même mis en valeur.
Le dernier single de celle-ci tourne d'ailleurs en ce moment-même.
Résiste.
— Regardez qui est enfin parmi nous ! Je commençais presque à m'ennuyer...
Je sens un bras ferme enrouler mes épaules encore habillées d'un long trench beige et tourne mon visage vers l'homme qui vient de m'accueillir avec entrain.
Sans surprise, il s'agit d'Auguste.
L'étudiant a troqué son costume habituel de cours pour une tenue plus décontractée : une veste en jean bleu brut et un bas de la même matière, mais un peu plus clair. Une chemise blanche à rayures noires laisse apercevoir le début de son torse, gourmande de deux ou trois boutons.
Il me regarde, laisse échapper un de ses fameux sourires communicateurs mais signes avant-coureurs des idées farfelues qui lui traversent l'esprit.
Et, là, à quelques centimètres de son visage, je sais qu'il vient de trouver la cible qu'il n'est pas prêt de lâcher de toute la soirée.
— Bonsoir Auguste, je lui réponds tout en défaisant mon manteau.
Après m'être retrouvé en simple pullover olive et bas large en velours marron, j'accroche mon habit sur le porte manteau à l'entrée et suis le fils du doyen vers une table où des visages familiers m'apparaissent.
— Hey Jungkook ! s'écrie Amélia tout en se levant.
La jeune femme claque une bise sur chacune de mes joues, laissant son carré plongeant valser sous son béret noir.
L'odeur de son parfum m'habite et je remonte ma paire de lunettes une fois notre salutation terminée, lui accordant un immense sourire.
— Tu es ravissante ce soir, Amélia, je ne peux m'empêcher de lui adresser ces mots.
— Tu me dis la même chose à chaque fois qu'on se voit, rit-elle en me tapant le biceps.
Auguste ne perd pas une seule seconde pour nous séparer, calant son corps entre les notre dans ce que je soupçonnais être une pointe de jalousie.
Il tourne le dos à Amélia et m'empoigne le bras afin de m'entraîner avec lui vers le bar. Je n'ai même pas le temps de saluer Paul, Ali, Nils et les deux nouveaux que je suis déjà emporté à l'autre bout de la pièce,
Prouve que tu existes.
— Une bière s'il vous plaît, s'adresse-t-il à l'homme derrière le comptoir. Non, finalement mettez en deux.
Il me regarde, sort une cigarette de la poche intérieure de sa veste en jean, puis l'allume tout en ajoutant :
— C'est moi qui offre, Delcroix.
Alors qu'il inhale une bouffée du baton qui s'embrase, il recrache, d'un air enjoué, la fumée sur mon visage d'un geste purement intentionnel.
Je toussote puis balaye l'épais amas de toxicité qui s'est formé d'un geste de main, sous son rire insupportable.
— Je n'ai pas besoin que tu me paies quoique ce soit, Auguste, je lui rappelle avec amertume.
— Pourtant ça vient du coeur, chéri, lance-t-il d'un ton moqueur.
Deux immenses verres de bière glissent le long du zinc et Auguste les réceptionne tout en faisant un clin d'œil au barman. D'une seule main, il les saisit par leur anse, puis regagne la table qu'il occupait quelques instants auparavant.
Sa cigarette calée entre les lèvres, il slalome entre les corps, s'arrête quelques instants pour danser sur la mélodie de France Gall qui tournoie depuis que je suis arrivé, puis dépose dans un bruit sourd de verre les boissons.
Je le suis, me faisant la réflexion qu'Auguste est peut-être un con, mais qu'il a au moins pour mérite d'avoir une haute estime de lui-même et d'être confiant.
Et ça, je ne peux le nier, c'est une qualité que j'apprécie déceler chez les autres.
Cherche ton bonheur partout.
Paul est assis et discute avec Amélia tandis que Nils, Ali et les deux nouveaux ont l'air d'être pris au sein d'une vive discussion sur l'abolition de la peine de mort.
Grand débat actuel.
J'ai soudainement envie de m'incruster, passionné par les avis que je peux parfois entendre par-ci et par-là, mais aucun répit m'est accordé.
— Paul, pousse-toi et fais une place à notre ami, veux-tu ? lui ordonne Auguste tout en s'asseyant auprès d'Amélia.
J'entends cette dernière souffler alors que son bourreau tire une mèche de ses cheveux et lui souffle son haleine empestant l'alcool dans le nez. Parfois, je me demande ce qui la retient de le gifler en plein visage.
Je pense qu'à sa place, le coup serait déjà parti.
— T'es lourd, je venais de me recoiffer.
— J'aime te savoir un peu moins ravissante si c'est pour éviter que Jungkook te fasse des compliments.
— Si tu crois être galant, t'as vraiment tout raté, espèce d'idiot.
Paul se décale pour me laisser sa chaise et s'installer sur celle collée au mur.
Je lui accorde un léger sourire qu'il me rend avant de se murer à nouveau dans ce mutisme qu'il semble préférer aux humains.
Va, refuse ce monde égoïste.
— Vous en pensez quoi, de ce nouveau professeur Kim ? Amélia engage la conversation.
Résiste.
La simple mention de Maître Kim attire toute mon attention.
— Moi, je le trouve d'une prétention insupportable. Sans déconner, pour qui il se prend ? Puis sans parler de son idée de pièce de théâtre de merde ! Ça m'étonne que papa l'ait laissé faire ... répond Auguste, enragé.
— Je suis d'accord, s'incruste un des nouveaux garçons.
Je jongle mon regard entre les deux tout en buvant ma bière presque d'une traite.
L'alcool me monte instantanément et je me détends un peu, plaquant en arrière ma longue chevelure noire.
Suis-ton coeur qui insiste.
Habituellement, je n'aime pas boire. Puisque, lorsque l'effet du breuvage interdit m'atteint, je deviens un poil trop honnête, voire carrément impoli.
Alors je préfère me taire jusqu'à ce que la chaleur s'estompe.
C'est moins dangereux, j'en ai d'ailleurs déjà payé les frais.
Cela m'avait même valu un licenciement. Lorsque je travaillais dans une librairie. Sûrement qu'insulter la patronne de « grosse gourde écervelée dont l'odeur putréfiante me donne la nausée », alors que nous buvions tous un verre pour fêter la retraite d'un collègue, n'était pas tant une bonne idée que cela.
Ce monde n'est pas le tien.
— Prétentieux et hautain, certes, mais qu'est-ce qu'il est atrocement séduisant. Je me fige sur place après une simple œillade de sa part. D'où il sort ? Des enfers ? Je peux bien lui pardonner son arrogance, mes parents m'ont dit qu'il s'agit du meilleur avocat de Paris.
— C'est vrai qu'il a une beauté surnaturelle ... ajoute Nils qui écoutait la conversation d'une oreille distraite.
— Et moi, je peux réussir à te liquéfier d'une simple oeillade ? rebondit Auguste.
Il la fixe, se mord la lèvre inférieure avec un excès plutôt repoussant, puis avance son visage vers la jeune femme qui plaque sa main sur sa joue pour le dégager sans ménagement.
— J'en ai aussi parlé à mon oncle, intervient Paul pour la première fois. Il paraît qu'il va s'occuper de l'affaire la plus importante de l'année, en mars. Mais je n'ai pas le droit d'en parler.
Viens, bats-toi y.
— Allez raconte-nous ! Depuis quand tu nous caches des trucs hein ? insiste son acolyte en reprenant une gorgée de sa bière.
Amélia s'y met également, piquée dans sa curiosité :
— Oui, allez Paul ! Tu sais qu'on ne dira rien ! Puis on pourrait très bien obtenir l'information si on le voulait ...
Le garçon aux bouclettes blondes se pince les lèvres, l'air dubitatif. Son regard se perd quelques instants dans le vide, comme pour régler un conflit intérieur, puis il abdique :
— Il paraît que Maître Kim sera impliqué dans une affaire de peine de mort ... La première depuis 1977.
Et persiste.
Son annonce répand le choc tout autour de lui.
Elle me surprend tellement que je me mets, moi aussi, à pousser un cri de stupeur.
Alors Maître Kim s'apprête peut-être à se charger d'une affaire qui changera drastiquement notre droit français.
Peut-être se trouvera-t-il coupable de la dernière mise à mort du XXe siècle ...
— Comment ça ? interviens-je.
— Putain, ça pour du scoop, c'est du scoop mon ami, ne peux s'empêcher de lâcher Auguste.
— Mon Dieu, laisse échapper Ali.
France Gall a gentiment laissé place à du Dalida alors que je n'arrive plus à me concentrer sur rien.
— Il sera avocat de La Défense ? questionne la jeune femme parmi nous.
— Aucune idée, je n'en sais pas plus que ça, nous avoue le blond.
Un silence penseur s'installe au sein de la tablée alors que quelques doigts stressés allument d'autres cigares afin d'accentuer l'épais nuage de fumer dans lequel je plane.
Mon coeur bat à mille à l'heure après l'aveu de Paul.
Une peine de mort.
J'ai terminé l'ouvrage de Badinter hier, et ce sont ces lignes qui refont surface dans mes pensées à présent troublées :
« La justice, mon petit, ce n'est pas ton affaire. Tu n'as pas à rendre la justice, toi, tu ne décides rien, tu ne condamnes personne, tu ne peux même pas acquitter quelqu'un. Ton problème à toi, ce n'est pas de savoir ce qui est juste ou non, ton seul problème, ta raison d'être à toi, avocat, c'est de défendre. »
Maître Kim n'aura pas le choix : il lui faudra défendre, parce que pour l'avocat, personne jamais n'est coupable de rien.
— Sinon, Jungkook, on t'a pas trop entendu. T'en penses quoi de Monsieur Kim, toi ?
Sept paire d'yeux me dévisagent bientôt alors que je déglutis, ne sachant pas quoi leur répondre.
Le professeur est mystérieux. Il est impossible de deviner les pensées qui lui traversent l'esprit. Pour moi, ces personnes-là ont un coup d'avance, une arme secrète face à nos corps démunis. Elles peuvent vous faire croire n'importe quoi, n'importe quand, n'importe comment. Et le pire, dans tout ça, c'est que jamais vous n'aurez le fin de mot de l'histoire, le véritable sens des mots qu'elles emploient.
Alors, quand j'entends Amélia dire qu'un simple regard de sa part suffit à retourner tous ses organes, je me dis que tout le monde peut ressentir ce qui m'anime lorsque l'avocat daigne m'accorder le plaisir de pouvoir distinguer le vert à l'intérieur de ses iris.
Tout le monde aurait pu attraper cette main, il n'y a aucune rareté dans son geste, malgré ce qu'il a laissé croire.
— J'admire son éloquence et son savoir, je me contente d'affirmer sans m'épancher sur tout ce que j'aimerais louer chez lui.
Plusieurs mentons bougent de haut en bas, en accord avec ce que je viens d'énoncer.
Au bout d'un moment, Auguste, arborant désormais un rictus malicieux, laisse en suspens :
— Moi, j'ai entendu quelque chose...
— Stop, l'arrête tout de suite Paul, il faut que tu cesses avec tes rumeurs à la con.
— Mais ce ne sont pas des rumeurs je t'ai dit ! C'est vrai ! s'indigne son interlocuteur.
— Tu vas finir par t'attirer des ennuis Auguste, t'as fait la même chose avec Madame Nelson et on sait tous comment ça a fini ...
Intrigué, je ne peux m'empêcher de demander :
— Qu'est-ce que tu as entendu, Auguste ?
La bande est surprise de mon soudain intérêt pour cette conversation dont je suis resté auditeur passif depuis le début de cette soirée.
— Je crois que j'ai réveillé l'intérêt de notre petit prodige, crache le fils du doyen avec ironie.
— Si tu veux tout savoir, Auguste ne fait que répéter, depuis hier,, que Monsieur Kim est un véritable Don Juan. Il coucherait avec pas mal de clientes, de consœurs. Et apparemment, il touche même à certains de ses confrères ...
J'ai mal entendu ?
Misère.
Elle se met à rire et Paul passe une main désespérée sur son visage.
— Je vous jure sur ma propre vie que c'est vrai ! C'est une source sûre qui me l'a dit, Auguste nous supplie de le croire.
— M-monsieur Kim couche avec des hommes ? je lâche, ahuri.
— Apparemment, me souffle Amélia, mais tu connais Auguste. Toujours à dire n'importe quoi sur n'importe qui.
Cette rumeur retourne mon cerveau.
Je devrais être choqué, indigné par cet acte contre-nature. Dotant plus que la loi instaurée sous Vichy pour les réprimer est toujours d'actualité, et qu'un amendement de 1960 considère l'homosexualité comme le « fléau de la société. ».
Alors pourquoi ?
Pourquoi son annonce ne me répugne pas mais m'intrigue si fortement que je désire connaître la vérité ?
Pourquoi j'aimerais en savoir plus encore que le destin fatal de l'homme s'apprêtant à recevoir le coup de grâce : une injection létale, punition irréversible et, pourtant, prise comme un châtiment divin ?
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Sept heures, c'est long. Très long. Surtout lorsque vous travaillez dans l'un des hôtels les plus luxueux de la capitale de la mode, et qu'il se révèle être un endroit calme, sans aucuns rebondissements, bien loin de l'effervescence que vous imaginiez.
L'air climatisé brûle l'intérieur de mon nez. Un parfum embaume les moindres recoins ; une odeur forte, masculine qui est loin d'être déplaisante.
Je suis assis derrière le comptoir depuis vingt-et-une heures. Il en est vingt-trois. Il ne m'en reste plus que cinq.
Nous sommes samedi, il s'agit de mon premier jour de travail, et si j'avais pensé pouvoir m'occuper d'une horde de clients sans voir le temps défiler, je m'étais visiblement trompé.
Le Ritz est vide.
Je ne sais pas si ce ressenti est dû à la clientèle discrète qui habite temporairement les lieux ou à la pénurie de réservations. Seulement trois hommes traînent dans l'espace bar depuis le début de la soirée. Un couturier connu et deux de ses associés, d'après Yoongi. C'est bien le sixième Martini que je leur sers. J'ai mémorisé la recette avec facilité, grâce à eux.
Je crois que le barman est fier de moi. Il n'a même plus besoin de me rappeler les quantités à verser dans le shaker.
Je regrette presque de ne pas encore m'occuper des chambres. Une préférence pour l'action et la solitude plutôt que l'ennui à deux est certaine. Je suis sûr de davantage m'y plaire qu'ici, à rester debout tout en ressassant en boucles les moments les plus embarrassants de ma vie.
Je déteste le vide dans mon esprit.
— Qu'est-ce que tu fais pour tuer le temps durant les moments de creux ? je demande au brun à mes côtés.
Le serveur jette sa serviette blanche brodée du logo de l'établissement sur son épaule, puis appuie ses deux coudes sur le comptoir. Son haut est tendu et ses manches remontent sur ses avant-bras.
J'aperçois le début d'un tatouage, au niveau de son coude.
Ses cernes sont creuses et ternes et la laque qui tient habituellement ses cheveux ne fait plus autant d'effet qu'il y a deux heures. Certaines mèches tombent sur son front alors qu'il expire bruyamment, ne prenant même pas la peine de les dégager.
Pour l'occasion, j'ai revêtu l'exact même costume que lui.
La directrice m'en a fait cadeau dans un sac en toile de jute.
Je trouve que je le porte plutôt bien, sans fausse modestie. Le veston qui serre et met en valeur mon torse sculpté, se ferme par-dessus une chemise blanche repassée à la perfection. Mon tablier souligne ma taille fine et la directrice m'a dit que le bordeaux de ma tenue fait ressortir le bleu saphir de mes yeux.
Yoongi m'a dit que je le portais mieux que lui.
Ce compliment, dans sa bouche, m'avait drôlement plu.
— Je feigne de trouver des tâches à exécuter. Il faut savoir passer maitre dans l'Art de faire semblant. Si Cruella passe et qu'elle nous voit comme ça, tu peux être sûr qu'un de nous deux va finir sa soirée à la plonge. Et, crois-moi, personne ne veut passer cinq heures à la plonge.
Je grimace et il sourit, rayonnant les alentours avec cette gencive qu'il laisse apparaître à chaque fois que sa joie se manifeste.
Ces cent-quatre-vingts minutes passées aux côtés du groom m'ont permis d'en savoir un peu plus sur lui. S'il arbore toujours cet air détaché et nonchalant, c'est pour ne pas d'emblée dévoiler un caractère altruiste et chaleureux. Il a vingt-neuf ans et travaille à l'hôtel depuis quatre ans, laissant sous-entendre qu'il s'attelle une autre profession durant son temps libre.
Laquelle ? Je ne le sais pas encore, mais le découvrirai bientôt.
Ma main s'empare d'une éponge posée sur le plan de travail, derrière moi, puis la passe un peu partout. Un mélange d'eau et de vinaigre blanc en sort tout en mouillant mes doigts.
Des frissons parcourt mon échine à cette désagréable sensation.
— J'ai l'air de travailler dur ? je plaisante tout en exagérant mes mouvements.
— Plus que moi, en tout cas, rentre-t-il dans mon jeu. Tu te débrouilles vraiment pas mal jusqu'ici, champion. Je vais devoir te laisser, je dois aller préparer une de nos suites royales.
Il accentue ses derniers mots en mimant des guillemets et je lâche un ricanement.
— Si t'as un problème, reprend-il, n'hésite pas à demander de l'aide, d'accord ?
— Merci, ne t'en fais pas.
Je le regarde, il me regarde, du bruit se fait entendre dans le couloir menant au côté salon et, d'un coup, ses yeux se détournent pour se poser à l'entrée de la salle.
— Tiens, tu ne devrais pas t'ennuyer. On dirait que t'as bientôt de nouveaux clients.
Mes yeux balayent les alentours. L'atmosphère est somptueuse et raffinée. Des tons chauds nous enveloppent, provenant du choix des lampes à la lueur presque orangée mises à dispositions sur chaque table.
Les murs sont ornés de boiseries finement travaillées et leur teinte dorée réfléchissent la lumière tamisée des appliques disposées avec élégance. Une gigantesque bibliothèque est encastrée dans le mur. Elle abrite des rangées de livres anciens aux reliures richement colorées. Je ne suis même pas sûr qu'ils aient déjà été lus. Les volumes semblent presque briller, éclairés sur les étagères comme des trophées de savoir.
Au centre de la pièce, des tables rondes en marbre immaculé accueillent ces mêmes fauteuils de velours rouge, caractéristiques de l'établissement. Une de service trône d'ailleurs au milieu de la salle. Un seau à champagne débordant de glace y est posé à côté d'un imposant bouquet de fleurs rouges.
Je n'ai pas le temps de me perdre une seconde de plus dans le décor que trois hommes entrent par l'immense ouverture en forme de dôme. Des rideaux couleur pêche sont repliés de chaque côté, accentuant l'entrée presque théâtrale qu'ils viennent de faire.
La stupeur habille mes traits alors que je manque de faire tomber la flûte de champagne vide que je m'apprêtais à ranger.
Ses pas foulent le tapis aux motifs colorés et baroques tandis que je le reconnais.
Ce n'est pas possible, misère.
Je suis maudit, maudit jusqu'à l'os, je ne vois pas d'autres explications.
Soit le malheur m'habite depuis que je suis né, et c'est pour cette raison que j'ai perdu mes parents puis mon seul frère, que j'ai dû passer mon enfance dans un orphelinat, que je ne trouve toujours pas de stage pour clôturer mon diplôme et que les seuls amis que j'ai sont des détraqués mentaux à la richesse illimitée et aux mœurs qui défient toute notion de morale.
Soit Maître Taehyung Kim a un objectif précis : me hanter, me suivre afin de me faire vivre un enfer, pour que chaque jour l'idée de lui être inférieur ne me quitte plus l'esprit.
Je penche sur la deuxième option, parce qu'elle donne plus d'adrénaline.
Sincèrement, je crois qu'il a été envoyé sur terre pour accélérer ma quête de rédemption.
Par chance, il paraît bien trop passionné par la discussion qu'il entretient avec ses accompagnateurs qu'il ne m'a pas encore remarqué.
Il ne faut surtout pas qu'il me voit travailler ici.
Je me retourne avec une telle brutalité que le haut de mon corps heurte le torse de Yoongi. Celui-ci attrape le verre qui a manqué de se briser en mille morceaux sur le sol avant de demander :
— Oula, qu'est-ce qu'il t'arrive ?
— Yoongi, j'ancre mes pupilles agitées dans les siennes, je peux aller préparer les chambres à ta place, s'il te plaît ? Je t'expliquerai plus tard.
Voyant mon angoisse monter au fur et à mesure que l'avocat s'approche de nous, le groom pose ses deux mains sur mes épaules.
— Je veux bien t'accorder ce geste. Mais tu m'expliques tout quand tu reviens, ok ?
— Ok, je m'empresse de lui répondre alors que je m'en vais déjà de l'autre côté.
— Fais d'abord la numéro 312 de toute urgence, il ne manque plus qu'à disposer le plateau de fruits frais et allumer les bougies. Demande en cuisine ! m'informe-t-il.
J'écoute ses directives avec attention puis disparais derrière le bar, au travers d'une porte qui mène tout droit au couloir du rez-de-chaussée. Celui-ci s'étend sur plusieurs dizaines de mètres.
La cuisine n'est pas très loin.
Je m'y rends d'un pas nerveux, encore dans tous mes états après cette rencontre non désirée.
Je parle quelques minutes avec le cuisinier et il me tend un plateau de fruits qu'il pose sur un chariot de service. Le remerciant, je fais rouler le meuble en métal jusqu'à l'ascenseur puis appuie sur le bouton qui mène au troisième étage. Après un tintement, les portes se referment et je m'adosse contre la paroi, le coeur encore battant.
Sans déconner, c'est quoi la prochaine étape, je vais le retrouver en-dessous de mon lit en rentrant chez moi ?
C'est la dernière chose dont j'avais besoin en ce-moment, surtout après son énième humiliation en cours. J'ai la boule au ventre rien que de penser à ce lundi matin, et à tous les autres que je m'apprête à vivre cloitré dans la même salle de cours que lui pendant deux heures.
C'est l'horreur. L'enfer sur terre.
Une fois arrivé, je n'ai pas de difficulté à trouver la bonne suite.
L'objectif : trainer le plus longtemps possible ici jusqu'à ce qu'il s'en aille du bar.
J'insère, à l'intérieur du verrou, la clé passe-partout réservée aux employés, puis pénètre dans la chambre tout en refermant la porte derrière moi.
C'est un véritable sanctuaire royal. Au centre, un lit king-size occupe une place prédominante. Son sommier et sa tête de lit sont ornés de broderies élégantes et blanches. La couette est pliée au millimètre près sur des draps de qualité supérieure. Pas un pli ne vient perturber l'étendue lisse devant moi.
Sur le plafond, un imposant lustre en cristal doré attire le regard. Ses bras courbés portent des chandeliers et sont habillés de pendeloques de cristal qui réfléchissent la lumière moderne, puisque les flammes ont été remplacées par des ampoules.
Les murs sont d'un beige doux, décorés de moulures blanches finement travaillées.
De chaque côté du meuble maître, des tables de chevet en bois sombre soutiennent quelques décorations dont un téléphone fixe pour joindre la réception.
Il y a beaucoup de cadres accrochés aux murs. Certains affichent des œuvres d'art classiques et d'autres des photographies anciennes de Paris.
Je crois être fait pour dormir ici, au sein de cette richesse et de ce raffinement qui me siéraient à merveilles.
Non, plus encore.
Je suis certain d'être né pour me réveiller nu dans ces draps propres, une femme à mes côtés, alors que je lui aurais fait l'amour toute la nuit.
Je dépose le chariot près du lit déjà prêt à accueillir le client de cette nuit. Pendant une seconde, j'ai envie de m'asseoir sur le banc qui est disposé au bout, et dont le revêtement satiné aux motifs fleuris donne envie de s'y allonger.
Mon corps avance vers la fenêtre, passant devant un gigantesque miroir aux ornements dorés.
J'analyse mon reflet puis peigne ma chevelure noire et épaisse vers l'arrière.
Poussé par l'envie d'un peu d'air frais, mes doigts agrippent la poignée de la fenêtre puis l'ouvrent. Le vent nocturne est glacé, il fouette mon visage alors que le bruit ambiant de la capitale détonne au sein de la chambre.
La vue est plaisante. Je peux même apercevoir le sommet de la Tour Eiffel englouti entre deux immeubles haussmaniens.
Reprenant mon professionnalisme, je remets un peu d'ordre à l'intérieur de la pièce puis déplace le plateau de nourriture jusqu'à la table ronde du coin. Celle-ci est recouverte d'une nappe sur laquelle reposent quelques cadeaux de bienvenue - dont une bouteille de vin et une boîte de chocolats.
Une cerise manque de s'échapper de la pyramide méticuleuse de fruits frais diversifiés.
Je la rattrape de justesse puis la repose sur le sommet, fier de moi.
Je me saisis du paquet d'allumettes posé sur la table de chevet. Une flamme naît bientôt dans ma main. Elle s'approche du bougeoir à l'entrée et partage un peu de son éclat pour davantage illuminer la suite. Mon souffle la fait disparaître et je jette le bâtonnet de bois usé sur le chariot.
De mon index, j'appuie sur l'interrupteur afin de l'éteindre et il n'y a plus que le feu pour chasser la pénombre de minuit.
Mais, alors que je me dirige vers la porte d'entrée, la poignée de celle-ci descend, doucement.
Mon coeur manque un battement et je reste debout sans oser effectuer un pas de plus de peur d'effrayer le nouvel arrivant.
Un homme entre. Mon souffle se coupe.
Sa silhouette est fine et grande. On dirait une ombre prête à m'engloutir.
Sans même correctement distinguer son visage et gêné de ne pas être parti à temps, je bafouille :
— Bonsoir, je vous prie de bien vouloir excuser ce léger dérangement. Votre chambre est prête, et je vous ai apporté un plateau de fruits pour votre collation. Je vous souhaite une excellente nuit.
Mais je n'ai pas le temps de m'expliquer davantage que cette même voix qui monopolise mes pensées depuis une semaine s'élance :
— Je vais finir par penser que vous me suivez partout où je vais.
C'est lui, j'en suis sûr.
Je crois que l'Univers entier me charrie et que mon existence n'est qu'une blague de mauvais goût.
Le client s'approche du lit et les bougies éclairent un peu plus son corps. Je reconnais les mêmes vêtements que portait Monsieur Kim tout à l'heure, toujours ce fameux col de chemise blanche qui dépasse sous un pull en laine cette fois-ci bleu marine, ce qui confirme son identité.
Le profil de son visage est parfaitement tracé, sublimé devant la chaleur de la bougie qui éclaire seulement sa joue ainsi qu'un seul de ses yeux verts.
Je ne me ferai jamais à la beauté irréelle avec laquelle il se pavane avec fierté.
Pris de panique, je recule et cogne le métal du chariot dont le son résonne désormais.
Je suis pétrifié. Aucun mot ne sort de ma bouche.
Moi qui, habituellement, trouve toujours quelque chose à rétorquer, suis plongé dans un mutisme malaisant.
L'avocat me dévisage, de bas en haut, puis de haut en bas, ne paraissant pas le moins du monde perturbé par ma présence.
Ses mains sont fourrées dans les poches de son pantalon alors qu'il se dirige vers le plateau de fruits, à quelques centimètres de moi.
Il me dépasse et l'odeur de son parfum s'insuffle à l'intérieur de mes narines.
C'est même un peu trop fort à mon goût.
Sa main, dont les doigts sont si pâles, longs et fins, attrape la cerise rebelle tout en haut de la montagne sucrée.
Sa chevalière argentée brille un instant sous mon regard qui se contente de suivre chacun de ses mouvements, le souffle coupé. La tige du fruit est coincée entre son pouce et son index. Son torse se tourne en ma direction et nous nous tenons l'un devant l'autre, à une distance d'au moins un mètre, mais j'ai l'impression que la longueur d'un seul petit centimètre nous sépare.
— Vous étiez autrefois plus loquace et audacieux, Monsieur Delcroix, finit-il par dire après mon long silence.
La manière dont il formule mon nom de famille me retourne agréablement l'estomac. Je ne peux m'arrêter de penser aux révélations d'Auguste, au bar. Des images du professeur en face de moi, dans ce lit, en compagnie du sexe masculin serrent violemment ma mâchoire. Je ne devrais pas les avoir. C'est étrange, de penser à cela.
C'est malsain.
Comment un homme aussi beau et charismatique que lui peut s'adonner à de telles pratiques ?
Même si je refuse d'y croire, une partie de moi ne peut s'empêcher d'espérer, un jour, avoir le fin mot sur la véracité de ces rumeurs.
Pourquoi mon rythme cardiaque s'accélère à la simple idée qu'une infime possibilité existe pour qu'une pensée, similaire à celle que j'ai pour les femmes, traverse son cerveau en m'examinant ainsi ?
Ses iris verts me rendent nerveux.
Plus je me perds dans mes tourments, plus j'ai le sentiment de développer une imagination interdite. Et à chaque fois que j'essaie de chasser ces idées de mon esprit, des visions encore plus obscènes et pécheresses de lui en plein acte me font maltraiter mes lèvres avec cannibalisme.
— Que fait un personnage comme vous seul dans une aussi grande et luxueuse chambre d'hôtel ? je reprends un peu de ma contenance.
— Vous vous inquiétez de ma compagnie, jeune homme ?
D'un geste rapide, il remonte sa paire de lunettes sur son nez.
— Pas plus que je ne m'inquiète du bien-être de mon client, Monsieur.
Un de ses sourcils se hausse alors qu'il arbore une expression qui semble dire, qu'enfin, il me reconnaît dans mes paroles.
— C'est plaisant. Et que fait un étudiant se targuant d'appartenir à une élite opulente, absolument déconnectée des réalités sociales, en train de travailler pour assurer sa subsistance ?
— Vous vous inquiétez de ma condition humaine, Maître ?
J'aperçois une lueur traverser ses pupilles à une vitesse éclair.
— Pas plus que je ne m'inquiète des esprits indomptables comme le votre, déclare-t-il d'un timbre intrigant.
Misère.
Il faut absolument que je m'échappe et sorte de cette pièce avant de m'embarrasser pour le reste de ma vie, et les prochaines à venir.
— Je vois que tout est en ordre, je vais vous laisser, n'hésitez pas à nous solliciter en cas de besoin, j'annonce mécaniquement tout en m'emparant du chariot à roulettes.
— Attendez, je vous prie. Permettez-moi au moins de vous offrir un fruit.
Sa voix, toujours ferme et sévère, résonne à travers les murs.
Il se rapproche encore de moi, d'un pas calme et assuré, puis porte sa main à hauteur de mon visage et je louche sur cette cerise qui pend entre ses doigts.
Je secoue la tête, lui informant :
— Votre offre trouve bonne réception. Mais il m'est interdit de manger pendant mon service.
L'avocat du Diable laisse échapper un fredonnement d'approbation, puis me pose cette ultime question avec l'exacte même intensité du regard qu'au palais de justice :
— Êtes-vous de ceux qui suivent les règles, Monsieur Delcroix ?
Le sang pulse dans mes veines. Mon estomac se resserre.
Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que je n'ai pas le droit à l'erreur.
Il vient de m'interroger d'une telle façon que je mets tout ce qui est dans mon pouvoir afin de réfléchir à une formulation qui pourrait entièrement le satisfaire.
Qu'aimerait-il entendre ?
Mais surtout : quelle vérité devrais-je lui montrer ?
J'hésite, pense, réfléchis : tout ça à une allure affolante.
Que désire-t-il de moi ?
Inquiet d'être pleinement moi en sa présence, je choisis d'arborer ce même masque de Venise avec lequel je défile sur les barques depuis des années.
— Oui, j'imagine, c'est le rôle de tout bon juriste.
A cet instant précis, j'apprends que j'ai faussement répondu, puisqu'une émotion parmi les rares que l'on peut apercevoir sur son visage domine : la déception.
Maître Kim est déçu.
Sa mine s'assombrit et il paraît presque dégouté. Je n'ai pas su répondre à ses attentes, on dirait.
D'un geste spontané, il place la cerise entre ses lèvres puis la croque. Du rouge sang tâche un peu leur commissure et je glisse mes prunelles dessus.
Je ne peux m'empêcher de le fixer en train de mâcher le fruit.
Lorsqu'il le termine, il retire la tige de son index et son pouce puis extirpe un mouchoir de sa poche de costume.
Ses doigts pâles attrapent mon poignet et me forcent à ouvrir ma paume de main à hauteur de sa bouche.
Je rêve, n'est-ce pas ?
Il ne s'apprête pas à faire ce que je pense ?
Lentement, il couvre mes lignes de vie avec le tissu puis crache le noyau dessus.
Je reste figé sur sa bouche luisante qui se pince en avant pour en faire sortir une bille beige avec des filaments.
Mes yeux s'écarquillent.
Je viens de me faire piétiner pour la fois de trop.
— Je ne trouvais pas de poubelle, se contente-t-il d'annoncer avec amusement et malice. Or il apparaît clairement que vous avez à cœur le bien-être et la satisfaction de votre distinguée clientèle.
Que vient de faire cet enculé irrespectueux ?
Une colère excessive monte en moi alors qu'il me dévisage, un sourire peignant pour la première fois ses traits austères.
Un sourire qui, même s'il s'agit de la plus belle chose qui m'ait été donné de voir chez lui, n'arrive pas à calmer les pulsions meurtrières que je lui porte à cet instant.
Il est magnifique, lorsqu'il laisse ce mur de glace s'écrouler. Encore plus que lorsqu'il démoralise à coup de paroles tranchantes.
Je comprends qu'il veuille le cacher, ce serait un bien trop grand présent que de l'offrir à n'importe qui.
— Un souci, Monsieur Delcroix ? Vous avez l'air plutôt contrarié. Dois-je alerter la direction ?
Ses paroles remplissent l'air alors qu'il me tourne le dos. Il ne prend même pas la peine de vérifier mon état qu'il retire sa veste, puis son pull.
Rapidement, il se retrouve torse nu.
Monsieur Kim s'assied sur le bord du lit et sa peau pâle ainsi que son ventre plat sont mis en valeur sous la lueur de la bougie.
Je jette le mouchoir avec violence sur le chariot, ne cherchant même plus à camoufler mon envie de l'insulter de tous les noms. Un son métallique se fait entendre alors que je lâche un soupir hautain.
Sans même penser aux conséquences de mes actes, j'ouvre la porte puis crache :
— Vous n'êtes qu'un connard prétentieux.
— Je vous remercie, dit-il posément.
Respire, Jungkook.
Respire.
Il me regarde de ses yeux de serpent, toujours avec cet air mi-amusé mi-exténué.
J'ouvre la porte et décide de partir au plus vite avant que la situation ne dégénère.
Je lui jette un dernier coup d'œil noir et remarque qu'il a pris sa tête entre ses mains, déjà ailleurs, comme accablé par des secrets et des poids trop lourds à garder. La distraction qu'il paraissait avoir eu avec moi s'est estompée au moment où il s'est laissé glisser sur le matelas, comme un mort, les traits douloureux et l'expression aggravée.
Quelque chose cloche, chez lui, c'est certain.
Je me remets à penser à cette histoire de procès et de peine de mort. Puis me dis qu'aucun homme sur cette terre ne devrait avoir autant de responsabilités.
Alors, ne voulant pas assister à ce que j'ai l'impression de ne pas avoir le droit de regarder, je claque la porte.
Les joues encore rouges d'énervement.
❈
Je cours je pars je me cache je ne sors plus.
Alors, qu'en avez-vous pensé ?
J'ai longuement hésité avant d'écrire la scène du noyau. Ça passe ou ça casse, comme on dit. Mais j'ai eu comme une ampoule sur la tête et elle s'est écrite toute seule. Peut-être que Monsieur Kim recevra des insultes (méritées), ou alors que son action plaira d'une certaine manière (comme à moi...).
Peut-être que ça vous a permis d'en apprendre un peu plus sur le caractère complexe de Maître Kim ?
Surtout n'hésitez pas à commenter si vous en avez l'envie, même si ce ne sont que des onomatopées. Je sais que certains d'entre vous pensent que ça dérange l'auteur de spammer mais moi j'adore, j'en raffole.
On se retrouve la semaine prochaine, si tout va bien. En attendant, je cours enfin reprendre la réécriture de Redamancy.
Des bisous, prenez soin de vous <3
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