Chapitre 13 : Passeport pour la liberté
Ce matin-là, elle était toujours chargée de la même corvée, mais elle ne s'en plaignit pas.
Dans la navette, elle avait beau regarder tous les poignets gauches, aucun ne portaient la fameuse marque.
Il ne lui restait plus qu'à espérer retrouver Velingrade à la centrale.
Malheureusement, quand elle arriva, ses yeux avaient vagué partout, sans résultat. Le jeune blond téméraire n'était peut-être déjà plus ici, ce qui expliquait qu'il lui avait fait part de leur marque distinctive.
Elle ne comprenait pas une telle nécessité à propos de cette marque. Peut-être était-ce pour permettre à tous ces membres de garder contact, en supposant qu'ils n'aient pas tous conscience des différentes personnes qui composent leur propre groupe. Sûrement, ont-ils été recruté comme Mackenzie l'avait été.
Elle commença son travail, sans oublier qu'elle avait avec elle les feuilles remplis des informations qu'elle avait récoltées. Il ne fallait surtout pas qu'elle se fasse fouiller. Pour cela, elle se fit discrète jusqu'à la fin de la journée.
Par chance, elle connaissait leur méthode de fouille : rapide et partielle. Ils avaient beaucoup d'actifs à fouiller pour entrer et sortir de chaque zone de travail. Avec le temps donc, leurs gestes avaient fini par se focaliser dans des zones bien précises : poches, long des jambes, long des bras et torse. Ils passaient en plus de cela le détecteur de métaux à l'entrée et à la sortie.
Elle cacha donc le bout de papier dans son soutien-gorge, et n'allait le sortir que pour le présenter à Velingrade. C'était comme son ticket d'entrée pour la liberté, et elle comptait bien ne pas le perdre.
La journée se terminant, elle reprit le chemin inverse, direction sa chambre. Dans la navette, elle zieuta encore aux alentours et crue manquer un battement de cœur, quand elle vit ce cercle imparfait sur le poignet gauche d'un actif.
Prudemment, elle se dirigea vers lui et lui souffla :
« Velingrade m'a indiqué, qu'il me fallait voir avec l'un d'entre vous pour lui annoncer lorsque j'aurais fini mon travail. C'est fait, je lui fournirais les données une fois que je le verrais. »
Le garçon à qui elle s'était adressée ne l'avait même pas regardé, mais il avait bien entendu, puisqu'il répondit :
« Tu le trouvera à la cantine vers 21h30. »
A ces mots, elle reprit sa place sans dire quoi que ce soit. Cet échange était étrange, un mélange de discrétion et d'asociabilité.
Alors comme ça, Velingrade allait à la cantine une heure trente après les autres et trente minutes avant la fermeture ? Cela expliquait pourquoi elle ne le voyait pas quand elle s'y rendait. C'était très intelligent d'ailleurs.
Il est clair qu'à cette heure-là, il y avait moins de circulations d'actifs et les gardes étaient beaucoup moins nombreux également. Il pouvait donc se permettre de discuter avec les membres qui avaient besoin de lui parler, et il était facilement trouvable si on le cherchait.
Ce soir donc, elle avait décidé de s'y rendre. Hors de question, de garder le papier avec elle plus longtemps, surtout si son superviseur avait décidé de faire une fouille dans la chambre, ce qui n'était pas encore arrivée, et qui promettait de survenir bientôt.
La navette la déposa à bon port, et elle descendit pour rejoindre sa chambre.
Hayden n'était pas encore rentré, alors elle décida d'attendre en regardant le plafond. Il n'y avait pas grand-chose à faire le soir, si ce n'est discuter ou lire des livres que l'on avait échangé contre des points. Mackenzie en avait bien, des points, mais elle les utilisait rarement. Cela venait de sa nature économe, où lorsqu'elle croulait sous les rations, elle préférait les garder au chaud « au cas où ».
De toute manière, elle n'en voyait pas l'utilité, si ce n'est lorsqu'elle demandait une douche plus longue, parce qu'elle ne comptait pas croupir entre ces quatre murs plus longtemps.
Mais bon ça, vous l'aviez compris.
L'heure du repas sonna et Hayden arriva. Il avait le sourire aujourd'hui, et lui renvoya cette humeur lorsque leur regard se croisa.
« Tu as passé une bonne journée ? demanda-t-elle, tout sourire à son tour.
– Disons qu'elle n'était pas mauvaise. J'essaye d'en tirer les bons côtés.
– Dans quelle zone es-tu allé travailler aujourd'hui ?
– Dans celle où tu n'y étais pas, dit-il en rigolant. Et toi, où es-tu allée ? »
Elle rigola à son tour, la moue ironique, avant de répondre :
« J'étais à la centrale. Je m'occupe de la logistique cette semaine. C'est un peu barbant mais au moins ça a le mérite de ne pas être trop exténuant. »
Hayden s'allongea sur son lit, après lui avoir adressé un sourire en réponse, et reprit son livre. Il n'en avait qu'un, et pourtant il s'y plongeait toujours. Il avait dû le lire tellement de fois maintenant.
« Je crois que je vais aller manger, annonça Mackenzie. Tu viens ?
– Non, je n'aime pas trop manger le soir, et la foule ce n'est pas trop mon truc non plus.
– Comme tu veux. »
Elle n'insista pas. Elle le connaissait assez pour savoir qu'il allait refuser, mais elle avait tout de même demandé.
Elle regarda l'horloge non loin, il était à peine 20h20, mais elle décida tout de même de s'y rendre, et d'attendre là-bas que Velingrade se décide à y mettre un pied.
Elle finit son repas une demi-heure plus tard et attendit. Les gardes ne se souciaient même pas de ça, trop occupé à faire leur roulement, pour se remplir la panse à leur tour.
Puis la silhouette élancée du jeune blond entra dans la pièce. Il avait le regard sérieux, pris son plateau et se fit servir le mince repas du soir accordés aux travailleurs. Il s'assit, seul, et commença son dîner. Mackenzie, se leva, pris son plateau et s'assit à ses côtés.
Il y avait peu de monde à cette heure-là, mais assez pour faire le bruit nécessaire, qui couvriraient leur conversation.
Le jeune homme leva la tête en sa direction. Elle ne dit rien, et posa juste ces feuilles, pliées, en face de lui. Il récupéra et enfourna le tout dans sa poche, avec un sourire aux lèvres.
« On te recontactera le moment venu, dit-il, en attendant, on ne se connaît pas. »
A ces mots, elle se leva et reprit son plateau pour le déposer à l'endroit prévu à cet effet.
C'était rapide, clair et concis.
Elle avait hâte, hâte que tout commence et que tout se termine...
Si seulement elle savait ce qui l'attendait...
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