Marcus
Tout ce chapitre sera écrit du point de vue de Marcus. Merci et bonne lecture!
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Après avoir laissé en plan Cornéliane - que je n'ai jamais aimé d'ailleurs- et sa fille, je me retourne en manquant de foncer dans la petite nouvelle. Bon sang! Qu'est-ce qu'elle fout là? J'aurais juré qu'elle était derrière la vieille et sa fille. Je vois du coin de l'œil la vieille folle lui jeter un regard d'un mélange réprobateur et paniqué. Qu'est-ce qu'elle pourrait me faire, la nouvelle, me tuer? Elle a beau me jeter tout plein de coup d'œil menaçant, elle en reste qu'une gamine. Bah! Tant qu'elle ne se met pas entre moi et le dragon, je n'aurais pas à lui faire sa fête! Remarque qu'elle est jolie, ça serait dommage...
J'amène les hommes du village à une grande clairière à l'orée de la forêt et leur ordonne de creuser. Avec la grandeur approximative du trou dans la vitrine de "Voyance et herbes magiques", le trou devra être assez profond, vaut mieux commencer tôt le travail. Je les regarde faire, les jeunes sont au service des aînés, non? Bref, le plan est simple, un idiot peut le comprendre, ce qui est le but puisqu'il me semble que je sois le plus intelligent ici. Qu'une gang de fermiers idiots! Je sors de ma poche le plan numéroté en point de forme.
1. Trouver un endroit assez grand dans la forêt. Fait
2. Trouver du monde pour les prochaines phases. Fait
3. Creuser un trou assez grand pour piéger un dragon. Presque fini
Il ne restera plus qu'à le trouver et l'attirer ici. Deux procédés me viennent à l'esprit : lui courir après et faire assez de bruit pour le faire fuir dans le piège ou l'attirer avec de la nourriture. La première option comporte des risques, mais elle est beaucoup plus rapide et mes hommes veulent des résultats. Tant pis si quelques uns tombent me dis-je en ricanant intérieurement.
Lorsque le soleil se mît à approcher du zénith, les plaintes se mirent à se multiplier. Je leur permet une courte pause pour se reposer et manger. S'il croyait que j'allais leur fournir de la nourriture, ils se fourrent le doigt dans l'œil. Ce n'est tout de même pas un pique-nique! Je leur laisserai une heure tout au plus, il faut finir avant le crépuscule. D'après les nombreux témoignages, le fameux dragon aurait été vu à l'orée de la forêt près du magasin de la vieille Cornéliane à la tombée de la nuit, tout porte à croire qu'il se cache le jour. Il serait alors trop difficile de le débusquer, malgré qu'il aurait été plus simple de le prendre par surprise. Tant pis!
- Bon! Fini de creuser? je demande.
- Ouais, c'est fait! me crie un des fermiers.
- Bon! Il faut maintenant tout couvrir avec de la paille et des herbes sèches. Les parois, le sol...
- Hé, Marcus! me coupe un autre. Pourquoi de la paille? Nous en avons besoin pour nourrir nos bêtes. Tu veux rendre le trou plus confortable ou quoi?
- Imbécile, soupirais-je. Qu'est-ce qui est particulier avec la paille?
- Euh, c'est nourrissant...
- Non! Ça flambe! On va le brûler vif, cette pourriture!
- OUAIS! crient tous les hommes.
Les hommes et les quelques femmes du chantier coururent dans leurs granges chercher une part de leurs récoltes. Ils les placèrent comme à ma demande dans le trou et le couvrirent même d'un peu d'herbes et de feuilles pour le camoufler à la vue du dragon. Nous nous armâmes de fourches et de couvercles divers pour faire le plus de bruit possible. Dès qu'ils sont prêts, je les dirige vers la forêt à l'ouest du village près d'où on l'a vu.
- Bon! Alors, maintenant, tout le monde m'écoute! Nous allons aller dans cette forêt hanté du monstre qui fait peur à nos enfants et le chasser de là! Nous allons former des groupes, trois ou quatre, pour couvrir le plus d'espace et vite le trouver...
- Euh, Marcus? me dit un des hommes.
- Quoi? dis-je d'un ton faussement aimable.
- Ce n'est pas un peu dangereux? Je veux dire, ça peut tuer, ces bêtes-là.
- Tu crois que je ne le sais pas? C'est le prix à payer pour vivre en paix, mes amis! Ceux qui ne veulent pas, rien ne les oblige à me suivre, mais ne venez pas vous plaindre de la mort de votre fille ou de votre garçon dévoré par ce monstre!
Personne ne quitta ni ne m'interrompit après mon discours. Nous nous séparons en quatre groupes et commençons à arpenter les lieux. Je partis avec ceux qui me semblait les plus fort, mieux vaut ne pas prendre de risque. Bien qu'on avait des casseroles et autres pour faire un maximum de bruit, je leur dis de ne pas en faire tant qu'on ne trouvera le dragon.
Au bout d'un peu plus d'une heure, un cri retenti près de nous, à gauche, suivi d'un tel boucan qu'on aurait cru un coup de tonnerre s'il n'avait pas durer aussi longtemps. Il ne prit pas longtemps pour m'apercevoir que tout le monde autour de moi s'était mis à frapper leur fourches et bâtons sur leur couvercles de métal et à courir vers le cri. Peu de temps après, nous arrivons face à un autre groupe qui regardait un point derrière nous. Les autres accoururent derrière ce dernier et se figèrent à leur tour. Nous nous tournons brusquement pour apercevoir la bête tout droit sorti des enfers. Elle était entièrement noire et ses ailes étaient déployées derrière elle. Le dragon ouvrit la bouche pour pousser un cri effroyable et je pus apercevoir au fond de sa gorge une curieuse lumière mauve. Son feu doit être de cette couleur, me dis-je.
Sans avertissement, la bête monstrueuse se vira en se désintéressant complètement de nous et se mît à courir comme pour fuir. Soit elle devait être effrayé par notre nombre, soit elle était tout à fait stupide. Nous n'eurent qu'à courir à sa suite, elle se dirigeait déjà vers notre piège. En vue de la clairière, j'encourage mes troupes.
- Cette bête aura son compte avant le coucher du soleil! Vive les hommes! Glorieux nous serons demain!
- Vive les hommes! À bas le dragon de l'enfer! crièrent tous ensemble les autres.
Elle se dirigea en plein dans le trou et ne pu l'esquiver. Nous nous plaçons autour pour l'empêcher de monter et la ruer de coup de fourche de tous les bords. Mon fils que je voyait moins de ces temps-ci et qui avait participé à cette chasse au dragon s'avança fièrement, tenant dans sa main le flambeau qui mettra le feu à la bête.
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