L'or des sous-bois c'est d'abord de la joie,
c'est le plaisir de froisser les feuilles sous nos pas,
de ceuillir les girolles sous les bruyères fleuries
quand chaque poème rime et sonne avec l'envie!

C'est la joie des filles qui gardent jalousement leur cueillette
envers la malice des garçons bien décidés
à surprendre les regards feminins dépités
pour chaparder des champignons a la sauvette!

C'est le plaisir de trouver refuge sous l'orage
quand les filles en espiègles sous leurs bras nus
penchent leurs corsages mouillés sur nos envies suspendues
dans le tobu-bobu de nos téléscopages!

C'est la joie de l'amant déposant des baisers
sur l'oreille endormie tendrement effleurée
quand un rayon de lune dévoile par surprise
sa convoitise et ses mains compromises!

C'est le plaisir de faire glisser son bras
pour taquiner sa partenaire contre soi
quand la caresse alanguie de ses doigts
sur la peau frémissante met les sens en émoi!

C'est l'envie de sentir des parfums enfouis
comme celui du bouquet d'un rendez vous manqué,
comme celui d'une amie qui ne veut pas nous quitter,
comme la peau odorante des femmes dans la nuit!

L'or des sous bois c'est d'abord de la joie,
c'est le plaisir de froisser les feuilles sous nos pas,
c'est l'envie de vivre une vie de faux-fuyant
comme dans les fantasmes de françoise Sagan!