Le matin du quatrième jour, Alicia était épuisée. Elle n'avait quasiment pas dormi les deux nuits précédentes, et sa constante vigilance puisait dans des forces qu'elle ne reprenait plus. Pourtant, malgré la fatigue persistante, elle se sorti du lit et se traîna jusqu'aux vestiges du pont.

Là, elle attendit. Elle était incapable de retourner chez elle. La solitude lui pesait trop, la rendait paranoïaque. Elle avait un jour entendu dire de quelqu'un qu'il était devenu fou à force de vivre seul. Elle ne l'avait pas cru. Mais aujourd'hui, Alicia remettait cette opinion en question. Ce qu'elle avait vu paraissait si réel, mais elle savait qu'elle avait tout inventé. Comme cette personne devenue folle. Et si elle restait seule plus longtemps, Alicia le deviendrait peut-être.

Cette pensée fit prendre à l'éleveuse une résolution à laquelle elle n'aurait jamais cru aboutir un jour : dès que des secours viendraient, elle abandonnerait son coin de montagne et vivrait au milieu d'autres Hommes. Jamais elle ne voulait subir de nouveau les évènements des derniers jours. Jamais. Elle se le jura, avec pour seul témoin la neige autour d'elle et le silence de la montagne.

Cette promesse silencieuse lui réchauffa le cœur, lui redonna de l'espoir. Elle battrait l'ombre, cette ombre que la solitude avait créé pour elle. Elle la combattait à tout prix, même si celui ci était l'abandon de tout ce qu'elle connaissait depuis des dizaines d'années, cet havre devenu sa prison.

Mais soudain, le silence fut brisé. Une voix, à laquelle une autre répondit. Des gens. On venait la voir. Alicia bondit sur ses pieds, et commença à s'agiter, sautiller, faire des signes avec ses bras, crier pour qu'on l'entende. Lorsque les villageois furent visible, Alicia fondit en larme une nouvelle fois. Elle était étonnée que son corps en ai toujours en réserve après les derniers jours. Mais elle était heureuse. C'était la première présence humaine à laquelle elle assistait depuis une semaine.

Il fallu beaucoup de temps pour créer un passage au dessus du gouffre à l'aide de plusieurs cordes lancées et de quelques planches posées dessus. La construction était précaire, mais elle permettait de traversait, et elle permit à la fermière de fuir son cauchemar.

Avant de descendre vers le village, Alicia jeta un dernier regard vers la montagne et sa maison plus haut. C'était la dernière fois qu'elle la verrait. Elle n'y retournerai plus jamais de sa vie, effrayée à l'idée de retrouver l'ombre. Elle ne s'y aventura pas même pour ses feckits, qu'elle chargea quelques villageois de récupéré, de pairs avec certaines de ses affaires.

Et enfin, Alicia retrouva sa paix et sa tranquillité de vie. Enfin, Alicia Nilsen était de nouveau heureuse.