« Continuez d'avancer ! » cria un homme derrière elle.

Mackenzie venait de pénétrer dans ce grand tunnel en métal. Comment avait-elle pu hésiter ? Elle s'était pourtant jurée que si un jour, elle devait pénétrer dans ces souterrains, ce serait dans un cercueil. Elle aurait dû le faire. Elle avait toutes les cartes en mains pour stopper son être d'exister. Mais la peur l'avait envahi. À cet instant, et après tout ce temps, sa vie lui sembla avoir un peu d'importance. Et aujourd'hui, ils avaient réussi à faire de son cauchemar une réalité. Une réalité sombre et froide.

Le métal sonnait sous ses pas. Les chaînes sur ses bras valsaient au gré de ses déplacements. Ses yeux noirs semblaient vides de lumière. Finalement peut-être qu'elle était déjà morte ?

Différentes portes défilaient de chaque côté du tunnel à mesure qu'elle effectuait de nouveaux pas. Elle avait toujours pensé que sa claustrophobie prendrait le dessus sur ses autres émotions, si un jour elle venait à pénétrer dans cet endroit. Finalement, c'est sa colère qui lui en empêchait, du moins pour l'instant. La jeune femme avait de longs cheveux aubrun en batailles, ternies par le soleil. Quelque chose qui allait manquer ici.

« Voici ta nouvelle chambre », parla un homme tout en indiquant la porte juste à côté.

Il lui enleva les chaînes qui pendaient sur ses bras et la conduisit à l'intérieur.

Ce n'était pas très grand. Deux lits contre deux murs opposés, avec un guéridon à leur côté. Au centre, une table, entourée de deux chaises. La pièce était mal éclairée, mais elle pouvait voir sur l'un des lits, une silhouette avachit, dos au mur, la tête entre les genoux. L'arrivée de la nouvelle venue ne semblait même pas l'avoir fait réagir. L'homme fit signe à Mackenzie de s'asseoir, tandis que les gardes entrèrent et refermèrent la porte derrière eux.

Celui qui lui avait parlé vint s'installer face à elle. Sur la table, se trouvait un grand récipient remplit d'eau.

« Quand on m'a parlé de celle, qui allait rejoindre nos rangs, je t'avais imaginé un peu plus imposante. Je dois dire qu'ici, ils n'ont pas lésiné sur les mots pour te décrire », ricana-t-il d'une voix rauque et sarcastique.

« Appelles-moi Eliott, reprit-il. Je serais ton Superviseur. Ce qui veut dire que c'est moi qui décide de ce qui t'arrivera ici, tu saisis ? »

Elle ne le regardait même pas, trop fascinée par la clarté de l'eau qui se trouvait face à elle. Cela semblait presque ironique qu'une eau si limpide puisse se trouver dans un endroit pareil. Un garde derrière elle, saisit violemment sa nuque, la forçant à relever immédiatement la tête. Elle eut un sourire narquois. Une façon pour elle de ne pas se rabaisser à eux.

« Je crois que non, renchérit Eliott, t'as pas bien compris. On déteste les gens dans ton genre. Crois pas qu'on va te faire des faveurs, au contraire. Alors s'il te reste encore un peu de lucidité, tu comprendras qu'il faudra te faire toute petite si tu veux vivre ici.

– Vivre ? » demanda-t-elle ironiquement.

L'homme se tourna vers le garde qui la tenait toujours et lui fit signe de la main. Instantanément, il plongea la tête de la jeune femme dans le liquide. Surprise, elle écarquilla les yeux dans l'eau, et manqua subitement de souffle. Était-ce déjà la fin ?

Le garde ne semblait pas de cet avis. Une fois de nouveau à l'air libre, elle prit une grande inspiration et toussa. L'homme lâcha son emprise, tandis que le Superviseur continua :

« Je vois que t'es une petite marrante. Saches que c'est que le début. Un petit jeu, rien de plus. »

Il se leva avant de reprendre :

« Tout ça pour te souhaiter la bienvenue dans la famille. Cela dit, personne ne sera tendre avec toi, et tu veux savoir pourquoi ? »

Sans attendre de réponse particulière, il lui souffla à l'oreille :

« T'es une clandestine. Ce qui veut dire que tu coûtes rien. Pour nous, c'est tout bénef'. »

Et les trois hommes partirent dans un écho farceur. Mackenzie ne savait pas si les gouttes qui lui coulait sur le visage étaient des larmes, mais elle savait une chose : la mort ne lui faisait plus peur.

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