Chapitre 21 : Un cauchemar éveillé
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Joy regarda derrière elle, mais ne semblait rien voir. Pourtant il était bien là. Hayden était bien là.
Que se passait-il ?
Désorientée, les yeux grands ouvert, le souffle saccadée, Mackenzie s'assit sur son lit, de tout son poids. Joy ne dit rien et fit de même, elle comprit que la demoiselle n'était pas en condition pour discuter.
Mackenzie regarda de nouveau Hayden qui n'avait pas bougé. Elle le fixa avec insistance, mais le visage du jeune homme resta vide.
Pourquoi est-ce que Joy ne semblait pas le voir ?
Comme pour répondre à sa question, Hayden quitta la pièce... en disparaissant, comme il était apparu.
Mackenzie senti son cœur battre à toute vitesse, elle pouvait l'entendre dans ses oreilles. Sa vision se troubla, sa tête sembla lourde, laissant à présent des larmes s'écrouler sur ses joues sans qu'elle ne pût rien y faire.
Elle pleurait comme jamais elle n'avait pleuré de toute sa vie. Aucun son ne sortait, seul des soubresauts accompagnaient ses yeux remplis de larmes, cachés par les mains qu'elle venait d'y déposer.
Elle ne comprenait pas encore, tout semblait tellement confus, mais son être, lui, semblait avoir compris. Mackenzie cru entendre une voix, sûrement sa colocataire qui lui parlait, mais sa tête résonnante et son cœur battant de plus belle, ne lui permirent de ne distinguer aucun son, de toute manière elle n'en avait que faire.
Toujours perdue, incapable de comprendre ce qu'il se passait réellement, elle retira ses mains de ses yeux. Les soubresauts continuaient de plus belle. Sa nouvelle colocataire était complètement désemparée, ne sachant pas quoi faire. Ses lèvres bougeaient, elle semblait dire quelque chose, mais rien ne semblait avoir de sens une fois arrivé jusqu'aux oreilles de Mackenzie.
Cette dernière décida de retirer ses chaussures et de se mettre sous les couettes, sans un mot pour la gamine, qui se trouvait dans sa chambre. Peut-être qu'en fermant les yeux et en les rouvrant le lendemain, cela arrangerait les choses ?
Et c'est ce qu'elle fit, ne voulant rouvrir les yeux qu'une fois l'alarme matinale déclenchée. Avait-elle rêvé d'Hayden depuis tout ce temps, ou bien quelque chose de plus étrange se passait ?
Les larmes s'échappaient toujours de ses yeux, à présents clos, jusqu'à ce qu'elle s'endorme pour de bon, et que le calme vibre dans ses oreilles.
Un bruit la réveilla, mais ce n'était pas l'alarme. C'était le claquement de la porte de sa chambre, qui se fermait. Sa colocataire venait de partir, sûrement pour aller manger le repas du soir. Quand elle y repensa, jamais Hayden n'avait fait de bruit en sortant...
Elle ouvrit les yeux, pour faire face à une pièce baignée dans le silence. Les soubresauts s'étaient arrêtés, tout comme les larmes. Seul ses yeux rougis par la récente crise, témoignaient de ce qui s'était passé un peu plus tôt. Son cœur était à présent lourd et douloureux, et son souffle semblait prêt à s'arrêter à tout moment, tellement il était faible.
Elle se redressa pour se retrouver en position assise, toujours sous la couette. Elle soupira tout en se passant une main dans les cheveux.
Une silhouette croisa son champ de vision, pour s'asseoir sur le bord de son lit, face à elle. Une silhouette qu'elle connaissait bien et qui avait été la meilleure chose sur laquelle elle avait posé les yeux ici.
« Comment te sens-tu ? » avait demandé ladite silhouette.
Mackenzie laissa échapper un rire étouffé, puis répondit faiblement, droit dans les yeux d'Hayden :
« J'ai connu mieux. »
Un silence suivit le soupire qu'elle laissa échapper. Elle détourna les yeux, comme pour ne pas admirer la vérité en face.
« Je suis tellement navré que tu ais eu à l'apprendre de cette manière. Je t'en prie, ne sois pas en colère.
– Je ne le suis pas », dit-elle en le regardant à nouveau.
Il semblait si réel, si palpable. Elle sentait son poids sur le lit, elle entendait clairement sa voix résonner dans la chambre. Il était bien là, à ses côtés, alors pourquoi devait-elle faire face à une chose aussi invraisemblable ?
« Qu'est-ce qui se passe, Hayden ? demanda-t-elle la voix tremblotante. J'ai l'impression que la réalité n'a plus aucun sens. J'ai l'impression d'être dans un cauchemar et de ne pas réussir à me réveiller. »
Le peu de larmes qui lui restait s'écoula de nouveau sur son visage.
« J'aurais aussi aimé que ce ne soit qu'un cauchemar, répondit le jeune homme. J'aurais aimé ne pas avoir à errer ici pour l'éternité.
– Qu'est-ce que tu es ? Un esprit ? Une hallucination ?
– Je ne sais pas trop moi-même, mais je ne suis pas une invention de ta tête. Tout ce que je sais, c'est que je suis incapable de sortir de cette chambre, si ce n'est de disparaître ou de réapparaître, mais à quoi bon quand de toute manière, personne n'a la capacité de me voir. Du moins, personne n'avait la possibilité de me voir, avant toi.
– Pourquoi moi ? Pourquoi ? pleura-t-elle.
– Je ne sais pas. »
Les yeux de Mackenzie avaient à nouveau laissé s'écrouler les larmes, et son cœur était encore bien trop alourdi par la peine, pour lui laisser du répit. Hayden posa sa main là où se trouvait, sous la couverture, une de ses jambes. Elle le sentait. Elle pouvait sentir sa présence sans aucun problème.
« Je suis désolé, reprit-il. Quand j'ai compris que tu me voyais et m'entendais, je me suis sentit revivre. La solitude semblait enfin prête à me quitter, et j'avais peur que lorsque tu apprendrais ce que j'étais, tu demandes à changer de chambre. Finalement, c'est de toute la sous-zone que tu as décidé de te séparer, et c'est drôle, mais je me suis vu à travers toi. »
Mackenzie fronça les sourcils, et il continua :
« J'ai tout fait pour que tu ne finisses pas comme moi, pourtant tu es entêtée et continue de jouer avec le feu. Tu n'as peut-être pas peur de la mort, mais ce qui t'attend est pire que ça, s'ils te font subir le même sort qu'à moi.
– Hayden...
– C'est comme si la chambre 306 était maudite, dit-il en retenant un rire. J'imagine comme tout le personnel de Rebirth doit se tirer les cheveux. En un an d'intervalle, ils récupèrent un actif aussi turbulent que je l'ai été, et qui en plus, se retrouve dans la même chambre.
– Ne me dis pas que... »
Elle ne pu finir sa phrase. Hayden avait ravalé sa salive et la fixait tristement.
« Fais attention, dit-il, tu es surveillée depuis le début. Tu ne dois pas réitérer mon erreur. Ce serait dommage de vivre pour l'éternité, dans l'endroit que tu détestes le plus... »
Elle mit ses mains sur sa bouche, comme si cela allait stopper la venue de ses soubresauts. Est-ce qu'Hayden était le leader de la première évasion ? Le souffle retenu, elle ne pouvait que l'écouter.
« C'est ironique, n'est-ce pas ? continua-t-il. La maladie, le viol, et même la mort n'ont été que la moitié de ma torture. L'autre moitié, je la vie tous les jours, enfermé dans l'endroit que je voulais le plus fuir au monde.
– Je suis tellement désolée, réussit-elle à dire. Si je pouvais faire quoi que ce soit, je le ferais, je te le jure.
– Il n'y a rien à faire. Rien du tout. Essaye juste de ne pas finir comme moi, essaye de réussir ce que je n'ai jamais réussi. »
Mackenzie soupira. Tout cela semblait improbable, et pourtant cela expliquait certains comportements étranges d'Hayden.
« Que t'arrivera-t-il une fois que je serais partie ? demanda-t-elle en le regardant à nouveau.
– Rien de différent. Ne t'en fais pas pour ça, ça fait plus d'un an maintenant. Je réussirais un jour à me faire à l'idée. »
Elle ne savait plus quoi dire. Leur relation n'avait pas changé. Ils étaient toujours capable de se parler, mais tout un avenir s'était effondré. Elle savait qu'il ne la suivrait pas, elle savait qu'il resterait là, sans plus jamais avoir quelqu'un à qui parler.
Le silence se troubla quand Joy entra dans la chambre.
« Oh, pardon, je t'ai réveillée ? demanda cette dernière.
– Non, pas de soucis. »
Joy laissa s'échapper un « d'accord » à peine audible, et baissa la tête avant de se mettre sous ses draps. Elle regarda sur la table de chevet à ses côtés, et en sortit un livre.
« Donnes-moi ça ! » avait crié Mackenzie.
La petite, surprise et apeurée, s'exécuta. Mackenzie avait de la colère envers elle. Envers cette fille timide et pitoyable, qui prenait petit à petit la place d'Hayden. Mackenzie se leva, prit le livre tendu par sa colocataire, et le rangea dans sa table de nuit.
Leur relation commençait mal, mais Mackenzie n'avait plus aucune pitié.
La fille pivota vers le mur pour essayer de dormir et d'éviter le regard sombre que lui jetait sa colocataire. Mackenzie quant à elle se tourna vers Hayden, qui n'avait pas bougé de sa place et qui, affichait cette même figure attristée.
Il lui souhaita une bonne nuit, et elle en fit de même, en chuchotant.
Peut-être que demain matin, tout cela ne s'avérera n'être qu'un rêve.
En tout cas, elle l'espérait plus que tout...
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TragicBird - Wattpad
Chapitre un peu plus long mais plus que nécessaire !
C'est un dénouement prévu depuis le début, c'est pourquoi vous retrouverez beaucoup de choses parsemés dans les précédents chapitres laissant penser à ce qu'était réellement Hayden.
Si cela vous intéresse, je vous invite à relire le chapitre 2 (il dure environ 6 minutes de lecture), notamment, avec ce nouvel élément en tête. Vous verrez que mes mots ne sont pas choisis au hasard. ;)
D'autres indices sur le comportement d'Hayden, ses habitudes, etc, ont aussi été dissimulés un peu partout dans les précédents chapitres :)
Merci à tous ceux qui sont arrivés jusque là.
L'histoire n'est pas terminée, d'autres révélations restent à découvrir, alors j'espère vous retrouver dans les prochains chapitres ! ;)
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