Mackenzie s'était réveillée beaucoup plus tard que d'habitude. La veille, elle avait eu du mal à s'endormir à cause d'impressionnants maux de tête. Le cri des faucheurs avait résonné dans son esprit plusieurs heures après, tout comme le craquèlement de leur corps en combustion. Une horreur qui ne partirait pas d'aussitôt. Elle se prépara avant de quitter la chambre, et entendit l'agitation de la salle à manger. Elle avait de toute façon décidé de s'y rendre, son ventre criant famine.

Sur place, elle y aperçut tout le petit groupe ‒ hormis Ambroise ‒ en pleine discussion avec les rangers. La jeune fille salua les visiteurs, ainsi que ses collègues, et prit de quoi se sustenter près de la cuisinière ‒ hors service depuis des années.

« Voilà, notre deuxième héroïne, s'exclama Greg. On n'en pouvait plus de ces faucheurs. Vous n'imaginez même pas comment votre aide nous a enlevé une épine du pied. »

Mackenzie lui répondit par un sourire timide. Aux côtés du soldat, se trouvait ces camarades, dont le fameux Déon, qui avait ‒ d'après les dires de son chef ‒ survécu à une balle en plein cœur. Mackenzie l'observa. Le jeune blond avait le teint bien plus livide qu'à leur première rencontre, et son regard... Quel étrange regard...

« Ces bêtes sont tellement dénuées de sens, commenta Steel, qu'elles propageaient le feu entres elles avec une facilité déconcertante. Ce fut un vrai jeu d'enfant. »

Le dos plaqué contre le mur, et les bras croisés, il regardait à peine les gens à qui il s'adressait.

« Revenons à votre demande, sollicita Kahésar, vous pensez avoir besoin de combien d'entre nous ?

‒ Le plus possible, répondit Londir, Déon n'est pas en mesure de se battre.

‒ Je vais bien », rétorqua ce dernier, les bras croisés et les yeux fuyant vers l'extérieur.

Son camarade eut un rire étouffé avant d'ajouter :

« Y a quelques heures tu ne connaissais même pas ton prénom. »

De l'amnésie ?

Déon détourna son regard vers Mackenzie. Cette dernière ne l'avait pas quitté des yeux depuis, et son insistance avait fini par se faire ressentir. Elle déglutit de surprise et changea immédiatement de cible.

« Nous pourrions tous être disponible, continua Kahésar, mais bien sûr, cela demandera une récompense en conséquence.

‒ Ne vous en faites pas pour cela, annonça Greg. Aidez nous à gérer ces petits vauriens bien armés, et l'on saura vous payer en conséquence.

‒ Bien, laissez nous un peu de temps pour nous préparer et nous vous rejoindrons sur place. »

A ces mots, les rangers quittèrent le manoir.

« Je récapitule pour ceux qui étaient absents, poursuivit le chef d'un regard destiné à Mackenzie. Les rangers ont récemment été attaqués par des brigands très bien armés. Ils pensent que ce sont des tueurs à gages, et que ces derniers ont été payés pour les assassinés. Ils sont assez nombreux. Nous devons leur soutirer des informations et les mettre hors d'état de nuire. Si vous êtes tous partant, nous les rejoindrons et réfléchirons à un plan un fois à leur QG. Est-ce que cela convient à tout le monde ? »

Tous opinèrent.

« Bien, alors Joy tu resteras ici. Si jamais quelqu'un s'introduit au manoir, cache toi ou enfuit toi. Nous autres, allons-y. »

Le quartier général des rangers n'était pas bien loin du manoir. C'était une des raisons pour laquelle ces derniers faisaient fréquemment appel à l'escouade pour régler leurs petits problèmes. Ils étaient également assez utiles au groupe de Kahésar, qui avait vu diminuer les camps ennemis aux alentours.

Une fois sur place, Kahésar sonna à l'interphone et ils furent immédiatement reçus.

« Voici comment nous allons procéder, commença Greg, une fois tout le monde réunis dans la grande salle. Je pense qu'il serait préférable de faire plusieurs groupes. Vos éclaireurs pourraient faire un tour près du campement ennemi, ce qui nous permettra de les prendre par surprise en nous divisant en deux groupes. Il faudrait au moins avoir un prisonnier. N'oublions pas que nous cherchons également des informations sur leurs commanditaires, s'ils en ont.

‒ Très bien, accepta Kahésar, pour les éclaireurs, je propose Mackenzie et Steel. Ils sont les plus discret d'entre nous, donc parfait pour ce rôle. »

Les concernés acquiescèrent, et leur chef continua :

« Allez faire un tour près de leur campement et rapportez nous toutes les informations que vous aurez. »

Steel et Mackenzie partirent, laissant derrière eux le reste du groupe. Avant de réellement les perdre de vue, la jeune femme se tourna une dernière fois, observant Déon. Étrangement, il ne lui semblait pas aussi inconnu qu'il l'aurait dû. Ses yeux lui étaient plus que familier.

Après tout, il est dit que le regard est le reflet de l'âme.

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Désolé pour ce chapitre un peu plus court que les autres (déjà qu'ils sont pas super long XD).

J'espère qu'il vous aura tout de même plus :)