Ces arbres frémissants!

Au commencement reignait le feu des volcans
quand l'étincelle du silex jaillisant de sa main
l'homme s'est pris pour le dieu conjurant le destin
sifflant la femme, pomme de diseorde pour le serpent...!

Toutes les croyances rapportent en leur maniere
comme il faut croire l'ane quand il se met a braire
car l'homme privé de pomme croquera des chataignes
si l'escargot bave au nez de la musaraigne...!

L'arbre est souvent les symbole des religions
car ses racines l'attachent à sa condition
comme un coeur amoureux éperdu de passion
quand les parfums légers enivrent les convictions...!

Les aulnes renversé nous révoltent et nous bouleversent
car les troncs déchaussés comme des fusiliers 
esposent à tous les vents de dessous de leurs pieds
aux doigts déformés telles racines sous l'averse...!

Les chênes sessiles arborent un tronc plein de noblesse
comme prédisposés en prevances et prouesses
face aux torses d'hommes imbus de leur prestance
comme si voyager donnait de l'importance...!

De son repaire le grillon lance sa cabalette
pour faire fuir la taupe qui de son groin furette
comme ce curieux prêcheur à la langue de bois
avenant, guilleret et affable à la fois...!

L'arbre est un vieux décor qu'on ne remarque pas;
personne ne vient même à songer tant on le voit;
et puis un beau matin, une lumière, un faux pas,
un petit événement le font sortir de son anonymat...!

Et dans la vie qu'est ce donc qui ne s'effeuille,
qu'est ce donc qui ne s'envole ou qui ne choit?
Sans doute l'amour, la jeunesse et les feuilles,
qui vont, qui viennent et restent toujours là!

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