- Chapitre spécial 1 -

[Je n'ai encore pas fini d'écrire le chapitre 8 mais j'ai celui-ci en rab depuis le début de cette fiction et je trouve que c'est le bon moment pour le poster, donc voili voilou.

Je mets plus de temps à écrire ces temps-ci car je n'en ai pas vraiment la possibilité, entre les cours qui reprennent et les travaux de mon appart c'est dur T-T, donc désolée pour ça..

En parlant de cours, comment s'est passée votre rentrée ? Vous passez en quelle classe ? Perso je suis rentrée en troisième année de licence en Sciences du langage !

Bisous à tous, 

Marie 💜]

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RENCONTRE SEOHO ET GEONHAK

 
 

Un an et demi plus tôt

La sonnette bruyante retentit et plusieurs têtes se tournent vers l'entrée de la pièce. Seoho se sent tout de suite intimidé et hésite même à faire demi-tour mais, s'encourageant mentalement, il franchit le pas de la porte.

Son premier réflexe est de poser ses yeux tout autour de lui. La pièce est grande, habillée de multiples tables, éclairée par de grandes fenêtres un peu sales tout au long des murs. Sur sa gauche, il voit un grand bar en bois vernis et derrière celui-ci, de grands miroirs où le noiraud peut voir son propre visage, un peu crispé il l'avoue.

Mais surtout Seoho voit en face de lui, une scène, un peu surélevée, vide pour le moment. Il y a un micro, posé sur son pied, qui semble l'appeler en criant et des projecteurs encore allumés braqués sur le centre de la scène. Il s'y voit déjà.

« Je peux t'aider ? »

Le noiraud, alors âgé de vingt-deux ans à cette époque, sursaute en entendant une voix grave près de lui. C'est un jeune homme — sûrement de son âge — un peu plus grand que lui, habillé d'une chemise blanche, presque transparente, qui vient de tapoter son épaule. Il a un visage souriant, bien qu'un peu tendu, et semble timide.

« Euh... bah en fait, euh...

- Le bar va bientôt fermer. Si tu ne sais pas précisément ce que tu veux, repasse plutôt demain ? »

Le plus petit de taille hausse un sourcil à ces mots. Il est à peine vingt-deux heures, c'est étrange qu'un bar chantant, en pleine semaine de surcroît, ferme si tôt.

« Vous... Vous fermez ? À cette heure-ci ?

- Exactement.

- Mais... y'a encore plusieurs personnes à l'intérieur...

- C'est normal, et ça ne te regarde pas vraiment. Alors ?

- Bah... Normalement je venais pour demander un petit job en tant que chanteur, mais je repasserai sûrement demain. »

Un silence lui répond ; il fronce les sourcils en voyant le sourire de son interlocuteur disparaître.

« Si je peux te donner un conseil, ne postule pas ici.

- Hein ? Pourq-

- Geonhak, qu'est-ce que tu fais !? On ferme ! » hurle soudain une voix dans le bar.

Seoho remarque très vite que son vis-à-vis — ledit Geonhak — semble tout à coup bien plus tendu que les minutes précédentes, à tel point qu'il en tremble. Sa respiration s'est considérablement accélérée et il mordille violemment ses lèvres.

« Ça va ? » demande le noiraud, soucieux de ce soudain changement d'attitude.

Geonhak semble brutalement revenir à lui. Sans lâcher ses lèvres pour autant, il reprend.

« Je sais que je devrais pas faire ça pour l'endroit dans lequel je travaille, mais ne postule pas ici. Vraiment. Je t'en supplie même.

- Mais-

- GEONHAK ! Tu veux faire plus d'heures !?

- N-Non patron, j'arrive ! »

Puis il se tourne vers Seoho.

« Je suis désolé mais on ferme. »

***
 
 

Seoho n'a, pour dire la vérité, pas tout compris à ce qu'il s'est passé dans ce bar. Ledit Geonhak l'a mis dehors en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et il s'est retrouvé planté devant la façade du bâtiment comme un idiot, perdu et toujours sans petit boulot.

Il a alors décidé de retourner sans faute le lendemain, plus tôt, pour pouvoir parler à ce Geonhak qui lui semble étrange. C'est comme ça que le jour suivant, à dix-neuf heure, il passe à nouveau la porte, fait à nouveau tinter la cloche et attire à nouveau les regards sur lui.

Seulement cette fois-ci ce n'est pas le jeune brun qui l'accueille mais un grand homme, d'une quarantaine d'années, les cheveux poivre et sel, un air dédaigneux et autoritaire collé au visage. Et sans pour autant le connaître, il pourrait jurer que c'est le patron qui hurlait sur le jeune serveur de la veille. Seoho ne dit pas un mot, se contentant d'analyser l'homme sans honte, sans peur.

Le noiraud n'est pas quelqu'un de facilement effrayé. Il peut certes être intimidé par le regard des gens, mais lors d'une confrontation directe, il est bien plus confiant. Ainsi donc, hormis les membres de sa famille, il ne craint personne ; sûrement est-ce dû à son don, aussi offensif que défensif, qui lui permet d'avoir une grande confiance en lui. Alors de se retrouver devant cet homme, pourtant d'une grande corpulence et l'air sévère, ça ne le fait pas plus broncher que ça.

« Je peux vous aider ? »

Même la voix froide et enrouée — sûrement par des années de cigarettes — ne l'intimide pas. Au contraire, il enfonce ses mains dans les poches de son jean et relève la tête, confiant, vers le patron.

« J'aimerais voir Geonhak.

- Tu le connais ?

- Non. Mais je voudrais m'entretenir avec lui. »

Le quarantenaire fronce légèrement ses sourcils. Il espère que son employé n'a rien dit ou dévoilé à ce jeune homme qui se tient devant lui.

« Et je peux savoir pourquoi ?

- Si je peux me permettre, ça ne vous regarde pas. J'aimerais simplement que vous me laissiez voir Geonhak.

- Très bien. Mais quinze minutes, pas plus, il ne travaille pas là pour faire la causette aux gens. Ça lui fera son quart d'heure de pause syndical tient. »

C'est au tour de Seoho de froncer les sourcils.

« Comment ça, son quart d'heure de pause syndical ? L'entretien que je vais avoir avec lui n'a rien d'une pause, il pourra avoir son quart d'heure de repos plus tard, seul et tranquille, non ?

- Écoute gamin, c'est pas toi qui va me dire comment m'occuper de mes employés. Bon ne bouge pas, je te l'amène. »

L'homme s'en va en hurlant le nom du jeune brun, qui accourt aussitôt, la respiration saccadée comme s'il venait de courir un marathon.

« Oui patron ?

- On veut te voir. J'espère que tu n'as rien dit, » chuchote le quarantenaire avant de s'en aller.

Le serveur, le regard braqué sur ses pieds, secoue vivement la tête pour le rassurer, avant de grimacer violemment quand son patron lui tapote l'épaule en partant. Quelques secondes plus tard, timide, il relève la tête.

« Bonjour, qu'est-ce que je peux faire pour v-

- Salut ! »

Le brun s'étouffe doucement avec sa salive en voyant le noiraud en face de lui, en train de le saluer avec un grand sourire.

« Tu vas bien ? » demande le plus petit de taille.

Et c'est seulement quand il dit ces mots que Seoho remarque qu'un énorme pull à col roulé a remplacé la belle chemise blanche de la veille, et surtout que le serveur en face de lui tire comme il peut sur ce col pour le remonter à son menton.

« Oui ça va... Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu veux toujours demander un poste de chanteur ?

- Non je venais te voir.

- Pourquoi faire ? On se connait pas.

- Et alors ? Quand je m'inquiète pour quelqu'un je le fais pas qu'à moitié. Surtout quand cette personne me met en garde contre son propre lieu de tra- »

Une main se plaque soudainement sur sa bouche et Seoho retrouve Geonhak collé à lui, ses yeux plantés dans les siens.

« Chuuuuut, tu veux ma mort ou quoi !?

- Mmph mmph !

- Excuse-moi... »

Le serveur retire sa main et se recule légèrement.

« Je ne veux pas ta mort, je veux que tu m'explique, souffle plus doucement Seoho.

- Mais je n'ai rien à t'expliquer ! J'te connais pas mec, donc si tu n'as rien à faire ici, laisse-moi travailler ! »

Seoho hausse seulement un sourcil, provoquant.

« Mets-moi dehors pour voir. »

Le brun fronce les sourcils, puis soupire.

« Non. Je déteste la violence.

- Allez, essaie je te dis. Mets-moi dehors. »

Le ton qu'il emploie, calme et profond, perturbe imperceptiblement Geonhak. Celui-ci déteste ces voix-là, qui lui donnent indirectement des ordres ; il n'en peut plus de ces ordres, il ne les supporte plus. Mais Seoho, lui, semble grandement s'amuser. Il a un grand sourire sur les lèvres, joueur.

« Ne me parle pas comme ça... souffle le brun lentement.

- Mets-moi dehors, Geonhak. Je ne partirai pas autrement.

- Eh bien reste alors. »

Et le serveur se retourne, prenant la direction de l'entrée dédiée au personnel. Mais Seoho n'aime pas être ignoré quand il parle à quelqu'un, surtout quand il porte une attention particulière à cette personne. Parce que, oui, ce Geonhak l'intrigue. En fait il aime s'intéresser aux gens qui lui semblent un peu particuliers ; et le comportement de ce garçon, à l'air timide mais cachotier, le rend indéniablement curieux.

Alors que celui-ci l'ignore comme il vient de le faire, effectivement, ça ne lui plaît pas.

Il tend sa main vers Geonhak puis, comme s'il attrapait quelque chose d'invisible, il la ferme soudainement. Aussitôt, le serveur se stoppe, ses jambes ne suivant plus ses mouvements. Il se sent lourd, tout à coup, comme si son poids venait de doubler, comme s'il était si fatigué que ses muscles ne voulaient plus le porter. Alors il s'écroule, tombant sur ses genoux, profondément attiré à terre.

« Qu'est-ce que... Qu'est-ce que c'est... que ça ? »

Même parler devient dur. Il ne comprend pas, il se sent si lourd, si faible, si assommé.

« J'ai augmenté la gravité tout autour de toi, tu dois te sentir bien plus attiré par le sol que tu ne l'es en temps général, Geonhak. »

Il entend Seoho s'approcher de lui, à pas lent, puis l'aperçoit s'accroupir devant lui. Aussitôt une peur folle le prend, repensant à ce qu'il subit presque tous les soirs et toutes les nuits, et il se met subitement à pleurer. Il voudrait crier, mais il se sent si faible qu'il ne peut pas.

« Je t'en supplie ne... ne me fais pas de mal. Je ferai... tout ce que tu veux... »

Et cette fois-ci, c'est Seoho qui prend peur. Il écarquille soudainement les yeux d'horreur en voyant les larmes perler sur les joues de son vis-à-vis et manque de s'étouffer en descendant son regard sur sa nuque, légèrement dévoilée sous son col, où il aperçoit de multiples tâches violettes, qu'il identifie rapidement comme étant des suçons et des marques d'étranglement.

Aussitôt, d'un geste vif de la main, il rompt son sort et observe Geonhak relâcher tous ses muscles — qu'il utilisait pour s'empêcher de tomber — et s'écrouler définitivement à terre.

« Geonhak ! Eh Geonhak ! Je suis désolé, vraiment désolé ! Je voulais pas te faire peur, et j'ai jamais eu l'intention de te faire du mal ! Allez relève-toi ! »

Mais le brun ne bouge pas, recroquevillé sur lui-même et le visage ravagé de larmes. Pris de panique, Seoho lance un nouveau sort qui, au contraire du précédent, diminue considérablement la gravité qui touche le serveur. Il le prend dans ses bras et l'emmène rapidement dehors, se dirigeant vers un parc non loin, au calme.

Il pose le brun sur le banc avant de rompre à nouveau son sort, et s'assoit à ses côtés.

« Geonhak. »

L'appelé est toujours en train de pleurer, il a les yeux rivés sur ses mains qu'il triture violemment, grattant la peau qui entoure ses ongles jusqu'au sang.

« Geonhak ! Regarde-moi ! »

Alors, dans un mouvement lent qui le terrorise néanmoins, le brun relève la tête.

« Qu'est-ce qu'il vient de se passer ? Pourquoi tu as réagis comme ça !?

- Je... »

Il hausse les épaules et détourne le regard.

« Je ne sais pas, tu... tu m'as fait peur, c'est tout.

- Dis pas n'importe quoi, tu réalises la réaction que tu viens d'avoir ? T'étais au bord de la crise de panique ! C'est pas normal !

- Peu importe. Tu ne devrais pas utiliser ton don sur les gens comme si de rien n'était, pour t'amuser. Ça peut faire peur.

- Ok, je veux bien le concevoir. Mais ta réaction reste complètement excessive, par rapport au petit sort que je t'ai lancé. Qu'est-ce qu'il s'est passé !?

- Rien, laisse-moi tranquille ! »

Le serveur soupire doucement, exténué. Cependant il veut bien avouer que là, être assis sur ce banc, ça lui fait beaucoup de bien. Il se calme petit à petit, absorbant les derniers rayons de soleil de la journée. Mais semblant soudain se rendre compte de la situation, Geonhak se lève précipitamment.

« Oh non le bar, je vais me faire tuer ! »

Et Seoho le regarde partir en courant en direction de la bâtisse dans laquelle il travaille. Il reste assez secoué des derniers événements, complètement perdu.


***


Seoho est revenu tous les jours au bar, pendant un mois. Il n'a toujours pas postulé, et il ne veut plus le faire ; il vient juste rendre visite à Geonhak. La première semaine, celui-ci n'a pas voulu le voir. La deuxième non-plus d'ailleurs, à peine le voyait-il qu'il faisait demi-tour, refusant catégoriquement de lui parler.

Au milieu de la troisième semaine, il a cédé — si on peut dire ça comme ça. Il a simplement accepté ses excuses et est reparti travailler. Les jours suivants, il restait à chaque fois une ou deux minutes de plus, jusqu'à passer ses pauses entières avec le noiraud.

Celui-ci, malgré son contentement d'avoir pu se rapprocher du brun, restait terriblement inquiet de voir, soir sur soir, les pulls à col qui couvraient toujours plus le cou du serveur ; et quand ce n'était pas le cas, de gros pansements couvraient son épiderme, cachant les marques qui coloriaient sa peau.

« Dis-moi Geonhak, je peux te poser une question sérieuse sans que tu te braques ? »

Il est assis sur un tabouret, accoudé au bar, fredonnant une chanson rythmée. Il regarde depuis quelques minutes déjà Geonhak travailler, attendant la pause de celui-ci pour qu'ils aillent au parc se détendre un peu — habitude qu'ils ont pris au fil des jours. Le serveur nettoie des verres, caché derrière son bar.

« Essaie toujours. »

Seoho sourit. Souvent, le brun lui parle sans le regarder dans les yeux, sûrement à cause de sa timidité qui ne le quitte pas malgré les jours. Mais là, il vient de planter son regard dans celui du noiraud, et celui-ci se sent tout à coup privilégié.

« Est-ce que tu es heureux ? »

Et comme si le temps venait de se stopper, le grand brun cesse brutalement son activité. Il braque à nouveau ses yeux dans ceux de Seoho, et souffle.

« Sincèrement ?

- Hum. »

Mais il faut seulement quelques secondes de silence, où le brun ne répond rien, reprenant simplement son activité, pour que Seoho comprenne — même s'il se doutait déjà de la réponse.

« Tu sais Geonhak, reprend-il avec un ton calme et faible si bien que le serveur doit se concentrer et s'approcher pour l'entendre, moi non plus je ne suis pas heureux. »

Le susnommé fronce les sourcils en voyant le sourire radieux qui s'installe sur les lèvres du noiraud. Il se demande tout à coup si Seoho ne serait pas atteint, ou à la limite pas assez intelligent pour comprendre que le sujet n'est pas joyeux, pour finalement valider la théorie sur la folie quand le noiraud s'exclame.

« Mais je te le promet, on va le devenir ! »

       

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[Voilà un petit retour en arrière qui narre la rencontre entre Seoho et Geonhak, étrange et émotive. Il devait faire à peine 300 ou 400 mots parce que je comptais faire SEULEMENT le début du flashback, mais bon, je ne suis plus trop surprise par mes imprévus, à force.

+ En bonus, la découverte du don de Seoho qui n'a, comme dit dans la chapitre 1, absolument aucun rapport avec sa voix : la manipulation de la gravité.

+ Peut-être que je vais en décevoir certains mais je ne prévois pas de Seodo dans cette fiction x) désoléeeeee

(+ Il faut savoir que j'écris cette histoire avec l'aide d'une amie (qui est aussi une lectrice), ça m'aide énormément à me mettre "dans la peau" du lecteur et à me rendre compte que ce que j'écris n'est pas forcément toujours évident pour les autres ^^' . Merci à elle, LUV U)

Bisous,

Marie 💜]



12 septembre 2020

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