...
Il se trouvait à présent dans le bureau de M. Henry. C'était une homme d'une cinquantaine d'année à l'allure plutôt calme et sympathique. Mais bien sûr ceci n'était que le visage qu'il montrait aux personnes à l'extérieur de l'entreprise, mais avec ses employés, ce n'était pas du tout le même. Luck avait était convoqué dans son bureau pour une raison qu'il ignorait encore. Cela faisait plusieurs mois qu'il n'avait plus mis les pieds dans ce bâtiment. Soit disant parce qu'il était "un agent de l'extérieur" et qu'il se devait de ne pas rentrer à l'agence aussi souvent que les agents "normaux". Enfin... C'était comme ça que le directeur les appelaient.
Il était assit, devant son ordinateur, entouré de dizaines de piles de documents. Quand il remarqua la présence de Luck, il lui fit signe d'un vague mouvement de tête de s'approcher.
- Vous avez demandé à me voir, monsieur ?
- Oui.
Ne voyant pas ce qu'il pouvait bien faire debout, il s'approcha un peu plus du bureau de son supérieur et alla s'asseoir sur un des fauteuils en velour, disposés devant.
- T'ai-je déjà demandé de t'asseoir, Luck ?
Il appuya fortement sur le prénom du jeune homme comme si c'était un gros mot.
Penaud, la tête baissée, Luck se releva précipitamment et bafouilla :
- Non monsieur. Excusez-moi.
Il attendit quelques secondes, puis voyant que le directeur ne disait toujours rien, il lui demanda timidement :
- Puis-je m'asseoir ?
M. Henry lui fit un vague geste de la main et lui dit :
- Au point où tu en es ce n'est même pas la peine de demander. Mais sache que je ne tolérerai pas ce comportement à l'avenir. Suis-je bien clair ?
- Oui monsieur.
- Bien. Assis-toi. J'ai à te parler.
Le jeune homme s'installa donc sur le siège qu'il avait quitté quelques minutes auparavant, et attendit que son supérieur parle.
- Un de mes agents a été chargé d'enquêter sur cette personne.
Il lui montra le portrait d'un homme d'un trentaine d'années, brun, aux yeux noirs.
- Pour cela, il a du se faire passer pour le petit ami de sa compagne.
- Mais comment a-t-il fait vu que ce n'est pas vraiment lui ? Elle va l'avoir démasqué !
Le directeur se leva d'un seul coup, de sa chaise les yeux lançant des éclairs.
- Ne t'ai-je pas déjà dit de ne pas me couper la parole ? s'écria-t-il, la voix emplie de colère.
- Si, mon-monsieur, bégaya Luck, intimidé.
On pourrait facilement croire qu'il n'avait qu'une dizaine d'année. Pourtant il venait d'en avoir vingt-cinq. Mais n'importe qui attirerait la colère de M. Henry, pourrait passer pour un enfant, tellement il se sentirait minuscule et insignifiant.
- Bien. Tu sais les temps sont durs et se serait assez ennuyeux de perdre un agent de plus... rajouta son supérieur d'un ton plein de sous-entendus.
Luck compris très rapidement que cette menace lui était destinée. Il aurait bien aimé pouvoir dire qu'il s'en fichait, mais malheureusement, sans M. Henry, il n'était rien et n'avais rien. Tout ce qu'il possédait alors, était entièrement grâce à lui.
Lorsqu'il avait été engagé dans l'entreprise, il avait signé un contrat sur lequel, il était écrit que tant qu'il travaillait pour M. Henry, il aurait tout ce qu'il voulait : de quoi vivre, se nourrir,... Mais à l'instant où il quitterait l'agence que ce soit de renvoi, de démission ou même de vieillesse, tous ses bien lui serait retirés. Tous. Sans exception. Même ceux qu'il aurait obtenu par ces propres moyens. Il était donc contraint de travailler pour lui jusqu'à la mort, pour pouvoir vivre. Cruel non ? Mais cela marchait comme cela. Et après tout, Luck n'avait pas vraiment le choix, c'était vivre ou mourir.
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