VII.
Chapitre corrigé en janvier 2020
_____
Le destin réunissait les alphas et les omégas pour l’éternité. Quand deux âmes sœurs s'aimaient, le mâle dominant mordait son partenaire dans le cou, liant leur existence à tout jamais.
Seulement, Aerin et Ritsuki n’étaient pas des âmes sœurs choisies par le destin. Le garçon portait en dessous de son collier la morsure de Lily-Lise. Ces deux hommes avaient pris la décision de combattre les lois du destin pour vivre leur amour comme ils l’entendaient.
Là était toute la différence avec ma relation. En effet, j’avais mordu mon compagnon parce qu'il était mon âme sœur, mais je n’avais jamais pris le temps de comprendre mes sentiments et les siens. Plus d'une fois nous nous étions confessés, mais pour autant, le pensions nous véritablement avec le cœur ou alors, prononcions nous ces mots à cause de notre lien ? L’amour que Ritsuki et mon fils partageaient était sincère car ils n’avaient de liens. Leur couple se résumait à un alpha et un oméga amoureux, libres de leurs choix, libres de s’aimer et se détester.
J'avais bêtement suivi l'odeur de Muglerina sans même prendre le temps de réfléchir à notre relation. Est-ce que mon compagnon m’aimait vraiment ? Me désirait-il par envie et non obligation ?
Je ne savais pas comment aborder le sujet avec lui, mais je savais comment le faire pour ces deux là.
—Attend, fils.
Aerin me regarda en tournant simplement la tête pour me présenter son profil. Il serra sa main autour de celle de mon neveux.
Ritsuki lui, se tourna complètement et me regarda dans les yeux, comme il le faisait avec Aerin.
—Ce garçon et toi êtes âmes sœurs, fils.
Finalement, si on cassait le mythe originel, ils étaient quand même bien destinés l’un a l’autre. Je ressentais la puissance de leur amour et il n’y avait pas plus beau pour un alpha que d'aimer pleinement son oméga. Cette expression n’était pas à prendre dans le sens divin, mais bien en tant que concept pour ces deux là. Le lien qui unissait mon fils à son cousin posait sur une forte compatibilité amoureuse. J’étais certain que si quelqu’un faisait du mal à Ritsuki, Aerin plongerait dans une rage qu'il retournerait afin et protéger son compagnon. Leur lien allait au-delà du lien d'âme sœur.
— M-Mon roi ?
Muglerina arriva à la salle du trône en remarquant la présence de son fils et de Ritsuki, mais surtout celle des deux omégas à mes cotés. Malgré les quelques mètres qui me séparaient de lui, je pouvais voir des larmes perler de ses yeux. Muglerina avait du mal à accepter cette situation, mais il devait se faire violence. Mon caractère froid semblait déplaire à Ritsuki qui compatit pour son ami.
—J-Je vois, dit-il entre deux souffles. Je te dérange…
Muglerina fondit littéralement en larme avant de prendre la fuite. Je dégageais les deux omégas en leur ordonnant de ne plus jamais mette les pieds ici, puis je laissais mon fils avec son compagnon pour rattraper le mien.
En sortant de la salle, je sentais son odeur et percevais encore son aura. Si j’entendais ses pensées, tout était chamboulé. Muglerina était si perturbé que cela affecta mes sens. Je me rendais compte de la peine que je lui affligeais à chaque fois. Je lui en demandais beaucoup trop mais ne parvenais pas à trouver de solution qui nous satisfassent tous les deux.
—Muglerina !
Je n’apprenais jamais de mes erreurs. À chaque fois, la boucle se répéta. Je ne savais pas comment m'y prendre pour le rendre heureux. Le sexe ne suffisait pas, je l'avais remarqué. Il avait besoin d'attention, de gestes tendres et d'un homme présent. C’était toujours pareil, je n'arrivais pas à conserver son sourire. Il était malheureux à mes cotés.
J'en étais certain.
Je traversais le palais sans réfléchir. Connaissant Muglerina, il s’était rendu dans notre chambre. Malgré mes sens perturbés, je le connaissais par cœur. Arrivé dans la pièce, je ne fus pas surpris de l'y retrouver. Mais il ne me porta aucun regard.
—Muglerina.
Bordel, il était têtu nom de dieu ! Je pouvais comprendre sa réaction mais il devait aussi se mettre à ma place. Je devais trouver un moyen de le rassurer.
Je vins simplement l'enlacer dans le dos, refermant mes bras autour de lui. Il poussa un gémissement de surprise mais passa une main sur l'un de mes bras pour garder un contact permanent avec ma peau. Il était magnifique de constater qu'il n'était rien qu'à moi. Je mis ma tête sur la sienne, sentant l’odeur de ses cheveux m'enivrer.
—Tu es le seul que j’aime, Muglerina.
Pour moi, les choses étaient claires. Je ne l'aimais pas seulement à cause de notre lien, mais parce qu’il était là, à mes côtés. Sa présence m'apaisa, sa voix aussi. J’adorais le voir sourire et l'entendre rire. Le prendre contre moi et lui faire l’amour.
—Pourtant, tu me repousses, encore et encore. Tu ne peux pas me reprocher d'être un sang pur.
Je me sentais incompris par mon propre époux. J'avais juste besoin d’affection et d'un peu de soutien. J’étais fort, mais je restais un homme avant d’être roi où alpha. Et je voulais qu'il le sache, qu'il le comprenne, me comprenne.
—Muglerina nous devons apprendre à nous aimer de la bonne façon.
—C-Comment ça ?
—Tu attends des choses de moi et moi en retour également. Le problème, c'est que nous manquons de communication au sein de notre couple. Quand je pense qu’Aerin et Ritsuki s'aiment de la bonne façon, j'ai peur pour notre couple.
S'il ne percuta pas sur mes morts, il ne retint qu’une chose :
—R-Ritsuki est là !?
—Oui, aux côtés d'Aerin.
Il avait toujours ce regard triste pour notre fils. Muglerina n'avait pas réalisé qui était l'oméga à se tenir aux côtés de notre enfant. Muglerina culpabilisait et Aerin se montrait froid alors qu’il l’avait reconnu en tant que mère.
—Alors il est bien en vie… murmura le garçon entre ses lèvres.
Lèvres qui me donnaient terriblement envie de l’embrasser.
—A-Arthur ?
Je tournai sa tête pour plaquer les miennes contre les siennes. Je craquais. Muglerina se tenait là, devant moi et je ne pouvais pas le toucher à cause de ce sale fils de pute. Mais je n’avais pas d’autre moyen pour montrer à mon compagnon que c’était lui, et pas un autre pour qui je fondais.
Il autorisa sans trop de difficulté ma langue à passer dans sa bouche qu'il vint caresser avec la sienne. Sa salive était sucrée et l’intérieur de sa bouche délicieusement chaud.
—M-Mon roi… je ne peux pas respirer…
—Sers toi de ton nez.
Je n’avais pas l'intention de reculer. Je le savais, il s’enfuirait. Je descendis une main sur son ventre en passant sous son fin peignoir. Il était nu en dessous, j'adorais l’idée que la soie épouse chaque détail de son corps. Surtout celle de son petit cul.
—Laisse moi te faire l'amour. Laisse moi te prendre.
Je voulais effacer les traces du Duc de son corps. Je voulais remplacer ce cauchemar par des rêves qu'il ferait de moi.
Ma main arriva alors sur son sexe, que je frôlais du bout des doigts. Il n'avait qu’un mot à dire, qu’un geste à faire pour s'adonner à mon bon vouloir.
—Arthur…
—Je veux simplement faire l'amour à celui que j’aime. Je ne vais pas te baiser, mais te prendre avec passion. Dis-je en entourant la base de son membre déjà gonflé de désir.
—Cède moi.
Bordel, je sentais mes ruts arriver alors que ce n’était pas le bon moment. Je ne pouvais pas le prendre dans ces conditions. Encore lucide, je parvins à le prendre par son poignet pour le faire sortir d'ici et m’enfermer dans notre chambre afin de ne pas commettre l'irréparable. Nous étions séparés par une simple porte mais je ne pouvais pas le forcer à faire ça dans mon état. Mes ruts n’étaient qu'agréable que s'il était en chaleur. Alors je le laissais frapper contre la porte, m'appeler derrière de toutes ses forces. Il me supplia de le laisser entrer mais je ne pouvais le laisser faire. Pas tant que je ne serais pas redevenu calme. J’avais de terribles palpitations depuis qu'il buvait mon sang. J’enfonçais même mes ongles dans la peau de mon avant bras pour me maintenir à quelque chose et combattre le mal, par le mal.
—Arthur, laisse moi entrer ! Laisse moi t'aider !
Il tenta d’ouvrir la porte en tournant la poignée mais mon dos l'en empêchait. Je ne voulais pas qu'il me voit dans cet état. Mes crocs avaient décuplés, mes yeux baignaient dans la luxure, et mon esprit était vaporeux. Les sang purs en ruts étaient beaucoup trop dangereux pour un oméga de sa trempe.
—M-Mon roi, pitié !
Il pleurait comme un enfant qui faisait un caprice.
—Laisse moi entrer…
Je cédais. Peut être qu’en me voyant aussi monstrueux, il partirait. C’était peut être ma seule occasion de lui montrer mon vrai visage, celui d'un monstre assoiffé de sang et de sexe. J’ouvris la porte dans un silence terrifiant, et découvris le visage larmoyant de mon compagnon.
—Arth…
—Je sais, je suis terrifiant. Je suis un monstre.
Les sang purs perdaient de leur charme en ruts. J'avais le regard vif, comme celui d'un prédateur qui se retenait face à sa proie. Mon érection était douloureuse dans mon pantalon, mon corps entier brûlait d’un feu ardent passionné, et débordant de désir pour mon compagnon. Je ressentais notre lien grâce à la morsure dans son cou. Muglerina n’avait pas peur, au contraire. Il s’approcha de moi pour caresser mon visage avec sa main… si douce, si pure. La douceur qu’il incarnait caressait les ténèbres que j'incarnais.
—Tu n'es pas terrifiant, Arthur. Tu es mon mari.
Il prit mon visage en coupe pour se mettre sur la pointe des pieds, et m’embarrasser. Il se contenta de plaquer ses lèvres contre les miennes sans mouvements, ni de langue. C’était un baiser tout ce qu'il y avait de plus réconfortant.
—Je te demande pardon de ne pas être à l’écoute de ton être. Je suis désolé de ne pas avoir compris ta souffrance avant, mon roi.
Ces mots, j’avais eu le besoin de les entendre. De savoir qu’il m’accepte avec cette partie sombre.
—Éloigne toi, Muglerina. Je ne veux pas te briser.
Il recula mais pas pour s’en aller. Il défit légèrement son peignoir fin pour le faire glisser sur sa peau et me dévoiler la moitié de son corps. Mon regard s’arrêta d'abord sur un téton rose. Je passais ma langue sur mes lèvres imaginant ce morceau de chair entre mes dents. Puis, je remontais sur sa peau pour rencontrer son épaule dénudée. Petite, frêle et ronde, elle était fébrile et me rappelait combien sa peau marquait quand je la touchais. Mes yeux continuèrent leur ascension jusqu’à ce qu’il dégage ses cheveux sur le côté pour me présenter sa gorge. Je regardais sa veine palpiter d'angoisse et d'excitation. J'avalais ma salive dans un grondement affamé, en tentant de me retenir.
—Cela fait cent ans que nous sommes ensemble, Arthur. Tu n'as pas à te cacher et à te retenir, j’accepte tes ruts, mon amour. Je t’accepte, mon roi.
Les alphas n'avaient pas de traitement contre leurs ruts. Hormis le sexe, rien ne pouvaient réellement nous soulager. Pourtant, ses mots me sauvaient.
—Je suis désolé, Muglerina. Tellement.
Je m’approchais de lui, incapable de résister plus longtemps. Mes doigts caressaient sa peau, remontant pour toucher sa veine, celle que je comptais percer.
—Je t’aime, Arthur.
Je crois que cet instant était encore plus intense que le sexe lui-même. Seul Muglerina chamboulait mon être de cette manière là.
—Pardonne moi pour ce que je m’apprête à te faire.
—Tu es tout excusé.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top