XXX.

Nous n'avions jamais pu procéder à la chasse. Normalement, le roi devait choisir un Oméga entre plusieurs prétendants. Pour faire le bon choix, il y avait la chasse. Les Omégas sélectionnés étaient lâchés dans la forêt de Fëanor'd et l'élu était choisi par le roi. Celui qui était le dernier à être attrapé avait gagné. Et tous portaient une culotte de virginité. Aujourd'hui, et ce soir même, j'avais gagné le droit de jouer à ce jeu avec mon compagnon. Qu'il ne se fasse pas d'illusions, si l'épreuve de Nazaërl'h nous avait rapproché, j'étais plus dangereux que jamais.

Le prédateur qui sommeillait en moi s'était éveillé, ma part de ténèbres me rendait fou. Fou de Muglerina. Et pratiquer cette chasse avec lui était mon ultime preuve d'amour.

Muglerina avait joué le jeu et enfilé son sous-vêtement. Mais il avait décidé de porter son maudit peignoir fin afin d'être plus à l'aise en extérieur. Mais il me laissait la découvrir de m'offrir son corps et son cœur. Et si nous avions couché ensemble des milliers de fois, je prenais toujours un plaisir monstrueux à lui faire l'amour. Mon corps réagissait à son être et ils entraient parfaitement en résonnance tous les deux à chaque étreinte. Chaque fois que nous nous unissions, quelque chose de puissant se créait entre nous et tel une bombe, cette émotion explosa en nous et remplit nos cœurs d'un bonheur indescriptible.

Je mis une tenue simple mais élégante à la fois. Dehors, la pluie commençait à tomber alors que mon compagnon était déjà dans la forêt sous la surveillance de mes plus proches hommes. Je terminai de m'habiller en mettant mes bijoux puis quitter notre chambre pour me rendre sur place. Rapidement, ma tunique et mon bas vert furent trempés par la pluie. Si l'averse masquait légèrement l'odeur de Muglerina, la trace de ses pieds ne me trompait pas. Il pouvait bien courir, je l'aurai en marchant. Pour le retrouver, je n'avais qu'à suivre le lien d'âme-sœur qui nous unissait. Je demandais à mes hommes de ne pas intervenir et partis à sa recherche, léchant ma lèvre supérieure d'un coup de langue gourmand.

J'étais déterminé à mettre la main sur mon petit compagnon et le découvrir dans cette culotte qui me faisait bander rien que d'y penser. Ces culottes étaient parfaites pour quelqu'un comme lui. J'adorais ses fesses bombées et savais que trop bien que ce morceau de tissu lui allait avec merveille.

Décidai à tomber sur lui, j'avançais dans la forêt sous ce temps défavorable en repensant à nous. Notre relation et notre première rencontre.

***

C'était la première fois que je mettais un pied à Faelenvirin. Ce royaume recouvert de neige où les températures basses pouvaient tuer un individu. Si beaucoup de peuples fuyaient cet endroit, il m'avait fasciné des les premiers instants. Armé de ma lance, j'avançais sur ces terres en regardant les combats autour de moi. Le roi de ce royaume avait trahi mon père et fait du mal à nos Omégas. Il était évident que Fëanor'd allait répliquer et venger les morts.

Je venais moi-même de tuer des soldats Faelens pour ma propre survie. Mais je ne touchais aucunement aux victimes. Seule la tête du roi m'intéressait, c'était la seule chose qui importait les miens. Et c'était ce que je pensais également.

Je réussis à m'infiltrer dans l'une des tours de verre de ce magnifique palais. Pas un bruit, rien. Il n'y avait pas une ombre dans ces couloirs. J'avançais en restant sur mes gardes avant de sentir une présence dans mon dos.

En me retournant, je brandis ma lance pour me défendre mais tombais sur un Oméga fébrile et tremblotant. Il était pétrifié par ma présence. Dans ses mains, il tenait une épée et l'envie de me moquer de lui me prit.

De toute ma vie, il ne m'avait jamais été la chance de rencontrer un garçon aussi beau. Avec sa peau blanche, il m'avait subjugué avec une élégance naturelle.

-Eh bien, tu ne vas pas me tuer, Oméga ?

Alors que je m'avançais vers lui, il recula en plongeant son regard dans le mien. Ses magnifiques yeux bleus me fascinaient, et ses cheveux clairs me rappelaient la beauté de cette neige éternelle car ici, elle ne fondait jamais. Faelenvirin était un royaume fascinant, mais cet Oméga était au-delà de ce que j'avais imaginé. Sa beauté me vola les mots de la bouche et irrémédiablement, je me sentais attiré par ce garçon. Un désir de le posséder me prit, je sentais mon instinct de sang pur grandir en moi. Je voulais qu'il devienne mien. À moi.

Cet Oméga était à moi. Et rien qu'à moi. Je volerai sa virginité en même temps que son cœur.

-Vas-y, tue moi. Mais un Oméga avec du sang sur les mains est un être indigne, destiné à mourir.

Je saisissais sa lame volontairement d'une main pour l'approcher de ma gorge et l'appuyer contre ma peau, juste sur la veine palpitante. Il n'avait qu'un geste à faire et m'égorger ici même pour sauver sa vie. Je compris à son regard qu'il était dépossédé d'émotions négatives et que la criminalité ne faisait pas partie de lui. Il était incapable de me tuer avec son épée malgré l'occasion que je lui offrais. Il fondit simplement en larme en posant ses genoux à terre et je m'en voulais presque de l'avoir fait pleurer. Les larmes d'un Oméga attiraient indéniablement les Alphas et elles donnaient encore plus de force à un sang pur. En regardant ce garçon, je devinais qu'il n'était pas comme tous ces partenaires attirés par l'argent et la luxure que j'avais eu. Il était différent des autres et c'était cela que j'aimais en lui.

Aimer ? Je ne savais pas si ce terme était le bon pour définir l'effet qu'il me faisait. Il éveillait quelque chose en moi que je ne pouvais expliquer. Mais cette envie de le posséder était grande, très grande. Et je me promis de faire de lui mon amant. Quand je l'aurais brisé, je planterai ma lame dans son cœur pour lui offrir la plus belle des morts et le rejoindrai afin de ne jamais le quitter.

-Fils !

Le roi arriva pour s'interposer entre nous. Rapidement, je compris que cet Oméga était le prince de ce royaume et l'un des enfants du roi. L'homme me menaça en brandissant sa lame dans ma direction mais je tenais son fils en otage contre mon corps. Contre mes cuisses, je sentais son putain de cul de frotter contre moi et je n'eus aucun mal à deviner que ses fesses étaient bombées, comme je les aimais. Si je comptais me servir de lui pour avoir le roi, je n'avais nulle intense de le tuer, mais j'avais besoin de la tête de son père pour venger les miens.

J'étais prêt à me battre jusqu'à la mort pour honorer Fëanor'd et venger mes semblables.

Mais rencontrer le fils de ce royaume en personne était presque un honneur.

-Je te conseille de ne pas jouer avec moi, roi de Faelenvirin.

Je rapprochais la lame de ma lance tout près de la peau si blanche de son fils adoré afin d'appuyer mes propos.

-Sauf si la vie de ton Oméga n'a pas de valeur à tes yeux.
-P-Père !

Je marquais la gorge de ma victime sans lui faire de mal. Juste une petite coupure pour faire couler son sang. Je vins lécher ma lance et goûter ce liquide définitivement délicieux. Cela me conforta dans mon idée de faire de ce garçon ma propriété. Oui, je ne pouvais plus réprimer mon désir de le posséder pour l'éternité.

- Je suis désolé, Muglerina. Mais je ne peux pas abandonner Faelenvirin.
-Mon père...

Je regardais le roi dans les yeux en comprenant alors le sens de ces mots.

-Je vois, tu comptes abandonner ton propre fils pour continuer à régner sur ce royaume. La vie de ce garçon t'importe peu. Mais je ne compte pas te laisser repartir aussi facilement.

Il ria.

-Je n'en doute pas, Arthur Van Eranamm Fear. Deux princes qui se rencontrent, ce n'est peut-être pas un simple hasard.

Je vois, son fils s'appelait donc Muglerina, hein ? Même son prénom était irrésistible mais je me retenais de le prononcer pour le moment. Muglerina réalisa simplement que son père était prêt à l'abandonner par avarice. Et parce que la vie des Omégas n'était pas la plus précieuse.

Pourtant, si j'étais un Alpha au sang noble, je me refusais d'avoir cette mentalité et haïssais ceux qui délaissaient leur existence alors qu'ils étaient en capacité de donner la vie. Un don précieux de la nature qu'il fallait chérir.

-Tu n'es pas digne d'avoir un fils aussi beau, roi de Faelenvirin. J'ai donc décidé de le faire mien. Regarde moi bien.

Si Muglerina continuait à légèrement saigné, je n'hésitais pas à prendre sa tête d'une main et à la forcer à se tourner dans ma direction. Devant son père, je scellais mes lèvres aux siennes dans un baiser langoureux qui surpris mon partenaire. Il resta complètement immobile dans mes bras et se laissa totalement faire par mon baiser même quand ma langue entra dans sa bouche. Il geint entre mes lèvres mais accepta cet échange. Si nous étions ennemis, nous restions deux êtres attirés l'un par l'autre. Les Alphas et les Omégas étaient faits pour s'unir et dans cette relation, rien d'autre que l'attirance ne comptait. Peu importait notre histoire, nos natures nous poussaient à agir ainsi.

S'il ne voulait pas de son fils, je n'allais pas hésiter à me servir et faire de Muglerina mon partenaire. Mon amant à vie. La mère de mes enfants et la digne reine qu'il était avant de le tuer de mes propres mains.

Oui, mon désir de le monopoliser était trop grand pour que je le retienne et jamais, je ne laisserai un autre me le prendre.

***
Après cent ans de vie commune, je n'avais jamais imaginé que nous resterions ensemble. Si j'avais tout de suite compris le lien qui nous liait, j'avais décidé dans un premier temps de jouer avec lui et de faire de cet Oméga ma pute, avant de lui prendre la vie pour marquer mon règne et ma soif de vengeance. Mais l'amour avait frappé mon cœur et contrecarré tous mes desseins. Muglerina m'avait changé sans que je ne change réellement pour autant. C'était subtil mais bien réel. Jamais je n'avais aimé comme je l'aimais lui. Il était mon seul et unique partenaire à vie et lorsqu'il mourrait, je le tiendrai par la main pour partir avec lui à tout jamais. Car si j'avais tout fait pour ne pas le tuer, mon comportement l'emmenait tout droit aux portes du paradis. Et quand nous fermerons les yeux ensemble, nous devrons nous séparer au purgatoire. Ma place n'était pas à ses côtés, je n'aurais pas la chance de rester à ses côtés dans la mort. Mais je pouvais l'y accompagner. La réincarnation n'était pas pour nous à cause de mes choix. Mais nous pouvions mourir ensemble et je n'avais pas besoin de renaître pour être plus heureux. Il nous restait encore du temps avant de nous quitter et je comptais vivre notre relation à fond et élever notre fille avec tout l'amour qu'elle méritait.

Déterminé, j'avançais dans la forêt pour retrouver mon compagnon et lui montrais une véritable évidente. Je le chasserai toujours, même s'il venait à me quitter. Jamais je ne le laisserai m'échapper.

Jamais.

Muglerina était à moi.

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