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Rogue et moi atterrissons dans une petite ruelle de toute évidence peu fréquentée. Mon regard est immédiatement attiré par l'architecture d'une flagrante ancienneté. Les habitations en dur s'étendent le long d'un petit sentier de terre battue, leur toitures soutenues par deux piliers. Les volets persiennes décorent chacune des façades aux diverses couleurs vives. Chaque habitant possède sa propre petite terrasse et un jardin plus ou moins grand. La végétation semblent très présente, particulièrement dans cette petite allée.

Je me tourne vers Rogue, interrogatif.

« Où sommes-nous cette fois-ci ?

- Cuba, Potter. Viñalès pour être plus précis, répond-il en observant les alentours. Joli n'est-ce pas ?

- Très.

- Allez venez Potter, nous aurons tout loisir d'admirer le paysage plus tard. Il nous faut trouver un logement. »

Je hoche la tête et lui emboîte le pas sur le chemin de terre. Rogue lorgne les pancartes indiquant un logement chez l'habitant d'un regard dubitatif. Puis finalement, comprenant que nous ne trouverons pas d'autre solution au beau milieu de la campagne, il se dirige avec résolution et méfiance vers une habitation à l'éclatante couleur bleu ciel (NDA : une petite pensée pour tous les personnages anglais qui se nomment Bleuciel. Puissent-ils vivre une vie paisible sans rencontrer de francophone.). Rogue se poste devant la porte visiblement gêné de s'introduire de la sorte dans la vie privée d'une personne qui lui est inconnue. Je peux voir son visage se crisper un bref instant avant de devenir cette façade lisse et inexpressive qui lui et propre. Rogue frappe à la porte de trois petits coups secs et maîtrisés.

La porte s'ouvre sur un homme à la peau hâlée. Il nous sourit chaleureusement avant de demander dans un anglais approximatif ce qu'il peut faire pour nous. Rogue lui explique que nous sommes là pour le logement et son visage s'illumine d'une lueur de compréhension. L'homme nous fait signe d'entrer d'un geste amical. Nous nous exécutons et le suivons jusqu'à l'arrière de sa maison. Nous débouchons sur un petit jardin entrecoupé de sentiers de pierre. Notre hôte nous guide jusqu'à une bâtisse donnant sur les champs et les montagnes. Il sort une clé de sa poche et déverrouille la porte de notre future chambre. Nous pénétrons tous trois dans la pièce plongé dans la pénombre. L'homme s'empresse d'ouvrir les volets et la tiède lueur du soleil se déverse avec chaleur dans la pièce. Un lit deux places et une armoire en bois sont le seul mobilier de la pièce. La porte en face de nous donne sur la salle d'eau où se situent la douche et les toilettes.

L'habitant nous fait signe de le suivre à nouveau. Nous ressortons donc de la chambre, passant par la terrasse de pierre à la vue imprenable sur les champs à l'herbe jaunie par la chaleur. Nous nous dirigeons à l'arrière de la bâtisse où un escalier de fer grinçant à été aménagé. Ce-dernier nous conduit sur le toit. Des chaises et des tables ont été entreposées, formant un agréable endroit pour manger ou même se détendre. Rogue observe un instant le paysage aux douces courbes face à nous. Après un moment de latence, il finit par hocher de la tête, visiblement satisfait. Il se tourne vers l'homme qui attendait en silence et lui fait comprendre que nous prenons le logement. Notre hôte nous sourit et nous souhaite une bonne journée avant de s'éclipser discrètement.

Avec le plus de calme possible dans l'espoir de ne pas briser l'atmosphère détendue, je m'installe sur une chaise. Je laisse mon regard naviguer dans l'herbe des champs, me laissant bercer par le doux bruit de la campagne. Les oiseaux chantent à intervalle irréguliers et je peux apercevoir des cochons et des coqs dans le champs face à nous, leurs cris fendant l'air de façon aléatoire. Il se dégage de ce paysage une certaine quiétude malgré le fond sonore grouillant d'agitation.

« Alors Potter, des projets ?

- Rien de particulier... Toute façon, ce n'est pas comme si j'avais eu un réel aperçu de là où nous avons atterrit... »

Un cheval et son cavalier trottent au loin, sur un petit sentier caillouteux, l'écho des sabots ferrés parvenant jusqu'à mes oreilles.

« ...Mais j'ai toujours rêvé de faire une balade à cheval, tenté-je avec un petit sourire amusé. »

Rogue se tourne vers moi avec brusquerie, son regard d'obsidienne me transperce et sonde mes intentions. Finalement, il se retourne d'un mouvement gracieux et déclare, sa voix résonnant d'une pointe de ce que j'identifie comme de l'amusement.

« Dans ce cas, espérons que votre sens de l'équilibre vous sera plus fidèle que jusqu'à présent... car balade à cheval il y aura, Monsieur Potter. »

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