Chapitre 7
La journée s'était écoulée avec lenteur, Iseult et Morgan s'étaient entrainés dans les jardins de la demeure de Caeriel. La jeune femme avait remarqué que son compagnon regardait d'un mauvais œil les serviteurs, bien qu'elle lui ait fait promettre de rester courtois. Le matin, elle n'était pas allée prier, aussi, elle s'était éclipsée en fin de journée afin de rejoindre un temple, les serviteurs lui avaient dit que plus personne n'y allait. Il se trouvait au bout du domaine, il lui avait fallu une demi-heure pour le rejoindre. Cette balade au travers des jardins lui avait fait du bien, elle en avait profité pour flâner, il lui avait même semblé entendre des rires, si bien que ses sourcils s'étaient froncés. Elle avait plusieurs dagues pour se protéger, mais elle avait laissé son épieu dans sa chambre. Caeriel lui avait assuré que la propriété était protégée et que quiconque aurait essayé d'en passer les limites serait exécuté.
Iseult trouva un endroit calme, le temple était au milieu des arbres, le lierre avait envahi les murs et grimpaient jusqu'au toit qui commençait à s'effondrer. Certains vitraux étaient cassés, ce qu'elle déplora. À l'intérieur, la nature avait repris possession des lieux. Des fleurs poussaient entre les dalles et sur les murs. Les bancs de pierre étaient encore intacts pour certains. Il n'y avait aucune statue, un simple autel faisait office d'endroit de culte. Iseult prit la petite pochette accrochée à sa ceinture. Dans le bol elle déposa de la sauge qu'elle fit brûler grâce à une allumette qu'elle frictionna contre le sol.
L'endroit était agréable pour prier, elle ferma les yeux pour profiter du crépitement de la sauge. À l'extérieur le vent soufflait dans les arbres. Elle adressa une prière à Felÿa pour commencer, puis à Hëlia. Après une hésitation, elle décida d'ajouter Luös à ses pensées. Le Dieu de la nuit était prié lors du deuil et des cérémonies d'adieux à un proche. Il était aussi associé à la mort, et Iseult supposa que les nécromanciens s'en remettaient à lui. La jeune femme fit le vide dans son esprit, les mains jointes. Elle demanda à ce que cet endroit soit protégé, afin de les remercier de leur accueil. Caeriel n'y verrait pas d'inconvénient, même si elle doutait qu'il soit croyant. Sa prière dura une bonne heure, puis Iseult souffla et s'étira pour délasser son dos.
– Je ne pensais pas que la piété rendait si immobile, la voix de Nathaniel la fit sursauter.
– Que fais-tu ici ? demanda-t-elle en se tournant vers lui.
– Mon père m'envoie te chercher pour ta leçon, mais je ne voulais pas interrompre tes prières.
Iseult se leva et frotta ses genoux pour enlever la poussière de son pantalon.
– Tu ne pries jamais ? voulut-elle savoir.
– Si les Dieux existent, ils m'ont oublié il y a bien longtemps.
– Ils existent, et ils n'oublient personne. Ils nous créent des chemins que nous suivons, même si nous ne voulons pas tous y croire, fit-elle.
– Je ne suis plus aucun chemin depuis bien longtemps. Je suis mort, je ne dois plus exister pour eux.
– Je suis certaine que si, ils pensent à chacun de nous, humains comme créatures.
Elle vit le sourire qu'afficha Nathaniel, il regarda un instant l'édifice en ruine. Il semblait songeur.
– Tu me rappelles ma sœur, elle était prêtresse d'Elmyra. Je crois que son ordre n'existe plus.
Un instant, Iseult réfléchit, certains Dieux n'étaient plus priés que par les mages.
– Il doit encore y avoir quelques temples, mais la plupart du temps les paysans demandent aux élémentaristes de la terre de bénir leurs récoltes. Qu'est devenue ta sœur ?
– Elle est morte, de vieillesse. Avec la certitude que les dieux rachèteraient mon âme si je le demandais. Mais, à son grand désespoir, j'étais satisfait de mon immortalité.
– L'es-tu toujours ?
– Oui, certains caps sont difficiles à passer, mais je suis heureux et j'aime la vie que je mène. Puis, cela me permet de faire encore de belles rencontres.
La jeune femme secoua la tête et s'avança vers la sortie.
– Ne faisons pas attendre Caeriel plus longtemps, je ne veux pas qu'il soit contrarié de mon retard.
– Il ne le sera pas, les serviteurs lui ont dit que tu priais, il se doutait que cela te prendrait du temps, répondit Nathaniel.
– Pourquoi être venu dans ce cas ?
– Je trouve toujours cela fascinant de voir quelqu'un prier, vous y mettez tant de ferveur, sans savoir si vos prières sont entendues.
– Elles le sont, rétorqua Iseult plus vivement qu'elle ne l'aurait voulu.
Nathaniel se contenta d'un sourire pour toute réponse. La jeune femme poussa un soupir, elle éteignit la sauge qui brûlait toujours dans le bol et la laissa là pour la prochaine fois. Le vampire la suivait du regard et il se dirigea vers la sortie en même temps qu'elle. La nuit était tombée et la lune était dans sa phase décroissante. Ils traversaient le petit bois quand les murmures revinrent, Iseult fronça les sourcils et s'arrêta.
– Qu'y a-t-il ? demanda Nathaniel.
– Tu n'entends pas les murmures ? souffla-t-elle.
– Si, bien sûr, ce sont les sylphes. Normalement les humains ne les entendent pas, et ne les voient pas non plus. Ton don doit te permettre de les sentir.
Son regard balaya les arbres, Iseult essayait de chercher d'où venaient les voix qui soufflaient à son oreille. Elle entendit bientôt des gloussements étouffés. Une forme éthérée fit son apparition, peu à peu elle prit la forme d'une femme, elle était nue, sa peau nacrée se reflétait à la lumière du soleil. Ses longs cheveux voletaient autour d'elle comme emportés par un vent invisible.
– Il semblerait que nous avons une nouvelle amie, gloussa la nouvelle venue.
D'autres apparurent, la guérisseuse les vit commencer à lui tourner autour, l'une d'elles se pressa contre elle et elle sursauta. Celle qui était apparue la première s'était pendue au bras de Nathaniel qui ne semblait pas impressionné par leur arrivée.
– Qui est donc ta nouvelle amie ? roucoula la Sylphe.
– Je vous présente Iseult, c'est une mage.
– Elle est plutôt mignonne, est-ce pour elle que tu nous as délaissées ?
La chasseuse arqua un sourcil pendant que l'une des sylphes appuyait son doigt sur sa joue, comme si elle cherchait à voir si elle était réelle.
– Non, mais promis je reviendrais vous voir plus souvent. Pour le moment, je dois l'accompagner auprès de Caeriel, fit le vampire.
– Quel dommage, souffla la créature. Revenez nous voir, nous pourrons nous amuser.
Elle déposa un baiser léger sur la joue de Nathaniel avant de s'évaporer, suivie par ses autres compagnes. Iseult resta un instant à regarder le vide. Comme d'autres créatures, les sylphes apparaissaient dans les bestiaires, mais elles se cachaient la plupart du temps. Elles avaient peu d'affinité avec les humains et préféraient les lieux peu fréquentés. Certaines vivaient au sommet des montagnes, là où les vents étaient les plus forts.
– Caeriel a fait de son domaine un refuge, nous accueillons quelques créatures qui sont plus en paix ici que parmi les humains, expliqua le vampire pendant qu'elle le rejoignait.
– Je comprends, certaines sont traquées par les humains, mais personne ne s'y intéresse vraiment, fit Iseult, songeuse.
– Ils sont cupides, certains ont eu la stupidité de croire qu'ils pouvaient mâter des vampires à une époque.
– Comment ça ? Je n'en ai jamais entendu parler.
– Il y a deux cents ans, des humains ont voulu utiliser des vampires comme esclaves, pour montrer leur supériorité. Ils ont utilisé le fer contre nous, ainsi que des plantes qui peuvent nous affaiblir bien utilisés, fit Nathaniel les yeux levés vers le ciel.
– C'est affreux ! Je ne comprendrais jamais la cruauté, se désespéra Iseult.
Sa main se posa sur le bras du vampire, elle se demanda s'il avait dû subir des tortures à cause de cela.
– Tu es une bonne personne, comme la plupart des guérisseurs. Votre empathie vous permet de comprendre le monde qui vous entoure. J'ai d'ailleurs été étonné que tu sois une chasseuse, au début.
– J'ai toujours vu les chasseurs comme ceux qui rendaient la justice, nous sommes des soldats. Nous ne chassons pas des créatures, mais ceux qui font du mal aux autres et qui mettent en péril notre système de paix. Les chasseurs protègent les plus faibles, qu'importe leur race.
C'est ce qu'elle s'était toujours dit. Iseult chassait et traquait ceux qui méritaient une punition. Ils ne tuaient que lorsque cela était nécessaire, sinon, ils remettaient les coupables à la justice.
– Mais, est-ce le cas de tous tes camarades ? Beorn et certains de ces prédécesseurs ont défendu ces idées. Néanmoins, il y a toujours des chasseurs qui veulent tuer pour tuer, parce que les créatures les insupportent, fit le vampire qui s'était tourné vers elle.
– Et certains vampires traquent encore des humains pour les dévorer. Est-ce que cela fait de chacun d'entre vous des monstres ? Nous ne pouvons pas juger une catégorie de personnes sur les agissements de certains.
– J'ai tué des vampires pour cela, alors je ne peux qu'être d'accord. D'autant que je suis heureux de constater que ton ordre évolue. C'est important que nous puissions vivre en harmonie.
Iseult était d'accord avec ce principe. Beorn leur apprenait la tolérance et le respect. Même si certains, comme Lorkan, trouvaient cela idiot voir risible, il les considérait comme inférieures aux humains. L'air se rafraichissait et elle frissonna, elle admira Nathaniel qui devait se forcer pour marcher à son rythme. Néanmoins, cela ne semblait pas le déranger, il regardait autour de lui et semblait profiter de la nuit.
– Est-ce que la journée te manque ? demanda-t-elle surprise par sa propre question.
– Parfois. Il m'arrive de rester éveillé jusqu'à l'aube pour voir le soleil, ne serait-ce qu'une minute, répondit le vampire en se tournant vers elle. Puis, je me demande à quoi les gens peuvent ressembler au soleil. Comme toi par exemple, quelle est la couleur de tes cheveux le jour ? Quels sont les reflets dans tes yeux ?
– Un jour nous pourrions nous retrouver à l'aube, comme ça, je pourrais moi aussi te voir à la lumière du jour.
Cette idée paraissait charmer Nathaniel qui marcha un peu plus proche d'elle.
– J'en serais honoré, guérisseuse.
Ils arrivaient déjà à la demeure et ils se turent. Elle perçut un changement dans l'attitude du vampire quand il vit Morgan, les bras croisés à l'entrée. Iseult poussa un soupir, l'incident de la veille lui revint en mémoire, elle avait espéré que le sujet soit clos. Son meilleur ami croisa son regard, et elle le supplia en silence de ne faire aucune remarque. Il dut comprendre son message, car il se tût. Ils suivirent le vampire jusqu'au bureau de Caeriel qui l'attendait à l'intérieur. Il leva les yeux de son parchemin et reposa sa plume. Ses yeux tombèrent sur le chasseur.
– Tu peux nous laisser, Iseult aura besoin de toute sa concentration, fit-il.
– S'il lui arrive quoi que ce soit...
– Il ne lui arrivera rien, trancha le vampire.
Morgan se pencha pour embrasser la joue de sa partenaire, elle vit qu'il la laissait à contrecœur, aussi elle pressa ses doigts entre les siens. Il sortit de la pièce refermant la porte derrière lui. Iseult jeta un regard aux étagères couvertes de livres, l'endroit semblait manquer d'organisation, comme si le vampire bougeait sans cesse les ouvrages de sa bibliothèque. Elle nota que certains ouvrages semblaient dater d'une époque assez lointaine pour que les couvertures aient commencé à fatiguer. La demeure du seigneur devait receler bien des trésors, elle aurait en apprendre plus sur son histoire et ce qu'il avait pu conserver de ses siècles de vie, mais cela n'était pas le moment d'en parler.
– Nous allons commencer par reprendre les bases, cette partie devrait être rapide compte tenu du fait que tu as déjà suivi un entrainement de mage.
Caeriel lui désigna le tapis qu'il avait dégagé pour qu'elle puisse s'y assoir. Assise en tailleur, Iseult prit la position qu'on leur apprenait à tenir lors des premières leçons de magie. La concentration était un élément important et le plus difficile à acquérir pour des enfants qui auraient préféré bouger plutôt que de rester assis les uns face aux autres.
– Dans un premier temps il faudra que tu apprennes à dissocier tes deux dons, Nathaniel et moi allons te guider. Une fois que tu sauras reconnaitre la nécromancie, cela sera plus aisé de la contenir.
Bonne élève, la jeune fille hocha la tête, elle était assise en cercle avec les deux vampires. Nathaniel semblait sage et concentré.
– Commençons. Dans un premier temps, tu vas te concentrer sur ta magie, tu connais ton don de guérisseuse, essaie de trouver ce qui t'apparait anormal, c'est là que réside la nécromancie.
Les paupières closes, Iseult entreprit de faire les exercices qu'elle connaissait par cœur. Parvenir à maitriser son don était une question d'entrainement, certains pouvaient avoir des dons puissants sans réussir à les utiliser, car on ne leur apprenait pas. Elle sentit la chaleur caractéristique de son don remonter le long de ses doigts jusqu'à ses paumes. Contre sa poitrine la pierre palpita, comme si elle comprenait ce que sa porteuse faisait, Iseult essaya de ne pas se laisser déconcentrer. La guérison coulait dans ses veines comme un filet d'air chaud qui la parcourait. Elle remonta ce fil invisible, cela allait faire bien longtemps qu'elle n'avait plus fait cela de manière consciente. Sa magie lui donna l'impression de se tendre, puis de s'emmêler, il y avait comme un nœud dans son aura, son esprit l'effleura, une vague de froid la fit frissonner. La chaleur laissa place à une sensation glacée qui parcourut ses veines. Des murmures emplirent son esprit, une cacophonie qui manqua de lui faire perdre sa concentration. Son cœur s'accéléra dans sa poitrine, à présent elle parvenait à distinguer la nécromancie, cette dernière était comme un vide dans lequel elle aurait voulu se précipiter. Iseult ouvrit un peu plus son esprit à cette magie nouvelle qui l'appelait, elle vrombissait tout autour d'elle.
– Reviens, ordonna une voix.
Sa magie s'ébranla. Iseult ne rouvrit pas les yeux, elle voulait s'enfoncer plus loin dans les profondeurs de cette possibilité qui s'offrait à elle.
– Reviens !
Une force s'imposa à son esprit, la nécromancie tenta de la garder dans cet état de demi-conscience auquel elle échappa. Ses yeux papillonnèrent, elle se rendit compte que ses poings étaient serrés et son corps glacé. Iseult frissonna, de la sueur coulait de son front.
– Je crois que tu as trouvé, sourit Caeriel. Maintenant, nous pouvons commencer la leçon. Premièrement, tu vas devoir apprendre à résister à l'appel de cette magie.
– Y résister ? Mais j'ai toujours appris à l'accueillir.
– Je sais, mais la magie de la mort est un appel dangereux, tu dois en être maîtresse et non victime.
– Parce qu'elle va vouloir t'échapper, à l'inverse des autres elle a sa propre manière de fonctionner. Si tu ne la maitrises pas, elle te fera agir à sa guise, et tu ouvriras la porte à des esprits, des spectres et autres créatures qui pourront te contrôler, compléta Nathaniel.
– Me contrôler ?
– Je peux faire une démonstration ? demanda le fils à son père.
– Vas-y doucement.
Iseult les regarda tour à tour, intriguée. Puis elle sentit un courant d'air la traverser, le froid lui mordait la peau et les os. Ses yeux se perdirent alors dans ceux de Nathaniel, le froid devint plus chaud, elle se sentait bien, apaisée. C'était agréable. Elle voulait s'approcher encore de lui. Puis effleurer son visage. Ce sentiment lui était familier, sa main était proche de celle du vampire quand elle trembla. Iseult comprenait ce qui se passait, elle n'était plus maitresse de ses mouvements. Son esprit était envahi, parasité. Elle lutta, son esprit tenta de repousser la présence, mais cela venait d'autre part. Alors, elle remonta le fil froid, puis de manière instinctive, son don réagit et des crocs invisibles se plantèrent pour éloigner la présence non désirée. La mage repoussa la magie qui n'était pas la sienne comme s'il s'était s'agit d'une maladie dangereuse. Une main se posa sur son épaule et le lien se rompit. Ses crocs mentaux se rétractèrent.
Étalé sur le sol Nathaniel semblait figé, elle vit une grimace sur son visage, et les veines noires sur son cou et le haut de son torse.
– C'est... c'est moi qui ai fait ça ? demanda-t-elle d'une voix chevrotante.
– Ce n'est rien, j'ai juste besoin de quelques minutes pour me remettre. Je n'imaginais pas que tu pourrais me repousser, souffla Nathaniel.
Horrifiée, la guérisseuse posa une main sur sa bouche. Elle n'avait jamais voulu lui faire du mal. Comment cela était-il possible ?
– Tu t'es protégée, tes instincts de mage t'ont permis de développer des réflexes. Ce qui est très bien. Le tout est de les contrôler.
Iseult hocha la tête, puis s'avança vers Nathaniel. Il souffrait, elle le sentait, elle avança une main vers lui. Leurs peaux se touchèrent, il ne bougea pas et la regarda. Une douce chaleur les traversa puis la douleur compressa sa poitrine. Les marques sur le torse du vampire s'estompaient. Il prit ses doigts entre les siens et la repoussa avec douceur.
– Merci, mais j'aurais récupéré de toute façon.
– Je n'aime pas faire mal aux gens, se contenta de répondre Iseult.
Elle vit alors que Caeriel s'était levé pour aller demander quelque chose à un serviteur. Nathaniel tenait toujours sa main et elle la retira. Cette nouvelle magie lui faisait peur, si elle ne la contrôlait pas que pourrait-elle faire ? Cela allait faire une heure et elle avait déjà blessé un vampire.
– Ton pouvoir peut te permettre beaucoup de choses, tu ne dois pas le craindre. Nous travaillerons ensemble. Tu n'es pas la première à qui j'apprends, Nathaniel a eu du mal aussi au début.
Le concerné acquiesça la tête pour approuver.
– Je ne maitrisais pas non plus ma soif de sang, je te laisse imaginer le carnage, dit-il avec un ton désinvolte.
– Tu as tué ? demanda Iseult.
Sa question relevait de la curiosité, mais elle se rendit compte que cela pouvait être mal interprété. Elle ne se sentait pas apte à juger une autre personne, elle voulait juste apprendre à le connaitre.
– Oui, les premiers temps sont difficiles pour nous. Heureusement Caeriel était là, cela aurait pu être pire.
– La plupart des humains nous voient comme des monstres, mais une fois notre soif maitrisée, nous ne faisons aucun mal, expliqua le seigneur.
– Je sais, s'empressa de répondre la jeune femme. Enfin, je veux dire que je ne vous juge pas. J'ai juste envie de mieux vous comprendre et vous connaitre.
Un sourire flotta sur les lèvres de Caeriel. Le serviteur entra avec un plateau sur lequel trônait une tasse fumante et de quoi manger. À côté d'elle, Iseult vit que Nathaniel avait pris une couverture qu'il lui passa autour des épaules. Ses mains s'attardèrent plus que nécessaire sur ses épaules, mais elle ne lui en voulut pas.
– Restaure-toi et nous reprendrons ensuite. Je vais aussi te donner quelques livres pour que tu puisses lire sur le sujet, comme pour le reste la nécromancie s'apprend aussi bien en théorie qu'en pratique.
La théorie était quelque chose qu'elle appréciait. À l'Académie elle avait passé des heures à errer dans la bibliothèque, au grand damne de Morgan. Cela avait permis à la jeune femme d'en apprendre beaucoup sur les runes et leurs usages, mais aussi sur l'Histoire de leur royaume. Le temps en cours manquait pour tout apprendre et les livres lui donnaient l'impression de combler ses lacunes. Toute à ses réflexions elle porta sa tasse à ses lèvres, le thé brûlant lui fit le plus grand bien.
Son entrainement allait se poursuivre sur la maitrise de son don. Cela ne devait pas être différent de ce qu'elle avait fait pour la guérison. Il lui faudrait apprivoiser cette magie peu semblable aux autres. La présence des deux vampires la rassurait, Caeriel était un professeur attentif, et Nathaniel se révélait être doux avec elle, il l'encourageait à poursuivre ses efforts. Cela conforta Iseult dans l'idée qu'elle pouvait arriver à maitriser son don, avec de l'entrainement et de la patience.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top