Chapitre 2 : Un (petit) ami mystérieux

- Oh non !

La jeune femme s'est écroulée en larmes sur son coussin. Elle qui pensait avoir retrouvé sa mémoire et qu'elle allait pouvoir reprendre sa vie normalement ! Pourquoi fallait-il que l'univers soit injuste envers elle ? Qu'avait-elle fait de mal ?

Elle se souvint, soudain, de ce jeune homme. La première personne à être venu la voir après son réveil.

- Est-ce que par hasard, je vous aurai parlé dans jeune homme avec qui je serai sortie ?

Irène sembla réfléchir puis lui répondit.

- Oui, il me semble que tu nous en avais parlé, un jour. Mais comme tu es très timide, on avait vite changé de sujet...

- Et est-ce qu'au moins, je vous aurais dit son nom ?

Un espoir se proférait à l'horizon. Mais disparut tout aussi vite à l'entente de la réponse.

- Non, je suis désolée. En tout cas, pas à moi.

Elle se tourna vers son mari, l'espoir étincelant dans son regard, mais il secoua la tête négativement.

- À moi non plus, désolé.

Laïa prit sa tête entre ses mains, mais refusa de verser une larme devant ses parents. Sa mère s'approcha puis s'assit à côté d'elle.

- Au fait, Laïa, pourquoi tu nous demandes ça ?

- Le jour de mon réveil, lorsque je suis revenue des examens, un jeune homme était assit sur cette chaise.

Elle la désigna.

- Il dormait. Mais lorsqu'il s'est réveillé... enfin quand "je" l'ai réveillé, il semblait être fatigué, comme s'il n'avait pas dormi depuis des jours, en m'attendant. Pourtant, quand il m'a dit qu'on était en couple depuis presque un an, je ne l'ai pas cru. Ou peut-être que je n'ai pas voulu le croire. Mais j'étais perdue ! Désespérée ! Que voulez-vous que je dise à quelqu'un que je suis censée aimer, mais que je ne suis même pas capable de reconnaître ?

Elle étouffa un nouveau sanglot.

- Et penses-tu pouvoir le reconnaître maintenant ?

- Comment je pourrais ? Vous m'avez vous même prouvé que j'avais oublié deux minables années de ma vie !

Daniel prit la parole à son tour.

- Peut-être que si tu passais un peu de temps avec lui, ça pourrait t'aider...

- Mais je ne veux pas être avec lui ! Et si c'est lui qui est à l'origine de tout ça ? Comment je suis censée savoir en qui je peux avoir confiance, lorsqu'une menace de mort plane au-dessus de ma tête ?

Ses parents semblèrent choqués et s'exclamèrent à l'unisson.

- Menace de mort ?

- Mais de quoi parles-tu ma chérie ? Personne ne te menace !

Oups ! Elle avait peut-être fait une gaffe. M. Faldrin ne devait pas leur avoir dit, pour ne pas les inquiéter... Mais bon... Tant pis ! Elle l'avait dit et ne pouvait plus revenir en arrière. Elle souffla puis leur annonça.

- Les enquêteurs pensent que quelqu'un aurait essayer de me tuer ou du moins me blesser fortement, en me faisant tomber de mon appartement.

Irène se leva à une telle vitesse, qu'elle tomba dans les bras de son mari, qui avait juste eu le temps de placer un bras protecteur devant elle. Le visage d'Irène n'exprimait que deux émotions : la colère et l'inquiétude.

- Comment a-t-il osé ne rien nous dire ! Nous sommes ses parents tout de même ! Et s'il lui arrivait à nouveau un malheur ! Je ne tiendrais pas ! Je ne veux pas perdre ma fille !

Elle pleura à chaudes larmes dans les bras de Daniel.

- Voilà pourquoi je n'ai pas voulu vous le dire.

La petite famille se retourna en même temps vers le propriétaire de cette voix. En voyant M. Faldrin, les pleurs d'Irène cessèrent net et en l'espace de quelques secondes ses yeux rougis devinrent noir de colère.

- Comment avez-vous osé ! Vous n'avez pas le droit de nous mentir.

- Maman ! Calme toi ! Il ne voulait pas vous inquiéter, c'est tout !

Laïa s'était assise sur son lit et essayait de calmer sa mère en lui massant la main. Cela peut paraître étrange, mais les massages étaient une des rares choses qui pouvaient la calmer, et ça parut marcher. En tout cas, ça la détendit légèrement.

- Mais je ne suis quand même pas d'accord ! Comment veux-tu que je t'aide si je ne sais même pas ce qu'il t'arrive ?

Daniel resserra son étreinte, ce qui acheva de la calmer.

***

Ça y est, maintenant tout le monde était parti. L'après-midi avait été éprouvante pour chaque personne présente dans la pièce, quelques minutes plus tôt. Entre les pleurs et la colère de sa mère, la tristesse de son père et son désespoir, l'atmosphère était plutôt mossade...

Le médecin avait tenté d'expliquer les raisons de son silence, mais n'avait pas réussi à faire changer d'avis sa mère.

Flashback (1heure plus tôt)

- Non monsieur. Je regrette mais je refuse que ma fille se fasse hospitaliser ici, si c'est pour cacher des choses pareilles !

Irène faisait les cents pas dans la chambre.

- Madame, je comprends votre colère mais vous n'aller pas faire transférer votre fille, dans l'état où elle est !

Elle s'arrêta de tourner en rond et sembla réfléchir. Puis s'approcha du docteur et le menaça du doigt.

- Vous avez deux semaine, au grand maximum, pour transférer ma fille. Et je ne veux pas savoir s'il y a un problème, je m'en fiche ! Vous vous débrouillez sans moi. Par contre si jamais vous dépassez les deux semaines ou s'il arrive quelque chose à Laïa, vous pouvez être sûr que vous trouverez votre dossier au tribunal !

Daniel s'était alors approché.

- Voyons Irène ! Calme toi ! Tu sais très bien que ça ne sert à rien. Elle est très bien soignée ici.

- Ah enfin quelqu'un qui me comprend ! s'exclama M. Faldrin.

David lui lança un regard noir pour le faire taire. Et se retourna vers sa femme.

- Il suffit juste qu'on demande un autre médecin, sans forcément que Laïa soit transférée dans un autre hôpital.

Après ça, sa mère avait longuement réfléchit puis avait capitulé. Mais à la seule condition que le médecin qui s'occupait de Laïa change. Ce qui fut fait immédiatement.

Ainsi, maintenant, le docteur qui s'occupait d'elle s'appelait M. Andrenac. C'était un jeune homme qui devait avoir une trentaine d'années, aux cheveux blonds mi-longs et aux yeux bleus.

Cela ne faisait que quelques jours qu'il s'occupait d'elle mais un lien s'était fait entre eux. Un jour, alors qu'il entrait dans la chambre de Laïa il lui demanda :

- J'aimerais qu'on arrête de se vouvoyer... Ça fait déjà plusieurs jours qu'on s'est rencontré et j'aimerais qu'on se tutoie.

Il hésita puis ajouta :

- Tu veux bien ?

Laïa ne voyais absolument pas pourquoi elle aurait pu dire non, et accepta donc, avec joie.

- Oui ! Bien sûr ! Alors moi c'est Laïa. Je pense que tu le savais déjà mais j'avais envie de le dire. Et toi tu t'appelles comment ?

- Luck.

Il fit une petite révérence devant Laïa et dit :

- C'est un honneur pour moi de faire votre connaissance Mademoiselle Laïa.

Ils éclatèrent tous les deux de rire puis Laïa imita Luck.

- Tout l'honneur est pour moi Monsieur Luck.

À ce moment là, la porte de sa chambre s'ouvrit sur un visage qu'elle aurait aimé oublier.

Quand il vit Laïa et Luck en train de rire, la tristesse envahie son regard.

- Oh ! Je suis désolé, je ne voulais pas vous déranger.

Luck se leva et dit :

- Non, non ! Vous ne nous dérangez pas. Nous étions juste en train de parler. Je me présente, je suis Luck Andrenac. Je suis le médecin qui suit Mademoiselle Lyrwin.

Michaël dévisa Luck quelques instants puis se présenta à son tour.

- Je suis Michaël Duran, le petit ami de Laïa.

La deuxième partie de sa phrase fit comme l'effet d'une gifle à Laïa. Comme s'il venait de lui dire :

"- Mais bordel Laïa ! Qu'est ce que tu fais avec ce mec alors qu'on est ensemble !"

Elle ne se rappelait peut-être pas de lui mais elle comprit ce qu'il voulait dire immédiatement. Elle ne fut pas la seule d'ailleurs, car Luck lança un regard noir à Michaël avant de sortir en trombe de la pièce.


Une fois la porte fermée Michaël se tourna vers Laïa.

- Salut !

Elle répondit par un timide :

- Salut.

Laïa avait la tête baissée comme si elle se sentait coupable de se qui venait de se passer. Vous allez me dire "Coupable de quoi ?", car elle n'était même pas sur que ce qu'il lui racontait était vrai.

- Je suis désolé de venir à l'improviste, mais j'avais besoin de te voir. Deux semaines sans toi, tu ne peux pas savoir à quel point c'est dur. Surtout en sachant que tout ce qu'on a vécu ensemble, tu l'as oublié. Je vis toujours avec l'espoir qu'un jour tout redeviendra comme avant. Tu ne te rappelles toujours pas de moi, pas vrai ?

- Non, désolée. dit-elle d'une petite voix, le regard toujours tourné vers le sol.

Ils s'installèrent finalement sur son lit, puis Michaël posa la question qui trottait depuis un certain temps, dans sa tête.

- Quand est-ce que tu vas sortir de l'hôpital ?

- Je ne sais pas trop... Le médecin m'a dit que je devais rester encore deux à trois semaines, pour que je guérisse complètement...

Michaël parut très triste pendant quelques instants et sans comprendre son geste, Laïa lui prit la main et la serra contre elle. Le jeune homme lui lança un regard interrogateur mais ne dit rien.


Réalisant ce qu'elle venait de faire, Laïa lâcha sa main et rougit légèrement, génée.

- Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, mais quand je t'ai vu avec ce visage triste, je n'ai pas pu m'en empêcher. Je suis dés...

Mais il la coupa avant qu'elle ne finisse sa phrase.

- Ne t'excuse surtout pas ! Je ne t'en veux pas. Je suis même heureux que tu es fait ça. Ça veux peut-être dire qu'au fond de toi, il reste quelque chose...

- S'il te plaît, ne dis pas de choses comme ça. Je suis bien assez perdue.

Ils restèrent ainsi de longues minutes avant que Michaël se lève et annonce :

- Bon, je vais te laisser, il est bientôt 19h et tu vas devoir manger.

- D'accord.

Elle ne lui adressa pas un regard avant qu'il ne ferme la porte.

Elle se laissa aller sur son lit et réfléchit. Comment pouvait-elle être sûre de son innocence ? Elle ne savait rien sur lui à part son nom qu'il avait prononcé tout à l'heure devant Luck.

Ces deux garçons avaient l'air tellement gentils ! Mais elle n'arrivait pas à se sortir de la tête cette impression de voir une ombre derrière ses yeux noir, chaque fois que Michaël la regardait, ça lui donnait un côté ténébreux qui le rendait assez mystérieux. Et Laïa adorait les mystères !
Mais avant de lui poser trop de questions, elle voulait d'abord en savoir plus sur lui.

Sinon, comment pouvait-elle prétendre à sortir avec lui si elle n'était même pas capable de dire quelle était sa couleur préférée, ses passions... ?

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