7. L'enquête est lancée.
Depuis l'enterrement, il y avait quelque chose de palpable dans l'air, une tension qui ne faisait que grandir. Les mystères s'accumulaient autour de moi, comme des ombres menaçantes.
D'abord, il y avait eu cette visite à deux reprises étrange de l'homme encapuchonné, et maintenant, ces messages sibyllins qui me hantaient.
J'avais la rage au ventre, et je rédigeais ces mots avec détermination :
"Je ne connais pas votre identité, mais soyez assuré que je vous traquerai sans relâche et vous trouverai, goutte par goutte."
Malgré ma détermination inébranlable, une frustration grandissante m'envahissait de l'intérieur. Alors que l'enterrement touchait à sa fin, la réalité me frappait de plein fouet : Harper, cette amie précieuse, avait disparu de nos vies.
La conclusion des enquêteurs ne me satisfaisait pas.
Cette théorie du suicide ne correspondait en rien à la Harper que je connaissais, une personne qui chérissait la vie bien trop pour y mettre fin de cette manière.
Les preuves que j'avais rassemblées semblaient insuffisantes pour les convaincre du contraire. Mes éléments de preuve avaient été rejetés comme non concluants, et cela m'indignait.
Il était évident à mes yeux que je devais prendre les choses en main, que j'étais tenue de mener ma propre enquête pour démontrer que Harper avait été victime d'un meurtre et non d'un suicide.
Les jours passaient, et je me retrouvais de nouveau dans mon appartement universitaire (résidence) , face à mon tableau de recherche où j'avais épinglé toutes les informations que j'avais recueillies jusqu'à présent. Cependant, malgré les messages énigmatiques et la visite de l'homme encapuchonné, l'enquête piétinait. Des éléments cruciaux manquaient pour faire progresser cette affaire.
Alors que je m'apprêtais à ranger mes notes, une pensée m'est soudainement revenue. Une conversation avec Harper quelques jours avant sa mort m'est apparue clairement en mémoire, telle une étoile dans la nuit.
Nous marchions dans le parc, le soleil caressait nos visages. Harper avait prit un ton sérieux et m'avait dit :
"Le jour où je ne serai plus dans ce monde, j'ai des journaux intimes qui retracent un peu ma vie. Je te laisse les clés de mon coffre-fort."
Les mots d'Harper semblaient maintenant bien plus que de simples paroles.
Ils constituaient un indice précieux pouvant contenir des informations cruciales pour résoudre le mystère qui me tourmentait.
En regardant autour de moi, je retrouvais les clés du coffre-fort de Harper, que je portais autour de mon cou.
Je les caressais doucement, puis j'ai enfilé mon manteau et récupéré les clés de ma voiture.
Arrivée chez Harper, je me suis immédiatement mise à chercher le coffre-fort. J'avais l'intuition qu'Harper l'avait caché de manière astucieuse.
J'ai fouillé chaque coin de sa chambre, mais rien ne correspondait.
C'est alors que j'ai remarqué un détail subtil : un cadre photo qui avait été déplacé sur la commode. Je l'ai soulevé et ai découvert le petit coffre-fort. Avec les clés d'Harper, j'ai ouvert le coffre-fort, révélant ses journaux intimes.
Alors que j'entamais leur lecture, un bruit soudain a fait sursauter mon cœur. Mes sens étaient en alerte, et mon téléphone a commencé à vibrer, brisant le silence de la pièce.
Je me suis précipitée vers le balcon et ai capturé des photos de l'homme encapuchonné qui se cachait derrière un mur.
*
Qui était cet homme ?
Que cherchait-il dans l'appartement d'Harper ?
Et surtout,
comment avait-il découvert que j'étais sur ses traces ?
*
Furtivement positionnée sur le balcon, la table de chevet avait capté mon attention. La pièce baignait dans une lumière tamisée, les rideaux à moitié tirés laissant filtrer des rayons d'or pâle.
Je m'approchais avec précaution, mes doigts effleurant la surface du meuble. La lampe qui reposait là était à ma portée, son abat-jour en soie semblant attendre d'être réveillé de sa torpeur. Une détermination inébranlable me guidait, m'incitant à agir promptement.
Sans hésiter, j'attrapais la lampe, le métal frais sous mes doigts, et me suis retournée vers l'homme encapuchonné. Il gisait au sol, inconscient, sa respiration laborieuse étant le seul son brisant le silence oppressant qui régnait dans la pièce.
Mon cœur battait la chamade, chaque pulsation résonnant dans ma poitrine comme un rappel constant de l'urgence de la situation. L'homme était allongé là, vulnérable, mais je savais que je n'avais pas de temps à perdre.
D'un geste brusque, j'arrachais la cagoule qui masquait son visage, et c'est alors que j'ai découvert son identité : c'était Owen.
- Owen, ai-je murmuré, la confusion perçant ma voix.
Un gémissement de douleur s'échappa de ses lèvres alors qu'il se tenait la tête avec précaution.
Ma préoccupation naturelle poussait à lui demander, avec une pointe d'inquiétude dans la voix, s'il allait bien. Cependant, cette inquiétude était entrelacée de questions brûlantes.
Comment Owen avait-il pu découvrir l'adresse de Harper ?
Harper avait toujours été extrêmement discrète quant à son lieu de résidence, et il était pour le moins étrange qu'Owen connaisse non seulement sa demeure, mais aussi l'emplacement de sa deuxième clé.
Je resserrais mes mains sur la batte de baseball de Harper, prête à me défendre si nécessaire.
- Putain, tu m'as fait mal, marmonna-t-il avec une pointe de ressentiment.
- D'accord, maintenant tu vas m'expliquer pourquoi tu es chez Harper, ai-je exigé d'un ton ferme, mes yeux fixés sur les siens, cherchant la vérité dans son regard.
La question qui brûlait mes lèvres suivit naturellement : "Es-tu son assassin ?"
Owen prit une profonde inspiration, révélant calmement, presque stoïquement,
- Je suis son demi-frère de Harper.
- Oh, bien sûr, tu me prends pour une naïve ? Comment pourrais-tu être le frère de Harper ? Ses origines sont loin d'être caribéennes comme les tiennes, répliquai-je, sceptique et perplexe face à cette révélation surprenante.
- Écoute, Bianca, je t'en prie, pose cette batte de baseball.
- Non, je refuse. Qui sait, tu pourrais peut-être m'attaquer après. Pourquoi es-tu là ?
- Vraiment, tu veux savoir pourquoi je suis ici ?
Owen se leva avec précaution, la douleur apparente sur son visage, et s'installa sur le canapé en se tenant la tête. La batte de baseball, un rappel constant de la tension qui régnait dans la pièce, était toujours solidement ancrée dans ma main. J'avais soif de réponses, de réponses claires et incontestables.
- il y' a 3 ans j'ai découvert que j'avais une demi-sœur et demi-frère. Harper s'est présentée chez moi, brandissant une photo de notre père.
Ma mère a toujours gardé le secret sur l'identité de mon père. Elle vient d'une famille aisée et est tombée enceinte de moi jeune, résultat d'une relation avec cet homme, notre père commun. Avec le temps, j'ai ressenti le besoin de me rapprocher de cette fameuse sœur dont j'avais ignoré l'existence.
Son récit était captivant, chaque mot ajoutant une couche à l'intrigue complexe qui se déroulait devant moi.
- J'ai fini par emménager ici, m'inscrire dans votre université pour ma dernière année, et tout cela dans l'espoir de tisser des liens avec ma nouvelle famille.
- Je ne savais pas que tu étais son frère, dis-je, mes yeux emplis de surprise et d'incrédulité.
Elle m'en avait parlé vaguement, évoquant un frère aux origines diverses. Elle n'était pas certaine de cette information et avait promis d'en dire plus une fois que la théorie serait confirmée. Cependant, je ne m'attendais vraiment pas à ce que ce soit Owen.
Owen hocha lentement la tête, l'air troublé. Il ajouta : Harper était de plus en plus anxieuse ces derniers temps. Elle me confiait qu'elle avait l'étrange sensation d'être suivie, traquée, comme si une menace planait sur elle. Elle m'a dit que si un jour elle venait à disparaître, je devais me rendre dans son appartement et récupérer ses journaux.
En synchronisation, nous proférons tous deux ces mots. Mes pensées s'entrechoquent alors que je prends conscience que Harper a partagé ses craintes et ses secrets avec nous deux. Les pièces du puzzle commencent à se mettre en place dans mon esprit.
- Elle m'a dit la même chose, révélai-je, mon ton mêlé d'inquiétude et de détermination.
Je m'effondre sur son lit, laissant échapper la batte de baseball de mes mains. Tout cela semblait digne d'une scène de film.
Nous savions que nous devions maintenant fouiller son appartement pour trouver ces précieux journaux, les clés de l'énigme qui nous entourait.
Les journaux se trouvaient désormais entre mes mains, et Owen avait insisté pour que ce soit moi qui les lise. Après tout, j'étais probablement la mieux placée pour déchiffrer les souvenirs intimes de Harper, car elle était bien plus qu'une amie, elle était ma sœur de cœur.
Cette révélation, qu'Owen était le demi-frère de Harper, me laissa encore sonnée. Je pris soin de la noter précisément sur mon tableau, mais cela ne dissipait pas toutes mes inquiétudes.
Malgré notre proximité, Harper ne m'avait jamais parlé de cet aspect de sa vie, et je commençais à me demander quelles autres parts de son monde secret elle avait pu me cacher.
Assise là, une serviette enroulée autour de la tête, je venais de sortir d'une douche bien chaude, tenant ma tasse de thé entre mes mains tremblantes.
Les journaux intimes de Harper étaient déployés devant moi, et je venais de découvrir son premier secret : Owen était son demi-frère.
Mes pensées étaient assombries par cette découverte. Si Harper avait gardé un tel secret, quels autres mystères pouvait-elle bien avoir enfouis au plus profond d'elle-même ?
Mon esprit s'égara dans un labyrinthe de questions, créant un voile d'incertitude autour de l'enquête que je m'apprêtais à poursuivre.
Alors que je tournais les pages du journal, je sentis soudain une profonde connexion avec Harper. Ses mots, si personnels et émouvants, semblaient résonner en moi, et j'avais l'impression qu'elle était là, à mes côtés, racontant son histoire avec sa propre voix.
***
A retenir pour le chapitre suivant :
Pour une immersion totale et une meilleure compréhension des émotions du personnage, je vais laisser la parole à Harper. Ne soyez donc pas surpris lorsque, le titre s'intitulera " Dans la peau de Harper". Il est important de noter que ce chapitre contient parfois des scènes violentes qui pourraient choquer la sensibilité du public.
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