~ V ~

PDV Mark

Maman a préparé un délicieux repas. On mange en silence pour mieux déguster, c'est une habitude dans la maison. Le silence ne me dérange pas, j'aime sa présence réconfortante. Maman n'a pas besoin de parler pour que je la comprenne, on se connait par coeur. Elle lit en moi aussi facilement que dans un livre et je connais la signification de chacun de ses regards.
Toujours dans le silence, je débarrasse la table avant de faire couler l'eau pour la vaisselle.

Pendant le repas, on ne parle pas mais la vaisselle c'est une autre histoire.

- Chéri, j'ai une importante nouvelle à t'annoncer.

C'est toujours en faisant la vaisselle que nous abordons les sujets les plus délicats. Avoir les mains occupé pendant qu'on parle aide à se confier, quand je suis face à quelqu'un et que on se regarde dans les yeux, je ne sais jamais comment je dois m'y prendre. Est-ce que ce n'est pas gênant que je la fixe ainsi ? Dois je regarder l'œil droit, l'œil gauche ou alterner ? Ce sont des questions idiotes, je le sais bien, mais je trouve ça important et sur le moment c'est souvent ça que je pense.

- Va y, sauf s'il faut que je m'assois avant.

- Je ne sais pas trop, c'est un peu compliqué.

- J'écoute et ne t'inquiète pas pour moi.

« -Quand elle commence commence comme ça, tu devrais savoir que, généralement, c'est assez inquiétant.

- Je n'ai pas besoin de tes conseils, Papa. Je peux me débrouiller seul.

- Je ne suis pas si sûr.

- Ta gueule !»

Je dois vraiment avoir l'air d'un fou à me parler tout seul comme ça.

- Maman ?

- Oui ?

- Si c'est si important, ne garde pas ça pour toi et puis tu devras bien me le dire à un moment ou à un autre.

- Je sais, je sais...

- Alors ?

- Comment dire... Elle hésite, c'est très très mauvais signe. Voilà aujourd'hui au travail j'ai reçu un coup de fil de quelqu'un et... Je n'aurai jamais imaginer qu'il puisse me contacter. Enfin, il a des problèmes et...

- Ne tourne pas autour du pot comme ça, dis moi.

- Je... Elle prit une grande inspiration et c'est moi qui retiens mon souffle. J'ai un peu peur de ce qu'elle peut dire. La personne qui a appelée c'est ton père. Il va venir vivre chez nous le temps que sa situation se stabilise.










Un bruit brise le silence.

Je viens de casser une assiette. Elle m'a glissée des doigts et s'est fracassée sur le sol dans un bruit assourdissant.

Je ne m'y attendais pas, mais pas du tout. Je la regarde longuement, ce n'est pas une blague. Ce n'est pas une blague, ce n'est pas une blague.

Mon père. Mon père. Mon père.

Je laisse la vaisselle en plan dans l'évier et cours jusqu'à ma chambre. Je ferme la porte et me jette sur mon lit. Et seulement là je prends une grande inspiration, avec tout ça, j'avais oublié de respirer.

Je suis perdu, je ne sais pas quoi faire, pas quoi dire, pas quoi penser. Je ne sais pas, je ne sais rien.

Mon père...

C'est l'homme qui m'a créé, celui qui a permit que je vienne au monde. Je ne sais rien de lui, Maman à toujours évité soigneusement le sujet. Maintenant il va venir vivre ici. Vivre avec nous. Vivre avec moi et Maman.

«- Tu ne dois pas t'en faire comme ça, laisse aller les choses, tout simplement. Ne cherche pas à tout contrôler où tu vas attraper un cancer du cerveau.»

Sa main me caresse le dos, doucement, avec tendresse. Ça me fait du bien.

C'est vrai, je l'avais oublié lui.

Il se couche à mes côté sur le lit et continue de passer sa main dans mon dos.

«- Merci Papa.

- De rien fiston. »

Papa ?

Papa !

Je l'ai nommé Papa et je vais rencontrer mon vrai père. Je suis encore plus perdu qu'avant mais je sens une bulle de chaleur se formée dans mon ventre. Ce n'est pas une coïncidence si la personne que j'ai inventée se nomme Papa... Ça ne peut pas être une coïncidence.

La bulle de chaleur grossit et éclate d'un seul coup. Les larmes coulent sur mon visage, des sanglots me secouent tout le corps. Je ne sais pas si j'ai peur ou si je suis heureux Cette chaleur, cette sensation, je sais ce qu'elle veut dire, elle se nomme Espoir. Espoir d'un changement, Espoir d'un renouveau.

***

Il est presque minuit et je ne suis toujours pas sorti de ma chambre. À vrai dire, je réfléchis encore.

À Maman, à mon père peut-être ou dois-je l'appeler Papa ?

Je réfléchis beaucoup, trop même.

Mais je me suis à peu près calmé et c'est déjà ça. Je n'arrive pas à savoir si je veux le rencontrer ou pas. Je suis plein d'appréhension et de peur. C'est ridicule d'avoir peur de l'inconnu mais je n'y peux pas grand chose.

Mon père va venir, il va revenir après des longues années d'absence. Je ne l'ai jamais connu et Maman ne me parle pas de lui alors je ne sais rien.

Je sors de ma chambre sur la pointe des pieds. La lumière du salon est allumée, Maman ne dort pas. J'entre sans bruit et vais m'asseoir à côté d'elle. Elle regarde une série idiote "C'est pour me reposer le cerveau" qu'elle me dit lorsque je lui en fait la remarque.

- Maman, pourquoi est-ce qu'il vient ?

C'est la question qui me tournait dans la tête depuis un moment déjà. Après plus de 20 ans, ce type revient comme ça.

- Il a des problèmes et il ne sait plus quoi faire pour les régler.

- Des problèmes ?

J'ai l'impression qu'elle aimerait éviter le sujet mais je ne me laisse pas faire.

- Il a perdu son emplois et il a pas mal de dette... Avec tout ça, il ne peut plus payer son loyer. Il m'a dit que ses amis n'ont pas voulu l'aider alors voilà. Il n'a pas vraiment détailler.

«- Comme ça tu sais que ton père est un homme au chômage qui n'a même plus assez d'argent pour vivre seul et qui doit demander la pitié à son ex.

- Tais-toi ! C'est mon père alors qu'elles que soient les raisons, personne ne peut l'insulter. »

Il m'énerve. Mon père, il apporte l'espoir et qu'il soit au chômage ne me dérange pas, il aura plus de temps.

Non, personne n'insulte mon père.

***

C'est officiel, mon père arrive ce soir. À l'école, je suis complètement surexcité, je ne tiens pas en place. Je n'ai qu'une hâte, que la sonnerie retentisse et que je puisse enfin courir jusqu'à chez moi. Et le rencontrer.

«- Mon Dieu, tu es vraiment surexcité. On dirait un gamin de 5 qui va à l'école pour la première fois. »

Je souris comme un idiot. Même ses remarques ne peuvent pas atteindre ma bonne humeur.

Jaebum me fait un signe de tête et me désigne l'horloge du doigt. Plus que 2 minutes. Je prépare discrètement mon sac. La sonnerie ! Enfin. D'un bond, je me lève et sort de la classe presque en courant.

Non, j'essaie de sortir de la classe.

- Mark.

Merde ! Tout sauf ça, s'il vous plait. Je me retourne vers Monsieur Wang, notre professeur de mathématiques.

- Peux-tu venir s'il te plait, j'ai à te parler.

- Oui bien sûr, j'arrive.

Je pause mes affaires sur une table et souffle intérieurement.

«- Ça t'apprendra à vouloir aller trop vite. »

J'attends patiemment que le professeur range ses affaires à son tour. Moi qui voulais partir tôt, je suis servi. La classe est vide lorsque Monsieur Wang se tourne enfin vers moi.

- Mark, je voulais te parler de deux choses. Pourquoi n'es-tu pas venu mercredi ?

Je le regarde sans comprendre. Mercredi ? Mais je n'ai pas sécher mercredi. Il semble remarquer mon air un peu perdu.

- Tu étais collé mercredi, pour m'avoir frappé d'ailleurs. Je suis étonné que tu ne t'en souviennes pas.

Je deviens rouge tomate à l'instant. C'est vrai, j'avais complètement oublié. Je l'ai frappé l'autre jour. Je ne le visais pas lui mais l'idiot qui c'était caché dans son dos. Je me sens vraiment con d'avoir oublié ça, en plus qu'il avait intercédé auprès du directeur pour que ma punition ne soit pas trop dure.

- Je... Je suis désolé Monsieur, vraiment. J-J'ai complètement oublié cette histoire et... Je ne voulais pas vous frapper, je vous le jure.

Il soupire, ses lèvres esquissent un petit sourire.

- Je me disais bien que ça devait être quelque chose du genre. Bon, j'espère que tu seras là demain et, bien sûr, je reporte l'heure que tu as raté.

Je hoche vigoureusement la tête. Je reste encore gêné d'avoir oublier. Ce prof n'a pas l'air méchant et, en plus de l'avoir frappé comme un idiot, il faut que je rate mon heure de colle. Je suis surpris qu'il m'en parle aussi gentillement, d'habitude les professeurs nous engueulent pour ce genre de chose. En vérité, son ton me fait sentir plus coupable que s'il c'était énervé.

- L'autre chose dont je voulais parlé est plus personnel. J'ai remarqué que tu avais beaucoup de mal en cours, je voulait savoir si tu comprenais bien tout ou si tu avais  besoin d'aide.

- Euh non... Tout va bien merci quand même, c'est gentil.

- Bon, alors au revoir.

- Au revoir Monsieur.

Il me sourit et je sors en courant. Il m'a retenu plus d'une demi heure. Il est vraiment sympa et ça fait plaisir qu'il s'intéresse comme ça aux élèves mais je veux rentrer chez moi.

***

Je tourne la clé dans la serrure avec appréhension. Dans très peu de temps, je vais enfin rencontrer mon père.


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Je m'arrête sur un petit suspens mais vous saurez vite la suite (demain si tout va bien)

Merci d'avoir lu ce chapitre, vous me faites vraiment énormément de plaisir !!!!!!!!!!

Et je tiens aussi à vous dire que, si ce chapitre fait 1600 mots, d'habitude j'écris des chapitre d'environ 800 mots alors c'est un peu exceptionnelle. (J'écris des petits chapitres pour publier souvent)

Encore une fois je fais une énorme note de fin mais je ne peux pas m'empêcher de raconter des tas de trucs (et encore je me retiens)

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