Chapitre 2

- Alors ? Est-ce qu'on a des nouvelles ?

C'était la première chose qu'avait demandée Stella lorsque Terra était sortie de la serre qui leur faisait office d'infirmerie, une demi-heure après y être entrée avec la blessée. Elle était sale, de la terre maculait ses vêtements poisseux, signe qu'elle avait aidé à apporter les premiers soins à la spécialiste après son attaque. Néanmoins, son air fermé et sa tête basse n'évoquaient rien de bon à ses cinq amies.

- Non, soupira-t-elle. Elle est toujours dans un état catatonique et Emily n'a rien voulu me dire de ce qu'elle savait. Pourtant, elle ne paraissait pas surprise en voyant son état.

Terra marqua une pause et se laissa tomber sur l'une des chaises, dans le couloir qui faisait office de salle d'attente. Elle était fatiguée.

- Ta mère est à l'intérieur, annonça-t-elle à l'intention de Stella.

- Qu'est-ce qu'elle fait là ? demanda celle-ci sans cacher sa surprise. Je pensais qu'elle était à la cour, aujourd'hui.

Terra haussa les épaules. Qu'en savait-elle ?

- Elle parlait avec Emily quand je suis entrée avec Natasha. Depuis, elles parlent tout bas pour que je ne les entende pas. Je n'avais pas terminé, mais c'est elle qui m'a ordonné de sortir, je pense qu'elle ne voulait pas m'avoir dans les pattes.

Stella hocha légèrement la tête. C'était logique, en réalité.

- Elle ne veut pas qu'on sache que l'école est en danger.

- Elle nous cache quelque chose, renchérit Aisha, sur le ton de l'évidence.

- On ferait mieux de s'en aller, maintenant, vous ne pensez pas ? demanda Musa.

La fée de l'esprit était anormalement agitée. Ses amies ne comprenaient pas tout de suite pourquoi la brune ressentait cette soudaine envie de déguerpir, mais un simple regard vers elle leur suffisait pour en trouver la raison. Les yeux de Musa, brillants d'une teinte violette, leur indiquaient que sa magie s'était enclenchée. Quelqu'un ressentait quelque chose d'intense, et ce n'était évidemment aucune d'entre elles.

- Oui, allons-nous-en, approuva Flora en saisissant la main de la fée de l'esprit pour la tirer vers la sortie.

Malheureusement pour elles, elles n'eurent pas le temps de quitter le couloir avant que la grande porte de la serre ne s'ouvre et qu'en sorte Luna, le visage fermé et la tête haute, d'une démarche fière. Cette même démarche qui lui était habituelle et qui lui procurait un charisme dont sa fille avait aussi hérité, même si Stella n'en avait pas encore totalement conscience.

- Pas si vite, jeunes filles, les retint la reine d'une voix ferme. Vous allez toutes me suivre dans mon bureau. Immédiatement.

Aucune des six adolescentes ne trouva le courage de protester. On ne désobéissait pas un ordre si direct de la reine du royaume de Solaria.

Le chemin jusqu'au bureau de cette dernière fut interminable pour les Winx. À croire que quelqu'un avait pris un malin plaisir à rallonger les couloirs pour les torturer un peu plus. Leur heure allait sonner, tôt ou tard, pour avoir été au mauvais endroit au mauvais moment.

Lorsqu'elles pénétrèrent toutes dans le bureau de la reine, le regard verdâtre de Stella fut irrémédiablement attiré par la petite bibliothèque qui dissimulait l'entrée des couloirs menant à la prison de Béatrix. C'était beaucoup plus fort qu'elle. Elle aurait voulu pouvoir ne pas s'en soucier, se tenir là comme elle l'avait déjà fait maintes fois auparavant, mais c'était trop dur. Son cœur se serrait dans sa poitrine à chaque fois qu'elle passait la porte. La fée de la lumière avait énormément de bons souvenirs dans cette pièce. Mais chacun d'entre eux avait été partagé avec celle qu'elle avait perdue et la ramenait sans cesse au triste sort de cette dernière.

Stella en était même dénuée de toute discrétion. Si bien que l'ensemble de ses amies avaient eu le temps de suivre son regard en direction de la bibliothèque avant qu'elle n'ait la force de le détourner pour l'ancrer sur sa mère. Leur bourreau. Par chance, les cinq autres membres qui constituaient leur petit groupe avaient la gentillesse de ne rien relever. Ou peut-être était-ce simplement par peur que Stella se renferme, encore. Elle ne savait pas le dire. Mais quoiqu'il en fût, elle en était pleinement satisfaite. Stella n'aimait pas s'éponger sur ce qu'elle ressentait.

Sans leur prêter quelconque attention, Luna pris place sur son fauteuil de directrice. Puis, seulement, elle remonta ses globes oculaires sur les six adolescentes qui lui faisaient face, dont sa propre fille, avec un air fermé et accusateur. Ce même air qu'elle avait revêtu, quelques mois plus tôt, lors du procès pour meurtre de Bloom, qui avait finalement été acquittée pour actes de bravoure. Une chance que n'avait pas eue Béatrix et qui restait en travers de la gorge de l'héritière du trône, même si elle se gardait bien de le dire à voix haute.

- Puis-je savoir ce que vous faisiez dans les bois, de l'autre côté de la barrière de protection de l'école ?

Les six fées échangèrent des regards furtifs. Malheureusement pour elles, aucune n'était très inventive.

- On avait besoin de prendre l'air après l'entraînement, mentit Bloom avec beaucoup de sérieux.

Ce n'était néanmoins pas assez pour que Luna tombe aussi facilement dans le panneau. La reine de Solaria était loin d'être dupe, d'autant plus avec le passé de rebelles qu'elles possédaient toutes dans cette école.

- Prendre l'air ? répéta-t-elle en haussant un sourcil dubitatif. Cela veut donc dire que si je cherche bien, je ne trouverai pas le Grand Livre des Langues volé il y a quelques heures à la bibliothèque en votre possession ?

Toutes se lancèrent des regards incertains. Qu'avaient-elles fait du livre, d'ailleurs ? pensa Stella. Probablement était-il toujours dans le sous-bois, à la vue des regards indiscrets...

- Il est évident que non, maman, répondit-elle avec audace en ne manquant pas de river son regard dans celui, si similaire au sien, de sa génitrice. Nous sommes beaucoup de choses, mais en aucun cas des voleuses.

Luna se leva de sa chaise, en silence. Elle rejoignit les adolescentes au centre du bureau et s'arrêtant devant chacune d'elle en les passant en revue. Une manière pour la reine de Solaria d'asseoir sa supériorité et de s'assurer de la véracité des paroles de sa progéniture. Ainsi, si l'une d'elles se mettait à flancher, ou à détourner le regard par manque d'assurance, elle saurait qu'on lui mentait. Néanmoins, ce ne fut pas le cas. Soit, elles disaient la vérité, soit, elles étaient toutes les six de très bonnes menteuses. Quelque chose intimait à la souveraine que la seconde hypothèse était sûrement la plus probable, mais elle ne pouvait pas se permettre de les punir sans preuve. Quelle reine ferait-elle, sinon ?

- Admettons que je vous crois et que vous vous soyez juste trouvées au mauvais endroit, au mauvais moment, annonça la reine en prenant soin de bien articuler pour se faire comprendre correctement, ne vous approchez plus de la barrière.

Luna fit une pause, juste le temps nécessaire pour elle de rejoindre le fauteuil sur lequel elle était précédemment assise et de joindre ses mains entre elles avec énormément de sérieux.

- Dès à présent, un couvre-feu est mis en place. Vous devrez être dans votre chambre à vingt et une heure pétante sous peine de renvoi de l'établissement. Et toute sortie hors de l'enceinte de l'école devra faire l'objet d'une demande dont je devrais approuver le motif. Est-ce bien clair ?

Les six adolescentes hochèrent vivement la tête. Mais seule Bloom eut le cran suffisant pour y répondre en leurs noms.

- Comme de l'eau de roche, Votre Altesse.

Parfait. Bien sûr, tout ce que je viens de vous dire sera annoncé durant le déjeuner de demain matin, indiqua-t-elle sans les quitter des yeux. Disons que vous en aurez eu l'exclusivité dès ce soir. Maintenant, vous pouvez disposer.

Aucune d'elle ne dû se faire prier pour déguerpir beaucoup plus rapidement qu'elles n'étaient arrivées.

oOoOoOo

Il n'était que dix-neuf heures lorsque les Winx avaient quitté le bureau de Luna. Ce qui signifiait qu'elles disposaient encore de deux heures avant la mise en place du couvre-feu, si elles estimaient que, les ayant prévenues, la reine leur enverrait des gardes afin de s'assurer du respect de cette mesure.

Elles n'avaient pas eu besoin de se concerter pour savoir exactement ce qu'elles allaient faire ensuite : il fallait à tout prix qu'elles récupèrent ce grimoire qu'elles avaient oublié dans le sous-bois. Luna leur avait dit de ne pas s'approcher de la barrière de protection magique qui entourait l'école, c'est vrai, mais elles ne pouvaient simplement pas laisser le Grand Livre là-bas, si tant est qu'il n'ait pas déjà été trouvé par quelqu'un d'autre.

D'un pas rapide et déterminé, Stella ouvrait la marche, légèrement en retrait de ses camarades qui marchaient nettement moins vite. C'était mieux ainsi. Au moins, elle pouvait penser tranquillement, sans être dérangée. Ou du moins, c'est ce qu'elle croyait.

Soudainement, un jeune homme qu'elle ne connaissait pas avait surgi devant elle pour lui barrer le passage. La fée de la lumière se stoppa net et lui offrit un regard agacé. Il était séduisant, ne pouvait-elle s'empêcher de penser pour elle-même. Ses cheveux bruns en bataille étaient parfaitement assortis à son regard ténébreux et les traits anguleux de son visage n'étaient pas sans lui rappeler Sky, son premier amour. Il était grand, d'une carrure élancée tout en étant musclée. Oui, Stella aimait assez ce qu'elle voyait de lui, au premier abord. Mais ces pensées furent bien vite écartées lorsque le doux visage de Béatrix s'insinuait dans son esprit, comme pour la rappeler à l'ordre. Le temps n'était certainement pas à la conquête. Son cœur était déjà épris.

- Bon sang, mais fait un peu attention ! pesta-t-elle contre le jeune homme. L'espace est suffisamment grand pour que tu ne me rentres pas dedans.

- Je suis désolé, s'empressa-t-il de répondre en ramenant une main nerveuse dans sa nuque pour se la masser. Tu es bien Stella ?

Sa voix était rauque. La blonde aurait même pu jurer l'entendre haleter. À croire qu'il venait de courir un marathon et qu'il en était fatigué.

- Oui, concéda-t-elle en croisant les bras contre sa poitrine. Mais tout le monde sait qui je suis, ici, donc ça ne devait pas être dur de me trouver.

- En fait, si, rétorqua-t-il. Je vous cherche depuis plus d'une heure, toi et tes amies.

Ces dernières, qui les avaient rejoints depuis quelques secondes, froncèrent les sourcils.

- Qu'est-ce que tu nous veux ? s'enquit de but en blanc Aisha.

- J'ai peut-être des infos sur ce qui a attaqué Natasha.

- Et qu'est-ce que tu attends pour nous les donner ? s'indigna Bloom.

Le jeune homme regarda frénétiquement autour de lui, comme s'il pensait qu'on les épiait. Mais les Winx ne voyaient rien, elles.

- Pas ici. Il nous faut un endroit plus calme et moins... dégagé.

Les six adolescentes échangèrent des regards circonspects.

- On ne te connaît même pas, souleva Musa en pinçant les lèvres avec suspicion. Qu'est-ce qui nous dit que tu n'es pas en train de nous tendre un piège ?

- Je suis Blake, se présenta-t-il en prenant, l'espace d'un court instant, un ton très solennel, prince héritier du royaume de Pandore.

Le visage du jeune homme se ferma aussi vite qu'il s'était égayé, laissant la tristesse et la douleur prendre le dessus sur la gaieté.

- Et si vous vous tenez au courant des actualités, vous savez que je n'ai aucun intérêt à vous tendre un piège parce que...

- Pandore vient d'être assiégée, termina Stella dans un murmure.

Blake hocha lentement la tête. C'était la principale raison de son arrivée à Alféa, cette rentrée-là. Il n'avait plus nulle part où aller. Il n'avait plus de nouvelles de ses parents, le roi et la reine de Pandore, et tout, là-bas, n'était plus qu'un immense champ de guerre désert où coulait encore le sang des défunts, qu'ils soient ennemis ou membres de la garde.

Plus que n'importe laquelle des autres filles présentes, Stella était certainement celle qui le comprenait le mieux. Il le lisait dans ses yeux. Le cœur de la blonde s'était serré dans sa poitrine alors qu'elle osait à peine imaginer ce qu'elle ressentirait si ça arrivait à Solaria. La probabilité pour qu'un tel évènement se produise dans son royaume était quasi nulle, néanmoins, c'était chez elle. Et Pandore était, malgré tout, un important royaume de l'Autre Monde. L'un des seuls qui étaient encore debout avec Andros, d'ailleurs. Pourtant, il semblait évident, à tous les égards, que Pandore était sur le point de rejoindre les puissants royaumes déchus de Dominium et Oblivion.

- C'est pour ça que j'ai des informations, reprit-il avec beaucoup de sérieux. Je crois que la chose qui a été Natasha est aussi celle qui a détruit Pandore.

- OK, répondit Bloom en les poussant gentiment vers l'avant, allons parler de ça dans un endroit plus calme, alors.

Blake lui adressa un sourire reconnaissant. Il ne savait plus quoi faire, mais si ce qu'on disait à leur sujet était vrai, les six adolescentes étaient son seul espoir de, peut-être, réussir à sauver ce qu'il restait de son royaume. Et de l'Autre Monde tout entier.

- On va aller récupérer ce livre, embraya la détentrice de la flamme du dragon, et ensuite on retournera discuter de tout ça dans notre chambre, entendu ?

Toutes les personnes qui l'accompagnaient hochèrent la tête. Le temps n'était pas encore aux confidences, mais il n'allait pas tarder à l'être.

oOoOoOo

Après une bonne dose de frayeur, les six amies fées et leur compagnon de voyage s'étaient finalement assis en cercle autour de la petite table basse de la partie commune, dans la chambre des étudiantes. Le Grand Livre des Langues était sauf entre les mains de Bloom, quoiqu'un peu mouillé par la pluie qu'elles avaient évitée lorsqu'elle avait ramené Natasha à la serre pour la faire soigner. Autrement dit, ça aurait pu être pire.

Blake, lui, découvrait avec attention l'environnement des six jeunes femmes qu'il accompagnait, détaillant chaque mur, chaque plante, comme si ça allait lui apporter des informations, des précisions supplémentaires quant à elles. La pièce était verdoyante et lumineuse, une contribution qui devait venir tout droit de Terra, Flora et Stella.

D'un autre côté, il y avait quelque chose d'apaisant qui régnait dans l'air, un il-ne-savait-quoi qui le faisait se sentir bien. Un aspect digne d'une fée de l'esprit. S'il en faisait la synthèse, seule Aisha ne semblait pas s'être impliquée dans la décoration, mais il pensait que la propreté et la rigueur d'organisation devaient venir d'elle. Aucune autre fille ne semblait très encline à veiller au rangement.

Tandis qu'il observait encore un peu les lieux, le regard de Stella croisa le sien. La fée de la lumière se pencha vers lui, le visage aussi fermé que celui qu'elle avait quand il lui avait barré le chemin, une petite heure plus tôt.

Stella était intriguée par le jeune homme. Peut-être même un peu plus qu'elle ne l'aurait voulu. Était-ce parce qu'ils partageaient le même titre ? C'était possible. La vie royale n'était pas facile et elle était forcée de se rendre compte que, depuis qu'elle n'avait plus ni Sky ni Béatrix, elle se sentait bien plus seule dans cette épreuve qu'elle ne l'avait jamais été.

- Alors, commença-t-elle en s'éclaircissant la voix, dis-nous ce que tu sais.

Un profond soupir s'échappa de la bouche de Blake. Il baissa piteusement la tête. Stella avait même cru voir des larmes lui monter aux yeux, mais ce fut trop rapide pour qu'elle puisse en jurer. Replonger dans ses mauvais souvenirs devait être horrible, se disait-elle, faisant naître un sentiment de culpabilité au creux de son estomac. Après tout, c'était elle qui lui demandait de s'en rappeler.

- Il y a un mois de ça, il y avait une grande soirée au château, commença-t-il d'une voix qui se voulait maîtrisée, en relevant la tête vers chaque personne de son auditoire. Ce n'était rien de spécial, juste la même fête que l'on fait, tous les ans, pour remercier le peuple de sa confiance.

Il marqua une pause et Stella hocha la tête. Elle connaissait cette fête, on lui en avait souvent parlé lorsqu'elle était plus jeune. Solaria ne se pliait pas à ce genre de coutume et elle le regrettait.

- Ma sœur aînée voulait des lucioles pour faire son entrée, mais elle était en retard et n'avait pas eu le temps d'aller en chercher elle-même, alors j'y suis allé. C'était la moindre des choses. J'étais son petit frère et on préparait tous secrètement son accession au trône.

Blake baissa à nouveau le regard. Évoquer son aînée avait fait remonter énormément de tristesse et de souffrance en lui, Musa le percevait. Elle le percevait si fort que, même elle, en fut déstabilisée et dû s'appuyer sur Flora, à ses côtés, pour retrouver pied avec la réalité.

- Je ne suis pas parti longtemps, peut-être une heure ou deux. Mais lorsque je suis revenu, le palais était déjà à feu et à sang. C'était facile de s'introduire dans le palais puisqu'on ne filtrait pas l'entrée. Après tout, la fête était pour le peuple, on ne voyait pas l'utilité d'y placer des gardes.

Un nouveau soupir s'échappa des lèvres du jeune homme. Ils auraient dû être plus prudents, il le savait.

- Quand je suis entré dans le château, je ne voyais rien. Tout était si sombre... et ma magie ne marchait pas. Je n'ai jamais compris pourquoi. C'était comme si...

- Quelque chose la bloquait, le coupa Stella.

- Exactement, répondit-il d'un hochement de tête. J'ai réussi à me rendre jusqu'à la salle de réception, mais il était déjà trop tard. Les invités gisaient sur le sol, morts. Et le pire dans tout ça, c'est qu'ils avaient tous l'air d'avoir vieilli de plusieurs dizaines d'années.

- C'est ce qui est arrivé à Natasha, l'interrompit Bloom, le visage grave.

Blake posa un regard triste sur la fée du feu. La célèbre fée du feu.

- En voyant qu'il ne restait plus aucun espoir dans la salle de réception, j'ai couru jusqu'aux appartements royaux. C'est là que je l'ai vu. Il était penché sur ma sœur, en train d'aspirer sa jeunesse. Je ne sais toujours pas comment c'est possible. J'ai essayé de l'aider, je me suis jeté sur cette chose pour me battre, car je ressentais toujours cette...

Il chercha le bon mot à employer, mais un seul lui vint et il n'était pas sûr qu'il désigne réellement ce qu'il ressentait à ce moment-là.

- ... barrière qui bloquait ma magie. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si vif alors qu'il semblait si vieux. Je n'ai même pas eu le temps de m'accrocher à lui qu'il m'avait évité. Je me suis retrouvé au sol à mon tour, près de ma sœur, Sasha, et il m'a bloqué.

Cette fois, Stella en était certaine, Blake était sur le point de pleurer. Ça lui brisa un peu plus le cœur. Pauvre garçon.

- Je l'ai senti puiser en moi, aspirer mon énergie et je ne pouvais juste rien y faire.

- Mais c'est horrible ! s'exclama Aisha. Comment tu as réussi à t'échapper ?

- Ce n'est pas moi, avoua-t-il en secouant la tête de droite à gauche. Je ne sais pas ce qu'il faisait là, exactement, mais mon meilleur ami, Scott, est littéralement sorti d'un placard et lui a lancé un éclair.

Blake regarda tour à tour les six adolescentes qui froncèrent les sourcils en signe d'incompréhension. Il précisa :

- Scott est une fée de l'air. Il contrôle surtout la météo. En tout cas, la chose a fait un bond en arrière en hurlant et elle s'est enfuie.

Il marqua une longue pause durant laquelle les Winx restèrent accrochées à ses lèvres, désireuses de connaître la suite.

- Son point faible, c'est l'électricité. Il n'y a qu'avec une puissante fée de l'air que vous pourrez réussir à le vaincre.

À peine ses mots furent-ils prononcés que tous les regards se tournèrent vers Stella, dont le cœur venait de se gonfler d'un espoir incommensurable. Et bien qu'elle lût déjà dans les iris de ses amies toute leur désapprobation, elle fût obligée d'annoncer leur seule et unique possibilité à voix haute :

- Il faut qu'on libère Béatrix.

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