Chapitre 10 : Les Échos du Chaos
L'atmosphère dans la base était lourde, oppressante. Depuis la dernière sortie les renforts étaient arrivés et la situation semblait sous contrôle, mais une tension palpable persistait. Des rumeurs circulaient : quelque chose de sombre rôdait au sein même de leurs rangs. Les signaux brouillés, les sabotages subtils et les regards fuyants... Il y avait un traître parmi eux.
Artax Karsk, le capitaine vétéran, se tenait debout devant une table holographique, observant les plans tactiques de la cité et ses défenses. Ses sourcils étaient froncés, ses traits marqués par l'épuisement de jours de combats ininterrompus. À ses côtés, la sergente EElena se tenait en silence, le visage aussi dur que l'acier, observant son supérieur. Pourtant, il y avait une étincelle d'inquiétude dans ses yeux, une fragilité dissimulée sous l'armure de son rôle.
- Capitaine, quelque chose ne va pas.
EElena rompit le silence, sa voix grave résonnant dans la salle. Artax lui répondit, sans lever les yeux des cartes.
- Je sais, Sergent. Trop de dysfonctionnements, trop de coïncidences. Quelqu'un joue contre nous. Sans parler de ce que nous avons vu à la dernière expédition.
EElena hocha la tête, partageant l'inquiétude de son supérieur. Ils avaient reçu des rapports faisant état d'attaques internes sur leurs propres systèmes de défense, des codes de sécurité modifiés et des transmissions interceptées. Le doute planait, et Artax sentait que quelqu'un, parmi eux, avait trahi l'Imperium.
Alors qu'ils poursuivaient leur discussion sur les anomalies, une alarme soudainement stridente retentit dans la base, déchirant le calme relatif de la salle de contrôle. Artax leva immédiatement la tête, ses instincts de soldat prenant le dessus. EElena dégaina son pistolet laser et les deux se dirigèrent vers la porte en acier renforcé qui s'ouvrit avec un claquement mécanique.
- Reste sur tes gardes, murmura Artax en sortant dans le couloir faiblement éclairé.
Ils s'avancèrent prudemment, la lumière des néons clignotant au-dessus d'eux, projetant des ombres distordues sur les murs de béton. Les bruits métalliques des bottes résonnaient, créant une cacophonie angoissante qui augmentait la tension déjà pesante. Tout à coup, une silhouette surgit des ténèbres. Habillé en soldat de la garde, ayant juste remplacé son casque par une capuche.
Avant qu'Artax ne puisse réagir, la forme encapuchonnée se jeta sur lui, une lame crantée luisant sous la lumière vacillante. Le choc fut brutal. La lame pénétra l'armure d'Artax avec une force surprenante, s'enfonçant profondément dans son flanc. Il poussa un grognement de douleur, sa main cherchant instinctivement à repousser son agresseur. Le traître était rapide, agile, esquivant habilement les tentatives d'Artax pour riposter. Chaque mouvement du traître était précis, dénotant une connaissance des techniques de combat de la Garde Impériale. Artax vacilla, du sang s'écoulant de sa blessure, sa vision se brouillant légèrement. Le traître leva son arme pour porter un coup fatal, mais un tir laser éclata soudainement dans l'air, frappant l'assaillant en pleine poitrine.
Le corps du traître fut projeté en arrière, s'effondrant lourdement contre le mur. EElena abaissa son pistolet, le souffle court.
L'homme était boursouflé et ses yeux noirs secrétaient un liquide nauséabond. Le corps totalement muté et corrompu par le chaos eu un dernier spasme puis s'arrêta.
- Artax ! cria-t-elle en se précipitant vers Artax, l'aidant à se redresser malgré la douleur visible qui tordait son visage.
Artax posa une main ensanglantée sur sa plaie, ses lèvres serrées.
- Je... je vais m'en sortir, Sergent.
EElena, le cœur battant à tout rompre, l'aida à s'asseoir contre le mur. Ses mains tremblaient légèrement en cherchant des bandages dans son sac. Pendant quelques secondes, aucun mot ne fut échangé, le silence pesant entre eux.
- Artax... commença EElena, brisant la tension, Je ne peux pas te perdre. Pas toi. Pas maintenant.
Artax la regarda avec surprise, malgré la douleur. Il ouvrit la bouche pour parler, mais EElena poursuivit.
- Je t'aime, Artax. Depuis longtemps. J'ai toujours admiré ta force, ta détermination. Et je... Sa voix se brisa, mais elle se reprit rapidement. Je ne veux pas que ça finisse ainsi.
Un silence lourd s'installa, uniquement troublé par les bruits d'armes lointains. Artax, encore sous le choc de l'attaque et des paroles d'EElena, posa doucement sa main sur la sienne.
- Nous avons encore du chemin à parcourir, EElena, répondit-il doucement, esquissant un léger sourire malgré la douleur. Et je ne compte pas abandonner maintenant.
L'alarmecontinuant de sonner ameuta plusieurs soldats qui virent aider la sergente etamenèrent le blessé a l'infirmerie.
Pendant ce temps, dans les profondeurs obscures de la base, Solana et Valen progressaient avec précaution dans les tunnels d'évacuation. Le sol était glissant, imprégné d'humidité, et l'air était lourd, presque irrespirable. Les murs de béton étaient parsemés de vieilles inscriptions à moitié effacées par le temps et l'humidité, et l'écho de chaque pas semblait se prolonger dans l'infini des ténèbres.
Le silence oppressant était seulement brisé par le bruit lourd des pas de Valen, son armure énergétique émettant des grincements métalliques à chaque mouvement. Solana, elle, avançait avec grâce, sa robe de bataille balayant légèrement le sol crasseux. Leurs casques amplifiaient les bruits environnants, et la tension était palpable.
- Ce traître ne peut pas être loin, murmura Valen, sa voix résonnant dans l'espace confiné. Nous les avons vu tous les deux partir quand l'alarme à sonner, ils devaient être plusieurs. Nous devons le trouver avant qu'il ne cause plus de dégâts.
Solana hocha la tête, sa main serrant fermement son bolter. Mais alors qu'ils avançaient, Valen s'arrêta brusquement, son visage se crispant sous son casque sans que la sœur ne puisse le voir. Une douleur sourde irradiait depuis l'ancienne blessure qu'il avait subie lors de sa corruption temporaire par le Chaos. Il porta instinctivement la main à l'endroit, sentant la brûlure étrange qui parcourait sa peau sous l'armure.
Des murmures. Faibles, indistincts, mais présents. Des voix.
Il secoua la tête, essayant de chasser cette sensation désagréable. Les voix s'insinuaient dans son esprit, lui susurrant des promesses de pouvoir, de libération. Ses doigts tremblèrent légèrement sur la poignée de son épée tronçonneuse.
- Valen ?
Solana s'arrêta et le regarda avec inquiétude. Elle avait remarqué son malaise.
- Je vais bien, répondit-il avec une voix tendue, se redressant. Continuons.
Mais au fond de lui, il savait que le Chaos n'avait pas encore totalement relâché son emprise. Chaque pas dans ces tunnels obscurs semblait rapprocher les murmures de lui, leur présence devenant de plus en plus oppressante.
Les tunnels semblaient s'étirer à l'infini. Des éclats de lumière perçaient à peine l'obscurité dense, rendant chaque détour encore plus angoissant. Solana et Valen continuaient leur progression, leur détermination inébranlable malgré la menace invisible qui pesait sur eux. Chaque recoin, chaque ombre semblait habiter des spectres invisibles. Les conduits de métal rouillé formaient un dédale étouffant, créant une atmosphère suffocante où même la respiration des deux combattants paraissait amplifiée.
Valen marchait en tête, balayant chaque couloir de son regard perçant. Pourtant, quelque chose n'allait pas. Il pouvait sentir une présence, tapie dans l'ombre, presque palpable. Ses sens étaient en alerte maximale, mais il luttait constamment contre la douleur lancinante de sa blessure. Les voix se faisaient de plus en plus insidieuses, une mélodie sinistre qui martelait son esprit.
- Valen... tu nous entends... Susurraient-elles, invisibles mais omniprésentes, distillant un poison mental qu'il s'efforçait de repousser.
Solana, quant à elle, restait calme et concentrée, mais elle ressentait la détérioration progressive de son compagnon. Elle jetait régulièrement des coups d'œil dans sa direction, observant son poing crispé, ses pas légèrement hésitants. Elle savait qu'il était en train de combattre une bataille intérieure aussi féroce que celle qu'ils allaient affronter à l'extérieur.
Soudain, un bruit métallique résonna dans l'un des couloirs latéraux. Une ombre passa brièvement dans leur champ de vision, trop rapide pour qu'ils puissent l'identifier. Solana leva immédiatement son bolter, prête à réagir. Valen, malgré sa lutte intérieure, ajusta sa prise sur son épée tronçonneuse, préparé à affronter ce qui venait.
- Il est là... murmura Valen, ses sens en alerte, ses oreilles bourdonnant de l'écho des voix malsaines.
Solana acquiesça silencieusement et s'avança prudemment vers la source du bruit. Le silence se fit de plus en plus oppressant, comme si même l'air retenait son souffle. La lumière vacillante de leurs casques peinait à percer les ténèbres lourdes. Ils atteignirent un croisement où les couloirs s'étendaient dans différentes directions. Là, au milieu, une forme massive se tenait immobile. C'était lui, le traître. Vêtu d'une ancienne armure de la Garde Impériale, désormais souillée et corrompue, ses yeux brillaient d'une lueur malveillante.
- Vous êtes trop tard... dit-il d'une voix grinçante, un sourire déformé se dessinant sur son visage. Le Chaos a déjà planté sa graine en vous.
Valen sentit sa colère monter, sa main se resserrant sur son arme. Les voix dans sa tête s'intensifièrent, tentant de le faire vaciller. Mais il résista, puisant sa force dans sa foi, dans sa volonté de se battre pour l'Imperium. Cependant, Solana sentit cette tension dans ses mouvements, la bataille intérieure qu'il menait en parallèle.
Le traître, souriant, leva son arme, prêt à les attaquer. Valen bondit en avant, son épée tronçonneuse rugissant dans un hurlement mécanique. Le combat fut rapide et brutal. L'acier rencontra l'acier dans une série d'éclats féroces. Solana, d'un coup précis, envoya une rafale de tirs avec son bolter, frappant le traître à plusieurs reprises, mais il semblait en partie insensible à la douleur.
Dans la fureur du combat, Valen parvint à désarmer le traître, le faisant tomber à genoux devant eux. Pourtant, avant qu'il ne puisse porter le coup de grâce, le traître murmura quelque chose d'inintelligible, une incantation hérétique, avant de cracher du sang.
- Même si je tombe... l'ombre du Chaos plane encore sur vous...
Un silence s'abattit. Le traître tomba en avant, son corps sans vie s'écrasant contre le sol humide des tunnels. Valen recula, la poitrine haletante. Les voix se faisaient plus violentes dans sa tête. Il serra les poings, essayant de les chasser de son esprit. Solana le regarda attentivement, comprenant ce qu'il traversait.
- Valen, tu dois rester fort, dit-elle, approchant de lui. Tu n'es pas seul.
Il hocha la tête, mais les murmures, bien qu'affaiblis, étaient toujours là, persistants, comme une marée sombre prête à l'engloutir à tout moment. Elle décida de reconduire le marine à l'infirmerie Astartes de la base.
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