Test
Le brouillard s'intensifiait autour de moi tandis que je sentais une présence froide se glisser dans ma tête, mais elle disparut aussi rapidement qu'elle était venue. Les nuages cachaient le soleil et tout d'un coup, il fit aussi noir que la veille d'un orage. L'air était chargée d'électricité. J'entendis des bruits de pas venir vers moi et, pendant un instant, je crue que le village avait retrouvé ma trace. J'hésita à leur faire face, mais je décida de m'enfuir plutôt que de risquer de me faire torturer encore une fois. Je fis volte-face, mais je fonça directement sur quelqu'un.
- Aie! Désolé, Wel...
Je stoppa et, je vous jure, si ma mâchoire l'aurait pu, elle se serait retrouvée par terre tellement j'étais abasourdie. Ce n'était pas Wellan qui se tenait devant moi, en même temps c'est logique parce qu'il est plus petit que moi, mais bien...
- James?!
Non, non, non, qu'est-ce qu'il fait là?! Mais il ne me laissa pas le temps de m'attarder sur le fait qu'il soit ici, à au moins une semaine de Sunrise (et même là, c'est avec une endurance de démon qu'on a pu se rendre si loin en si peu de temps), car, dès que ses yeux rencontrèrent les miens, ils se voilèrent de fureur et il se jeta sur moi. Mais qu'est-ce qu'il lui prend?! Je me dégagea et me releva aussi vite que je pus et le regarda se relever en me jetant des regards meurtriers.
- Attends, mais qu'est-ce qui te prend?!
- Qu'est-ce qui me prend? répéta-t-il. Tu me demandes ça sérieusement après tout le mal que tu as causé?
Il se mît à rire d'un rire absolument affreux, ceux qui s'apparentent à ceux des grands méchants des contes pour enfants. Je ne l'avais jamais vu dans un tel état de folie, il me faisait presque peur. Il attrapa une branche près de lui et se rua de nouveau vers moi. Je l'évita et il fonça sur l'arbre derrière moi. Ouf! Un peu plus et s'était moi qu'il embrochait!
- Mais arrête! Écoute, je m'excuse que je t'aille caché que j'étais le démon que ton père courait après, mais je ne savais pas, justement! continuai-je en parant ses coups. T'aurais pu me le dire aussi!
- Mais de quoi tu parles? Le simple fait que tu sois un démon me suffit, je te hais!
Hein?! Attendez, j'avais raté un bout. Non, ce n'était pas James, celui qui m'acceptait, le seul en dehors de Corneliane et Ariel à connaître la vérité, à savoir qui j'étais et à m'accepter. Alors, c'était donc un imposteur... Oui! C'est vrai, la Gardienne! C'était la barrière, elle m'opposait à quelque chose que je pouvais pas battre. Mais oui! Je ne pourrai jamais faire de mal à James, mais ce n'était PAS lui!
- Très bien, si c'est à ça que tu veux jouer, et bien, on va jouer! dis-je en étirant un sourire digne d'une psychopathe.
Après ça, je me couvris de flammes bleues et me jeta sur lui. Cette Gardienne devait sûrement m'observer et devait bien rire devant le spectacle pitoyable que je lui offrais, mais elle ne m'aurait pas. Alors que j'aurais dû lui mettre la raclée de sa vie, même si en principe ce n'était qu'une image, donc il ne vivait pas, bref, je m'égare, je fis ce que me dictait mon cœur : Je... l'embrassa. Pas d'un baiser rigoureux qui nous faisait tourner dans l'herbe des champs de trèfles, mais plutôt d'un baiser frais comme la brise ou la douceur d'une plume. Prise au dépourvu, l'image commençait déjà à disparaître et je me pencha pour lui murmurer à l'oreille :
- Tu n'es qu'une pâle imitation...
La brume disparut avec l'image de celui qui avait ravi mon cœur et je remarquai que je me retrouvais à la lisière du bois. Près de moi, Wellan était étendu dans l'herbe. Je me traîna auprès de lui et attendit qu'il ouvre les yeux. Alors ce n'était qu'un rêve? Quand est-ce que je m'étais endormie?
J'eus à peine le temps de formuler plus de questions que le demi-dragon se réveillait déjà. Il cligna plusieurs fois des yeux avant de se relever sur ses coudes. Dès qu'il remarqua ma présence, il se mît à reculer et à hurler.
- Aaaaaaaaaaaah!
- Hé! Ça va? C'est terminé, calme-toi!
Il me regarda comme s'il me voyait pour la première fois et il secoua sa tête pour reprendre ses esprits.
- Ah, euh, pardon, c'est juste que...
- Ça été difficile, le coupais-je.
- Oui, c'est ça...
Avant que l'on puisse ajouter quoi que ce soit, nous entendîmes quelqu'un applaudir au loin. Je remarquai enfin que la forêt arrêtait à cause que, niché entre les arbres et la montagne, se trouvait un village plus ou moins en bon état. Au loin, prenant appui sur ladite montagne, on pouvait apercevoir une grande tour élancée. Elle était assez jolie, je dirais. Les applaudissements provenait d'une jeune femme qui venait à notre rencontre. Elle était assez grande, en tout cas, plus que moi, et sa peau était pâle, très pâle. Son mascara noir, un peu trop épais à mon goût, faisait ressortir ses yeux rouges tandis que ses cheveux bouclés et noirs eux aussi qui descendait jusqu'à sa taille tranchait avec son teint. Elle ne portait qu'un corset noir (encore) lacé de fils rouge avec des pantalons sombres.
- Bravo! Quelle entrée spectaculaire! s'exclama-t-elle.
Sa voix me disais vaguement quelque chose. Cette fille m'énerve déjà.
- Euh, est-ce qu'on peut savoir qui vous êtes?
- Oulà! C'est pas une façon de parler à son aînée, un peu de politesse quand même!
En un clin d'œil, elle se retrouva juste en face de moi. Elle emprisonna mon menton entre ses griffes et me murmura à l'oreille :
- Je suis la Gardienne, ma jolie.
Je la repoussa brusquement loin de moi et Wellan, franchement dégoûtée par son attitude qui commençait vraiment à m'énerver.
- Tu es la Gardienne?!
- Quoi, ça t'étonne? ricana-t-elle.
- Tu me dégoûtes! Ça t'amuse de faire peur au gens comme ça?!
- Et bien, c'est mon travail, alors j'ai pas à me plaindre...
- Ça suffit Katherine! dit une voix masculine.
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