Interrogatoire
On me gifla. Quelle belle façon de réveiller quelqu'un! J'allais leur monter de quel bois je me chauffe quand je m'arrêta au dernier instant. J'étais entouré de visages de villageois mécontents, les membres du conseil au premier. Un des aînés mis la main sur le bras du jeune homme qui venait de me frapper, sûrement celui qui avait trouvé. Oh! C'est vrai, Morgane est morte...
- Fatum de Sunrise, avez-vous tué la défunte Morgane? dit le vieil homme.
- Non, je l'ai trouvé comme ça, regardez bien, il n'y a aucune marque, elle s'est éteinte de façon naturelle...
- Mais qui nous dit que c'est justement ce que tu veux nous faire croire, démon? cracha le jeune homme.
- Hein?
Oh mince! Il a dû me voir quand je me suis transformée! Il fallait absolument que je les convainc que je ne suis pas le démon que je suis. Bref, je devais leur faire croire que j'étais humaine.
- Oui!
- Mais vous êtes tous fous ou quoi? Ça fait combien de jour que je suis évanouie?
- Assez pour savoir qu'un démon a attaqué ton village, en supposant que tu viennes réellement de là. Et ne change pas de sujet! se reprit-il en me giflant une autre fois.
Je pâlis. Si quelqu'un était venu les avertir que j'avais "attaqué" Sunrise, j'étais dans de beaux draps. Il fallait que j'évite le bûcher, mais la situation me semblait désespéré.
- J'en ai assez entendu, dit un femme que je reconnue tout de suite. Laissez moi seule un instant avec elle.
- Mais... commença un vieillard.
- Elle est attachée, non?
Instinctivement, je relevai mes bras. Je me rendis compte que j'étais menottée pieds et mains sur une chaise de bois. J'essaya de me défaire de mes liens, mais même avec mon pouvoirs, j'en fut incapable.
- N'essaie pas de t'en défaire, c'est impossible, dit Maria une fois qu'on soit seule.
- Pour quelqu'un de normal, oui, mais...
- Même pour toi. C'est du fer, le point faible des créatures magiques.
- Ah bon?
- Ouais, dit-elle tristement.
Nous restâmes en silence, ne sachant pas quoi faire. Soudain, la chef du conseil reprit la parole.
- Il faut que tu ailles au bûcher.
- Quoi?!
J'étais septique. N'était-elle pas supposé être mon alliée?
- Oui, continua-t-elle, c'est la seule chance que tu as. Tu contrôles le feu, non?
- Comment savez-vous ça?
- Je devine. Tu as une aura de flammes tout autour de toi.
- Ah bon. Mais en quoi me faire brûler vivante va m'aider?
- Tu ne te feras pas brûler. Tu n'es jamais allée dans un feu?
- Euh...
Je me rappela la fois où j'avais sauver Wellan et que les flammes s'était écartées sur mon passage.
- Ouais, dis-je finalement.
- Bon. Utilise les flammes pour t'échapper.
- D'accord.
- Et aussi, souviens-toi que je ne pourrai pas t'aider, je dois garder ma place au conseil pour sauver d'autres comme toi.
- Je comprends.
Maria me regarda une dernière fois et juste avant de partir, elle se retourna vers moi.
- Tu es une bonne personne Fatum, je suis contente de t'avoir connue.
- Mer, merci, bafouillai-je, embarrassée.
Elle sortit la tête haute et une marée de villageois franchi la petite porte et ils s'entassèrent pour me voir être condamnée, je suppose. Le vieil homme qui devait être certainement le second de Maria et son fils virent se repositionner en avant de moi. La prochaine fois qu'il me gifle, je ne me retiendrai pas pour le cramer.
- Bon, comme tu ne sembles pas coupable du meurtre d'une des aînés... commença le vieil homme.
- Elle EST coupable! le coupa son fils.
- Max, ça suffit.
- Non! Je l'ai retrouvé sur le corps de Morgane, c'est impossible qu'elle soit là par hasard.
- ARRÊTE ÇA TOUT DE SUITE OU JE TE SORS! hurla alors l'aîné.
Max voulut répliquer, mais son père l'en dissuada en le regardant furieusement. Il décida de projeter toute sa fureur sur moi et me jeta un regard lourd de haine.
- Bon, comme je le disais, tu sembles innocente pour Morgane, mais il nous reste une chose à régler. As-tu kidnappé le jeune Wellan?
- Non, bien sûr que non! Je l'ai trouvé et je l'ai ramené.
- Mais comment a-t-elle pu savoir que nous le cherchions si nous n'avons pas fait d'annonce dans d'autres villages? demanda une villageoise du fond de la pièce.
- Ouais, comment? cria un autre.
Tous les regards se tournèrent vers moi en attendant ma réponse. Ça avait été un coup de chance, mais ça, ils ne le croiront jamais. Il fallait que j'improvise.
- Il avait perdu la mémoire et je ne l'avais jamais vu au village, alors j'ai supposé qu'il venait d'ailleurs.
- Hum, et saviez-vous qu'il était malade?
- Non, il avait quoi?
- Sa mère n'a pas voulu nous en dire plus, bafouilla l'aîné.
- Bon, vous devriez peut-être vous renseigner avant, ricanai-je.
- Il avait des boutons noirs! dit une femme d'une voix forte.
Mon sang se figea dans mes veines. La voix provenait d'une femme qui venait de rentrer dans la pièce. La mère de Wellan. Elle tenait le poignet de son fils si fort que je suis certaine qu'il aura des marques rouges pour au moins le reste de la journée. Son mari était absent, sûrement au travail.
- Il était pris d'une maladie incurable et cette sorcière l'a guéri pour faire de mon fils son esclave! Je l'ai vu le menacer sous mon propre toit! C'est par hasard qu'ils sont passés par ici!
- Calmez-vous, chère A...
- NE PRONONCEZ PAS MON NOM DEVANT ELLE! hurla la mère.
Je ne pus en entendre davantage. Même avec toute la volonté du monde, je n'aurai pu contrôler ma fureur. Cette vieille folle dépassait les bornes!
- Ok, vous savez quoi? C'est vrai, je l'ai pris et c'est certainement pas pour en faire mon esclave! Cet enfant est faible, il ne mérite même pas qu'on s'occupe de lui. Vous lui avez tellement bourré le crâne de haine envers la magie que c'est même pas récupérable. Alors je vous l'ai ramené. Vous êtes content? C'est ce que vous vouliez entendre?
Le silence s'abattit sur l'assemblé. Ils ne devaient pas s'attendre à ce que je craque si facilement, peut-être qu'on démon plus expérimenté aurait tenu tête, mais pas moi.
- Oh, et en passant, dis-je avant que quelqu'un prenne la parole, je ne suis pas une sorcière, je suis un démon.
Et, sur mes paroles, je pris ma véritable forme. Pas juste avec les oreilles, la queue et,es yeux, mais aussi avec les flammes en prime. Tout les villageois furent pris de panique et quittèrent la salle. Je vis Wellan qui me regardaient avec de gros yeux qui était trainé dehors par sa mère. Tout le monde quitta sauf un. C'était le jeune homme appelé Max. Il s'avança avec un seau d'eau, sûrement dans le but d'éteindre les flammes. Je découvris trop tard que ce n'était pas de l'eau, mais du fer à l'état liquide. Je hurlai, hurlai et hurlai encore. Je n'avais jamais autant souffert. Je ne pouvais pas le retirer et le fer restait sur ma joue. Il coula sur mon cou et le jet s'arrêta juste à la naissance de ma poitrine. Je suais à grosses gouttes et je tremblais de douleur en serrant les dents. Je m'évanoui sous les rires machiavéliques de l'homme.
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